POMBIE 1967 – 2017 : Un cinquantenaire particulièrement réussi !

Le refuge, la raillère, l’Ossau – crédit : R. Contrucci

Samedi, 8h45, cirque d’Anéou – Les mules descendent à la rencontre des premiers « festayres » qui arrivent pour célébrer les 50 ans du refuge de Pombie. Le programme est chargé. La République des Pyrénées, l’Eclair et France-Bleu Béarn ont largement annoncé l’évènement.

Là-haut, à côté du refuge, les bénévoles du « Club Alpin de Pau et de la vallée d’Ossau » ont monté 5 tentes marabout pour y loger une exposition et offrir un couchage aux participants.

Montée vers le col de Soum de Pombie. Juste un petit rapaillon, comme on dit dans le coin, sauf qu’il fait face au soleil levant. Coup de chaud pour le randonneur chargé de sa tente, son sac de couchage, son tapis de sol etc. Pas étonnant qu’il y ait tant de gens qui aiment dormir dans les refuges ! Une question de poids.
Cela dit, les gardiens, rencontrés pour préparer la saga, ont décidé de dormir dehors ! Ils connaissent que trop les nuitées en refuge : Chaud, froid, ronflements, flatulences, portes qui grincent pour la « pause pipi » !

Le cairn du col de Soum de Pombie – crédit : Hervé BUTEL

Au col de Pombie, le cairn immortalisé par Hervé BUTEL n’est plus qu’un piètre amas de pierres. Qui pour le remonter ?
Le refuge est droit devant. Un peu en contre-bas. Il s’est fait beau d’un coup de peinture. C’est pas tous les jours qu’on a 50 ans !

L’exposition « Pombie d’hier et d’aujourd’hui » est ouverte. Une bonne chose que ces panneaux qui expliquent, ou tentent d’expliquer, l’origine du mot Pombie, son premier refuge, la construction du second en 1967, les cinq gardiens qui s’y sont succédés etc. Séance photo touchante pour eux et leur famille.

Des grimpeurs, des randonneurs, des guides de montagne, des bergers, des gardes du parc national, des touristes de passage, souvent espagnols, arrivent en nombre.

Midi approche. Le quart d’heure béarnais est bien passé. Tant pis pour les retardataires. Début des discours officiels. Tous se félicitent du travail réalisé, par les différents acteurs, durant les 50 années passées et posent les jalons pour le futur. Les challenges sont nombreux, avec en premier d’entre eux l’approvisionnement en eau qui devient de plus en plus rare.

La faim commence à tenailler. L’apéritif déjeunatoire – et oui, on peut le dire ainsi – est préparé sur la terrasse du refuge. Les tables du « réfectoire » sont sorties pour l’occasion. Elles regorgent de produits à déguster. Nourrir plus de cent personnes, alors qu’il n’y a ni route pour s’approvisionner, ni électricité est un « challenge » qui demande beaucoup de logistique. Karine et Léon, avec leurs cuisiniers, ont fait fort : chapeau ! Dessert, café et tout le monde s’égaille au gré des activités proposées.

Deux gardes du parc national doivent nous introduire aux zones humides du secteur. Justement, elles sont moins humides que jamais. L’eau a disparu « au cours des dernières semaines ». Peu est à observer. Réchauffement climatique, manque de pluie, pollution des eaux partout. Une raison parmi mille : même les bouchons des pécheurs qui remontent de lac en lac s’y mettent ! Qualité des matières ? Qualité des peintures ? Réintroduction d’espèces de truites, non autochtones, qui menacent les éco-systèmes locaux. Disparition des batraciens, explosions de la population de rongeurs. Un environnement en pleine mutation. Inquiétudes.
Mais aussi des notes d’espoir comme la découverte, il y a quelques années en Aragon, d’une espèce de grenouilles, jamais observée auparavant : « la grenouille des Pyrénées » et que l’on a aussi retrouvée dans deux vallons de la vallée d’Aspe. Deux gardes du parc très « pro » et intéressants.

Au même moment, des randonnées partent à la recherche de la mine d’Ossau, à la découverte de la flore ou encore au col de Peyrejet.

La « tarde » avance, Monique BEAUDEAN et Pierre VIDAL content, à une assemblée très attentive, leurs histoires de fées et sorcières de ces contrées d’Ossau, perpétuant la magnifique tradition des troubadours en pays d’Oc. Plus, ils avancent, plus les cimes à l’est, allant du Lurien au Palas, de l’Arriel au Peyrelue, se parent d’une belle couleur orangée. Un très beau moment de calme et de quiétude.

Soleil couchant à l’est. Mer de nuage sous nous.

Apéritif et dîner sur la terrasse pendant que le groupe ESTA de Laruns se prépare à nous entraîner dans de nouvelles « ballades ossaloises ». Douceur du moment alors que les derniers rayons du soleil achèvent de caresser les cimes. Mélodies après une journée bien remplie en rencontres et riches échanges… et avant de rejoindre la tente et sa pierre mal placée sous le tapis de sol. Il y en a toujours une « diou biban » !

Quelques gouttes de pluies sur la toile de tente et magnifique soleil dès 6 h. Petit déjeuner au refuge, pliage des tentes marabout avant que les « festayres » ne s’égaillent dans toutes les directions à la recherche du bouquetin au col de Suzon, à la découverte des araignées ou de la flore pendant que d’autres s’attaquent au Peyreget ou à l’Ossau.

Retour au cirque d’Anéou, en passant par les cols de Peyreget et d’Iou. A défaut de faire le tour de l’Ossau, celui du Peyreget aura été réalisé ! La montée à l’estive n’a pas encore eu lieu. Les pâturages sont gras, épais et bien fleuris. Super à fouler. Un beau final après une fête particulièrement réussie. Rendez-vous pour les 100 ans… dans 50 ans !

Bernard BOUTIN

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Mariano à la Cité des Pyrénées : Générosité avant tout !

Rencontre-au-sommet-avec-Mariano_001-619x348Quand Mariano quitte les sommets pour aller à la rencontre de ses lecteurs, c’est un exercice plutôt difficile pour lui qui aime la discrétion, et un évènement* pour tous les amateurs de son site, dédié à la randonnée dans les Pyrénées.

A Pau, Cité des Pyrénées, vendredi 26 février, la salle de la Médiathèque de la Montagne, affichait complet bien avant que ne démarre la réunion. Beaucoup restaient debout au fond de la salle et une cinquantaine de personnes trouvèrent porte close. L’ancien footballeur, Mariano « jouait à guichet fermé ». Un indice indiscutable de l’intérêt porté à son site, topopyrenees.com, qui est devenu une référence, tout au long de la chaine, en seulement quelques années.

Originaire des Asturies, ayant passé la plus grande partie de sa vie en Lorraine, c’est une mission pour son employeur, qui l’amène sur le bassin de Lacq d’où il découvre les Pyrénées. Le coup de foudre est immédiat. Il s’installe à Pau en 1998 et se met à enchainer les randonnées jusqu’à un accident au Palas, en août 2007, où il dévisse le long de sa corde. Il ne doit la vie sauve qu’à une étroite vire qui lui évite le grand saut dans le vide et la mort. Dans l’hélicoptère qui l’évacue, il pense à ces topos inexistants ou incomplets qui peuvent conduire à de mauvaises prises de risque. Sa décision est prise : A partir de ce jour, il mettra en ligne toutes ses randonnées, avec un maximum d’informations. Objectif : permettre avant tout d’effectuer des sorties avec un maximum de sécurité.

Dix ans plus tard, l’Asturien déplace les Pyrénéens en masse. Parmi eux, beaucoup d’animateurs du Club Alpin Français, des Amis du Parc National des Pyrénées et des OVS mais aussi des randonneurs anonymes de la région paloise, de Bayonne, Tarbes et d’ailleurs. Tous veulent découvrir l’homme au 546 topos, 454 panoramas et 120.000 photos disponibles sur Topopyrénées.

A l’assistance qui lui est acquise d’avance, Mariano, explique qu’il fait en réalité deux fois chaque randonnée : une fois sur le terrain et une fois, chez lui, derrière son ordinateur, où il traite entre 1.000 et 1.500 photos – il en a même pris jusqu’à 4.500 pour une seule sortie -, corrige la trace GPS, prépare l’accès voiture, met en place une carte 3D et une carte IGN, rédige les commentaires sous les photos etc.

Le résultat est là : En 2015, le site a connu plus d’un million de connexions dont 20% de l’étranger. Parmi ces dernières, près de 10.000 pour la seule Amérique du Nord. Le site, fait plus pour la promotion des Pyrénées à l’étranger que beaucoup et… sans argent public !

En 6 ans, il reçoit 6.000 commentaires auxquels il répond toujours, même quand des canadiennes lui demandent d’organiser un trek de plusieurs jours en vallée d’Ossau. A nouveau, plusieurs heures de travail !

Enfin, Mariano nous livre les « best-off » de consultations qui montrent bien le caractère généraliste du site, un caractère auquel il tient particulièrement pour que ceux qui ne peuvent plus pratiquer les Pyrénées, ou en vivent éloignés, puissent les découvrir depuis chez eux :
– le tour des lacs d’Ayous (Béarn) : 50.000 connexions
– le Canigou (Catalogne) : 40.000
– la passerelle d’Holzarté (Soule) : 37.000
– le pic d’Aneto (Aragon) : 30.000
– le pic du Midi de Bigorre (Bigorre) : 28.500

Passant alors la parole à la salle, beaucoup de questions techniques remontent sur la gestion des milliers de photos prises, leur traitement mais aussi sur les GPS montagne qui sont encore inconnus de beaucoup alors qu’ils sont un complément de sécurité indiscutable (même s’il ne faut pas oublier, dans son sac, carte, boussole et sifflet).

Le mot de la fin viendra de Martine, une responsable des « Montagnards du Lavedan » d’Argelès-Gazost, qui remercie, au nom de tous, Mariano pour la qualité de son travail, son dévouement et son bénévolat. Elle traduisait bien l’état d’esprit de la salle et déclenchait des applaudissements généralisés.

– par Bernard Boutin

Photo-Conference-rencontre-au-sommet_011-619x348Les photos de la soirée : c’est ICI

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* Une conférence mise une place par la Maison de la Montagne et le réseau des Médiathèques de l’agglomération paloise.