Pour les stations pyrénéennes le réchauffement climatique n’existe pas

gourette-15-12-2016C’est Noël, et comme d’habitude maintenant depuis de nombreuses années, il n’y a pas de neige, ou si peu, mais rien n’y fait, les responsables des stations ne veulent toujours pas regarder la vérité en face, pour eux, le réchauffement climatique n’existe pas.

Je ne compte plus les articles que j’ai pu écrire sur la position incompréhensible des responsables des stations de ski des Pyrénées qui s’obstinent à lutter contre le réchauffement climatique grâce à l’argent des contribuables :

« Le gouffre de Gourette et de La Pierre Saint Martin«  AP du 23/11/2009

« Le Gouffre de Gourette et de la Pierre Saint Martin (suite) » AP du 30/11/2009

« Chère blanche neige » AP du 5/12/2011

 » A l’EPSA les subventions du Conseil Général fondent comme neige au soleil » AP du 2/7/2012

« Le Conseil Départemental des PA lutte contre le réchauffement climatique » AP du 26/11/2012

Récemment lors d’une émission, France Bleu Béarn recevait le Directeur de l’EPSA (Etablissement Public des Stations d’Altitude) qui gère pour le Conseil Départemental des Pyrénées-Atlantiques, les stations de Gourette et La Pierre Saint Martin dont il est propriétaire. Pour lui, il s’agit de variations, il y a parfois de la neige et parfois pas, mais pas un mot sur la tendance inéluctable du réchauffement climatique pourtant admise par les scientifiques. Nos élus continuent une fuite en avant à coups de dizaines de millions d’euro d’investissements chaque année, à fonds perdus car l’EPSA est en déficit chronique et ne peut reverser au Conseil Départemental les montants contractuels.

Il faut répéter inlassablement que c’est le contribuable qui paye. Ces élus s’appuient, certes, sur les retombées économiques de cette activité, pour justifier cette fuite en avant, avec des chiffres bien sûr largement exagérés, mais là n’est pas le problème. On attend toujours la moindre vision claire à moyen long terme : Quel avenir pour ces stations dans 10, dans 20 ans ?

La réponse sous entendue de nos élus inconsistants est claire : « dans dix ou 20 ans je ne serai plus ni élu ni candidat, alors … »

L’Association Nationale des Maires des Stations de Montagne (dont ne font pas partie nos deux stations béarnaises puisque d’un statut différent) s’est réunie à Toulouse le 19/12.

Ses conclusions sont affligeantes:

Hier, une trentaine de maires de stations ont chiffré la modernisation des infrastructures pyrénéennes à 500 millions d’euros. «Ce montant, valable pour la période 2015-2020 est nécessaire pour que les stations survivent au manque de neige récalcitrant», éclaire Jean-Henri Mir, maire de Saint-Lary-Soulan (Hautes-Pyrénées) et président de la Confédération pyrénéenne du tourisme. «Si ce budget est débloqué, il concernera principalement les remontées mécaniques, les canons à neige et l’entretien des pistes». (La Dépêche)

500 millions d’euro c’est gigantesque, et c’est à fond perdu ! Quand est-ce que ces responsables comprendront que la grande majorité de nos stations sont trop basses et que la seule voie raisonnable consiste à gérer leur déclin tout en les réorientant vers un tourisme d’été basé sur un Parc National des Pyrénées attractif?

Daniel Sango

Crédit Photo : FR3 Aquitaine. Gourette mi décembre 2016