Le MoDem à Guidel

C’est dans cette commune du Morbihan, que François Bayrou a choisi de tenir l’Université de rentrée du mouvement politique qu’il préside, le MoDem. Cette réunion qui aurait rassemblé jusqu’à 800 personnes s’est donc déroulée du 21 au 23 septembre 2018. Il y avait là le besoin de se faire entendre et comme rien n’est gratuit en politique, tout cela ne semble pas dénué d’arrières pensées.

Le climat actuel est sans aucun doute propice à des changements qui, selon les spécialistes de la politique politicienne, résultent de certaines données. En tout premier lieu les élections européennes approchent et il convient à chacun de se faire entendre pour prendre rang dans les futurs arrangements entre partis politiques. Le MoDem sera allié à La République en Marche dans ce challenge. Quels seront donc la répartition des candidatures et surtout le rang de chacun des candidats dans la liste nationale ? Dire, comme cela a été fait par François Bayrou, que l’on appartient à la majorité est tout à fait opportun. Tout se joue, en coulisse maintenant. Il faut donc rappeler que l’on existe et parler fort.

Pour les électeurs que nous sommes il n’est pas inutile de préciser les modalités de cette élection. Elle se fera au suffrage universel direct à un tour, le 26 mai 2019. Le scrutin par circonscription, – il en existait 8 en France – a été remplacé par un scrutin de liste à la plus forte moyenne. La liste sera donc nationale et comportera 79 candidats, un chiffre correspondant au nombre des députés français qui seront normalement présents au parlement européen l’année prochaine.

François Bayrou qui se dit trop occupé par sa fonction de maire de Pau, a fait savoir qu’il ne sera pas candidat. Mais, dans son parti, il y a Sylvie Goulard, déjà députée européenne jusqu’en mai 2017, ancienne ministre des armées (pendant un peu plus d’un mois en mai 2017), qui compte bien figurer à un rang éligible dans la liste d’union LREM – MoDem. Un récent sondage, (septembre 2018 IFOP) laisse entrevoir un score de 20% pour cette liste. Il n’en demeure pas moins que la tête de liste n’a pas encore été désignée. Trois noms sont cités : Edouard Philippe, Jean-Christophe Castaner et justement Sylvie Goulard. Alors les tractations vont bon train. A Guidel étaient présents Jean-Yves le Drian, Jean-Michel Blanquer et Jean-Christophe Castaner ; on courtise…

Tout, actuellement se joue en coulisse et les déclarations pleines d’idéologie sociale, imprégnées du souci de l’intérêt général ne peuvent faire oublier que chaque parti politique doit placer ses pions au mieux de ses intérêts. Et maintenant dans les données actuelles, supposons que Edouard Philippe, premier ministre, soit désigné tête de liste pour cette prochaine élection, il laisserait de facto son poste de chef du gouvernement. Ce serait une bonne chose pour l’image du président de la République qui, descendu bien bas dans les sondages – seulement 29 % d’opinions favorables dans sa cote de popularité – a un impérieux besoin de se relancer. Le fusible Edouard Philippe sauterait et serait dédommagé par une représentation européenne. Il faudrait alors le remplacer. Bien qu’il se défende très fortement, trop fortement sans doute, de viser ce poste, François Bayrou pourrait être sur les rangs. Dans cette hypothèse, son principal handicap serait son manque de modestie qui pourrait le conduire à faire de l’ombre à Jupiter.

Mais tout cela n’est que basse politique politicienne d’arrières boutiques pour amuser les gogos… comme moi.

Pau, le 25 septembre 2018

par Joël Braud

Henri Bayrou roi du Béarn

henri5bayrou   L’article « Anesthésie Générale » pose un problème récurrent à Pau et au Béarn en général : l’absence de débat politique. Pourquoi ?

Tout d’abord évacuons le problème du débat national évoqué dans l’article. Il existe, et l’opposition y exerce pleinement son rôle. C’est le cas des partis politiques et des syndicats dont on connaît pour certains la pugnacité, mais c’est aussi le cas des media, nombreux, et qui y mettent les moyens. De plus ils sont pour leur grande majorité orientés à gauche voire plus, ce n’est pas un cadeau pour Macron.

La situation paloise est effectivement bien plus triste. Ce n’est pas nouveau et j’ai eu l’occasion de l’écrire à de nombreuses reprises. La cause principale est relativement simples hélas : les citoyens sont endormis.

Henri Bayrou, en dinosaure de la politique en abuse, il a donné du cirque pour distraire le peuple. Le centre des débats se situe maintenant principalement au stade du Hameau, autour d’une bière, ou au Palais des Sports. Les exploits des gladiateurs monopolisent les attentions. Pitoyable.

De plus, et contrairement à ce qui est affirmé, le culturel n’est pas délaissé, au contraire. Si on additionne les budgets de la culture de la CDAPP et celui des différentes communes on obtient un budget excessivement important. Sans doute le plus important. Il suffit de voir le nombre incroyable de salles de spectacles et de manifestations culturelles ! ( « Pau, la gabegie en spectacle : folie au foirail » du 15/2/2016 )

Au sommeil des citoyens il faut rajouter bien sûr le niveau calamiteux des « professionnels de la politique » du secteur. Aucune proposition sérieuse, aucun débat dans les différents domaines susceptibles d’intéresser les Palois :

– la gestion financière laxiste de la ville et de l’agglomération.

– la circulation autour et l’accès à Pau.

– le problème des logements vides et insalubres en centre ville.

– la multimodalité des déplacements.

– …etc.

On décrète le Pays de Béarn, un strate de plus, totalement inutile, pour satisfaire l’ego du roi, et on néglige Tarbes située à quelques kilomètres de l’Agglomération, dans l’indifférence.

Les stratégies électives des uns et des autres consistent à s’en remettre à la couleur de leur maillot, au hasard du vote, et aux alliances de second tour pour essayer d’être élus. Aucun travail programmatique sérieux et suivi. Combien avez vous lu d’articles de fond des opposants dans la presse locale ? Ou sur leurs sites Internet ? Ou sur Alternatives Pyrénées dont les colonnes leur sont largement ouvertes ?

Le cas de David Habib candidat à Pau est significatif : rien avant la campagne des municipales, puis « tchao baby » ensuite. Et il s’est trouvé des électeurs pour fournir à ce déserteur une rente de député …

Pour ce qui est de la LREM qui a rajeuni les élus de France, son cas en Béarn est assez unique. Laminée par les candidats MoDem imposés par l’acte d’allégeance de Bayrou à Macron, elle est inaudible (inexistante ?) alors que les valeurs qu’elle défend, en particulier le renouveau de la classe politique, sont à l’opposé de celles qui sont mises en pratique par Bayrou. Ohé les marcheurs, vous êtes muets ?

Quant à la droite… on ne sait même plus qui la représente.

La conclusion s’impose : nous avons en Béarn les plus mauvais politiciens. Non seulement ils ne travaillent pas les dossiers mais pire, ils n’ont peut être même pas d’idées…

Finalement, ils ont appris qu’ici la patience porte ses fruits, Jean Lassalle, Josy Poeyto et David Habib sont bien députés et Henri Bayrou, roi du Béarn, peut dormir tranquille !

Pour compléter ce panorama catastrophique il faut dire un mot de l’information véhiculée par les media locaux. Télévision, radio ou journaux ne s’intéressent qu’aux jeux du cirque, aux faits divers, et à la publicité pour les stations de ski. Bon la chronique nécrologique a quand même son importance … Est-ce une volonté de ne faire aucune investigation ? De ne vexer personne ? Qu’est ce que l’on doit s’ennuyer quand on est journaliste en Béarn !

Rajoutons la volonté du Maire de Pau de ne pas vraiment jouer la transparence, thème favori sur Alternatives Pyrénées et qui fera l’objet d’une réflexion prochaine.

Quand les citoyens s’éveilleront …

par Daniel Sango

 

Crédit photo : Les divagations NRV de cui cui fit l’oiseau

Jean Paul Mattei en marche pour l’Assemblée

MatteiDans la seconde circonscription, les jeux sont faits, rien ne devrait empêcher Jean Paul Mattei d’obtenir la consécration.

Nathalie Chabanne, élue par accident il y a 5 ans se présente là avec un grand passif. Elue dans le sillage de François Hollande, elle a très vite montré son vrai visage, frondeuse à la gauche du parti socialiste, ce qui ne correspond absolument pas à la majorité de cette circonscription.

Il faut dire un mot des Républicains absents du second tour qui dans notre Béarn ne sont pas capables de présenter des candidats de grande qualité. Ce sont des candidats d’une autre époque, ayant intrigué dans le parti pour enfin décrocher ces investitures. Les Républicains doivent eux aussi se mettre en marche pour rénover de fond en comble ce parti, en balayer ces vieux cadres et faire la place à des nouveaux visages ayant démontré leurs compétences dans leurs vie professionnelle et ne désirant pas faire carrière en politique.

Le débat de ce matin sur France Bleu Béarn n’a rien apporté, il fut simplement un commentaire de la situation nationale, Mattei modeste, Nathalie Chabanne résignée, on aurait dit une discussion entre journalistes, sauf sur la fin quand l’échange s’est porté sur le développement économique local, domaine où le député n’a pas un grand rôle…

Revenons à Jean Paul Mattei, il ne correspond pas bien sûr totalement au profil du marcheur moderne puisqu’il trempe dans la politique locale depuis des décennies, mais il faut lui reconnaître de grandes qualités. Il a tout d’abord fait la preuve de ses compétences en développant son étude notariale. Il possède en plus toutes les connaissances pour effectuer au mieux les tâches d’un député. Il a enfin un excellent relationnel, il saura être à l’écoute des électeurs. Il aurait pu obtenir l’investiture En Marche sans l’aide de Bayrou.

Il a évidemment un grand défaut, il appartient au MoDem, ce petit parti (14 000 adhérents) dirigé autocratiquement par François Bayrou depuis des années (et UDF avant). C’est aujourd’hui pour lui l’occasion de s’en affranchir car il n’a plus rien à y prouver. Il a par le passé montré qu’il savait être très critique vis à vis de François Bayrou, pour ne pas dire plus. On attend enfin un langage de vérité, à commencer par les affaires qui concernent le fonctionnement du MoDem, sujet qu’il a éludé malgré la question du journaliste. Dommage.

Dans ses premières réactions aux résultats du premier tour et dans le débat il n’a cessé de répéter : « Il faut faire de la politique autrement » « une nouvelle ère de la politique (commence) ».

On attend cela avec impatience en Béarn !

Daniel Sango

Crédit photo : La République

Législatives en Béarn : pas de renouveau à l’horizon.

députéDe retour en Béarn après un voyage, je pensais trouver une région passionnée par les élections législatives, il n’en est rien c’en est même désespérant…

Après la révolution Macron on pouvait penser que ce séisme politique allait stimuler citoyens et média. Il faut se rendre à l’évidence, c’est le calme plat. Nos média font toujours autant de place aux jeux du cirque. C’est à croire que les candidats n’ont rien à dire, et c’est sans doute le cas vu qu’ils ne se sont jamais vraiment mis en évidence dans les années passées en étant force de proposition et d’innovation. On doit d’ailleurs y inclure Alternatives Pyrénées, blog impertinent qui semble anesthésié. Rédacteurs, citoyens, n’avez vous rien à écrire sur ces élections ?

Dans « Législatives en Béarn : En Marche à reculons ! » (AP du 30/05/2017) j’ai essayé de lister un certain nombre de critères qui permettent d’éliminer les candidats qui ne correspondent plus au renouveau tant attendu par les citoyens. C’est l’hécatombe ! Plus personne pour représenter les grands partis traditionnels.

Une recherche sur Internet pour connaître le passé des candidats, leurs compétences, leurs réussites, leurs idées, …etc, bref tout ce qui peut intéresser un électeur avant de faire son choix, n’a pas donné grand chose, on se demande bien pourquoi ils sont candidats… Pas de profession de foi dans le courrier non plus.

Evidemment, certains sont connus, en particulier les sortants. Mais si on veut du renouvellement, il faut renvoyer dans la vraie vie ces candidats à leur succession, d’autant que leurs prestations ont souvent été trop longues, ou mauvaises, pour ne pas dire plus.

Il y a bien sûr les candidats d’En Marche, qui devraient être de nouveaux politiciens ayant montré de belles réussites professionnelles. Il n’en est rien, c’est même désespérant, mais c’est Bayrou qui a décidé, les marcheurs en ont eu les jambes coupées ( « En Marche pour la vieille politique ! » AP du 12/05/2017). Le MoDem est un micro parti de vieux politiciens qui occupent les quelques postes disponibles, à moins d’être la fille à papa. Le seul novice est un militaire de carrière pour lequel on ne trouve sur Internet qu’une vidéo de présentation et qui ne dit pas un mot de ce qu’il a pu faire et réussir dans ses 18 années d’engagement. Peu engageant, mais au moins est-il vierge de tout passé politique. Est ce suffisant ? Bien sûr que non.

Les partis traditionnels quant à eux présentent des candidats au parcours « à l’ancienne » comme je le décrivais dans l’article cité plus haut. C’est encore plus désespérant.

Les Béarnais en seront donc réduits a voter sans enthousiasme, pour le moins mauvais candidat, mais beaucoup resteront à la maison ou voteront blanc. On aura donc des députés transparents, mal élus, sans doute avec seulement 20% des inscrits au premier tour et peut être moins puisque l’on parle d’une abstention à 50%.

Les sondages prévoient une large majorité pour le parti du Président, ce seront des godillots puisqu’ils se sont engagés à voter comme le dira Macron. Il faut vite que le Président réforme comme il l’a promis en ramenant le nombre de députés à 300 avec une certaine dose de proportionnelle, et deux mandats successifs c’est bien assez !

Le seul intérêt de ces élections en Béarn sera de savoir qui seront les heureux élus qui iront couler des jours paisibles durant 5 ans, grassement rémunérés. Anecdotique.

Les Béarnais auront les élus qu’ils méritent.

Mais les dernières nouvelles venant de France Info font état de la possibilité d’une affaire d’emplois fictifs au MoDem où des salariés du siège auraient été rémunérés à mi temps sur les fonds européens. L’un d’entre eux en aurait informé la justice, une dizaine seraient concernés…

Si cela s’avérait exact les candidats MoDem en subiraient les conséquences. François Bayrou se trouverait bien sûr dans une position plus qu’inconfortable, la voie royale pour que Macron se débarrasse de cet allié d’une autre époque … à suivre.

 Daniel Sango

Législatives en Béarn : En Marche à reculons ?

LégislativesCeux qui par le passé ont lu mes billets d’humeur savent combien je suis critique vis à vis de cette classe de politiciens « professionnels » ou voulant le devenir, prêts à tout pour être (ré) élus. Le vent d’En Marche semble donc souffler dans la bonne direction. Qu’en est-il en Béarn, et ce dans tous les partis ?

La France est prisonnière de ses élus. Prêts à tout pour continuer leur représentation ils ont été incapables de réformer la France qui est maintenant le mauvais élève de l’Europe. Les partis, creusets de toutes ces compromissions, sont aussi remis en cause. Enfin ! Ce serait donc la fin de ces élus dont on peut décrire quelques traits marquants.

En général ils ont commencé leur carrière jeune, dans la base d’un parti, puis ont appris à ramer, à avaler des couleuvres, à lécher des bottes du puissant pour enfin obtenir l’indispensable sésame : l’investiture. Ensuite si on a choisi l’un des deux ou trois bons maillots, pas besoin d’être brillant, ni d’avoir des idées, il suffit d’être patient, l’alternance leur offrira pitance…

Certains sont plus rapides, ils ont par copinage, ou autre moyen amical, réussi à obtenir le poste d’attaché parlementaire et adopté bien sûr la carte du parti de l’employeur. Ils ont vu qu’être député ou sénateur c’était vraiment un job en or, très agréable. A la première ouverture ils ont passé le pas et obtenu la promotion de leur rêve.

Certains autres ont commencé comme les premiers, mais ils avaient une qualité supplémentaire : la mobilité pour changer d’employeur. Faculté qui peut faire gagner du temps pour gravir les étapes en utilisant au mieux le vent. Et leurs convictions me direz-vous ? Mais non, ne soyez pas mauvaise langue, regardez, ils étaient en avance sur leur temps…

Il y a aussi ceux qui, comme les artistes, sont génétiquement doués, et que papa, élu depuis des décennies, propulse dans le bain grâce à son carnet d’adresses. Ben voyons quel mal y a-t-il a être doué de père en fille pour la politique ?

Certains autres encore ont aussi commencé comme les premiers, mais disposaient d’un atout majeur, c’étaient des femmes. Dans les partis il y a peu de femmes, car l’esprit féminin s’accommode mal de ces magouilles et autres compromissions. C’est la voie royale pour celles qui militent puisque la loi impose une (qualificatif au choix du lecteur) parité.

Ils ont tous, dans leurs mandats, utilisé à fond la démagogie, distribué généreusement moultes subventions, entretenant à grand frais les jeux du cirque, veillant à ne vexer personne, à ne perdre aucune voix, en vue de leur indispensable ré élection.

Une fois élus, ils ont tous le même réflexe : trouver à tout prix un second mandat de manière à ne plus jamais retourner dans la vraie vie. Elu, c’est un sacerdoce disent ils, mais c’est quand même mieux…

En général ils ont un métier, souvent fonctionnaire, dans lequel ils ont peu travaillé et où très souvent, s’ils l’ont fait, n’y ont guère brillé.

Mais les français ont tout compris, et Emmanuel Macron l’a proclamé : tout ça c’est fini ! Place à la société civile, aux chefs d’entreprises, militaires, commerçants, agriculteurs, etc.   qui ont réussi professionnellement, démontrant désintéressement, dynamisme, capacité d’innovation, esprit d’équipe, communication, humanisme, etc. Ils ne feront qu’un ou deux mandats maximum avant de reprendre leurs carrières professionnelles.

Enfin le Béarn va avoir des élus formidables !

Euhhhh, sur la ligne de départ, ça n’a pas l’air d’être vraiment cela…

Même les représentants d’En Marche ont un air de déjà vu et revu… C’est vrai que c’est Bayrou qui a choisi les candidats… Le MoDem serait-il En Marche à reculons ?

Nous allons donc dans les prochains articles, passer en revue les candidats des trois circonscriptions qui briguent nos suffrages (et je suppose que de nombreux rédacteurs le feront aussi). Nous commencerons bien sûr par éliminer les représentants des partis d’extrême droite et d’extrême gauche dont le programme serait mortel pour la France, puis tous ceux dont le parcours vient d’être plus ou moins décrit.

Daniel Sango

François Bayrou ne sera pas Président

bayrouLes candidatures pour les présidentielles sont maintenant un peu clarifiées. Reste un point d’interrogation, la candidature de notre Maire de Pau : ira ira pas ? Une chose est sûre, il ne sera pas Président.

François Bayrou fait durer le suspense. Comme j’ai eu l’occasion de l’écrire, cette attitude montre à quel point ce sont les calculs politiciens qui mènent sa réflexion. Il en profite pour exister médiatiquement, bien piètre consolation.

Ce qui me frappe avant tout, c’est l’incroyable solitude du Maire de Pau. N’êtes vous pas étonné de ne voir aucune personnalité, aucun élu, même dans les Pyrénées Atlantiques, demander voire soutenir une candidature Bayrou ?  Pire, que dit et que fait le MoDem ? Aucun responsable pour prendre la parole et encore moins pour répondre à des questions de programme présidentiel. Evidemment ne parlons pas de primaire ou simplement d’avis des militants dans ce micro-parti.

Le MoDem existe-t-il encore ? Ses militants y ont-il la parole ? Y a-t-il encore des militants au MoDem ? Rien, silence radio, comme si le MoDem n’existait pas, ce qui est sans doute le cas. Ceci confirme le fonctionnement autocratique de notre démocrate palois, mais cela a aussi un inconvénient majeur, la candidature Bayrou n’a pas de support, pas de soutient.

Ayant fait le choix de ne pas pencher vers Fillon qui pourtant est soutenu par son ami Juppé, François Bayrou voit aujourd’hui le centre, enfin, le ni gauche ni droite occupé par l’OVNI Macron, dont le programme reste pourtant inconnu. Et pas d’espoir d’une alliance entre égaux car la dynamique est du côté de la jeunesse et Bayrou représente cette classe de vieux politiciens professionnels prêt à tout pour exister, ce que combattent les supporters de Macron.

Le danger premier pour Bayrou est le risque financier. Moins de 5% il règle l’addition, plusieurs millions… A moins que le MoDem participe s’il en a les moyens. Et aujourd’hui, les sondages donnent Bayrou à 5% …

Il semble en plus que ces 5% sont loin de constituer un socle fixe. Ces électeurs tentés aujourd’hui par Bayrou, dans la virtualité des sondages vont être confrontés à un choix bien différent devant l’urne. En effet, au premier tour il leur faudra voter utile entre Fillon et Macron celui qui battra Marine Le Pen au second tour. Et là, François Bayrou sera complètement oublié. L’addition suivra.

Il ne lui reste plus qu’a négocier un accord a minima avec Macron ou trouver des sponsors pour une dernière candidature suicidaire…

Ce qui est sûr, c’est qu’il ne sera pas Président, alors à quoi bon?

Daniel Sango

Crédit photo : chribactu.blogs.nouvelobs.com

Bayrou, (re) solution française ?

bayrou-au-centreLe feuilleton Bayrou continue. Son livre « Résolution Française » va sortir début février. Pour justifier une quatrième candidature ? Décidément ce « vieux » politicien ne se rendrait-il pas compte que le monde a changé ? La drogue de la notoriété, du pouvoir, serait elle trop forte ?

Le comportement de François Bayrou est assez représentatif de cette classe politique qui n’a toujours pas compris que le monde évolue. Forcément, depuis leur plus jeune âge ils ont vécu dans un autre monde, une autre vie, celui de la recherche à tout prix d’un mandat (F Bayrou était Conseiller Général en 1982). Ils ont grandi dans les magouilles perpétuelles des partis où tous les coups et toutes les compromissions sont indispensables pour progresser, éliminer le concurrent, pour obtenir les investitures, surtout celles qui assurent des revenus confortables et une exposition médiatique qui permettra de perpétuer cet emploi.

On connaît le parcours et la méthode de François Bayrou depuis son ascension à la tête de l’UDF, forte d’une centaine de députés, qui ne manquera pas très vite d’éclater, de péricliter, sous sa direction autocratique, puis de créer le MoDem, un parti où le « nous » n’existe plus, où seul le « je » de F Bayrou a cours. Aujourd’hui c’est un homme seul qui essaye de survivre avec des manœuvres politiciennes, concurrencé au centre par les autres partis centristes et le nouvel OVNI Macron et son mouvement « En Marche ». Le dernier sondage (Cevipof – Ipsos Sopra Steria) fait passer F Bayrou de 12% au printemps 2016 à 5% aujourd’hui, Macron étant crédité de 17 à 19% . Aïe, à moins de 5% on règle l’addition… Evidemment, l’élimination probable de Manuel Valls fera une plus grande place au centre et aiguillera l’ego surdimensionné de Bayrou qui ne peut laisser Macron seul au centre de nulle part…

On peut au passage s’interroger sur le fonctionnement de la coalition municipale. Le travail en équipe implique la délégation, et ses conséquences en termes de médiatisation des actions menées par les différents acteurs. Et que voit-on à part Bayrou et son Brin d’ombre ? Que devient notre préfet qui voulait être Maire, où les ambitieux Républicains de l’alliance ? Même Josy, pourtant accrochée en permanence aux basques du Béarnais n’arrive plus à être sur les photos…Une candidature entraînerait fort logiquement l’explosion de cette coalition.

Pourquoi cette incertitude qui dure concernant son habituelle candidature, sur ce livre « Résolution française » à sortir dans quelques jours, sur cette attente pour se déclarer ? Car après tout si c’est la sincérité qui anime notre béarnais, soit il est candidat, soit il ne l’est pas, et cette attente n’est que le signe évident de calculs politiciens. Où sont les valeurs qui sont censées animer François Bayrou ? Où est la sincérité dans sa démarche ? Tout cela ne semble que le calcul dérisoire d’un homme seul disposant de son seul pouvoir de nuisance.

Car on le voit bien, le MoDem n’existe quasiment plus, il n’a pas de réflexion collective, pas de programme, pas de position sur les grands sujets du monde, pas de porte parole, pas de député, seul existe le « JE » de François Bayrou et ses discours lénifiants. Les quelques personnalités qui s’obstinent à se réclamer du MoDem le font car cette ombre de parti permet le gain de quelques sièges dans les élections de liste comme les européennes… Voire demain quelques sièges à l’Assemblée si la négociation (contestée) avec François Fillon aboutit…

Et que retrouvera-t-on dans ce « livre prétexte » en terme de programme qu’on ne connaisse déjà puisque Bayrou soutenait le programme très clair d’Alain Juppé et avait déroulé son programme en 2012 ? Tout a été dit durant la primaire et les sympathisants de la droite et du centre ont choisi.

François Bayrou n’est pas une (re) solution française. La démarche de François Bayrou s’apparente dans sa triste désespérance à celle de son compagnon de route Jean Lassalle pris par une folle vengeance contre Alain Juppé qui avait brisé son délire de Présidence de Région, ou à celle, avortée (?), et tout aussi désespérée, de Michèle Alliot Marie à la recherche d’un énième mandat électif pour ne pas cesser d’exister.

La professionnalisation de la politique est le cancer français, mais les citoyens commencent à trouver des remèdes…

Daniel Sango

Crédit photo : Dilem

Bayrou c’est flou !

bayrou-charbJoël Braud dans son article « Bayrou vs Fillon » nous rend compte de la position actuelle de F Bayrou face à l’élection présidentielle. Comme toujours notre Maire est au milieu… Au milieu de nulle part disait un humoriste.

Comme toujours, Bayrou est un conteur, il est capable de parler vingt minutes du budget de la ville de Pau (ou de la France) sans prononcer un seul chiffre. C’est un discours plein d’une logique bienveillante à destination de la ménagère de 60 ans. Et cela a un certain succès. D’ailleurs la citation donnée : « Vous voulez me faire dire ce que je ne veux pas dire. Le sens de l’engagement citoyen est de défendre ce que l’on croit » est du Bayrou pur sucre, amusant !

En fait, beaucoup de discours sans intérêt car tout le monde comprend parfaitement la basse cuisine politicienne de François Bayrou.

F Bayrou et ce qu’il reste du MoDem sont aux abois depuis des mois. Un parti exsangue par la faute de son Président autocrate qui a même été quitté par l’ami de toujours et seul élu à l’Assemblée. Il lui faut à tout prix sauver les meubles et préserver quelques possibilités de sièges pour quelques amis fidèles, sans cela c’est la mort du MoDem et la retraite définitive pour le Maire de Pau.

Il avait choisi de se placer dans le sillage de Juppé, favori pour la primaire de la droite, avec la certitude d’en tirer profit. L’autre hypothèse était Sarkozy, ennemi juré, et là c’était clair, il fallait mouiller la chemise pour lui barrer la route en allant lui prendre 5 à 8% des voix au premier tour. En fait, le scénario qui s’est déroulé a perturbé ses plans. C’est François Fillon qui a balayé tout le monde.

C’est donc une nouvelle donne qui s’engage pour la survie du MoDem dans cette partie du poker menteur, devant les media. Car pour le reste, les cartes des uns et des autres sont parfaitement connues. Bayrou a un pouvoir de nuisance, mais suicidaire. Sa candidature, avec un parti inexistant, sans financement, sans soutien (Juppé soutient Fillon, les autres partis du centre ont gardé une rancœur tenace contre l’ancien président de l’UDF…) avec un concurrent de poids qui chasse sur ses terres : Macron. Bref un suicide politique pour lui et ses amis.

Il lui faut donc d’urgence, attendre. Attendre que la situation se clarifie à gauche et que l’on ait le résultat des primaires à gauche, car Manuel  Valls chasse aussi sur les terres du centre.

Attendre qu’ensuite les sondages précisent les pronostics sur les candidats avérés. Et n’en doutons pas, les contacts avec Fillon ont déjà eu lieu. La négociation est en cours. Le marchandage va bon train. Pendant cette période il faut que Bayrou montre ses muscles… Montre qu’il existe des divergences de vues fortes, au point qu’il pourrait, pour sauver la France, se jeter dans la bataille.

Mais pas trop quand même parce qu’il faudra qu’il fasse la paix après avoir obtenu quelques assurances pour ses amis, voire pour lui.

Ainsi va la vie dans notre comédie politique. Bayrou c’est flou !

Daniel Sango

Crédit photo : Charlie Hebdo

Des primaires au MoDem !

Bayrou Lassalle   Le grand guignol politique français où les mêmes marionnettes occupent l’espace médiatique continue. Jusqu’à quand ? Les citoyens français sont-ils donc si stupides que cela ?

Notre Béarn a le « privilège » de rassembler quelques personnalités « originales » du Prince de Laas au marcheur solitaire Jean Lassalle. C’est ce dernier qui a décidé de faire le buzz le premier en se déclarant candidat à la Présidence de la République ! Ben voyons ! Déjà candidat à la Présidence de la grande région Aquitaine, prestement renvoyé dans sa vallée pyrénéenne par Juppé, il y revient juste pour le gêner…

Il faut se demander comment un député qui n’a su faire parler de lui que par un comportement excentrique peut se mettre ainsi en avant pour une fonction d’un tel niveau ?

Il en est un peu de même pour son ami de 30 ans et Président à vie du MoDem. On remarquera au passage le fonctionnement de ce parti dans lequel la démocratie n’existe pas et où la voix des militants compte pour du beurre…  Pourtant, on aimerait voir des primaires dans ce parti : Bayrou, Lassalle et pourquoi pas Pédehontaa, cela mettrait un peu d’humour dans des primaires qui ressembleront à des guerres dans les deux principaux camps.

Car notre Maire de Pau piaffe d’y retourner… Elles sont loin ses promesses de s’occuper exclusivement de la ville de Pau et son Agglomération…

Le cas Bayrou est d’ailleurs une anomalie politique en France. Voilà une personnalité qui ne propose rien dans les émissions où il s’exprime fréquemment, excepté la volonté de rassembler gauche et droite, mais on ne sait jamais ni comment ni avec qui ni pourquoi, ou si peu. Il propose une musique douce, pleine de bonnes intentions qui semble séduire quelques 10% des électeurs endormis.

Pourtant, on peut dire que confronté à la réalité du pouvoir, Bayrou est d’une grande inefficacité.

Rappelez vous, lors de sa campagne présidentielle de 2012 il préconisait une baisse de 5% de la dépense publique (100 milliards d’euro). Maire de Pau et Président de l’Agglomération, il est incapable de faire baisser significativement les coûts de fonctionnement, incapable de diminuer une masse salariale trop élevée. Il équilibre le budget en continuant à emprunter et est incapable de faire baisser les impôts locaux comme il s’y était engagé, et c’est pourtant très facile !

Dans le domaine de la politique régionale, il existe une anomalie indécente : le contour de l’agglomération paloise ne correspond pas au bassin de vie (les communes du Nord de Pau devraient être dans l’agglomération ) On aurait pu croire qu’un homme d’Etat qui aspire aux plus hautes fonctions et devra guider la France dans le labyrinthe européen ou faire la guerre à Daesh réglera rapidement cette petite anomalie locale. Il n’en est rien, rien ne bouge.

C’est vrai qu’il est plus facile de construire des tribunes au Hameau ou des salles de spectacles inutiles, il suffit d’emprunter, les suivants se démerderont avec les dettes…

Dans le domaine politique national, cet homme au discours pavé de bonnes intentions qui se pose en rassembleur a pourtant réussi l’exploit de faire passer sous sa présidence l’UDF puis le MoDem d’une centaine de députés à quasiment rien aujourd’hui. Pourquoi ?

Rappelons ce que disait Jean François Khan (à qui il avait offert un poste d’élu) et que pourraient répéter de nombreux anciens militants :

« Il a été vaincu par un moi qui a étouffé le nous »

 Il faut mettre à la retraite tous ces politiciens qui ont oublié ce qu’est la vraie vie, un « ciudadanos » à la française est indispensable, inéluctable.

Daniel Sango

Magnats

images3Le mot est devenu légèrement péjoratif. Mais, à l’origine, « magnates » signifiait grand ou puissant. Il ne sera ici question que des puissants de la chose publique.

Pour les puissants des médias ou du spectacle, la seule chose qui compte, c’est que l’on parle d’eux, que ce soit pour les louer ou les fustiger. Ainsi, ce n’est pas Jean Dieudonné, l’auteur à l’esprit encyclopédique de « Pour l’honneur de l’esprit humain » qui est connu du public, mais un histrion au geste exécrable. Hélas, il semble qu’il en soit aussi un peu ainsi dans le domaine de la politique. Un homme politique qui traîne une série de casseroles sera aisément considéré comme une victime dont le retour sera impatiemment attendu.
La notoriété a cependant du bon. Elle peut permettre d’aider de plus petits que soi, comme le font Manuel Valls et Alain Juppé. Elle peut attirer le regard sur une cause ou une ville. Ainsi, les téléspectateurs auront pu voir le scintillement de la neige des Pyrénées à la fin du journal télévisé de France 2 ce 12 mars. Le 27 février, c’est François Bayrou et le MoDem qui occupaient toutes les colonnes de la une d’un quotidien national, « L’Opinion », il est vrai encore assez confidentiel. La teneur de l’article était assez critique, comme son titre : « MoDem : le bazar des hôtels de ville ».

Dix cas de figures pour les alliances du Modem pour les municipales étaient recensés. Il n’est pas certain cependant que ce que le journal qualifie de « désordre » nuise à la candidature du Président du parti. Bien des Français sont eux-mêmes suffisamment désorientés pour ne pas condamner une ligne politique mouvante. D’ailleurs, l’intéressé pourrait arguer du fait que ses choix profonds n’ont pas changé et qu’il n’a fait que condamner des dérives en tous genres et un laxisme que nous payons au prix fort aujourd’hui après 600 milliards de déficits supplémentaires et une montée du chômage. En fait, il est probable que ce seront les listes socialistes qui paieront le désamour que l’on constate pour l’exécutif alors que la gestion des villes a peu à voir avec les mesures prises au niveau national. Et que d’ailleurs, lorsqu’un peu de recul permettra de porter un regard plus serein et lucide, on s’apercevra que beaucoup de ces mesures vont dans la bonne direction, c’est à dire vers le redressement du pays, le dialogue social, une meilleure formation professionnelle, une amélioration de la compétitivité des entreprises, une plus grande équité.

Ces paradoxes devraient conduire à porter plus d’attention aux projets qu’aux étiquettes politiques et devraient inciter à s’intéresser plus aux petits candidats. Si seulement on pouvait s’attendre de la part des grands à un peu de magnanimité afin de laisser plus de place aux adversaires d’hier au sein des conseils d’agglomération ! N’offrir que des strapontins à une liste qui n’a été devancée que de quelques centaines de voix, comme cela a été le cas lors des dernières élections n’est pas une bonne pratique. Chacun peut apporter sa pierre à l’édifice. Faudra-t-il attendre encore longtemps une France pacifiée, solidaire pour aller de l’avant et pour résoudre les problèmes que nous affrontons ?

Paul Itologue