On a pu lire dernièrement :
«La culture est passée à la trappe de tous les débats qui nous submergent…» Pierre-Michel Vidal
«Oui, Pau est un désert culturel….» Daniel Sango
et «Normalement la culture est une compétence qui a été transférée à l’agglomération.
Son budget 2018 était de 12 millions d’euros de coûts de fonctionnement dont 2 millions d’euros de charge de personnel !!! Gigantesque.»
Les avis sont donc partagés.
Avant de se faire une opinion, il conviendrait de définir le sujet dont on parle.
Wikipedia définit une culture individuelle et une culture collective.
+la culture individuelle est une construction personnelle des connaissances donnant la culture générale.
+la culture d’un peuple est l’identité culturelle de ce peuple, la culture collective à laquelle on appartient.
Le domaine abordé appartient à la première définition. On peut lui apporter la précision suivante donnée aussi par wikipedia : «En langue française, le mot «culture» désigne tout d’abord l’ensemble des connaissances générales d’un individu. C’est la seule définition qu’en donne en 1862 le Dictionnaire national de Bescherelle. Les connaissances scientifiques y sont présentées comme élément de premier plan. C’est ce que nous appelons aujourd’hui la «culture générale».
Partant de cette définition, je constate que la culture est bien «passée à la trappe de tous les débats qui nous submergent…». C’était sûrement le souhait d’E. Macron.
Par contre, les possibilités apportées par la ville de Pau, de s’enrichir dans certains domaines culturels sont nombreuses. Le sport y est très prisé ; même s’il est décrié dans ses dérives commerciales, il reste une discipline culturelle développant des connaissances et des valeurs de premier plan.
Là où on peut vraiment parler de vide culturel, à Pau comme ailleurs, c’est bien dans le domaine scientifique. D’ailleurs, dans les interventions, on parle d’orchestre, de cinéma, d’intermittents, montrant bien les limites que l’on attribue à la culture. Même si le jugement de «premier plan» peut être contesté par certains, il ne fait aucun doute qu’il a pris, de fait, une place de premier plan dans la société actuelle.
Dans la situation que nous vivons, celle d’une technologie trépidante et invasive, d’une numérisation généralisée envahissante, d’un emballement climatique incontrôlé, d’une pollution chimique de l’air, de l’eau, du sol, des aliments, du corps et des esprits, bien plus redoutable encore, dans l’immédiat, on a encore des citoyens qui se glorifient d’être nuls en maths, qui ignorent totalement la constitution, les besoins de leur propre corps, pour qui la chute de la biodiversité est plutôt une bonne chose puisqu’il y aura alors moins de guêpes, de bourdons ou de moustiques et qui, et c’est là où je veux en venir, étaient 41% à se méfier des vaccins en 2016.
La santé qui influe sur le pouvoir d’achat et touche tout le monde, comme la TVA, ne justifie pas qu’on en parle dans le Grand Débat. Pourtant la France a perdu en 20 ans la moitié de ses maternités, les hôpitaux sont sous tension permanente, les urgences débordées, la désert médical est bien réel et gagne les métropoles ; on fait appel à des médecins étrangers souvent incompréhensibles (accent et langue française mal maîtrisée) pour le personnel administratif et les patients… et en même temps, depuis 2000 nous sommes 7 millions de plus.
Faudra-t-il des gilets blancs ?
Sud Ouest du 11 mars 2019 titre :
La rougeole dopée par le virus de l’ignorance.
Sud Ouest du 2 mars 2019.
Rougeole : le signal d’alarme. «L’Unicef, l’Agence des Nations-Unies pour l’enfance, lancent un cri d’alarme ; le nombre de cas de rougeole a bondi de 50% l’an passé. Le retour est causé en partie par la désinformation sur les vaccins qui fait florès sur les réseaux sociaux. Nous disposons d’un vaccin sûr, efficace et peu coûteux qui a sauvé près d’un million de vies humaines dans le monde chaque année au cours de deux dernières décennies» souligne la directrice générale de l’Unicef.
En France, la couverture vaccinale reste insuffisante, d’après Santé publique France.
Pour la grippe saisonnière la prévention s’avère particulièrement complexe dans la mesure où le virus mute constamment, nécessitant la mise au point d’un nouveau vaccin chaque année. «Une pandémie de grande ampleur est quasi certaine, la question est de savoir quand», met en garde Wenqing Zhang, le directeur du programme de lutte contre la grippe à l’OMS. L’institution préconise une amélioration de la couverture vaccinale et un renforcement du système de surveillance mondiale.
A l’échelle d’une population, elle permet de protéger les personnes vaccinées mais aussi l’ensemble de la communauté, et de lutter contre la résistance microbienne ; plus la couverture est grande moins la maladie se répand.
Grâce à tous les enfants vaccinés, vos enfants ne seront pas en contact avec les maladies contagieuses
C’est d’autant plus important que le brassage des populations pour raison de tourisme, affaires, commerce, enseignement, migrations…..augmente les risques de contaminations.
Le mouvement anti-vaccin est puissant, avec des différences selon les pays. Une vaste étude menée dans 67 pays du monde révèle que les Français sont ceux qui accordent le moins de confiance dans la sûreté des vaccins.
Pour François Chast. «Il est urgent de combattre les discours des lobbys antiscientifiques et antivaccination qui jouent sur la peur. Ils ne démontrent rien et s’appuient sur quelques très rares effets secondaires pour discréditer les vaccins qui sauvent des millions de vies». Quant aux citoyens de base, au très grand nombre de politiques, du fait de leur ignorance en SVT, sur les mécanismes de l’immunité, sur la constitution et les besoins des bactéries et virus, sur l’histoire des vaccins, la fabrication, les résultats acquis…, ils sont des proies faciles dans les réseaux sociaux, de la pub, des fausses informations et de la dangereuse dérive commerciale.
L’important est combien cela va coûter car les dépenses sociales sont bien trop élevées ! Triste époque !
Plus sérieux encore :
Sur son site, Henri Joyeux, ancien cancérologue, radié de l’Ordre des médecins et l’une des figures du mouvement anti-vaccins, avait pris la parole sur le sujet dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron, au ministre de l’écologie, Nicolas Hulot et à Agnès Buzyn, la ministre de la santé. Son combat était dirigé contre ce qu’il appelle un «Empire vaccinal». Cette obligation vaccinale est « insensée » selon lui.
Des scientifiques ayant trahi leur engagement d’objectivité, payés par Bayer-Monsanto par exemple, et d’autres, ne manquent pas non plus, par attrait du gain. On connaît les résultats.
Heureusement, de nombreux professionnels, fidèles à leur serment, ont réagi.
200 médecins et responsables hospitaliers ont lancé dans les colonnes du Parisien (29/06/2017) un appel en faveur de l’obligation vaccinale de durée limitée souhaitée par Agnès Buzyn pour 11 vaccins destinés aux enfants. On compte parmi ces 200 professionnels, François Chast, chef de la pharmacie clinique Hôtel-Dieu, François Bricaire, chef du service maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital de la Pitié-Salpétrière ou encore Jean-François Mattei, généticien et ancien ministre de la Santé. Pour ce collectif, la vaccination obligatoire ne relève pas seulement « d’un choix personnel mais vise la protection de la population en particulier enfants, personnes âgées ou fragiles». Leur texte rappelle que « la vaccination systématique a permis d’éradiquer des maladies, telle la variole » et que «la réduction du taux de couverture vaccinale de la population a entraîné la recrudescence de certaines maladies comme la rougeole.»
Bonne nouvelle ; le quotidien du médecin publie les résultats d’un sondage Ipsos où 83% des Français seraient favorables à la vaccination (juin 2018), selon un sondage du LEEM. (1990 : 90%, 2010 : 60%, 2015 et 2016 : 59%. Sciences et Avenir). Tant mieux, mais il y a encore du travail, pédagogique comme on dit !
Alors, c’est vrai, bien des comportements, dans le passé, ont semé le doute :
+ Sang contaminé, vache folle, médicaments dangereux délivrés pendant des années, affaire des prothèses mammaires, dépenses inutiles dans l’achat en grande quantité de vaccins par le gouvernement lors de la pandémie de grippe H1N1 en 2009…
Le problème se situait au niveau de la gestion commerciale plus ou moins frauduleuse, donc une affaire de gros sous et non de mise en cause du fondement scientifique.
+ des réactions non prévues, parfois graves, se sont produites après des vaccinations.
Avant chaque vaccination, une autorisation médicale est nécessaire, mais chacun sait que, plus qu’ailleurs, le risque zéro n’existe pas en médecine et chirurgie car nous sommes tous différents ; ce ne sont pas des sciences exactes ; or, on applique des traitements reconnus bénéfiques au plan global a des cas particuliers et nous réagissons différemment. Un médicament n’est commercialisé que si son bénéfice est largement supérieur à ses risques. Ne faut-il plus prendre de médicaments, comme jadis le train, ne plus se faire opérer car ????
Pour tous, État et individu, le vaccin coûte moins cher que la maladie !
Par contre, il est capital de veiller aux charlatans et autres médecines «alternatives», plus rentables pour obtenir des bénéfices financiers que thérapeutiques, aux nombreuses contrefaçons, aux faux médicaments qu’Internet peut procurer, aux fabrications de plus en plus nombreuses faites dans des pays où la main d’œuvre est moins chère et les surveillances peu contraignantes, veiller aussi, en France, à ce que toutes les manipulations, à tous les niveaux, soient réalisées par un personnel suffisant, non stressé en permanence, afin d’éviter les erreurs liées à des actions humaines incontournables.
+ Certains réclament le droit à la liberté de choisir. Quand on est face à une nécessité de salut public, comme payer des impôts par exemple, a-t-on le droit de choisir ? A débattre !
Mais à la base de tout cela, une fois de plus, dans une société dominée par la science et la technologie, pour conserver le pouvoir de comprendre donc de juger, de participer, de critiquer, d’agir, il est indispensable d’éduquer, d’élever drastiquement, par des programmes et des horaires appropriés, le niveau des enseignements scientifiques dans TOUTES les filières, littéraires, commerciales, technologiques et scientifiques, ce qui n’est absolument pas le cas, bien au contraire.
Signé Georges Vallet
crédits photos : Papillomavirus humains : l’intérêt du vaccin – Top Santé
5 arguments des anti-vaccins passés au crible – LCI
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