L’auteur de ces lignes utilisera cette formule tant qu’elle lui semblera correspondre à des événements susceptibles de provoquer de grands bouleversements sociaux et sociétaux.
Ainsi, en moins d’une semaine, assistons-nous à de multiples agressions .
Qui visent-elles ? Les policiers, les enseignants, les médecins…et il n’est pas besoin d’être grand clerc pour affirmer que cela va continuer et se propager puisque la violence progresse tant en nature qu’en nombre.
Et pourtant,s’agissant des forces de police, l’alarme a été tirée en 1983 !
Et que leur propose-t-on ? Des gilets pare-balles ! Comme si la tête bénéficiait d’une immunité naturelle ? Des gilets pare-balles, mais cela signifie que l’auteur de cette mesure sait très bien que les policiers sont attaqués avec des armes susceptibles de les tuer. Non, Monsieur le Ministre, votre décision ne changera rien. Tout simplement parce qu’elle est inefficace. Il ne s’agit pas de protéger les forces de l’ordre, mais de leur donner les droits nécessaires pour mettre les agresseurs et casseurs de tous bords de nuire. Inutile aussi de multiplier le nombre des policiers tant qu’ils ne seront pas autorisés à faire usage de leurs armes et tant qu’on continuera de considérer comme des bavures des interventions mettant à mal certains voyous. Il y a hélas plus de policiers que de malfaiteurs blessés ou tués.
Quant aux enseignants, ce n’est pas mieux, au contraire, puisqu’ils n’ont ni protection physique, ni moyens de défense. Et leur situation s’aggrave de jour en jour. Ils ont droit quand même à des manifestations de sympathie du gouvernement.
Le milieu médical, libéral ou hospitalier, n’est pas épargné. Il subit les exigences démesurées de citoyens ne respectant rien ni personne.
Le mouvement est en marche. A qui le tour ?
Des permanences d’élus sont vandalisées. Un référendum est bafoué y compris par un ministre .
Ce jour, 20 octobre 2016, des opposants à l’aéroport de Notre Dame des Landes sont allés demander des comptes aux avocats de la société Vinci qui devrait effectuer les travaux.
Un jour viendra où des avocats seront agressés en raison de la cause qu’ils défendent.
Et puis ce seront des juges qui, subissant déjà des outrages verbaux, deviendront des cibles pour des insatisfaits de leurs décisions.
Et puis des religieux, des sans défense.
Nos responsables ne voient- ils pas la dégradation de la situation ou espèrent-t-ils la contenir par des mesures souvent démagogiques et ponctuelles ? Quand la force prime le droit, quand l’incivilité supplante l’ordre, l’anarchie s’installe.
Les policiers ont pris le chemin de la révolte. Ne serait-ce pas le début d’une révolution qui pourrait conduire à des actions susceptibles d’attenter aux institutions, car le vivre ensemble n’est qu’un leurre entre les mains de ceux qui craignent cette échéance.
Pierre ESPOSITO
Avocat honoraire.