Les grands prix de Pau

Sans avoir la prétention d’écrire l’histoire du grand prix de Pau et même des grands prix, il est intéressant de découvrir comment se mettent en place certaines dispositions concernant l’organisation de l’événement. On est loin de la compétition elle-même. Ou quand les politiques s’en mêlent.

Le grand prix de Pau connait cette année, sa 77 ème édition. Il a rencontré quelques péripéties, pas si lointaines d’ailleurs. Qui se souvient que cette compétition n’a pas eu lieu en 2010 ? Martine Lignières-Cassou, maire de Pau, élue en 2008, annonce le 15 octobre 2009 qu’elle a décidé de suspendre l’épreuve automobile de 2010. Il s’agit de revoir les conditions de l’organisation d’un événement qui coûte à la ville la bagatelle de 2,2 millions d’euros. « Nous ne pouvons pas continuer comme cela, sinon c’est la mort assurée du Grande Prix » dit-elle. Parce qu’elle fait le constat que l’impact tant économique que médiatique ne répond pas à ce que l’on peut en attendre, elle considère qu’il faut « rebâtir » l’épreuve sportive (La République des Pyrénées du 7 mai 2010).

Il faut donc faire des économies. Pour cela elle lance un appel d’offre pour assistance à maîtrise d’ouvrage en vue du Grand prix de 2011. Le prestataire retenu devra lancer une mise en concurrence pour sélectionner le promoteur. Ce dernier devra réduire le coût pour la ville et prendre le risque à la place de l’ASAC (Association sportive de l’automobile club basco-béarnais, présidée par Joël Do Vale) et de la ville. C’est l’ancien préfet, Gilles Bouilhaguet qui remporte l’appel d’offres. Assisté de Bruno David, connu dans le milieu du sport automobile, il reçoit pour mission de refonder le Grand prix. Le rapport était public et chaque candidat a pu s’en servir. Le principe essentiel de celui-ci était que la ville s’engageait pour un montant plafonné et se dégageait de la couverture des éventuels déficits. Deux autres candidats étaient sur les rangs, Eric Dournès de Créa-Sud communication et Pascal Sayous de Centaure production.

http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2010/05/07/grand-prix-de-pau-le-marche-pour-l-ancien-prefet-bouilhaguet,135476.php

En 2010 un appel d’offre est lancé par l’Agglo et la ville afin de sélectionner officiellement le promoteur. C’est Peter auto de Patrick Peter, déjà promoteur du Grand prix historique, qui est choisi face à Créa-Sud Communication. Pour résumer l’ASAC est l’organisateur officiel et incontournable. Cette association est titulaire d’une licence de la fédération française des sports automobiles. Une convention à trois est alors signée entre l’Agglo, l’ASAC et le promoteur Peter auto. Celle-ci précise que c’est le promoteur qui assurera la responsabilité des deux Grand prix, le Grand prix de Pau et le Grand prix historique. Autrement dit, si déficit il y a, il sera épongé par le promoteur. La communauté d’agglo versera une subvention annuelle de 250 000 euros à l’ASAC. A cette subvention viennent s’ajouter des coûts de mise à disposition du circuit. La facture qui se montait en 2009 à 2,2 millions d’euros, ne dépassera pas 1,7 million d’euros en 2011.

Restent différents points dont les animations. La mairie ne les finançant pas, il faut trouver un partenaire. Cela n’est pas chose facile et c’est l’ACBB (Automobile club basco-béarnais) qui accepte cette charge sur proposition de l’ASAC qui a un rôle de coordination. Ces animations, les fameuses casetas, devront donc s’autofinancer. Dans une interview du 21 septembre 2010, Joël Do Vale se dit satisfait que le Grand prix revienne.

http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2010/09/21/l-acte-de-naissance-du-gp-2011,156923.php

En marge de ces dispositions, Créa-Sud Communication dépose un recours devant le tribunal administratif. Face à l’attribution du marché d’assistance à maîtrise d’ouvrage par l’Agglo à Gilles Bouilhaguet Consultant, il demande une indemnisation qu’il situe à hauteur de 128 000 euros. Il n’obtiendra pas satisfaction.

Après un délai de trois ans, Peter Auto décide de renoncer. Il doit faire face à des déficits et la ville n’accepte pas de modifier les termes de la convention. En 2014, dans la plus grande discrétion, le marché de promoteur est confié à Créa-Sud Communication. La ville finance l’événement à un niveau supérieur à 2 millions d’euros. On n’a pas le souvenir d’une mise en concurrence. Cette année en 2018 la formule 3 sera pour la dernière fois au départ du Grand prix de Pau

Pau, le 8 mai 2018

par Joël Braud

Crédit image : la republique des pyrenees.fr

Frédérique Espagnac et les caméléons roses

MINOLTA DIGITAL CAMERA   La primaire de la gauche a donné lieu à un petit séisme : les frondeurs ont gagné. Cette victoire étale au grand jour l’abîme qui coupe en deux le PS.

La fracture du Parti Socialiste est définitivement confirmée quand on a pu entendre la vision de Benoît Hamon sur le futur de la France. Rasage gratis à tous les étages et en prime, même pas peur. A la question pourtant basique de savoir d’où viendrait le financement de ses projets fantasques, il répondait que la dette n’est pas un problème et qu’il y avait des choses plus importantes que les déficits ! Vous me direz que c’est ce qui se passe en France depuis plus de trente ans, mais ses propositions vont beaucoup plus loin, bien au delà de la démagogie, bien au delà des rêves. Ben voyons, comment se fait-il que personne n’ait pensé qu’on pouvait diriger un pays sans se préoccuper des finances de l’Etat ? Cela serait tellement plus simple …

Il va même plus loin en décrétant qu’il entraînerait (on ne sait comment) l’Europe dans de folles relances budgétaires, oubliant au passage une réalité : ce sont les fourmis qui dirigent l’Europe et ce sont elles qui ont raison, pas les cigales. Il a la mémoire courte et aurait dû mieux regarder ce qui s’est passé en Grèce. Entre les fanfaronnades de Tsipras durant sa campagne et sa confrontation à la réalité du pouvoir : il y a eu un abîme. Il a été élu avec le programme de Mélenchon et gouverne avec celui de Fillon, principe de réalité oblige.

Dans le zoo de nos « professionnels » de la politique, il va être amusant de voir les éléphants se transformer en caméléons. Et C’est Frédérique Espagnac qui ouvre le bal dans une petite vidéo mise en ligne par La République :

http://video.larepubliquedespyrenees.fr/victoire-de-benoit-hamon-la-reaction-de-la-senatrice-frederique-espagnac_x5a07ut.php

Elle si proche de Hollande, faite de toute pièce par lui, la voilà rangée derrière « Benoît ». La voilà prête a s’unir à Mélenchon que tout oppose. Que ne ferait-on pas pour tenter de conserver cette rente de sénatrice, si douillette et si bien rémunérée… Un caméléon rose qui rougit.

Nathalie Chabanne, frondeuse et soutient de Benoît Hamon est bien sûr satisfaite, mais son commentaire n’est qu’une langue de bois basique sans saveur. Elle avait déjà changé de couleur bien avant, rose pour sa campagne, rouge pour son mandat qui restera unique.

http://video.larepubliquedespyrenees.fr/victoire-de-benoit-hamon-la-reaction-de-la-deputee-nathalie-chabanne_x5a07i0.php

Martine Lignières Cassou doit penser qu’il est temps de quitter ce navire qui coule…Vivement la retraite, enfin une vie en rose !

David Habib garde le silence. Il doit pourtant être rouge… de colère. Aura-t-il le courage de dire que les visions de ces deux moitiés du PS sont totalement incompatibles ?

Lui, le porte parole de Manuel Valls, ira-t-il rejoindre Macron ? Il écrit à son sujet sur son site : « Je retiens toutefois qu’il a compris que le prochain Président devra incarner le progrès, la quête de croissance, l’espoir d’une France optimiste et unie. C’est mon crédo depuis toujours. »

Pourtant, c’est vers le rouge qu’il fera semblant d’aller en suivant son leader, pour faire le dos rond jusqu’à la défaite de Benoît Hamon et une hypothétique reconquête ou division du Parti Socialiste. Son futur politique est loin d’être un long fleuve tranquille, une excellente occasion pour aller enfin se confronter avec le monde du travail.

Cette présidentielle a au moins l’avantage de faire tomber les masques, un progrès pour la démocratie.

Daniel Sango

Pau : le cirque, pas la circulation !

chaque-matin-ou-chaque-soir-les-files-de-voitures-sallongent-aux-abords-de-la-ville-une-vraie-galere-pour-beaucoup-dautomobilistes
Dur dur la RD 834 …

Dans une édition récente, La République s’inquiétait des bouchons récurrents dans et autour de Pau. Ce problème n’est pas nouveau, et nos élus ont une immense responsabilité pour cette situation, inacceptable dans une petite ville de province.

Si l’on en croit les personnalités politiques qui en parlent, les bouchons n’auraient qu’une durée très limitée dans le temps, c’est tout juste si les usagers s’en rendent compte. Sous entendu, circulez, il n’y a rien à voir ni surtout à faire. Cela voudrait-il dire que l’agglomération a atteint la perfection en termes de déplacements, et donc d’infrastructure routière ?  Evidemment Pau n’est pas dans la situation de Pékin ou Paris, mais ce genre de comparaison n’a pas lieu d’être. Je suis pourtant toujours impressionné par le stoïcisme des usagers du Nord de Pau qui sont pris tous les jours dans les bouchons, respirant la pollution des moteurs au ralenti. Et personne pour se révolter ?

La situation du Nord de Pau est assez caractéristique, et aussi la pire de toutes les entrées de Pau. La « route de Bordeaux » est embouteillée matin, midi et soir, plusieurs heures chaque jour, avec circulation au pas, entre Serres Castet et Pau, dans les deux sens et ce depuis trente ans. Petit historique pour rafraîchir les mémoires.

Dans les années 70, les palois, comme les Français, délaissent les maisons vétustes des centre villes pour des pavillons de banlieue, le centre ville de Pau se vide, le Nord de Pau et la Zone de l’aéroport se développent avec de nombreux emplois. André Labarrère en prend ombrage, c’est le début du conflit larvé qui dure encore aujourd’hui et qui se traduit par la scission illogique entre l’agglomération paloise et les communes du Nord, Serres Castet, Montardon, Sauvagnon, etc…

La construction de l’autoroute va donner lieu à la construction d’un « goulet » qui freinera la fluidité de la circulation (et les ardeurs des déserteurs…). Il suffit de regarder la largeur du pont sur l’autoroute, la piste cyclable est obligée d’emprunter le trottoir… Ce passage étroit sera d’ailleurs le lieu de nombreux accidents. Pour compléter le dispositif, le giratoire de jonction avec le périphérique n’est pas aménagé pour favoriser l’écoulement des véhicules. Il aurait été possible d’aménager deux « tourne à droite » qui auraient amélioré les flux, mais non, on a laissé s’installer une station service et un fleuriste pour bloquer toute idée de ce genre…

Pourtant, depuis trente ans les élus du Nord de Pau s’inquiétaient de la saturation de cette RN, maintenant RD 834 et des réserves foncières avaient été établies pour réaliser l’indispensable doublement sur 2 km et éliminer ce point noir où passent 30 000 véhicules par jour (sans compter ceux qui, dégoûtés, rallongent par les chemins de campagne ). Doublement fort logique d’ailleurs dans l’axe de la Nord Sud réalisée entre temps par le Conseil Général qui permet une traversée de Pau.

Mais dans le domaine des déplacements, c’est vitesse très limitée durant le mandat de Martine Lignières Cassou, et pour François Bayrou, fils spirituel de Labarrère c’est l’arrêt total, enfin non, il tourne en rond avec son « ring » devenu « boucle »…

Aujourd’hui à Pau nos politiques ont pour seul objectif de créer et d’animer le « cirque » pour le peuple. Palais des sports pour le basket, un stade grandiose au Hameau pour les gladiateurs néozélandais, le handball, le foot, le Grand Prix automobile, le Tour de France, le stade d’eaux vives, le Jaï Alaï, …etc. et pour les accros du jeu, courses et casino. Cela occupe les citoyens et les media, et, pendant ce temps, les problèmes complexes restent dans les placards, et Pau s’étiole.

Ce qui est caractéristique de l’inconsistance de ces élus c’est qu’il existe des documents censés fixer des orientations. C’est le cas du Plan de Déplacement Urbain, en vigueur depuis 2004 !!!

Il donne plus de place aux transports en commun, dans la ville de Pau, mais rien, rien de majeur n’a encore été réalisé depuis 14 ans ! Pitoyable. Il est basé sur la création de deux lignes de BHNS et parkings relais à chaque bout. Ceci devrait aujourd’hui fonctionner si on en croit le document en pièce jointe (On bouge !)… on voit où on en est. Bien pire, en lisant le dernier document émis par la Mairie concernant Pau 2030 on se rend compte que cette deuxième ligne de BHNS Est Ouest ne se fera pas ! Donc les villes de l’agglomération à l’est et à l’ouest vont payer pour le BHNS qui sera exclusivement palois ! Merci Bayrou, quelle vision de l’Agglomération !

Pour ce qui est de la circulation vers et autour de Pau, pour l’intermodalité : c’est le néant. Pourtant les solutions sont simples mais demandent une vraie volonté dans la durée :

Pour le Nord : le prolongement de la Nord / Sud sur 2 km pour rejoindre la Zone d’Activité du Nord et l’aéroport (coût avec un pont sur l’autoroute 20 millions d’euros environ) Cela aurait dû être fait depuis 20 ans.

Pour le Sud : Doublement du périphérique sur tout le sud et de la RN 134 jusqu’à Gan (non chiffré, mais à mettre en face du coût d’une nouvelle Pau Oloron à 400 millions d’euro)

Pour le périphérique (réalisé par le Conseil Général à l’époque de François Bayrou mais avec une vue trop « étroite ») : doublement partout où cela est possible, organisation des carrefours principaux sur deux niveaux.

Et ne nous laissons pas amuser par le hauban de Sauvagnon en cours de construction qui ne sert à rien pour la circulation et par l’ouverture (lointaine) d’un échangeur à Berlanne n’apportera rien, elle non plus.

Il faudra ensuite proposer des itinéraires fluides pour relier la périphérie au centre et ce sera là encore difficile. Et ne parlons pas du « ring » Bayrou, cette « boucle » sans intérêt et totalement déconnectée de toute vision globale, destinée à amuser les zozos à peu de frais ( « Le PDU KO sur le « ring » AP du 29/1/2014 et « Pau, du ring à la boucle » AP du 11/1/2017)

Mais la ville de Pau et l’agglomération investissent des dizaines de millions d’euro dans des salles de spectacles déjà surabondantes ou comme un stade au Hameau pour une société privée. Le Conseil Général investit des dizaines de millions d’euro dans un hauban de Sauvagnon totalement inutile, des dizaines de millions chaque années dans des stations de ski ou dans des domaines qui ne font pas partie de ses compétences.

Et bien sûr, comme le disait André Labarrère, « ce n’est pas en faisant des routes qu’on est ré élu » devise qu’a sans doute fait sienne François Bayrou.

Les citoyens se réveilleront-ils un jour ?

Daniel Sango

PJ : 2003-on-bouge

Crédit Photo : La République

Pau : « Falta de sangre »

 DSCN0648Quand un arbre commence à se dessécher, quand la sève vient à ne plus monter, les Espagnols disent que l’arbre « falta de sangre ». Une image très parlante : l’arbre manque de sang. Pau manque de sang. Elle a même 4.000 habitants de moins qu’en 1975 ! et, tant que la population de Pau et, principalement celle de son hyper-centre n’augmentera pas, Pau restera ce qu’elle est : à savoir une ville de deuxième niveau.

A Montpellier, où la dynamique de la ville frappe le visiteur, l’évolution de sa population explique beaucoup : plus 58.000 habitants entre 1990 et 2011. C’est beaucoup ! + 27,4 % durant la période (208.000 ha en 1990 à 265.000 en 2011). Voilà une ville qui a toujours plus de sang neuf dans ses artères (desservies aujourd’hui par 4 lignes de tram).

Le sang neuf est-il un critère ? Bordeaux, dont on parle volontiers du renouveau, passe de 210.000 à 240.000 habitants durant la même période (+ 14,3%). Toulouse de son côté, passe de 357.000 à 447.000 sur la même période (+25,2%). Plus que Montpellier en volume. De fortes croissances de population partout dans les métropoles qui nous entourent.

Et, Pau pendant ce temps là : 82.000 habitants en 1990, 79.800 en 2011 soit une baisse de 3%, là où les métropoles citées ont fait : plus 14,3%, plus 25,2% et plus 27,4%.

En 1975, il avait déjà 83.500 habitants dans Pau Capitale. Les motifs de la baisse paloise sont multiples et divers. Selon les uns ou les autres, ils auront un poids différent, « à chacun sa vérité » : niveau des impôts locaux, centre-ville obsolète (la récente piétonisation l’aura actualisé), habitat inadapté, vie culturelle pauvre, accessibilité etc…

La municipalité semble s’être donnée comme priorité de remettre en place des commerces, dans les fonds fermés du centre-ville, comme si les années « soixante » pouvaient être recréées. Une priorité qui va jusqu’à revenir en arrière sur une partie de la piétonisation. Depuis les années 60, les zones du Leclerc, d’Auchan, du Mail (route de Bordeaux) et de Lescar ont développé leur propre offre qui convient fort bien à leurs chalands. Internet est passé par là, aussi. Pour le Maire, le commerce doit même devenir « chic ». Mais qui va pouvoir se le payer ?

A cette priorité, une bien plus importante semble s’imposer : augmenter régulièrement, d’année en année, la population de la ville avec l’effet de « levier » que cela peut avoir.

Parmi les pistes à poursuivre, l’une (re)vient immédiatement à l’esprit : Et si ces milliers de logements vides et inadaptés du centre-ville venaient à être occupés à nouveau ? Pour cela, une politique ambitieuse de réhabilitation de ce parc immobilier doit être menée. Martine Lignières-Cassou avait, insuffissament, lancé le mouvement. François Bayrou devrait largement l’amplifier, mais peu filtre sur ses projets en la matière… En a-t-il ?

Le nouveau Maire, qui est si attentif au monde du commerce, devrait pourtant trouver un motif d’avancer rapidement dans ce sens. Les premiers bénéficiaires d’une augmentation de population au centre-ville seraient… les commerçants du centre-ville eux-même et les caisses de la ville. Augmenter la population de Pau, pour baisser les impôts. Elargir la base.

Cette urgence absolue dans la réhabilitation de l’habitat du centre-ville*, quitte à détruire pour reconstruire, devrait cependant aller de pair avec une autre priorité : Développer, à Pau, une population estudiantine qui est aujourd’hui trop réduite pour irriguer de « sang jeune » une ville vieillissante. A ce niveau, le Maire de Pau a aussi la main, sa prédécesseure n’avait-elle pas facilitée la mise en place de l’ESTI (école d’informatique) près du campus ?

– par Bernard Boutin

* densifier les quartiers périphériques du centre-ville et en sortir enfin de terre le projet des Berges du Gave sont aussi d’autre alternatives.

Un entretien avec Martine Lignières-Cassou sur le thème des « Pratiques Municipales »

DSC_0160 mlcA la veille des élections municipales de 2008, Alternatives Paloises avait proposé aux 4 candidats d’alors un « Pacte pour les Nouvelles Pratiques Municipales ». Les mots clefs : Pratiques et Transparence. Martine Lignières-Cassou, François Bayrou et Eric Schatz avaient signé le Pacte. Alternatives Paloises n’avait pu joindre Yves Urieta, maire du moment. Élue, Martine Lignières-Cassou avait ouvert le chantier des nouvelles pratiques et était même allée plus loin en proposant une « Charte Ethique » aux élus.
Cette année, Alternatives Pyrénées va proposer aux candidats à la Mairie de Pau un nouveau pacte moins conceptuel, plus pratique qui prendra en compte les réelles avancées mises en place par Martine Lignières-Cassou au cours de sa mandature. Il intégrera l’Ethique.
AltPy vous propose de faire un bilan avec la Maire sortante sur le « Pratiques Municipales » mais aussi sur d’autres thèmes comme la corruption et le clientélisme.

AltPy – A la veille des élections municipales de 2008, vous aviez signé le « Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales » proposé par Alternatives Paloises. Elue, vous avez nommé un adjoint en charge des nouvelles pratiques. Qu’en reste t-il en 2014 ?
Martine Lignières-Cassou – L’élu en charge des nouvelles pratiques était Alain Lavignotte. Je vois aujourd’hui que c’est une démarche reprise dans plusieurs communes. C’est une démarche de transparence, une démarche de non-clientélisme. C’est aussi une démarche de participation. Nous avons tenu notre engagement, passé avec Alternatives, d’entreprendre une telle démarche.

Nous, nous avons l’impression qu’il y a des freins pour la faire avancer. Au cœur du pacte il y a le terme Transparence. Pourtant, six ans plus tard, on ne voit toujours pas en ligne des éléments de transparence comme les comptes administratifs et les budgets complets, les textes complets des projets de délibérations, les procès-verbaux intégraux des conseils municipaux, les bilans annuels de fonctionnement des grands équipements, les textes des conventions passées avec les associations qui reçoivent des subventions, la mise en ligne des offres d’emploi à la Mairie etc. (voir la liste des éléments de Transparence minimum nécessaire, selon AltPy, sur le site de Pau.fr au bas de l’entretien). On a l’impression qu’il y a des freins qui empêchent d’avancer, d’aller plus loin.
Tous les conseils municipaux sont diffusés en direct, tous les rapports sont présentés, expliqués et les débats sont on ne peut plus transparents. Par contre, je ne suis pas au jour le jour ce qui est reporté sur le site de la ville ou de l’agglo…

Le budget, par exemple, il n’est donné qu’en grande masse pour les seules dépenses d’équipement et rien n’est dit sur les frais de fonctionnement…
Je ne suis pas rentrée dans cette dimension-là. Ce qui me paraissait important, c’est que ce soit accessible au plus grand nombre.

Vous aviez eu la volonté mais vous n’êtes pas allée jusqu’au bout…
C’est vous qui le dites mais c’est normal que vous émettiez ce type de remarque parce que la démocratie est quelque chose d’inachevé, surtout dans nos pays de vieille démocratie assise depuis deux longs siècles. La démocratie est un cheminement, et c’est en ce sens qu’elle est inachevée. Au fur et à mesure que la société évolue, ses besoins évoluent. Au fur et à mesure, les réponses qu’on y apporte évoluent. Je pense que par rapport aux fonctions qui m’ont été confiées, et par rapport au temps aussi que nous avons eu, on a bien travaillé.
Je voudrais revenir sur ce que vous me disiez précédemment sur le fait qu’il n’y a pas eu de transparence dans les embauches. Nous avons mis sur pied cinq cents jurys. Ils se composaient chaque fois d’un représentant de la DRH, d’un représentant d’un chef de service concerné et d’un élu a minima.

Quel est le rôle de Pascal Barrère, en charge de «l’inspection générale et audit » ? Quelle indépendance a-t-il par rapport au « pouvoir politique » ? Pourquoi ne publie-t-il pas un rapport annuel rendu public ?
Pascal Barrère fait des tâches qui sont très diverses. Par exemple, c’est lui que je saisis quand un chef d’entreprise m’interpelle pour me dire qu’il ne comprend pas pourquoi il n’a pas eu tel ou tel marché. Je fais alors appel à Pascal Barrère en lui demandant de remonter auprès du service des marchés et du service qui a élaboré le cahier des charges, pour savoir ce qui s’est passé et pour pouvoir répondre. Il a une fonction d’audit de ce type. Je ne vais pas forcément le rendre public, par contre j’écris au chef d’entreprise pour lui exposer le résultat de notre audit.

Mais ce ne serait pas un avantage pour l’élu que les conclusions de ces audits soient rendues publiques ?
Pascal Barrère n’a pas un rôle de juge, il ne constitue pas un tribunal. Il pourrait faire un rapport en disant : « J’ai fait quinze missions cette année de diagnostic de tel ou tel service », mais à mon sens, il y perdrait. Il fait des diagnostics sur des organisations de service, ce qui suppose qu’il y ait un climat de confiance entre lui et les parties prenantes. Le risque est de perdre la confiance des parties prenantes. Le caractère confidentiel des données qu’il recueille reste primordial, en termes de déontologie s’entend. Mais on verra ce que fera le successeur; Il est toutefois possible de faire un rapport d’activités succinct.

Dans la transparence, il y a les Conseils de Quartier. Ils ont été démarrés avec une grande ambition, puis elle s’est petit à petit étiolée ? Que s’est-il passé ? Qu’est-ce qui a manqué au dispositif ? Si c’était à refaire ?
Si c’était à refaire, je l’ai dit à plusieurs reprises, nous n’irions pas si vite. Quand je suis arrivée en 2008, j’avais bien en tête ce que je pensais devoir faire : délimiter des quartiers d’abord. Ensuite, j’avais déjà repéré certains projets pour les quartiers etc.
Mais, d’une part c’est contraire aux principes de la démocratie participative et d’autre part ça n’a pas permis une maturation, une prise en compte à la fois par les citoyens eux-mêmes, par les services, par les élus des différentes contraintes. Cela n’a pas nourri une culture commune. J’ai été trop vite.
Par contre, quand je compare les démarches entreprises dans d’autres villes, un travail d’audit en quelque sorte y a été fait au préalable. Elles ont pris beaucoup plus le temps pour discuter des contours, du fonctionnement, des rapports entre citoyens, élus et services.
Dans le cas d’espèce, la culture participative dans les services est aussi importante que celle des citoyens ou des élus parce que les techniciens sont des « pros » de leur domaine, ils ont une culture bien spécifique. Cela demande du temps, à tout le monde et notamment à ceux qui ont ce savoir faire, pour s’enrichir d’une culture participative.
Nous n’avons pas monté que des conseils de quartier. La culture participative, c’est aussi inviter, au conseil communautaire, le président, et le conseil de développement, à présenter l’avis qu’ils avaient émis sur le schéma d’agglomération. J’ai voulu que l’on redynamise le conseil de développement sur l’agglo et le pays du grand Pau, il a beaucoup travaillé sur l’aménagement de l’espace, sur le schéma de cohérence territoriale, sur le schéma d’agglo. Peut-être prendra-t-il d’autres orientations puisque David Habib parle de conseil économique et social ?
La culture participative, c’est aussi le conseil local des jeunes, l’office du commerce, les ateliers de la cité. On la retrouve dans l’ensemble de nos démarches, y compris en interne, vis-à-vis de personnes liées à des groupes de travail que nous avons montés sur la précarité, sur les discriminations, sur la vie associative. J’ai souhaité la culture participative dans tous les champs de la vie sociale au niveau de la ville.

On est à des années lumière des années Labarrère…
Je n’ai qu’un regret, c’est sur la culture. Nous n’avons pas réussi à monter des lieux de rencontre spécifiques au niveau culturel… Tout n’est pas parfait mais nous avons donné le goût aux Palois de débattre, de s’impliquer dans la vie citoyenne. A la nouvelle équipe de construire sur ce qu’on leur transmet. On verra bien…

Toujours dans ce contexte de contact avec les citoyens, il y avait ce projet majeur sur les nouvelles Halles de Pau. Alternatives Pyrénées avait recueilli 2014 signatures pour que les Palois soient consultés sur les différents projets architecturaux afin que le conseil municipal soit informé de leur opinion avant qu’il ne décide lui-même. Vous n’avez jamais voulu recevoir ni la pétition, ni les signatures, ni vous engager à cette consultation. Pourquoi ?
Avec un peu d’ironie je remarque que David Habib de son côté propose un référendum sur le Bus-Tram. Est-ce que d’une façon plus générale il n’est pas venu le temps de consulter formellement les citoyens sur les très grands projets ?
Je vous avais reçu sur les Halles et avais dit que c’était prématuré. Je ne suis pas hostile au principe de referendum mais je mets en garde sur le fait que la démocratie, ou un acte démocratique, c’est prendre le temps de construire ensemble une vision commune. C’est une co-construction, la démocratie participative. Cela demande du temps, de la réflexion, de l’appropriation des sujets. C’est quelque chose qui est nourri d’échanges et de débats.
Le principe d’un referendum, ce n’est pas ça. Le principe d’un referendum, c’est répondre oui ou non à une question. Je crois qu’il y a confusion sur les termes. Avec le referendum, nous sommes dans la démocratie directe. La démocratie participative, c’est autre chose, c’est un processus.

Pourtant, la demande d’AltPy était simple. Demander simplement l’avis des palois sur les projets pour les Halles. Ce n’était pas possible…
Oui, c’était possible à la condition d’être dans une démarche où l’ensemble des personnes avaient en main toutes les contraintes financières, techniques et pas uniquement architecturales.

Revenant sur la « démocratie participative », n’y a-t-il pourtant pas un moment où les élus doivent décider seuls pour avancer ?
Bien sur. Ils doivent décider. Ce qui n’a pas toujours été clair, c’est que consulter les gens fait partie du processus de décision mais, ce n’est pas la décision elle-même qui sera prise par l’élu qui aura été au préalable nourri par le débat.

Durant votre mandat, vous n’avez pas eu le sentiment que le temps de la consultation a été quelques fois trop long ?
Non. Parce que nous savions que nous ne pourrions pas tout faire. C’était une façon d’éclairer une vision. Les Halles sont complexes. Nous avons cheminé dans le temps avec les services, les commerçants, les riverains, les forains, les producteurs. Il fallait du temps.

Aux yeux des Palois vous apparaissez comme étrangère au clientélisme, avez-vous été sollicitée dans ce domaine ? Pensez-vous que le refus du clientélisme vous a porté préjudice sur la plan électoral ?
Les Palois sont, comme tous les Français, très ambivalents par rapport à cette question-là. Ils revendiquent l’égalité absolue par rapport à la loi et un traitement identique pour tous. Et, en même temps, au fond d’eux-mêmes, ils pensent « pour moi, quand même… ». C’est une ambivalence propre à notre pays qui est, de mon point de vue, un des freins importants à la mise en place de réforme. Il faut les faire mais… chez les voisins !
Cela est une grosse difficulté culturelle à laquelle s’ajoute le fait que nos concitoyens ont la mémoire de la « révolution française », la culture de la révolution dans la tête et pas celle de la réforme.

TRANSPARENCY INTERNATIONAL classe la France seulement à la 22e place de son indice 2013 de perception de la corruption, loin derrière les champions de la transparence comme le Danemark, la Nouvelle Zélande et la Finlande mais aussi l’Allemagne (12e) et la Grande-Bretagne (14e). Pour la patrie des « Droits de l’Homme et du citoyen », ce n’est pas glorieux. Qu’en pensez-vous ? Qu’avez-vous fait au niveau municipal pour faire reculer la corruption ? Avez-vous ressenti des tentatives de corruption durant votre mandature ?
Pierre Grosanvallon avait noté que l’indice de corruption dans un pays est étroitement lié à l’indice de confiance dans l’autre. Plus un pays est corrompu, moins on a confiance dans l’autre. Plus un pays est « clean », plus on a confiance dans l’autre. C’est une corrélation très singulière qui doit nous interroger parce que nous sommes dans un pays qui est déprimé et sans confiance en soi et dans l’autre.
C’est un élément extrêmement important car « avoir confiance en soi, avoir confiance en l’autre » permet de créer des dynamiques collectives et ne pas se reposer sur un homme ou une femme providentiel.
La corruption, je ne l’ai pas ressentie parce que les gens savent comment je fonctionne. Chaque fois que j’ai été saisie par un industriel à propos d’un marché, j’ai saisi à mon tour la direction générale d’audit parce qu’il s’agit de quelque chose que je ne supporte pas.

Un député gère 3 ou 4 collaborateurs, un maire en gère des centaines, voire des milliers. Les élus sont-ils formés à cette tâche ? Si non, que faudrait-il faire ?
C’est toute la complexité d’une collectivité comme celle-ci. Il y a des élus qui donnent des orientations politiques y compris concernant la gestion du personnel. Mais, à mon sens, dans une collectivité de 2.500 personnes (ville+agglo+CCAS), l’élu n’a pas à gérer en direct ces personnels. C’est toute l’ambiguité qui peut exister dans des collectivités territoriales. Où est la limite des services et celle de l’exécutif ?
Je n’ai pas à décider de l’avancement, en plus je m’y suis refusé, de tel ou tel. J’ai voulu des règles avec un adjoint au personnel chargé de mettre en œuvre une politique, négociée avec les organisations syndicales, notamment sur les avancements et les promotions. Là est le rôle de l’élu mais pas de favoriser un tel ou un tel.
Pour arriver à sa mission, l’élu, comme pour la démocratie participative, doit travailler avec les services sur la répartition des rôles et l’organisation de la gouvernance.

Le cumul des mandats n’est-il pas un terrible « aggravateur » face à un déficit de préparation des élus ? Vous attendiez-vous à la difficulté de gérer à la fois la ville, l’agglo et votre mandat de député ?
Pas tellement en terme de temps. Même si un adjoint au Maire n’est pas le Maire, j’avais déjà une certaine expérience de la vie municipale quand j’ai été élue. Le cumul était effectivement lourd même si j’ai beaucoup délégué à la ville comme à l’agglomération.

Qu’auriez-vous à ajouter sur le thème des « pratiques municipales » (ou sur d’autres) pour nos lecteurs ?
Je ne sais pas ce que j’ai transmis et ce que les Palois auront envie de conserver de cette culture là (celle de la démocratie participative).

Les candidats à l’élection municipale ne parlent pas beaucoup « pratiques »…
Je me suis aperçue avec mon collègue de Montpellier que le sujet est débattu. Même chose à Marseille. Il y a des histoires, des contextes particuliers où la nécessité est plus ressentie dans certaines communes que dans d’autres…

– propos recueillis par Bernard Boutin

Le Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales pour les élections de 2008 est : ICI  (14.859 visites à ce jour)

*  Selon AltPy : La liste des nouveaux éléments de Transparence minimum nécessaire sur le site de Pau.fr
– les comptes administratifs complets,
– les budgets complets,
– les textes complets des projets de délibérations,
– les procès-verbaux intégraux des conseils municipaux,
– les bilans annuels de fonctionnement des grands équipements,
– les textes des conventions passées avec les associations qui reçoivent des subventions,
– les comptes rendus d’utilisation
– la mise en ligne des offres d’emploi à la Mairie
– la rémunération des principaux responsables de la mairie

Pays de l’Adour, Municipales 2014 – Questions à…

Capture d’écran 2014-02-05 à 17.00.26Les interviews d’AltPy des candidats aux élections municipales de mars 2014 dans les principales villes du Bassin de l’Adour.  

28 février
Biarritz Municipales 2014 – Questions à Michel Veunac, tête de liste du « Rassemblement pour Biarritz » : ICI

26 février
Pau Municipales 2014 – Questions à Georges De Patchère,  tête de liste « Pau Bleu Marine »  (réponses de Pierre Esposito, porte-parole de la liste Pau Bleu Marine » : ICI

25 février
Pau Municipales 2014 – Questions à Olivier Dartigolles, tête de liste de « une ville pour nos vies » : ICI

24 février
Pau Municipales 2014 – Question à Yves Urieta, tête de liste de « Pau Avant Tout » : ICI

22 février
Biarritz Municipales 2014 – Questions à Guy Lafite, tête de liste « Esprit de Biarritz ! » : ICI

20 février
Pau Municipales 2014 – Questions à Martine Lignières-Cassou sur les thèmes des Pratiques, de la Transparence, de l’Ethique et de la lutte contre la Corruption et contre le Clientélisme : ICI

14 février
Mont-de-Marsan Municipales 2014 – Questions à Céline PIOT, tête de liste « Mont2Gauche  » : ICI

12 février
Biarritz Municipales 2014 – Questions à Richard Tardits, tête de liste de « VIVRE BIARRITZ »  : ICI

5 février
Biarritz Municipales 2014 – Questions à Jean-Benoît SAINT-CRICQ, tête de liste de « BIARRITZ ENSEMBLE » : ICI

1er février
Auch Municipales 2014 – Questions à Pierre TABARIN, tête de liste de « Auch la vie »  : ICI

24 janvier
Orthez Municipales 2014 – Questions à Yves DARRIGRAND, tête de liste « Oser Choisir »  : ICI

18 janvier
Tarbes Municipales 2014 – Questions à Pierre LAGONELLE, tête de liste « Tarbes pour Tous » : ICI

Pau Municipales 2014 – Palinodies paloises

 

imagesDécidément, lorsqu’on regarde l’agitation des politiques, celle qui précède les élections municipales de Pau, on est pris de vertige. Mais où donc tout cela va s’arrêter ?

 Commençons si vous le voulez bien par Marc CABANE. Alors qu’il était encore occupé à exercer ses fonctions de Préfet, l’UMP est venu le voir pour lui laisser entendre qu’il serait un candidat tout à fait convenable aux fonctions de maire de Pau et que dès lors il pouvait être assuré de son investiture. Mais un Préfet sait bien ce que signifie le devoir de réserve et il a demandé qu’on lui accordât un délai afin de pouvoir être libéré de ses obligations. Ce qui fut fait, il se déclara donc très tôt et, avec la bénédiction de l’UMP, il afficha ses convictions.

Continuons, à LONS il y avait un brave jeune garçon du nom de Nicolas PATRIARCHE élu dans l’équipe de CHAMBAUD (87 ans aux prunes), le maire, exerçant les fonctions d’adjoint, encarté lui (pas comme CABANE) à l’UMP et qui était pressenti comme un successeur potentiel. Mais patatras, CHAMBAUD en même temps qu’il annonce qu’il ne sera pas candidat à sa propre succession, désigne comme son dauphin, l’adjoint aux finances, Jean-René BELLOCQ. Vu l’influence encore importante du docteur CHAMBAUD, il n’était pas question pour l’UMP de prendre le risque de contrarier son choix. La question s’est donc posée de savoir ce que l’on allait pouvoir faire de PATRIARCHE. Eh bien tout simplement lui faire conduire la liste UMP à PAU. Comme c’est simple !

Vous suivez.

Oui mais que fait-on de Marc CABANE ?  Là encore c’est tout simple : on le laisse tomber. D’accord se disent les hiérarques de l’UMP, c’est nous qui sommes allés le chercher, mais après tout il n’est pas encarté, donc n’ayons pas de remord. Comme si les politiques, d’une manière générale,  étaient capables d’un tel sentiment. Et c’est ainsi que Marc CABANE apprit incidemment qu’il était supplanté. Alors l’ancien préfet se tourna vers François BAYROU qui le reçut et lui permit d’être tête de liste sur Pau avec l’étiquette UDI. Rappelons pour ceux que ça intéresse et qui parviennent à suivre, que BAYROU à ce moment là n’était encore que MODEM et n’avait pas fait son rapprochement avec Jean-Louis BORLOO. Peu importe et puisque l’avarice est un vilain défaut, mettons deux têtes de liste UDI pour les municipales de Pau ; Marc CABANE mais vous le savez déjà, et Véronique LIPSOS-SALLENAVE.

François BAYROU, lui n’est pas candidat, il se pose en rassembleur. A tel point d’ailleurs que Alain JUPPE, UMP, peu revanchard, candidat à sa propre succession à la mairie de Bordeaux, déclare haut et fort que si François BAYROU est candidat à Pau, il le soutiendra. Résumons, si c’est possible, François BAYROU, n’est pas candidat, il est MODEM et soutenu par un UMP. Il pilote deux candidats UDI. A la présidentielle de 2012, il avait soutenu HOLLANDE plutôt que SARKOZY. C’est pourquoi JUPPE n’est pas revanchard, à moins qu’il ait besoin des voix du centre pour assurer son élection bordelaise. Serait-ce un calcul intéressé ?

A Lons, le décès de Jean-René BELLOCQ fait qu’il n’y a plus de dauphin. Il se murmure que CHAMBAUD n’écarterait pas l’hypothèse de se remettre en piste. En tout cas, PATRIARCHE ne veut pas de Lons, il reste sur Pau.

Vous suivez ? Oui, alors vous avez du mérite.

Et du côté de la gauche, direz-vous ? Ce n’est guère plus brillant. Martine LIGNIERES-CASSOU, députée-maire a annoncé sa décision de ne pas solliciter un nouveau mandat. Ce faisant elle désigne son dauphin : André DUCHÂTEAU. Soit ! Ce dernier annonce donc sa candidature. Pas si simple parce que se pointe David HABIB qui, sans annoncer officiellement sa candidature, fait connaître ses velléités d’être tête de liste à PAU. Le député-maire de Mourenx viendrait donc à Pau, il abandonnerait en même temps que Mourenx, la communauté urbaine du bassin de Lacq ce qui est loin d’être négligeable. Mais plus que cela, avec la loi sur le non cumul des mandats (à laquelle il se dit opposé bien que socialiste), il lui faudra, s’il est élu maire de Pau, comme de Mourenx d’ailleurs, abandonner, soit le mandat de maire, soit le mandat de député. Il se trouve qu’il est aussi vice-président de l’Assemblée Nationale. Alors  nous dit-il ce qu’il fera ? Non. En tout cas il est opposé à André DUCHÂTEAU, également PS. L’arbitrage du parti socialiste au niveau national n’a pas réussi à départager les candidats. Par ailleurs Jean-François MAISON qui avait pointé le bout de son nez, se retire pour ne pas gêner les « ébats ». Alors devant cette impossibilité à trancher, on fait appel à un vieux sage, en la personne d’Henri EMMANUELLI. Que va-t-il faire ? Arrivera-t-il à en faire renoncer l’un des deux ? Pas sûr !

Résumons, si cela est possible : Deux têtes de liste UDI d’un côté soutenues par un MODEM,  de l’autre, deux socialistes ; un UMP dont chacun s’accorde à dire qu’il a peu de chances et puis… les autres.

Parmi les autres, il en est un qui fait peu de bruit, qui trace son chemin avec obstination et qui, dans certains sondages (dont ceux d’Alternatives-Pyrénées), se place en tête, c’est Yves URIETA. Il est indépendant de tout parti.

Devant ce spectacle, une seule question mérite d’être posée : vous y croyez encore, vous, à l’idéologie politique, au don de soi ?

– par Joël BRAUD

Pau, le 3 octobre 2013

A Pau, renonciation, renoncement ou défection.

 

imagesLes élections municipales de Pau se montrent pour le moins indécises depuis que Martine LIGNIERES-CASSOU députée-maire vient d’annoncer qu’elle renonçait à présenter sa candidature aux prochaines municipales. Ces élections vont avoir lieu dans 200 jours et au-delà de la décision de la maire sortante, il reste que le paysage est encore bien mal dessiné. Quels seront les candidats en lice ?

 Mais avant tout que l’on soit clair et qu’il soit dit que cette décision honore Martine Lignières-Cassou parce que, ce faisant, elle se met en conformité avec la loi sur le non cumul des mandats qui n’entrera en vigueur qu’en 2017. L’obligation de ne pas cumuler un mandat de député ou de sénateur avec un mandat d’exécutif local ne sera effective qu’au moment des  suffrages présidentiel et législatifs.

 Elle dit très clairement qu’un mandat de député, ça suffit, non seulement c’est bien de le dire mais c’est encore mieux de mettre ses actes en accord avec ses convictions. Considérons que les autres raisons invoquées sont plutôt de circonstance. Bravo donc d’autant  qu’elle annonce qu’elle ne figurera pas sur la liste du parti socialiste, ni sur aucune autre liste pour les municipales. Alors, renonciation, renoncement ou défection ? Chacun jugera.  Elle présentera cependant sa candidature aux prochaines législatives.

 Alors à ce jour quels seront les candidats ? Comme toujours dans ces circonstances, nous ne souffrirons pas d’un vide mais plutôt d’un trop-plein entre ceux qui se sont déclarés, les potentiels, ceux à qui l’on pense le plus souvent et ceux enfin, dont le nom a été cité. Rien n’est évidemment définitif, mais essayons de faire le point.

 Les candidats déclarés :

Marc CABANE, est parti de loin ; ancien préfet, de tendance UMP bien que non encarté et non investi par ce parti. A rejoint François Bayrou et vient à la suite de l’annonce de Martine Lignières-Cassou de confirmer sa candidature.

Yves URIETA, se déclare indépendant bien qu’ancien membre du parti socialiste et ex de  Gauche moderne. A exercé les fonctions de maire de Pau entre la disparition d’André Labarrère et les élections de 2008. Avait, à cette occasion, maintenu sa candidature au second tour ce qui avait eu comme conséquence la défaite de François Bayrou. Membre du Conseil Economique, Social et Environnemental.

Nicolas PATRIARCHE, membre de l’UMP, actuellement conseiller municipal de Lons. Son parti soucieux de lancer une figure nouvelle et jeune dans la politique locale, l’a investi en lieu et place de Marc Cabane initialement pressenti.

Eurydice BLED, membre du parti Europe Ecologie Les Verts, appartient à l’encore actuelle majorité du conseil municipal palois. Est jeune et possède une ambition politique.

 Les candidats possibles :

Véronique LIPSOS-SALLENAVE, avocate de profession, dans l’opposition de l’actuel conseil municipal, conseillère régionale et membre de l’UDI, le parti de Jean-Louis Borloo.

 Olivier DARTIGOLES, membre du Parti Communiste dont il est le porte-parole au plan national. Appartient à la majorité du Conseil municipal. Se positionne actuellement en fixant des conditions à son éventuelle appartenance à la prochaine liste de gauche.

 André DUCHATEAU, membre du PS, premier adjoint à Pau et conseiller général. Vient d’être adoubé par Martine Lignières-Cassou comme étant celui qu’elle souhaite voir devenir son successeur. N’a pas reçu pour autant l’investiture du parti socialiste qui ne sera pas donnée  avant décembre et selon le choix des membres de la section locale. Peut d’ailleurs se trouver à ce niveau, en concurrence avec David Habib.

 Anne CASTERA, actuellement maire adjointe à Pau. Membre du PRG. A ces derniers temps, fait connaître une certaine mésentente avec Martine Lignières-Cassou.

 Pascal BONIFACE, membre du PS, appartenant à l’actuelle majorité du conseil municipal. Est entré en dissidence au point de se voir retiré la totalité de ses délégations d’adjoint.  Pourrait envisager une action.

 Ceux dont on parle :

David HABIB, membre du PS, député et maire de Mourenx, président de la communauté de communes de Lacq. Entretient soigneusement le suspens sur son éventuelle candidature à Pau. Partisan déclaré du cumul des mandats.

 Michel BERNOS, UDI et actuel maire de Jurançon. Entretient le secret avec application et constance, sur son éventuelle candidature à la mairie de Pau bien que son nom soit prononcé de plus en plus fréquemment. Serait, si c’était le cas, en concurrence avec Véronique Lipsos-Sallenave.

 François BAYROU, président du Modem, ancien ministre et ancien président du conseil général des Pyrénées Atlantiques. Député européen. Candidat malheureux  aux dernières municipales de Pau. Prend un soin jaloux à ne pas faire connaître ses intentions personnelles pour les prochaines municipales. S’est lancé, avec un résultat relatif,  dans un rassemblement des différentes forces en présence dans le but de s’opposer au parti socialiste.

 Jean-François MAISON, membre du PS, conseiller municipal de Pau et conseiller général. Reste discret, est cependant très impliqué dans la vie politique paloise et départementale. Pourrait au moins solliciter l’investiture de son parti.

 Cette liste qui n’a pas la prétention d’être exhaustive, aurait pu inclure, entre autres, le candidat du Front National dont le nom est à ce jour inconnu et qui cependant ne manquera pas d’être présent.

                                                                                               Pau, le 5 septembre 2013

                                                                                               Par Joël BRAUD

Evénements de l’été.

 

imgresComme tous les ans certains faits divers de notre département revêtent une importance particulière en raison principalement de l’assoupissement de l’été. Cette année trois de ceux-ci ont retenu mon attention. Réflexions à leur sujet.

 Les gens du voyage.

Le premier d’entre eux est l’occupation sans droit ni titre par des gens du voyage, d’un terrain à Saint Jean de Luz. Me trouvant moi-même dans cette ville fin juillet, j’ai pu mesurer le désordre provoqué lorsque ceux-ci, venant de se faire expulser de leur lieu d’implantation, et par représailles, ont décidé de bloquer la circulation. Une belle pagaille que les estivants ont dû subir. Par la suite leurs arguments ont fait apparaître la mauvaise foi de prétendues victimes ou de ceux qui s’affichent comme tels. J’avais, à ce propos, écrit un article dans feue « alternatives paloises », le 25 juillet 2010. Il est regrettablement toujours d’actualité. Les forces de l’ordre sont  aussi démunies face à ces transhumances au prétexte religieux. En réalité, si je me fie à mon expérience, il n’existe aucune solution pour empêcher l’installation sauvage de 200 ou 300 caravanes un dimanche. Nos politiques auront beau nous dire qu’ils vont légiférer sur le sujet, la solution n’est pas prête d’être trouvée parce qu’à l’évidence, il s’agit d’un problème de société.

 Le docteur Nicolas Bonnemaison.

Le parquet de Bayonne vient de requérir le renvoi devant la cour d’assises des Pyrénées Atlantiques du docteur Bonnemmaison pour huit cas d’administration à personnes vulnérables de substances de nature à provoquer la mort. Cette position du parquet était prévisible, elle reste soumise à l’avis des juges d’instruction. Déjà les avocats sont sur les starting-blocks et nous promettent un débat sur l’euthanasie. La justice  a pour mission de dire le droit et ne peut décider d’une peine qu’en fonction des lois existantes même si elle sait adapter la peine face à un sujet de cette envergure. Mais ce qui retient mon attention est la déclaration faite sur ce sujet, par Michèle Delaunay, Ministre déléguée aux personnes âgées,  au journal télévisé régional (le 12 août 2013). Après avoir dit et redit qu’un ministre du gouvernement ne peut se prononcer sur une affaire dont la justice est saisie, elle a affirmé, en sa qualité de médecin, que le docteur Bonnemaison n’avait pas agi intentionnellement. De qui se moque-telle ? Pour qu’une infraction soit constituée au pénal, il faut que l’élément intentionnel soit établi. Déclarer que cet élément est absent, revient à dire que l’infraction est inexistante. C’est ça ne pas interférer sur le rôle de la justice ?

 Le bus-Tram.

Hier matin, dans ma boîte aux lettres une publication de la mairie intitulée : «Le Bus-Tram, accélérateur du développement urbain ». Cela ressemble à une publicité sans en être une, pourtant il s’agit de convaincre du bien fondé d’un projet déjà décidé. Notre Martine Lignières-Cassou n’hésite pas sur les termes et parle d’ «une véritable révolution urbaine (qui) est en marche pour une ville plus accessible et plus facile à vivre, pour un territoire qui respire ! » Excusez du peu. André Duchateau chiffre le projet à 64 millions d’euros (sauf dépassement) en précisant que le Bus-Tram Pau Porte des Pyrénées est l’un des moins chers de France. Alors allons-y. Mais qui va payer ? Sont-ce les recettes du Syndicat mixte des transports urbains alimentées par la taxe « Versement Transport » ? Ou sont-ce les contribuables palois déjà fortement pressurés ? Maigre consolation, sur les 64 millions d’euros l’Etat versera 5,4 millions. Pourvu que cette ligne n’aille pas empiéter sur la coulée verte de Dufau-Tourasse.

Je ne sais pas pourquoi mais j’ai du mal à me départir d’un certain scepticisme.

Allez, je retourne à ma torpeur estivale.

                                                                                               Pau, le 13 août 2013

                                                                                               Par Joël BRAUD

Humeur – Grand Messe

52841-carnet-d-adresse-pin-up-Avoir le carnet d’adresses le plus large possible, n’est-ce pas le b.a.-ba du politique pour réaliser au mieux sa mission ?

A Tarbes, à l’occasion de la réunion organisée par les CCI de Pau et de Tarbes, sur le thème « Vers une métropolisation Béarn-Bigorre ? », une bonne partie du « gratin » des décideurs économiques et politiques de notre coin de France était présent. Trois cents personnes en tout dont au moins la moitié de Béarnais. Un appel à lever la main, lancé aux présents d’origine béarnaise, permit de s’en convaincre.

Quelques « noms » en commençant par les hôtes d’abord : les présidents des CCI de Pau et de Tarbes ainsi que le maire de Tarbes. Continuons : Présents les présidents du CG65 et du CG64 représenté par M. Cassiau-Haurie, les maires de Lourdes, de Ger, de Lescar… des experts en aménagement du territoire, les présidents de Béarn-Adour Pyrénées, du conseil économique et social de Midi-Pyrénées, du collectif RN134, de l’association EURO21.

Les directeurs de Hautes-Pyrénées Tourisme Environnement, des thermes de Salies, de N’Py, des sanctuaires de Lourdes etc. Les directeurs du CNPC, de l’ESC Pau, du pôle universitaire de Tarbes et un vice-président de l’UPPA etc. Les présidents du Crédit Agricole Mutuel Pyrénées Gascogne, du Parvis, de la Biscuiterie des Pyrénées.

Tous ces noms pour ne citer que quelques un des participants aux tables rondes organisées. Dans la salle, des dizaines d’autres décideurs étaient aussi attentifs à la thématique du rapprochement Béarn-Bigorre.

Une grand-messe donc. Une occasion unique pour tisser des liens avec tel ou tel responsable. Mais, où était donc Madame la Maire de Pau ?

Martine Lignières-Cassou arrivera une fois le forum bien entamé. Attendra son tour poliment, fera son discours et… quittera la salle. Martine Lignières-Cassou n’est-elle pas la patronne de l’intercommunalité la plus importante de Béarn-Bigorre ? Sans elle, des avancées sont-elles possibles ?

Bref, pas d’échanges de cartes de visites que ce soit à l’accueil ou au « cocktail » de clôture. Comment élargir son carnet d’adresses sans cela ? Comment se projeter dans sa mission sans échange ?

Ce billet d’humeur n’aurait probablement pas de raison d’être si, début février, ne s’était tenu au Parlement de Navarre à Pau, un colloque de grande qualité réunissant déjà une bonne partie de la classe politique et économique de la région sur le thème, cette fois-ci, de « Economie et Culture ». Ce soir-là, Martine Lignières-Cassou était arrivée avec retard pour s’excuser… de ne pouvoir rester et était aussitôt partie !

A rater toutes ces occasions de rencontre, la Maire de Pau ne crée pas les occasions de se faire connaître mais aussi de connaître.

Dommage, car si les décideurs économiques, naturellement plutôt de droite, ne sont pas de son bord, ces derniers sont particulièrement nécessaires à l’heure de créer des richesses que l’école de pensée de Madame la Maire de Pau s’ingéniera à redistribuer…

Mieux connaître les uns et les autres, ne pourrait que permettre une meilleur compréhension mutuelle dans une France, et notre région n’est pas épargnée, plus que jamais coupée en deux.

– par Bernard Boutin

PS : Vivement la fin du cumul des mandats. Cela permettra, à de nombreux élus, d’aller enfin au fond des choses…