Quatre mois et plus !

Il aura fallu plus de quatre mois pour que le gouvernement parvienne à juguler la violence qui, depuis le 17 novembre, ponctuait les défilés pacifiques des gilets jaunes. Il a suffi de faire appel à la mission sentinelle et de réglementer les manifestations. On n’a vu ni casseurs, ni agressions des forces de l’ordre, ni voitures brûlées, ni immeubles incendiés, ni magasins saccagés !
Alors était-il si difficile de mettre en œuvre les mesures qui se sont révélées efficaces ?
Peut-on imaginer que c’était en raison de l’incompétence d’un préfet de police qu’elles ne l’avaient pas été jusque-là ? Évidemment, non. Tout ce que nous avons vu pendant plus de quatre mois est imputable à ceux qui sont responsables de l’organisation du maintien de l’ordre dans le pays et ces responsables sont en premier lieu le chef de l’État puis ceux qui lui sont soumis, le premier ministre et le ministre de l’intérieur.
Ce n’est pas un fonctionnaire qui donne les ordres, c’est le pouvoir politique légitime.
Mais une question vient alors tout naturellement à l’esprit. Pourquoi ne pas avoir agi ainsi dès les premières violences ? Pourquoi avoir donné au monde entier des images d’une absence totale de contrôle des voyous quel que soit le nom dont on les affuble, « black blocs «  ou autre ?
La première réponse peut être la naïveté des responsables qui ont pu penser que les choses allaient se tasser d’elles-mêmes. Et il n’en fut rien.
La seconde aurait été machiavélique. En laissant les violences et les saccages prospérer on pouvait espérer que la nation allait se désolidarisée des gilets jaunes. Là encore , il n’en fut rien.
Alors ? Eh bien personne n’est venu expliquer au pays pourquoi il a fallu laisser passer plus de quatre mois pour faire montre de force et de détermination.
Personne non plus dans les médias pour poser la question au premier ministre et au ministre de l’intérieur. Et encore moins pour dénoncer fortement le week-end à la neige du président qui ne pouvait pas ignorer que des événements graves allaient se produire pendant son absence.
Tout cela sent soit l’incompétence, soit l’inconscience. Dans tous les cas de figure le pays doit retenir que l’affaire a été mal gérée. Se souviendra-t-il des souillures de l’arc de triomphe, symbole de la reconnaissance du peuple à ses soldats, des flammes illuminant l’avenue des Champs Élysées un nos fleurons architecturaux mariant luxe et bon goût qu’il faudrait d’ailleurs cesser de qualifier sans raison de plus belle du monde ?
Quoi qu’il en soit il faut désormais imaginer que la recette ayant été trouvée le gouvernement va pouvoir la mettre en œuvre partout où les violences contre les forces de l’ordre ou les pompiers sont récurrentes. La sécurité est aussi un droit pour les citoyens !

Pierre Esposito.

Crédit photo : TF1

Une jeune fille à Pau

Ce mardi 19 février, je me trouvais devant la Préfecture des Pyrénées Atlantiques à Pau. Je participais à la manifestation pour dénoncer l’antisémitisme qui revient comme une bête immonde. Nous étions environ cinq cents personnes. Lorsqu’une jeune fille …

Une jeune fille s’est approchée de moi et avec un sourire timide m’a demandé ce qu’il se passait. Il s’est alors installé entre elle et moi le dialogue suivant :

Elle : Que se passe-t-il ?
Moi : II s’agit d’une manifestation contre l’antisémitisme et l’antisionisme. Vous êtes au courant de ce qui s’est passé à Paris ?
Elle : Non.
Moi : A Paris, samedi dernier, le philosophe et académicien, Alain Finkielkraut a été insulté. Il a été victime de propos racistes, antisémites et antisionistes. Vous ne le saviez pas ?
Elle : Non
Moi : Vous connaissez Alain Finkielkraut ?
Elle : Non.
Moi : Vous ne lisez pas les journaux, vous ne regardez pas la télévision, vous n’écoutez pas la radio ?
Elle : Non.
Moi : Est-ce que l’explication que je viens de vous donner vous suffit ?
Elle : Oui.
Et avec son sourire de jeune fille bien élevée, elle est partie. Elle ne s’est pas jointe aux autres manifestants.

Cela m’a fait penser à cette intervention de Brice Teinturier, président délégué de l’IFOP qui, lors de l’émission C dans l’air sur la Cinq, a exposé qu’un récent sondage faisait apparaître que 62% des personnes interrogées se disaient indifférentes à ce problème. Vous vous rendez compte, 62%, une forte majorité ! L’indifférence est ici insupportable. Elle résulte sans doute d’un manque d’information, comme l’a reconnu cette jeune fille.

Alors si vous rencontrez un de ces 62% d’indifférents, qu’il soit jeune ou pas, dites-lui qu’il doit savoir. Qu’il doit savoir ce qu’à été le génocide, ce qu’est l’antisémitisme, ce qu’est le racisme. Dites-lui surtout que l’indifférence fait le lit de la bête immonde qui, un jour, si l’on ne crie pas le dégoût qu’elle suscite, va resurgir. Avant qu’il ne soit trop tard.

Pau, le 20 février 2019

par Joël Braud

Pau, quand la justice affirme son indépendance

Les faits sont récents et remontent seulement au vendredi 2 juin 2017 au soir. Ils sont localisés, avenue Leclerc à Pau devant un supermarché, sur la voie publique. Les auteurs sont en groupe et ont une conception de la loi qui leur est propre. Leur réclamation faite de manière violente ne peut en la circonstance être acceptée. Pourtant …

Les gens du voyage sont en groupe, une centaine selon certaines estimations, ils réclament la libération temporaire de l’un des leurs qui est détenu à la maison d’arrêt de Pau. Ils considèrent que ce dernier a le droit de pouvoir assister aux obsèques de son frère tué à Toulouse lors d’une poursuite par la police. Il avait volé une voiture et avait pris la fuite malgré les injonctions des forces de l’ordre.

En fait de droit, il faut bien considérer qu’une telle libération ne se décide pas sous la contrainte, encore moins sous la violence et que les dégradations dont ils sont les auteurs devraient conduire les forces de l’ordre et les services de l’État à une certaine réticence… pour le moins. Sont présents sur les lieux, le directeur de cabinet du préfet, la directrice départementale de la sécurité publique et la première adjointe au maire de Pau, Josy Poueyto. Tout indique que cette action a surpris et n’a pas laissé le temps à ces autorités de s’organiser. Aucune C.R.S.ou une compagnie de gardes mobiles n’a pu être dépêchée sur les lieux dans un délai suffisant.

Alors, on négocie. Généralement lorsqu’on se trouve dans une telle situation, on n’a pas vraiment les moyens nécessaires pour imposer ce qui pourtant doit l’être : le respect de l’ordre public. Que s’est-il dit, on ne sait, mais l’expérience de certains permet de comprendre que les arguments développés par les manifestants sont de nature « extralégale » parce qu’ils considèrent que la loi ne peut s’interpréter qu’à leur avantage. On négocie, au point que le directeur de cabinet du préfet fait cette déclaration à la presse locale : « On a un accord : pour que l’engagement d’examiner avec bienveillance une permission de sortie du frère, il faut qu’ils se tiennent calmes ».

On est où là ? Quelle bienveillance ? La bienveillance de qui ? Qui a donc le pouvoir d’accorder une libération même temporaire d’un détenu ? Sans doute pas ceux qui ont obtenu cet « accord ». Et puis il faut bien le dire haut et fort la manifestation accompagnée de dégradations volontaires lourdes est une infraction grave de nature à justifier des interpellations dans le cadre du flagrant délit. Alors le rapport des forces en présence ne sert pas vraiment les autorités de l’État. Il faut surtout espérer que les auteurs de ces délits seront arrêtés et auront à répondre de leur geste devant la justice.

Dès le mardi suivant, le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Pau, Cécile Gensac, remet les pendules à l’heure. Elle rappelle que « la justice ne négocie pas » et qu’il appartient aux seuls magistrats du siège de pouvoir en toute indépendance, accorder ou refuser une telle demande ». Une occasion bienvenue de revenir sur un principe fondamental : l’indépendance de la justice. Qu’en pensez-vous Monsieur Bayrou, vous qui êtes à la fois (encore) maire de Pau et Garde des sceaux ? N’envisagez-vous pas en ce moment de réviser le statut des parquets pour les détacher dans une plus large mesure du pouvoir politique ?

Pau, le 8 juin 2017
Joël Braud

Crédit photo : village-justice.com

Ras l’képi !

imagesDepuis maintenant une semaine, le forces de police manifestent leur mécontentement dans la rue. Tout le monde savait bien qu’elles sont en première ligne sur plusieurs fronts : les migrants, l’état d’urgence, les banlieues, le terrorisme. Mais l’administration, la hiérarchie et les syndicats ont été débordés, ils n’avaient pas vu venir le mouvement ni estimé son ampleur. Quelle signification faut-il donner à cette contestation partie de la base ? Quelles en sont les causes ?

Comme toujours dans ce genre de mouvement spontané, il est difficile d’identifier ces revendications au contour flou. Mais les déclencheurs sont connus. Outre le surcroît de travail qui leur est demandé, les policiers ont à l’esprit les assassinats de Magnanville et la tentative d’assassinat de Viry-Chatillon. Ils se sentent en insécurité.
Pour ce second événement, dramatique et qui aurait pu avoir des conséquences mortelles, certains se sont interrogés pour savoir si les éléments de la légitime défense étaient réunis. Question tout à fait justifiée et à laquelle on peut répondre par l’affirmative. En s’en tenant à ce que la presse a rapporté, à Viry-Chatillon, les policiers ont été victimes d’une tentative d’assassinat avec cette double circonstance aggravante qu’elle était commise en réunion et à l’encontre de personnes investies d’une autorité. Alors pourquoi n’ont-ils pas tiré ? Personne n’a de réponse à cette question, pas même les victimes.

En utilisant leurs armes à feu en direction de leurs agresseurs, les policiers auraient été en légitime défense. La loi fixe trois conditions :
–  Que l’agression soit actuelle ;
–  Qu’elle soit injuste ;
–  Que la riposte soit proportionnée à l’attaque.

Pour en revenir à ces manifestations spontanées organisées par des policiers dans plusieurs grandes villes de France, il faut observer plusieurs éléments qui sont inhabituels et qui, par leur caractère, donnent une idée de la gravité du malaise.

En premier lieu, lorsqu’ils sont interrogés, les manifestants répondent que les syndicats sont du même côté que l’administration et qu’ils se démarquent d’eux. Quand on sait que la police est l’administration la plus fortement syndiquée (même avant l’Éducation nationale) on constate une critique qui constitue une première dans le genre. Les syndicats ne seraient donc plus en phase avec la base. Voilà un reproche gravissime de nature à disqualifier les nombreuses organisations qui se prétendent représentatives. Mais il faut aller plus loin et comprendre qu’à force de donner trop d’audience aux représentations syndicales les politiques ont fini par porter atteinte à la hiérarchie policière. Elle n’est pas si loin l’époque où un ministre de l’intérieur, sans doute le plus incompétent, promouvait au grade de préfet certains délégués syndicaux et même son garde du corps ; où malgré la formule qui prônait l’avancement au mérite, il valait mieux d’abord et avant tout se préoccuper de sa carrière ; où il était particulièrement mal vu pour un chef de service d’entrer en opposition avec une délégation syndicale. Maintenant les syndicalistes complétement déconnectés du métier de policier de terrain parce qu’ils bénéficient de détachements permanents, tentent de reprendre la main. Ils laissent croire qu’il suffit d’améliorer le matériel et d’augmenter les effectifs pour satisfaire les revendications. Dans la police, les syndicats ne rêvent que d’une chose, faire de la cogestion et imposer les règles d’emploi. Elle serait longue la liste des missions abandonnées parce que considérées par eux comme charges indues. Ils n’ont pas réalisé que ces missions justement rapprochaient les policiers des citoyens et leur donnaient cette proximité indispensable à une plus grande efficacité. Peut-il y avoir une police sans proximité ?

Les politiques devant cette situation ne savent plus vers qui se tourner et sont bien en peine d’apporter une réponse à ceux qui demandent d’abord et avant tout une plus grande considération. Alors fidèles à leurs principes ils promettent des vêtements ignifugés, de renouveler un parc automobile vieillissant, de décharger les policiers de missions que seuls les syndicats considèrent comme indues etc. Ils ne voient pas que le problème n’est pas là. Ils ne voient pas que malgré les applaudissement qui sont adressés aux flics qui manifestent, la population n’accorde pas vraiment son soutien à sa police. Son attitude n’est que de circonstance. En permettant, comme ils n’ont cessé de le faire, la promotions des polices municipales, les politiques ont donné aux élus locaux des moyens démagogiques. Il est en effet très porteur sur le plan électoral de dire regardez, je suis préoccupé par votre sécurité. Il n’y a que les politiciens pour croire et faire croire qu’en développant, comme à Nice, les caméras de vidéo surveillance, en augmentant sans cesse les effectifs de la police municipale et en leur donnant des armes à pouvoir létal, on se protège de tout drame. Elle n’existe plus l’époque où dans les stades l’ordre public était confié à la police nationale, maintenant il y a des stadiers, où les sorties d’école étaient du ressort de cette même administration, maintenant ce sont des ASVP municipaux etc. La sécurité est une mission régalienne de l’État ; permettre de partager cette responsabilité essentielle conduit à marginaliser cette administration centrale.

Enfin lorsqu’on les interroge sur leur hiérarchie, les manifestants disent que celle-ci est carriériste. Ce serait donc une hiérarchie qui n’est plus à l’écoute de ses équipes qui ne perçoit plus ce mal vivre professionnel. Il se dit souvent, à ce niveau, qu’il vaut mieux être relationnel que professionnel, la formule, aussi facile soit-elle, en dit long sur un état d’esprit. Ce souci de recherche d’avancement fait le beau jeu des intrigants, des courtisans et donne aux responsables politiques le pouvoir de trouver facilement des affidés. Il faut dire que les chefs de service, généralement du niveau commissaire, face à l’autorité des magistrats du parquet ou de l’instruction, qui sont les véritables dirigeants des enquêtes judiciaires, constatent qu’ils sont court-circuités et s’intéressent alors à d’autres missions. Cette hiérarchie devient silencieuse. Devant la presse, elle ne parle pas, ce rôle est réservé soit au procureur soit aux délégués syndicaux qui sont eux libres de parole. Cette situation témoigne d’une évolution qui ne peut à terme qu’affaiblir l’institution.

« Albert Camus dans la pièce « Les Justes » fait dire à Skouratov le représentant de la police : « C’est pour cela d’ailleurs que je me suis fait policier. Pour être au centre des choses. » La police est au centre des rapports sociaux parce que son organisation, son fonctionnement et ses pratiques concrètes, en expriment une vérité essentielle, celle des usages sociaux. Le jour où elle ne sera plus au centre des choses que deviendra-t-elle ?

Pau, le 25 octobre 2016
par Joël Braud

Crédit photo : liberation.fr

Les flics sont dans la rue

imagesA priori, rien de plus normal que les forces de l’ordre soient dans la rue, sauf que ce mercredi 18 mai, elles n’y étaient que de leur propre initiative. Aucun ordre de la hiérarchie, seulement un mot d’ordre syndical. Que veulent les policiers ? Leur besoin de reconnaissance n’est-il pas un tantinet utopiste ?

Le rôle d’un policier est d’être sur la voie publique pour prévenir tout incident, être à l’écoute de ses concitoyens, éventuellement réprimer les infractions qu’il constate, en un mot assurer la sécurité. Mais depuis maintenant deux mois, dans toutes les villes importantes de France, l’ordre public est menacé. Viennent s’adjoindre aux manifestants des groupes de casseurs dont on perçoit mal les revendications. Leurs actions violentes tant par les destructions matérielles que par les atteintes physiques sur les policiers et les gendarmes ont contraint les forces de l’ordre à passer du niveau de maintien au niveau de rétablissement de l’ordre public.

La mission n’est pas la même et oblige à l’emploi de la force par tous moyens légaux. Le risque est grand d’arriver à une situation de désordre incontrôlable. Cette extrémité est en effet crainte par le pouvoir en place. A cette crainte s’ajoute le souci de faire en sorte que l’opinion publique lui soit favorable. L’image des casseurs et du désordre, fait qu’ils sont maintenant rejetés par cette opinion publique. Il ne faut pas exclure que le pouvoir en place laisse dégénérer cette situation afin précisément de provoquer un ras-le-bol.

Dans une telle circonstance, les policiers des compagnies républicaines de sécurité (CRS) et les gendarmes des compagnies mobiles ne peuvent faire usage de la force que sur ordre. Il faut avoir connu cette situation qui fait que pendant des heures, les forces de l’ordre sont prises à partie par des casseurs, sans pouvoir réagir. Ils sont la cible de jets des objets les plus divers et d’insultes. Lorsque l’ordre est donné de charger se libère une rage qui avait été contenue jusqu’alors. Des violences policières sont rapportées par la presse, celle-là même qui, quelque temps auparavant, ne s’était pas attardée sur les actes et les comportements des casseurs.

Cette façon partiale de présenter les événements a pour première conséquence d’entamer la réputation des forces de l’ordre. Celles-ci en prennent conscience et ne comprennent pas que tandis qu’elles sont particulièrement exposées et sollicitées pour faire face à un désordre qui met en danger le fonctionnement de l’État, elles se voient clouées au pilori. Certes, rien ne peut excuser des violences illégitimes, cependant ces policiers, ces gendarmes constituent actuellement le seul rempart face à une situation grave. Certains s’expriment publiquement pour dire que malgré leur longue expérience du maintien de l’ordre, ils n’ont jamais eu à faire face à tant de violence et de haine à leur égard. Il se trouve également qu’un certain syndicat, le même d’ailleurs qui n’hésite pas à équiper son propre service d’ordre de gourdins et de battes de base-ball, fustige par des affiches sanglantes, les services de l’État en charge de l’ordre public.

C’est pour cet ensemble de données que les policiers se considèrent comme injustement dévalués et critiqués. Pourtant après les attentats de janvier et novembre 2015, l’opinion publique avait affiché sa reconnaissance à leur égard. Un récent sondage dit que 82% des Français ont une bonne opinion de la police.Un chanteur que l’on peut classer au rang des anarchistes, dans une de ses dernières chansons, avoue avoir embrassé un flic. On compte environ 350 blessés parmi les forces de l’ordre. Alors pour exprimer ce besoin de considération et leur épuisement, ils descendent dans la rue. Les héros d’hier seraient-ils les ennemis d’aujourd’hui ; de l’amour à la haine ?

Seront-ils entendus ? Sans doute pendant un court instant, il est flagrant que l’opinion publique est versatile. C’est une douce illusion de croire que, dans notre pays, ceux qui sont chargés de la répression puissent bénéficier de la considération et de la reconnaissance de leurs concitoyens. Le Français est ainsi fait, il pense que la loi doit s’appliquer avec sévérité… à l’égard des autres, elle devient injuste si c’est contre lui. Certains, comme ce commentateur du forum d’Alternatives Pyrénées, n’hésitent pas à considérer qu’une prune (sic) ne peut être que le résultat d’un excès de zèle des flics et non de l’existence d’une infraction.

Il n’est pas exclu que cette manifestation qui se veut en premier lieu une réaction à la haine anti flics comporte d’autres revendications. Les syndicats sont opportunistes, c’est dans leur nature.

Pau, le 19 mai 2016

par Joël Braud

 

Crédit photo : le monde