Le Bayrou circus continue, au diable ce qu’il disait d’Emmanuel Macron il y a quelques semaines, tout est bon pour continuer d’exister.
Comme je l’écrivais, « Bayrou ne sera pas Président » (AP du 10/02/2017), il a choisi de venir, la corde au cou, offrir ses services à l’OVNI Macron, seule solution qui permet encore à un homme seul et sans parti d’exister politiquement et médiatiquement.
François Bayrou n’aura convaincu personne, cette décision est le calcul d’un drogué de la politique, tout ce que les Français condamnent. Il veut faire croire que c’est le risque d’une victoire de Marine Le Pen qui guide son « sacrifice ». Il sait très bien que le vainqueur de la présidentielle sera le second du premier tour, qu’elle ne sera pas élue. Il veut faire croire que son « sacrifice » est parfaitement logique, sauf qu’il y a quelques semaines il n’avait pas de mots assez durs contre celui qu’il considérait comme son rival.
En septembre 2016, François Bayrou estimait chez Jean-Jacques Bourdin que derrière la démarche d’Emmanuel Macron, qualifié d’ « hologramme », il y avait une « tentative qui a déjà été faite plusieurs fois de très grands intérêts financiers, et autres, qui ne se contentent plus d’avoir le pouvoir économique et qui veulent avoir le pouvoir politique ».
Ou son tweet du 11/09/2016 : « Je ne me reconnais pas dans ce qu’Emmanuel Macron incarne. Son projet de société est proche de celui défendu par N. Sarkozy » …le compliment suprême.
Mais tout ça c’était…« mélée ouverte » c’est du vocabulaire « rugby » nous dit François lors de l’officialisation de l’alliance. En fait, en deuxième mi temps, le vent a tourné… « les mouches ont changé d’âne » comme disait Bala…
François Bayrou vient maintenant baiser les pieds de Macron sans vraiment connaître son programme puisque celui-ci le dévoilera progressivement dans les jours à venir, mais il n’a pas d’autre choix. Tout cela n’est qu’une cuisine politique, et Macron n’en sort pas grandi, lui dont l’atout majeur est d’incarner un vrai renouvellement de la classe politique. Serait-il déjà passé au chapitre habituel des professionnels de la politique, la démagogie ?
A droite, assez logiquement, on voit le programme de Fillon s’adoucir et se rapprocher de celui de Juppé, programme que soutenait Bayrou. Mais pour lui, le problème n’est pas le programme, quoiqu’il en dise, mais les solides inimitiés avec les sarkozistes et ses anciens « amis » centristes. Et puis à droite il y a foule d’anciens premiers ministres, des poids lourds de la politique, pas de place pour le rêveur palois. Côté Macron par contre on commence a recycler les losers…
Les conséquences que ce ralliement va avoir sur la politique locale devrait être assez amusant. Tout d’abord la coalition municipale à Pau doit exploser. Il n’est pas concevable que les centristes et Républicains continuent à soutenir celui qui fait le choix de mettre en péril le candidat de leur camp après avoir favorisé l’élection de Hollande. On attend avec impatience la réaction… Avec, pour brouiller un peu plus les cartes, ce que j’écrivais dans « Frédérique Espagnac et les caméléons roses », tout le bien que pense David Habib de Macron :
« Lui, le porte parole de Manuel Valls, ira-t-il rejoindre Macron ? Il écrit à son sujet sur son site : « Je retiens toutefois qu’il a compris que le prochain Président devra incarner le progrès, la quête de croissance, l’espoir d’une France optimiste et unie. C’est mon credo depuis toujours. »
Si un retournement d’alliances à Pau reste peu probable, Bayrou risque de se retrouver bien seul.
Côté Conseil Départemental, là aussi on ne voit pas comment la majorité MoDem UMP UDI continuerait a rester unie. Avec quelles conséquences ?
Pour les législatives, les paris sont ouverts et l’arrivée d’En Marche dans le jeu va rebattre les cartes, d’autant plus si Macron est élu… Allez les arrivistes dépêchez-vous, faites vos jeux !
Quant à François Bayrou une période d’activité occulte s’ouvre pour négocier et décider des investitures de ses amis, et contrairement à ses affirmations, il ne s’occupera pas de Pau. Vous me direz que cela ne changera pas grand chose, et vous aurez raison ( « Pau 2030 la ville rêvée de Bayrou » )
Installons nous confortablement, le Bayrou circus continue, tout comme les embouteillages et la hausse des impôts à Pau.
Daniel Sango