Il est des matins où la lecture de La République fait bondir. « Pyrénées-Atlantiques : la carte des 100 communes opposées à l’arrivée d’ourses ». Ainsi donc une ribambelle d’élus prennent position pour l’élimination de l’ours en Aspe Ossau.
J’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer sur ce sujet il y a bien longtemps, sur Alternatives Pyrénées, en mars 2010. Tout était dit dans mon texte : « Ours saumons, anguilles, même combat ! » (cliquer sur le titre)
Aujourd’hui la signature de ces 100 maires montrent à quel point le Béarn est arriéré et ignore les nécessités écologiques.
Mais tout d’abord on se demande bien à quel titre l’immense majorité de ces communes signent un manifeste alors qu’elles n’ont jamais vu un ours sur leur territoire, même quand il y en avait une cinquantaine en Aspe Ossau !
D’ailleurs je ne suis pas du tout sûr que les populations soient en accord avec ces prises de position ridicules.
Ce qui est sûr c’est que la très grande majorité des Français est favorable au maintien de l’ours dans les Pyrénées. Ce qui est sûr c’est que c’est cette majorité qui subventionne largement les communes concernées par la réintroduction. De même que c’est cette majorité qui achète les fromages Ossau Iraty et subventionne fortement le pastoralisme.
Tout a été écrit sur ce débat qui fait rage depuis des années. Mais je voudrais insister sur un point qui n’est pas suffisamment connu. En estive, les pertes de brebis sont nombreuses (accidents, chutes, maladies, etc.). En moyenne elles représentent 2 à 3% des brebis en estive. Il y a plus de 80 000 ovins (chiffres de 2012 donc sans doute plus. ainsi que 22 000 bovins) en Aspe Ossau soit une perte d’environ 1600 brebis par été. Les deux ours actuels n’ont fait aucun dégât ces deux dernières années. Ne peut-on pas admettre une perte de quelques dizaines de brebis, largement indemnisées par ailleurs, pour repeupler Aspe Ossau avec une douzaine d’ours ?
Pourquoi ces basco béarnais ne comprennent pas que l’ours est une chance ?
Il faut les envoyer en stage chez les Massaïs, à moins qu’ils persistent et souhaitent aussi la disparition des lions, tigres, éléphants, gorilles et autres animaux sauvages.
Ce qui est sûr c’est que dans tous les pays d’Europe (Slovénie, Roumanie, Italie Espagne, …) les populations, y compris les éleveurs, vivent sans problème avec des populations d’ours bien plus nombreuses, tout en permettant un développement touristique fort grâce à l’ours.
Les élus et bergers Béarnais seraient-ils les plus arriérés d’Europe ?
Daniel Sango
Crédit Photo : FIEP . Cannelito, le dernier né en Béarn