Pour le 25 décembre PYC écrivait :
Dieu est un ectoplasme sans visage
un sorte de fantôme dont le souffle obscur
a engendré le monde
Il écrivait aussi :
Marie-Madeleine
Mon ange ; mon petit chat
ma sublime infirmière, ma petite femelle
fais comme ta cousine Marie
Ouvre toi à l ‘amour et au pardon
Accueille au moins ma parole
Accepte de te promener avec moi.
En ce 31 décembre il n’a pas beaucoup avancé et c’est un euphémisme. Et puis ces jours de fêtes obligatoires creusent l’angoisse et la solitude des cœurs fragiles. Même si devant le bel ordinateur tout neuf que PYC s’est offert rien que de parler d’elle, dans un discours à peu près construit, lui apporte le calme et la sérénité… une sorte de Graal dans ces temps un peu obscurs…
Alors, comme pour Noël, ce sera un nouvel article pas un conte mais une chronique… balancée entre l’espoir et des sentiments plus négatifs sur lesquels, par décence, monsieur PYC ne s’étendra pas.
Et puis sans doute ces mots elle les lira…comme la copie à elle transmise des presque 6 articles parus sur Altpy où elle apparaît soit en guest star soit en personnage principal avec la jolie vignette d’Hélène Froment peinte par Rubens. avec ce commentaire écrit à la main et au feutre :
Marie-Madeleine, l’Hélène Froment des baronnies… plus petite, plus mince, plus rebelle et plus athlétique. Certainement aussi jolie…
Comme un cadeau de Noël sans prix marchand accompagné de ces quelques mots et de trois babioles comme un pont pour réactiver les liens.
«Ce cadeau ce sont des babioles symboliques et douces».
Mais comme les rois mages Melchior et Balthazar, c’est ma myrte et mon encens à moi pour honorer non pas la vierge noire mais ma petite déesse aux baronnies son corps si blanc ou si ambré suivant les saisons et ses yeux pervenches ou myosotis. Un ange plus ou moins céleste, plus ou moins Célestine, plus ou moins luciférien, mais, par ailleurs, une belle personne parfaitement lucide et structurée ; l’exact contraire d’une écervelée comme parfois tu fais semblant de le laisser croire.
Un ange qui aime Mozart, la musique, les paons, les grands arbres ; la confitures et beaucoup les caresses dont …(là cela ne vous regarde plus).
A l’évidence un beau réveillon en préparation. De quoi veiller jusqu’au changement de millésime au lieu d’aller se coucher comme les poules suivant une habitude devenue trop commune.
Mais PYC est en retrait singulièrement parce qu’elle lui a envoyé trois mots : les premiers depuis son assomption au mitan du mois d’août. Des mots gentiment tournés et qu’il a repris espoir et qu’il sait que cet espoir, éventuellement déçu, risque de lui nuire.
Elle lui a dit par SMS bon week-end et bonnes fêtes. Elle lui dit qu’elle a bien récupéré les chocolats qu’il s’était permis de lui envoyer avec de jolies affaires de femme laissées dans le placard.
Sont-ce là ultimes paroles d’une liaison ? Ces paroles gentilles et anodines semblent faire partie d’un continuum enfin c’est ce qu’il se dit puisque, dans tous les cas, rien ne devait redémarrer avant 2016. Et puis ce terme récupérer c’est une forme de lien. Récupèrent-on des chocolats de quelqu’un de définitivement disparu ?
Aucune parole biblique aucun vers n’a jamais fait l’objet d’exégètes plus suivies que ce SMS reçu depuis les baronnies.
Et puis puisque comme 2016 devrait être meilleur que 2015 monsieur PYC se permet de révéler des bribes de son courrier à sa petite fiancée, comme une demande de cadeau en retour…
Plus je pense à notre relation plus je ne comprends pas ce qui nous est arrivé.
Mais ce n’est sûrement pas une raison pour jeter le bébé avec l’eau du bain.Un geste imbécile et totalement destructeur. D’autant que les bébés, madame petit chat, c’est votre truc à vous.
Après dans le temps je souhaiterais un cadeau de toi une petite Célestine (a so little Celesteen ?) une petite chatte aux Baronnies un amour que je chérirai, un cadeau vivant et chaleureux, car ma chatte se fait vielle. De vous madame je n’ai rien… ou si peu.
Réfléchis ma pauvre chérie nous avons encore plein de choses à faire ensemble. Tellement à se donner en respectant les choix de l’autre.
Je vous embrasse de toute mon âme..
Et même comme un ultime espoir de cadeau pour lequel monsieur PYC donnerait plusieurs années de sa vie il évoque une remake romantique et romanesque de leur première rencontre :
Dans le meilleur des cas une répétition de notre première entrevue un matin pluvieux devant les galeries à Pau où je me demandais qui pouvait être cette petite dame au look un peu sévère à l’accent si merveilleux et si chantant qui marchait en claudiquant.
Une dame cultivée et qui écrivait bien, beaucoup plus jolie que sur sa photo, qui m’avait parlé de Houellebecq avec des références proustiennes… et qui semblait tellement désireuse de me rencontrer.
Et c’est ainsi que le calme nous est revenu au moins pour ce soir…
Comme quoi on peut revenir au calme et à la raison même quand on a le cœur arraché en plaçant dans le bon ordre les mots qui vont si bien une victoire de la douceur et de la raison sur les violences du monde et les idées noires. Cette fille, cette gentille infirmière qui vit en sa gentilhommière et qui nous fera peut-être la grâce de nous revoir est décidément le plus beau des sujets.
Pour 2016 il faudra néanmoins trouver d’autres sujets.
Pierre-Yves Couderc, Oloron le 31/12/2015