Quel avenir pour des régions occitanes ?

Statue de Vercingétorix A l’évidence la réforme territoriale, dans sa dimension régionale, passionne les lecteurs du présent site.
Il s’agit d’une reforme administrative censée engendrer des économies mais également, beaucoup, d’une réforme identitaire. Un de ses risques est de construire, au milieu des provinces, des métropoles d’équilibre obèses au détriment des villes et des bourgs dans lesquels la vie est la plus agréable et dans lesquels beaucoup aspirent à construire leur vie et celle de leurs enfants.

Pour cela monsieur PYC, enfin revenu des jupettes lilas de Garbiñe (et de ses hauts pamplemousses version Caracas) va s’intéresser aux régions du grand sud (du monde occitan si l’on veut) du monde en dessous de la Loire qui est la véritable césure dans la géographie française. Pour dire autrement des provinces purement romaines ou celles la zone non occupée. De l’ancien pays du « taupe 14 » qui, lui aussi, le pauvre, a des velléités de mondialisation métropolisée.

D’une certaine manière le risque, dans les provinces auxquelles nous nous intéressons, est de substituer à Paris et au désert français Bordeaux Toulouse Lyon et Marseille dans un grand désert sudiste.

Explicitement il s’agit de bâtir des régions autour de pôles mondialisés supposés dynamiser leurs hinterlands peuplés de bouseux et de rurbains… qui survivent très difficilement dans leurs villages démondialisés et infra millionnaires… les pauvres gens difficilement arrosés par fesse-boucs et autres twittos.

Partons, à cet effet, du maillage des villes, voire des fleuves et des massifs, en dehors desquelles il est difficile d’imaginer un projet cohérent : on trouve, en première division, Bordeaux, Toulouse Marseille, Clermont-Ferrand et Lyon. Pour filer la métaphore sportive, en seconde division, Montpellier Nice Grenoble et Limoges. En division d’honneur ou en fédérale Pau Castres Perpignan Bayonne et Nîmes… Oloron Mauriac et Mauléon en première série.

Sauf pour Clermont le maillage était déjà valable sous césar et ses successeurs .Comme chacun sait Nice et Marseille les premières villes françaises sont antérieures et on été fondées par les grecs en même temps qu’Agde et Aléria en Corse. Donc construire les nouvelles régions autour de la première liste est tout à fait cohérent. Plus qu’en économie, en géographie humaine le temps dure longtemps.

Supprimer le Languedoc-Roussillon est une évidence. La région est sans queue ni tête tiraillée entre les Pyrénées et le massif central (la grande Auvergne…). N’en déplaise à Georges Frêche (paix à son âme) et à ses successeurs la Septimanie est une aimable plaisanterie, une ultime manie pré-sénile, qui ne faisait rire que lui et la ville est trop proche de Toulouse pour ne pas être absorbée. Quant à Nice elle est trop périphérique et trop focalisée tourisme… avec un avenir éventuel de pont avec toutes les Italies.

Le cas Auvergnat :

Pour nous, en mettant de coté le cas particulièrement épineux du haut-Béarn à rattacher, ou non, à la Soule méridionale, l’option de régions agrandies autour de Bordeaux Toulouse et Marseille peut s’entendre avec des Alpes autour de Lyon qui pourraient annexer, pourquoi pas, le Jura voire la Bourgogne.

Mais supprimer l’Auvergne et l’annexer à Lyon nous paraît une hérésie qui ne fortifiera pas le monde alpin et qui affaiblira et humiliera l’Auvergne. De fait l’Auvergne, la patrie de Vercingétorix d Alexandre Vialatte de Bibendum et de Raymond Poulidor est, tout à la fois, la matrice des pays français et celle du monde occitan. Un château d’eau, une réserve montagneuse, un imaginaire qui ancre dans le granit les provinces autour d’elle. Au nord elle enfante et elle tangente le plus important des fleuves français la Loire ; au sud elle lance ses pseudopodes vers la méditerranée au travers des Cévennes et de la  Montagne noire.

A cet effet,  elle (la susdite Auvergne) pourrait être le prototype des régions équilibrées vers lesquelles va notre préférence soit un réseau de villes puissantes gravitant effectivement autour d’une capitale qui porterait (ou, mieux, aurait été une fonction de tête de réseau) un certain nombre (mais pas toutes)  d’institutions administratives culturelles et universitaires sans, pour cela, aspirer dans des banlieues indéfiniment repoussées des population mal dans leur peau et définitivement mondialisées…

Pour cela l’Auvergne avec son complément évident, le Limousin (ci-devant chiraquien et hollandais mais fort peu poitevin), s’appuierait sur Clermont mais aussi Saint-Étienne et son pôle industriel, mais aussi Limoges bien situé sur l’axe nord-sud (Paris Toulouse Barcelone) et, dans un second temps, sur des villes plus modestes comme Aurillac Brive ou Vichy.

Certes ce ne serait pas la Californie la Lombardie ou la Bavière mais une région solidement posée sur ses assises et bien dans sa tête participant heureusement aux équilibres des mondes occitans français et européens.

Et là éventuellement un pont entre Toulouse et Lyon.

Un pays un Etat-continent ne se constitue pas de régions qui, toutes, veulent être plus grosses que le bœuf mais de régions dissemblables et complémentaires un peu sur le modèle italien ou allemand avec un profond surmoi culturel qui fait le lien au travers du temps.

Pensons enfin et surtout que les régions sont également les unités administratives au niveau européen et que, là aussi, au niveau de la visibilité, la cohérence culturelle et la logique géographique sont forcément des atouts.

 – par Pierre Yves Couderc
Oloron le 06/07/2014.

Le billet du lundi : j’ai mal à ma France

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Le drapeau français en berne (Crédits photos : SIRPA Terre)

L’actualité de ces derniers jours ne laisse pas de m’étonner. La certaine idée que je me fais de la France en prend un coup. Heureusement qu’il y a la section paloise pour nous rendre fiers de ce petit bout de France qu’est le Béarn.

Lundi 21 octobre 2013 au petit matin. Les journaux télévisés et les radios racontent les réactions à l’intervention hallucinante du Président de la république française au cas « Leonarda », du nom de cette jeune adolescente kosovare dont la famille a été expulsée de France après avoir épuisé tous les recours. Devant la pression de quelques lycéens et enseignants appartenant à ce qu’il faut bien appeler des milieux d’extrême-gauche, nous avons donc eu droit à un dialogue à distance entre le premier magistrat de notre pays et cette adolescente, du reste assez attachante, mais tributaire des facéties de son père, dont on découvre chaque jour le peu de cas qu’il fait des règles d’accueil et des lois du pays où il souhaite vivre pour profiter de ses avantages. Mais ce cas en lui-même n’est rien en comparaison du symbole de ce Président qui s’abaisse non seulement à contredire son administration, mais qui ose présenter les excuses de la république à ceux qui en bafouent les lois..

On apprend aussi que Patrice Evra, le tristement célèbre capitaine de la « mutinerie de Knysna » s’en est pris violemment à plusieurs journalistes, entraîneurs ou anciens joueurs de l’équipe de France. On s’en prend à son image injustement, juge-t-il.. Il règle des comptes, et tout ça sur le dos d’une Equipe de France qui n’avait pas besoin de cela. Une équipe dont, en plus de la nullité sportive des dernières années, les joueurs affichent ouvertement indiscipline, irrespect et irresponsabilité, usant et épuisant un à un des entraîneurs hagards, éberlués par tant de morgue. S’agit-il uniquement d’un problème de génération, comme certains le disent, ou du problème d’un encadrement trop permissif, voire laxiste, qui n’explique pas aux nouveaux arrivants les devoirs qu’implique le port du maillot national ? Peut-être que les méthodes de l’armée réclamées par Samia Ghali à Marseille seraient là aussi nécessaires..

Marseille justement, vient compléter cette nausée matinale, où on apprend que les logiques d’appareils ont la vie dure. Qu’une personne nouvelle comme Samia Ghali vienne donner de l’espoir à des gens qui n’en avaient plus, et hop, on sort du chapeau les alliances, barrages, et autres bouées de secours gouvernementales, dont le seul objectif est de faire perdurer les arrangements entre petits copains du sérail, et en d’autres termes les rentes de situation.

Dure réalité nationale, qui fait que ce matin, j’ai mal à ma France. Heureusement, il me reste le Béarn, sa douceur automnale, ses Pyrénées éternelles, et sa section paloise qui me redonne un peu de fierté en ce début de semaine*..

par Emmanuel Pène (www.emmanuelpene.com)

‘* Victoire de la section paloise à Béziers 20 à 19.

Un coup d’épée dans l’eau !

imgresLe 9 septembre 2013, un syndicat de police a invité ses collègues policiers à faire la grève de certains procès-verbaux. Cela a soulevé de la part des médias,  nombre de commentaires. Cependant beaucoup de bruit pour rien.

 Le syndicat « Alliance », syndicat de la Police Nationale, par la bouche de son secrétaire Général, Jean-Claude Delage, a invité ses collègues de la Police nationale à faire la grève des procès-verbaux au code de la route. Il a bien pris la précaution de préciser qu’il s’agissait d’éviter de réprimer, seulement, les petites infractions au stationnement.

Il s’agissait de protester contre la réforme annoncée du code de procédure pénale et celle des retraites.

 Ce faisant, ce responsable syndical n’a pris aucun risque. En effet il n’aura pas, par ce moyen, à vérifier que la base a effectivement suivi son mot d’ordre parce qu’aucun contrôle n’est possible sur le volume des indulgences. De ce fait il ne lui sera pas nécessaire d’affirmer qu’ainsi il peut évaluer le volume de ses adhérents.

 D’autre part l’usager n’y a trouvé aucun avantage puisque la majorité, pour ne pas dire la totalité, de procès-verbaux relevés en répression des stationnements illégaux, sont le fait de la police municipale et non de la nationale. Ainsi en est-il, en tout cas, à Pau.

 Ceci d’ailleurs pose le problème de la répartition des missions entre ces deux entités. L’une est un service de l’Etat tandis que l’autre est placée sous l’autorité du maire. Leurs missions, même si dans quelques domaines, elles se chevauchent, restent pour l’essentiel différentes.

 Dans le contexte actuel qui concerne Marseille, où il est conseillé de renforcer la police municipale pour lutter contre des homicides à répétition, il faut s’interroger sur le rôle de la police du maire dans la lutte contre cette forme de criminalité.

 A Pau, bien que la police municipale soit très présente sur la voie publique, les cambriolages augmentent.

 La sécurité relève avant tout de la responsabilité de l’Etat.

                                                                                               Pau, le 10 septembre 2013

                                                                                               Par Joël BRAUD