Où l’on retrouve les corps martyrisés ceux du Bataclan ceux de la rue de Charonne. Ceux de 1965 et ceux de 2015. Ou l’on retrouve les médecins et les infirmières du Val de Grâce ou de la Salpêtrière qui extirpent les balles et épongent à pleine brassée le sang noirâtre qui coule des plaies et gicle des artères fémorales ou jugulaires trop hâtivement garrottées.
Où l’on retrouve Marie-Magdeleine, la déesse aux Baronnies,son corps blanc ou ambré suivant la saison et ses yeux myosotis. Pervenches aussi parfois les yeux.
Etc etc….
Dans ce maelström, d’événements au cœur de Paris les kalachnikov et les corps démantelés on sent comme un manque. Comme une absence de parole plutôt comme une qualité singulière de la parole qui nous serait plus familière, plus proche, plus compréhensible.
Les mots, comme les corps en relativité générale, ont un sens singulier et un pouvoir évocateur différent suivant où ils sont prononcés et avec les intonations avec lesquelles ils sont énoncés. Si Francis Jammes (1) ce poète un peu délaissé né à Tournay la ville de Marie-Magdeleine aux confins sud des baronnies nous émeut plus particulièrement c’est qu’il parle du pays que nous habitons. Dans lequel nous sommes nés que nous avons choisi ou, comme Marie-Magdeleine infirmière aux baronnies dans lequel elle est née puis dans lequel elle est revenue entre Bagnères et Tarbes. Entre Esparros et Loudenvielle de si jolis noms de si jolis endroits que vous avez envie de pleurer juste à les évoquer.
Dans toutes les radios et les télévisions nationales qui ; en France ; sont toutes basées à Paris (y compris RMC ou RTL) on nous parle de ces événements avec des yeux, des références, un amour supposé de cette capitale obèse, souvent sale, et pas mal abîmée qui peut nous déranger. Et que pour certains nous avons fui il y a bien des années.
Même si notre conscience nationale, et beaucoup française, ne peut pas nous empêcher de pleurer ces morts jeunes dans un quartier supposé branché de l’est parisien. D’autant que beaucoup sont montés de province pour trouver du travail ou visiter ce miroir aux alouettes de la culture parisienne.
Même si égoïstement certains de nous sommes plus concentrés sur nos drames intimes sans doute un peu dérisoires … mais la peine ne se choisit pas…
D’autant aussi que dans cette grande région sud ouest qui est la notre, radicale et bon enfant, que le législateur n’a pas su reconnaître est, comme le reste de la France, touchée par le totalitarisme islamiste. Très particulièrement au travers du grand Toulouse qui se trouve plus que Marseille ou Nice infecté par l’islamisme radical venu beaucoup plus du moyen orient que du Maghreb.
Cette région sud-ouest dont nous parlons c’est évidemment l’Aquitaine dans son ancienne version avec le région Midi-Pyrénées dans sa nouvelle version avec pour capitales Bordeaux Toulouse et Montpellier. Et pour ville secondaires Oloron Saint-Gaudens Prades Castres ou Cahors. Peut être l’endroit du monde où on vit le mieux.mais aussi ) à Arette à Ozon à Fillols ou à Saint Bertrand de Comminges loin des trop grands pôles urbains supposés indispensables dans ces temps de mondialisation. Et où à force de trop grandir on vivra bientôt aussi mal qu’ à Paris.
Ce qu’en dit la presse locale ;
Originaire de Homs (Syrie), Olivier Corel est arrivé en France en 1973. Naturalisé en 1983, il change alors son nom syrien, Al-Dandachi, en Corel. « Au départ, il vivait avec d’autres familles dans une autre ferme, loin du hameau, indique Patrick Cauhapé, qui fut maire pendant un quart de siècle.
Soixante-dix gendarmes, dont des hommes cagoulés des forces spéciales, ont investi hier matin le hameau de Lanes, au-dessus d’Artigat (09). Les perquisitions ont duré près de huit heures. Olivier Corel, dit «l’émir blanc», a été placé en garde à vue.
Avec précaution. La maison d’Olivier Corel, dit «l’émir blanc», déjà mis en cause et interpellé dans l’affaire Mérah, en 2012, et dans l’organisation de filières jihadistes, quelques années plus tôt, avant d’être blanchi à chaque fois, était particulièrement visée.
En effet, on le considère comme le «mentor» de nombreux terroristes, proche notamment des frères Clain. La voix de Fabien Clain a été identifiée comme celle de l’homme qui a revendiqué les attentats de Paris, le 13 novembre dernier.
On aimerait qu’un grand média sans doute basé dans la région toulousaine qui est le point nodal de la région puisse avoir une voix qui passent les frontières et puisse donner sa vision singulière de ces événements sa sensibilité particulière. Comme on peut le faire à Munich ou à Milan dans des pays heureusement décentralisés.
D’autant que cela nous ramène à la Syrie aux Syriaques et aux Chrétiens d’orient. Aux Assyriens : la mer de toutes les civilisations du livre. De cette Babylone entre Tigre et Euphrate qui a engendré toutes les civilisations antiques et les religions du livre depuis la Perse jusqu’en en Provence et en Occitanie.
Aux temps où le nord de la gaule étaient tenu par noc ancêtres celtes assez peu touchés par la grâce de la civilisation.
Alors radio Paris ment : radio Paris qui était la voix de l’occupant dans les années de l’occupation brocardée par radio Londres. Non sans doute pas même si nous supportons difficilement l’éloge de la médiocre équipe du Paris Saint-Germain toute de bleue blanc rouge vêtue et soutenue à bout de bras par les fonds du Qatar.
Mais nous aimerions tellement qu’une télévision qu’une radio, peut être affiliées au groupe sud ouest et à celui de la dépêche donne son tempo venue du grand sud oust atlantique et méditerranéen.
Et puis au cœur de la nuit nous appellerions la Ménie Grégoire de la station après un spécial Radio Bourcagneux sponsorisée par les saucisses de Lacaune, et je lui réciterais à l’antenne :
Épouse avant moi d’un syriaque
qui vous fit un enfant
un petit prince
alaouite et occitan
que vous aimez si fort
épouse d’un électricien venue de Tchéquie
d’un vaste anglais aux épaules puissantes
de vingt ans votre aîné
qui vous touchait si peu
mais que vous aimiez pourtant
et moi, à vos dire pour cacher votre trouble
qui ne fut que votre amant..
et dont nous étiez, ma sublime déesse,
l ‘insurpassable amour de ma vie
Et Ménie de me répondre ; eh bien appelez là ou écrivez lui vous semblez savoir écrire et les jolies personnes les belles infirmières y sont parfois sensibles.
Vous croyiez qu’elle m’écouterait ?
Sûrement sûrement
Mais chère ménie cette fille est un ange un rien luciférien
Ah dans ce cas c’est le diable ou le curé qu’il vous faut contacter. Eh puis mon pauvre garçon tenez vous un peu pensez à tous ces jeunes qui se sont fait massacrés à la fleur de l’age au petit Cambodge et au Bataclan…..
- pour retrouver le texte sur Jammes il suffit de taper sur google « inconscient du Béarn » et tout ce déroule tellement le site est excellemment référencé. Et même si maintenant bous aimerions élargir notre horizon au delà des chemins parfois étriqués du Béarn. A tout le moins à cette Bigorre plus chaude et plus chantante que notre joli mais parfois étroit Béarn dominé par l’archange de Bordères.
Pierre-Yves Couderc.
Tournay 29 novembre 2015 une semaine après les attentats. Plus de deux mois après qu’elle fût montée aux cieux et que Swan son paon le plus proustien ait été dévoré par maître goupil énervé par l’odeur du sangle bruit des armes lourdes et le crillage de l’oiseau somptueux empanaché d’or de cobalt et de jade.