Ils marchent en silence

les singes    La candidature d’Emmanuel Macron a suscité un grand engouement pour ce mouvement parti de rien, La République En Marche. En Béarn, où la situation est particulière avec la concurrence du MoDem, LREM est muette. Pourquoi ?

Si le positionnement idéologique du MoDem et de LREM sont tous deux situés au centre, il existe des différences fondamentales entre ces deux mouvements.

Le MoDem est un parti de l’ancien monde politique, vestige de l’UDF de la grande époque, éclaté en différents mouvements centristes et réduite à néant grâce au talent de François Bayrou . Il en est le maître incontesté vu qu’il y reste peu de militants et quelques grognards qui ont bénéficié de l’opportunité incroyable de la vague Macron. Quand il parle du MoDem, Bayrou dit « je », pas « nous », on a tout dit. Ses cadres sont des vieux de la vieille, élus et ré élus depuis des années, ou qui ne vivent que pour cela. François Bayrou, Josy Poeyto et les autres ne correspondent en rien par leur parcours à ce qu’attendent les marcheurs de leurs représentants. Ils souhaitent du renouveau, des candidats qui ont connu, et si possible réussi dans la vraie vie, qui ne veulent pas faire carrière, car cette volonté a pour corollaire de sacrifier à la démagogie pour être ré élu.

Et la situation en Béarn est très particulière : aucun élu LREM ! Mais surtout on ne voit pas bien ce qui changerait vu que les marcheurs sont muets. Aucune intervention dans les media, aucune critique ou propositions face à la gestion calamiteuse de Bayrou ou Lasserre, … Comment exister dans ce cas ? Comment convaincre ?

Ah oui, une opération pour nettoyer les berges du Gave… un début avant de nettoyer la vie politique ?

Il faut dire que l’organisation du mouvement ne favorise pas l’émergence de nouveaux talents, comme si LREM avait choisi d’abandonner les Pyrénées Atlantiques à son allié tout heureux de cette opportunité. Le responsable départemental du mouvement a été parachuté par Paris, il a en prime chuté face à Jean Lassalle ce qui est vraiment peu glorieux. Dans l’organisation, ce sont en suite des Comités qui constituent le maillage, mais des comités créés par qui le souhaite, et qui restent eux aussi muets. Il faut dire que personne ne dispose d’une légitimité démocratique, ni peut-être des idées nécessaires, ce qui entraîne sans doute cette réserve en particulier au niveau local.

Il est clair que dans ces conditions le mouvement dans les Pyrénées Atlantiques va dans le mur. Pour les européennes dont le mode d’élection ne donne pas vraiment la parole aux candidats, cela n’est pas trop grave, les élections se font à Paris dans les coulisses des partis, les citoyens votent pour un maillot…

Mais que dire des municipales ? Comment ce « parti » peut-il envisager d’avoir des résultats alors qu’il reste invisible et muet ?

Il est pourtant indispensable que les marcheurs affirment leur opposition aux méthodes Bayrou et à ses candidats. Mais au fait, vous en connaissez vous des marcheurs ?

Aucune personnalité visible, aucun débat ni proposition, les marcheurs Béarnais muets sont des fantômes, une autre façon de faire de la politique …

 

Daniel Sango