Pau, embouteillage au Cami-Salié

imagesHeureusement qu’il ne s’agit encore que de projets, mais déjà, ils laissent augurer d’un encombrement comme nulle part ailleurs dans un espace aussi mal desservi pour la circulation automobile. Mais pourquoi nos élus se montrent-ils incapables de prendre en compte les impératifs de sécurité ?

Faisons les comptes, entre le boulevard Olof Palme et le boulevard du Cami-Salié, d’une part et entre le rond-point François Mitterrand et l’hippodrome, d’autre part, dans cette zone que l’on nomme la plaine du Cami-Salié, vont s’accumuler un certain nombre de centres sportifs et hôteliers que l’on peut ainsi énumérer.
Existent actuellement :
L’hippodrome
Le complexe de pelote
Le Palais des sports
La salle de spectacle du Zénith
L’hôtel Kyriad
Le restaurant « La Boucherie »
Le club de bridge
La piscine Peguilhan
L’hôtel Altica
L’hôtel «All suites apparts»
Un tennis club
Le centre aquatique Calicéo
Le camping devenu une aire d’accueil pour les gens du voyage
Seraient donc en projet :
Un casino
Le parc des expositions
Un club house de tennis
Des habitations nouvelles

Tout cela est sans doute très bien et doit bien quelque part correspondre à des besoins, mais il est de la plus élémentaire des logiques de se demander comment vont être gérés les flux d’automobilistes conduisant les spectateurs ou usagers de ces différentes installations commerciales.

Le boulevard Olof Palme connaît déjà, à certaines heures de la journée, et de façon régulière et indépendante de la fréquentation de ces lieux, des embouteillages que personne ne sait ou ne veut réguler. Le boulevard du Cami-Salié est quant à lui particulièrement étroit et les possibilités de stationnement des véhicules sont limités au parking du Zénith, du complexe de pelote et du palais des sports.

L’ouverture en prolongement de l’avenue Philippon ne résoudra en rien cette prévisible difficulté sinon d’augmenter le ralentissement sur la D938 (Olof Palme). Enfin la sortie de l’autoroute ne dispose que de peu de portiques pour le péage ce qui rend plus que probable, en cas d’affluence, la formation d’une file de véhicules sur l’autoroute et cela dans les deux sens de la sortie.Cela s’est déjà vu. Tout le monde mesure très bien, et les pouvoirs publics en premier lieu, le danger d’accidents très graves que peut constituer une agglomération de véhicules sur un axe comme l’A64. A ce jour d’ailleurs il n’est pas prévu d’élargir le boulevard Olof Palme ni même le Cami-Salié, et pourtant…

Alors pourquoi vouloir regrouper de cette façon tous ces établissements destinés à recevoir du public ? Certes la ville dispose de la maîtrise du foncier, mais est-ce la seule raison ?
Il se dit que François Bayrou, fier de la ville de Pau, ce que nul ne pense à lui reprocher, a pour principal souci de construire des bâtiments visibles depuis l’autoroute et de nature à donner une image flatteuse de Pau. Choisir de privilégier l’apparence c’est bien, mais la sécurité ne doit pas être ignorée.

Pau, le 29 décembre 2015
par Joël Braud

Pau, la déshérence de Pissard Santarelli

imgresPeu après qu’il a eu l’honneur d’être élevé au rang de premier serviteur des Palois, François Bayrou s’est inquiété de connaître la situation de l’ancienne caserne Pissard Santarelli. Comme il fallait le prévoir il a été offusqué par l’état des lieux laissés dans un  abandon total. Les politiques n’ont pas tenu leurs engagements et plus grave, n’ont aucun projet pour ce site. Comment expliquer cela ?

 Par lettre de mission de mai 2014, le maire de Pau demandait à l’IGA « de réaliser une évaluation de l’état du bien appartenant à la collectivité des éléments organisationnels qui ont conduit à sa dégradation et son usage comme décharge des matériaux ». Le rapport définitif n° 105 fut rendu en juin 2014 sous l’indication « confidentiel » transparence oblige. C’est ce document que nous proposons de commenter ici, il décrit non seulement un abandon de ces lieux mais évoque un manque de respect des engagements pris par la municipalité vis-à-vis de l’Armée Française.

 Un peu d’histoire.

Cet espace a été acheté par l’Etat en 1943 et en 1958. Un camp militaire, camp du Hameau, y a été installé, qui recevait l’Etat-major de la 11e Division Parachutiste. Par la suite il a été baptisé des noms de deux officiers, jacques Pissard et Jacques Santarelli décédés lors d’un accident d’hélicoptère en février 1976 à Barèges.

En 1996, à la fin de la conscription, le camp a cessé d’être occupé par les militaires. En 1999, sur décision du préfet des Pyrénées Atlantiques les bâtiments ont été réquisitionnés pour abriter 200 réfugiés kosovars pendant une durée d’un an. A leur départ l’armée a déposé plainte pour dégradations. En effet les lieux laissés dans un état impeccable avaient été lourdement vandalisés.

En 2001 une négociation s’est engagée entre l’Armée et les communes de Pau et Bizanos pour définir les conditions de reconversion du site. Il est convenu qu’une partie sera consacrée à des logements et une partie à d’autres activités. Par délibération du conseil municipal du 29 mars 2004, la ville de Pau accepte d’acquérir ce terrain. Ce n’est que le 11 janvier 2008 que la ville de Pau achète les lieux pour la somme de 3,7 millions d’euros.

Force est de constater qu’à ce jour, aucun aménagement n’a été effectué comme la ville s’y était engagée au moment de l’achat. Elle n’a donc pas respecté ses engagements.

 Localisation.

Le site se trouve en bordure de l’avenue Alfred Nobel, il est implanté en partie sur la ville de Pau, pour une surface de 18,30 hectares et sur la commune de Bizanos pour une surface de 3,23 hectares. Soit un total de 21,53 hectares. A proximité se trouvent une zone commerciale et le stade du Hameau. Il est desservi par l’avenue Alfred Nobel, par la route de Tarbes et passe pas très loin, la rocade.

Au moment de son acquisition existaient des équipements sportifs, des bâtiments d’habitation et des structures collectives telles que réfectoires et cuisines. Tous ces bâtiments sont maintenant à l’état de ruines.

Selon accord seulement verbal, les gens du voyage se sont installés sur une partie de l’espace. Les services techniques de la ville de Pau utilisent le reste  comme dépôt de déchets de toute nature.

 La ville de Pau n’a pas tenu ses engagements.

Ces engagements étaient les suivants :

  • Surveiller le réseau de sept piézomètres (instrument servant à mesurer la compressibilité des liquides) et du puits situé sur le site ;
  • Réaliser les aménagements, logements et parc naturel urbain ;
  • Avertir l’autorité militaire en cas de modification de la destination de l’espace.

La ville par une organisation particulièrement inadaptée et surtout résultant d’un désintérêt total, n’a respecté aucun de ces engagements.

 Des projets ?

En réalité, il n’y a pas eu beaucoup de projet pour l’avenir de ce site pourtant  idéalement situé. Le 6 septembre 2011, le Préfet et le Conseil Général des Pyrénées Atlantiques prévoyaient un plan dans le cadre du schéma départemental de l’accueil des gens du voyage. Il envisageait la création de 150 à 200 places pour les grands passages et la création de 5 aires permanentes de 10 places par la ville de Pau. Mais cela n’a pas eu de suite.

Les rédacteurs du rapport se limitent à faire des propositions portant uniquement sur la réhabilitation du site sans jamais aborder l’utilisation qui pourrait en être faite. Ils respectent en cela le pouvoir décisionnel qui est du ressort des politiques.

Leurs propositions  sur la réhabilitation sont au nombre de cinq :

  • Évacuer les gens du voyage ;
  • Sécuriser les lieux ;
  • Éliminer les déchets ;
  • Mettre en place une surveillance de la nappe phréatique ;
  • Mettre fin au stockage des produits ;
  • Proposer un plan d’aménagement conforme aux engagements de la ville.

 C’est sur ce dernier point que portera notre conclusion. Entre le moment où les premières réflexions  ont été engagées par la ville (délibération du 29 mars 2004) et ce jour, plus de dix ans se sont écoulés. Les élus, se sont montrés incapables de mettre en place un projet cohérent et répondant aux attentes de PAU. Le rapport laisse entendre qu’il serait possible de modifier l’utilisation du site sous réserve d’informer le Ministère de la Défense du changement de destination envisagé. Ceci ne paraît donc pas impossible à condition de vouloir s’en donner la peine.

Alors, comme elle l’a déjà fait par le passé, Alternatives Pyrénées, dans le souci d’aider les politiques à faire un choix, ce dont ils se sont montrés incapables pendant les dix dernières années, suggère d’y installer le futur parc des expositions de Pau avec son parking attenant. Il serait mieux là qu’à l’endroit envisagé actuellement. En effet une trop forte concentration d’activités, débouchera forcément sur un engorgement occasionnel de la sortie de l’autoroute. On aura beau mettre en place du côté ville tous les aménagements et dérivations possibles, rien ne solutionnera  le goulot d’étranglement que constitue la barrière de péage de la sortie de l’autoroute  et l’encombrement chronique de la rocade. Se poseront à n’en pas douter, comme cela a été maintes fois démontré par le passé, des problèmes graves de sécurité résultant de bouchons occasionnés sur l’autoroute. Et si un carambolage se produit sur cet axe, qui sera responsable ? Ajoutons à cela qu’une sortie supplémentaire à hauteur de Berlanne serait une idée envisageable.

 Mais les politiques, c’est bien connu, détestent par-dessus tout qu’une idée ne vienne  pas de leurs rangs, cela constituerait à leurs yeux, une atteinte à leur autorité. Là se trouve leur plus grande faiblesse.

 

Pau, le 30 décembre 2014

Par Joël BRAUD

Le choix d’un nouveau parc des expositions de Pau.

imgresÇa y est, André Lestorte succède à Christian Roussille qui, après six ans de présidence, quitte ses fonctions. La ville de Pau, André Lestorte étant maire adjoint, remplace la Chambre de Commerce et d’Industrie. Mais cette alternance permettra-t-elle de rénover  un parc des expositions bien fatigué, objet de projets depuis maintenant dix ans ?

 Il faut l’espérer car trois réponses à cette question de rénovation/réfection du parc des expositions de Pau sont envisageables. Il est devenu en effet incontournable de trouver une solution, les bâtiments anciens ont été insuffisamment entretenus et ne font pas honneur à notre ville lors des manifestations qui s’y déroulent. L’un d’eux d’ailleurs ne peut plus être utilisé pour cause d’amiante. Ils sont mal répartis dans un espace de plus de quatre hectares.

 La première hypothèse serait de rénover l’existant. Mais cette solution ne serait pas forcément la moins chère. Elle souffrirait d’autres inconvénients. Les bâtiments sont mal agencés à la fois intérieurement et les uns par rapports aux autres, enfin l’accès pour les véhicules est difficile. Le parc de stationnement le plus proche est la place de Verdun, ce n’est pas tout près.

 La deuxième hypothèse serait de choisir un autre emplacement au nord de Pau. Est évoqué en premier lieu un terrain près  la sortie de l’autoroute. Il y aurait la proximité, justement de l’autoroute qui peut être considérée par les uns comme un avantage et par les autres comme un inconvénient. Par le passé il est arrivé que des manifestations simultanées au Zénith et au Palais des sports provoquent un engorgement de véhicules de la sortie entre le péage et le rond point. Une telle situation constitue un danger grave dans la mesure où une file de voitures se crée sur l’autoroute elle-même. Ce qui représenterait en apparence un avantage devient selon des circonstances qu’on ne peut ignorer, un dangereux inconvénient. La proximité des parkings du Palais des Sports et de Zénith pourrait permettre le stationnement des véhicules. Mais ces stationnement sont éloignés et  nécessiteraient la mise en place d’un passage aérien ou souterrain. Enfin les études actuelles font ressortir que la rocade elle-même est souvent engorgée ; de ce fait, elle ne suffira pas.

 La troisième hypothèse serait l’utilisation de l’ancienne caserne Pissard-Santarelli située avenue Alfred Nobel. Elle représente une surface de 23 hectares de quoi recevoir à la fois les bâtiments de la foire et un parking conséquent. Propriété de la ville depuis 1999, il y a là un espace qui était autrefois utilisé par l’armée et qui est devenu par inconséquence, un terrain vague. Faute d’entretien plusieurs bâtiments ont dû être démolis. Situé près de la route de Tarbes il y aurait une ouverture intéressante. L’idée avait été lancée en son temps. Yves Uriéta qui a été président du Parc des Expositions avant de devenir maire de Pau, affirmait qu’il s’agissait d’une mauvaise idée parce qu’on n’avait jamais vu un site de foire exposition fonctionner lorsqu’il était placé à l’extérieur de l’agglomération. Et Bordeaux-Lac alors !

Est venu le moment de prendre une décision et surtout de chiffrer le coût de cette rénovation. Il faut espérer qu’André Lestorte qui est aussi maire adjoint de Pau, aura les oreilles de la mairie, alors que Christian Roussille dit n’avoir jamais pu être écouté par l’équipe précédente. Entre les halles et le parc des expositions voilà deux motifs de dépenses. Attention il faudra aussi baisser les impôts.

 

                                                                                               Pau, le 30 mai 2014

par Joël BRAUD