Joyeux Noël

Dans le ciel de cette nuit providentielle

Les étoiles luisent telles des chandelles

Enluminant la terre de milliers d’étincelles,

Le regard des enfants de clartés immortelles.

 

Féeriques reflets de la nuit de Noël,

Dans le cœur des enfants plongés dans leur sommeil,

Rêvant de cadeaux et à toutes les merveilles

Trouvés près de la cheminée à leur éveil

Ou sous le grand sapin aux allures si belles.

 

Noël qui chante, Noël qui danse, Noël,

Noël qui enchante et nous encense, Noël,

Celui des enfants et des parents, éternel

Noël de la Paix qui n’a rien d’artificielles,

Célébrée autour du monde et en ribambelle.

 

Joyeux Noël et heureuses Fêtes de fin d’années à vous.

Bien à vous

Samie Louve.

Lettre au Père Noël

Cher Père Noël,

Le soir de noël nous serons sur le rond-point, en face du bâtiment de la Poste qui vient de fermer, avec papa et maman. Papa m’a dit qu’on ferait brûler des palettes pour nous tenir chaud. Elles viennent de la cour de l’Usine abandonnée depuis deux ans. Là où papa travaillait avant d’être au chômage. On n’aura pas froid, c’est l’avantage du réchauffement climatique dont ils parlent tant à la télé. Je l’espère du moins. Grand-père et Grand-Mère seront là avec nous ; en fait on sera comme à la maison où de toute façon on ne se chauffe plus après 7 heures du soir. Même que maman a attrapé mal la semaine dernière -elle est quand-même partie à six heures du matin pour faire le ménage à l’Ephad. Avec nous, il y aura tous les nouveaux copains de papa et maman. Tous ces amis qu’ils se sont faits sur le rond-point, ces gilets jaunes. Avec eux papa a retrouvé le moral, il rigole, il chante. Il est comme avant…  comme quand il allait au boulot, tous les matins…

Père Noël fait en sorte qu’il ne pleuve pas…

On m’a dit qu’on ferait un bon repas. Sur le rond-point, il y a un copain de papa, agriculteur. Il a un fort accent et il veut m’apprendre l’occitan. « Adiou gouyat ! » Il me dit quand je le vois. « Adishats gouyat ! » quand il s’en va. Il a dit qu’il amènerait du foie gras pour tout le monde. « Du foie gras maison ! » a-t-il précisé devant les copains. Moi, je n’en ai jamais mangé du foie gras, alors ! On fera griller des morceaux de dinde sur le barbecue que papa a bricolé. Et la grand-mère de mon copain Luis, celle qui a un accent espagnole, va préparer du vin chaud avec de la cannelle. Evidemment je ne pourrais pas en boire. Les enfants on aura du coca et des « chamalos ». Et il y aura des cadeaux.

Père Noël, voilà le cadeau que je voudrais :

Je voudrais une voiture. Une voiture comme celle de papa et maman qui l’aiment tant leur voiture. Qui se donnent tant de mal pour l’entretenir. Pour la vidanger, la laver. Qui parlent si souvent d’elle avec amour, avec orgueil. Ils ont pu se payer une voiture et la première fois qu’ils s’en sont servis… la première fois qu’on est monté dedans tous les trois c’était comme un rêve. Sauf qu’aujourd’hui elle reste devant la maison car on n’a pas d’argent pour mettre du gasoil dans le réservoir. Père Noël, je sais que je ne pourrais pas avoir une vraie voiture. Je suis un fils d’ouvrier, un fils de chômeur mais je ne suis pas un idiot -mon père non plus d’ailleurs. Je voudrais une voiture à pédales. Une voiture écolo qui ne consomme pas d’énergie et qui ne fasse pas de bruit. Une voiture à pédales que personne ne m’enlève et qui roulera tout le temps. Tu crois que c’est possible, Père Noël ?

Père Noël, je voudrais que papa et maman soient heureux.

Ils sont très gentils pour moi. Ils se démènent tous les deux. Papa fait des petits boulots chez les voisins. Il taille les haies. Il répare les fuites d’eau, les pannes électriques. Il fait ça au black comme il dit. Mais il ne faut pas le dire car sinon on lui supprimerait « les allocs ». Maman elle fait des heures supp et le dimanche je reste souvent seul devant la télé. C’est triste. Et quand maman rentre, elle n’est pas toujours gentille. Elle est crevée. Je la comprends parce-que je l’aime. J’aime ma famille. On n’a pas grand-chose mais on y est bien. Il y a tous ceux qui ne nous aiment pas à la télé. Qui parlent mal de nous, qui nous traitent de fainéants et qui nous trouvent pas assez intelligents. Père Noël je me demande ce qu’on leur a fait ? Tu pourrais me l’expliquer ? Père Noël, ils sont gentils mes parents, ils ne méritent pas ça. Je voudrais tant que papa retrouve du travail. Et que maman ne soit plus obligée de faire des heures supplémentaires.

Voilà ma lettre cher Père Noël, tu es le messager des enfants, ta hotte est pleine de jouets pour les enfants des riches et comme pour ceux des pauvres, car tout le monde a droit à son moment de bonheur qu’il soit riche ou pauvre. Je sais aussi que tu es un homme de paix : fais en sorte que cette soirée de fêtes, sur le rond-point des gilets jaunes, se passe dans la sérénité.

 

Pierre Michel

 

 

Changement de millésime

hélène fromentPour le 25 décembre PYC écrivait :
Dieu est un ectoplasme sans visage
un sorte de fantôme dont le souffle obscur
a engendré le monde

Il écrivait aussi :
Marie-Madeleine
Mon ange ; mon petit chat
ma sublime infirmière, ma petite femelle

fais comme ta cousine Marie

Ouvre toi à l ‘amour et au pardon
Accueille au moins ma parole
Accepte de te promener avec moi.

En ce 31 décembre il n’a pas beaucoup avancé et c’est un euphémisme. Et puis ces jours de fêtes obligatoires creusent l’angoisse et la solitude des cœurs fragiles. Même si devant le bel ordinateur tout neuf que PYC s’est offert rien que de parler d’elle, dans un discours à peu près construit, lui apporte le calme et la sérénité… une sorte de Graal dans ces temps un peu obscurs…

Alors, comme pour Noël, ce sera un nouvel article pas un conte mais une chronique… balancée entre l’espoir et des sentiments plus négatifs sur lesquels, par décence, monsieur PYC ne s’étendra pas.

Et puis sans doute ces mots elle les lira…comme la copie à elle transmise des presque 6 articles parus sur Altpy où elle apparaît soit en guest star soit en personnage principal avec la jolie vignette d’Hélène Froment peinte par Rubens. avec ce commentaire écrit à la main et au feutre :

Marie-Madeleine, l’Hélène Froment des baronnies… plus petite, plus mince, plus rebelle et plus athlétique. Certainement aussi jolie…

Comme un cadeau de Noël sans prix marchand accompagné de ces quelques mots et de trois babioles comme un pont pour réactiver les liens.

«Ce cadeau ce sont des babioles symboliques et douces».

Mais comme les rois mages Melchior et Balthazar, c’est ma myrte et mon encens à moi pour honorer non pas la vierge noire mais ma petite déesse aux baronnies son corps si blanc ou si ambré suivant les saisons et ses yeux pervenches ou myosotis. Un ange plus ou moins céleste, plus ou moins Célestine, plus ou moins luciférien, mais, par ailleurs, une belle personne parfaitement lucide et structurée ; l’exact contraire d’une écervelée comme parfois tu fais semblant de le laisser croire.

Un ange qui aime Mozart, la musique, les paons, les grands arbres ; la confitures et beaucoup les caresses dont …(là cela ne vous regarde plus).

A l’évidence un beau réveillon en préparation. De quoi veiller jusqu’au changement de millésime au lieu d’aller se coucher comme les poules suivant une habitude devenue trop commune.

Mais PYC est en retrait singulièrement parce qu’elle lui a envoyé trois mots : les premiers depuis son assomption au mitan du mois d’août. Des mots gentiment tournés et qu’il a repris espoir et qu’il sait que cet espoir, éventuellement déçu, risque de lui nuire.

Elle lui a dit par SMS bon week-end et bonnes fêtes. Elle lui dit qu’elle a bien récupéré les chocolats qu’il s’était permis de lui envoyer avec de jolies affaires de femme laissées dans le placard.
Sont-ce là ultimes paroles d’une liaison ? Ces paroles gentilles et anodines semblent faire partie d’un continuum enfin c’est ce qu’il se dit puisque, dans tous les cas, rien ne devait redémarrer avant 2016. Et puis ce terme récupérer c’est une forme de lien. Récupèrent-on des chocolats de quelqu’un de définitivement disparu ?
Aucune parole biblique aucun vers n’a jamais fait l’objet d’exégètes plus suivies que ce SMS reçu depuis les baronnies.

Et puis puisque comme 2016 devrait être meilleur que 2015 monsieur PYC se permet de révéler des bribes de son courrier à sa petite fiancée, comme une demande de cadeau en retour…

Plus je pense à notre relation plus je ne comprends pas ce qui nous est arrivé.

Mais ce n’est sûrement pas une raison pour jeter le bébé avec l’eau du bain.Un geste imbécile et totalement destructeur. D’autant que les bébés, madame petit chat, c’est votre truc à vous.

Après dans le temps je souhaiterais un cadeau de toi une petite Célestine (a so little Celesteen ?) une petite chatte aux Baronnies un amour que je chérirai, un cadeau vivant et chaleureux, car ma chatte se fait vielle. De vous madame je n’ai rien… ou si peu.

Réfléchis ma pauvre chérie nous avons encore plein de choses à faire ensemble. Tellement à se donner en respectant les choix de l’autre.

Je vous embrasse de toute mon âme..

Et même comme un ultime espoir de cadeau pour lequel monsieur PYC donnerait plusieurs années de sa vie il évoque une remake romantique et romanesque de leur première rencontre :

Dans le meilleur des cas une répétition de notre première entrevue un matin pluvieux devant les galeries à Pau où je me demandais qui pouvait être cette petite dame au look un peu sévère à l’accent si merveilleux et si chantant qui marchait en claudiquant.
Une dame cultivée et qui écrivait bien, beaucoup plus jolie que sur sa photo, qui m’avait parlé de Houellebecq avec des références proustiennes… et qui semblait tellement désireuse de me rencontrer.

Et c’est ainsi que le calme nous est revenu au moins pour ce soir…
Comme quoi on peut revenir au calme et à la raison même quand on a le cœur arraché en plaçant dans le bon ordre les mots qui vont si bien une victoire de la douceur et de la raison sur les violences du monde et les idées noires. Cette fille, cette gentille infirmière qui vit en sa gentilhommière et qui nous fera peut-être la grâce de nous revoir est décidément le plus beau des sujets.

Pour 2016 il faudra néanmoins trouver d’autres sujets.

Pierre-Yves Couderc,  Oloron le 31/12/2015

PYC chante Noël

vierge enfantMarie mère de Dieu
accueillez nous dans votre giron bleuté

Le Christ c’est le petit Jésus
S’il continue à faire le diable
sa grand-mère lui a dit

tu mourras comme les voleurs et les assassins
crucifié sur une croix d’olivier
ou écartelé sur une jeep de Daech

le Christ c’est Jésus
Il est le fils de Dieu
Dieu est un ectoplasme sans visage
un sorte de fantôme dont le souffle obscur
a engendré le monde
et fait jaillir le lumière
mais personne sur la terre entre Jéricho et Loudenvielle
ne sait vraiment qui il est
pas même le curé
pas même les pharisiens
pas même les parisiens

Jésus est syrien juif et syriaque
il parle couramment l’araméen, l’occitan bigourdan
et, assez mal, le catalan
il comprend même la langue de l’occupant romain
contre lesquels les gamins lancent des pierres
et les gamines des œillades
mais aussi le grec et le sanskrit

Jésus a manqué à sa petite déesse
elle ne lui a pas pardonné
elle est comme cela généreuse et miséricordieuse
mais aussi un rien païenne et luciférienne
mais implacable et parfois cruelle
son côté manichéen et cathare peut-être

Pour se venger Jésus a décidé de sauver le monde
et de créer une nouvelle religion
qui protège la femme adultère
qui paie l’ouvrier de la 25 ème heure
autant que celui qui fait ses 35 heures
qui chasse les marchands du temple
qui multiplie les pains
et ces drôles d’histoires qui font bailler les enfants
de Nazareth à Lannemezan

il a décidé de sauver le monde
comme un messie barcelenais
comme un messien qui met en musique
les chants des volatils, des paons, des rossignols,
des mésanges et des oiseaux de paradis

sauf les villages d’Ozon et le viaduc de Lanespède
sauf le bataclan et le petit Cambodge
il y avait là il est vrai trop de haines entremêlées
il n’a pas su faire
Ozon cest juste de la méchanceté
une sorte d’appel au secours
il va créer une nouvelle religion dotée d’un nom grec le christianisme
sur facebook il aura 100 000 000 de folowers
soit la totalité des habitants de ce monde de l’an 0

son père c’est ce benêt de Joseph le charpentier du village
le cagot de Bethléem
le frère caché de l’archange de Bordères

Mais sa mère c’est Marie la plus belle fille de la Samarie et de la Judée réunie
âgée juste de 16 ans quand il vint au monde ,
les vipères du village disent que c’est pour cacher l’enfant de Marie-Madeleine la déesse

miséricordieuse aux yeux pervenches

Gabriel, Gabrielle (les anges n’ont pas de sexe), à dit à Marie

qu’un enfant lui naîtra sans que Joseph l’ait connue,
et Marie profonde et naïve comme l’Adour et le Jourdain réunis
elle l’a cru ,elle a accueilli sa parole

Elle s’en est néanmoins ouverte à sa cousine qui avec sa profession de soignante connait toute ses histoires de femmes, des histoires de femelles disent les hommes que toutes ces choses inquiètent,

Et PYC de dire à Marie-Madeleine
Mon ange ; mon petit chat
ma sublime infirmière, ma petite femelle

fais comme ta cousine Marie

ouvre toi à l’amour et au pardon
accueille au moins ma parole
accepte de te promener avec moi
les voisins n’y verront que du feu
comme le premier jour avec ton calcanéum en miette
sur le chemin au dessus de Bagnères
accueillez moi, pourquoi pas, entres bras dans votre giron bleuté
et le monde sera sauvé
et le jour de crucifixion
Je saurai que je tomberai dans vos bras

et qu’avant trois jours
avant que le paon n’ait chanté trois fois
je serai de nouveau parmi vous trois
aux eaux de Capvern ou à la foire de Trie-sur-baise

Pierre-Yves Couderc

Tournay juste 3 jours avant
et n’importe comment elle fera comme elle le veut,,
encore que parfois les mots se font chaires