Samedi brûlant

Après ce samedi ! Toute cette violence est certes inadmissible.Toutefois, il se trouve que depuis des années nos gouvernants acceptent tellement de choses que certains trouvent tout-à-fait normal de frapper les policiers, de brûler des voitures et même des immeubles. Mais enfin tous ces voyous font la guerre à la France ! Quand on voit les forces de l’ordre reculer devant eux c’est la France qui capitule. Il n’y a qu’en France qu’on voit cela. Si la police ne suffit pas, il y a l’armée car le pays est en guerre. Une guerre intérieure, mais une guerre et tant qu’on ne considérera pas les casseurs comme des ennemis ils continueront. Quand un État ne fait plus peur, c’est le pays qui tremble. Et s’il n’est pas capable de faire respecter les biens privés ce seront un jour leurs propriétaires qui s’en chargeront car au vu des images qui nous parviennent on est en droit de se demander si le ministre de l’intérieur, le premier ministre et même le président de la république sont à la hauteur de leurs responsabilités. Voilà quand même quatre mois que ça dure ! Dans quel autre pays civilisé voit-on cela ? Et comme la force n’est pas utilisée, il est facile de prévoir que ça va continuer. C’est même annoncé. En 1968, quand le président de la république a dit « ça suffit « tout est rentré dans l’ordre. C’est ce que pense la majorité des citoyens. Monsieur le président votre tâche est très difficile mais samedi votre place était à Paris et non à La Mongie. Pour certains c’était une provocation, pour beaucoup c’est de l’inconscience. Alors prenez la parole et vous aussi osez dire de façon grave et solennelle « ÇA SUFFIT » !

Pierre ESPOSITO

Crédit photo : actu orange.fr

Grand débat palois acte IV

Vendredi 1er mars 2019, s’est déroulé le quatrième grand débat palois. Le thème en était : Impôts, dépenses et action publique, fiscalité et économie. Il faut admettre et sans doute le regretter, que peu de monde avait répondu présent comparativement aux autres éditions. Cependant malgré ce public restreint ce fut un débat de très bonne tenue. C’est sans doute là le plus important.

Toujours dans le rôle de monsieur loyal qui s’était engagé, il y a maintenant quelque temps, à une stricte neutralité, François Bayrou (Bayrou comme Bayonne, nous a-t-il tant de fois répété).

Et les grands témoins sont :

-Frédéric Cabarrou, directeur départemental de la banque de France des Pyrénées Atlantiques,

-Philippe Cazes-Carrère, chef d’entreprise, président du groupe APR,

-Valérie Paris, présidente de la Caisse primaire d’assurance maladie Béarn et Soule,

-Fabienne Bascou, vice présidente de la C.A.F. Béarn et Soule,

-Jacques Le Cacheux, professeur d’économie, spécialisé dans les finances publiques,

-Jean Marziou, ancien rédacteur en chef de la République et de l’Eclair,

-Philippe Tugas, ancien chef d’agence à Sud Ouest et ancien rédacteur en chef de Pyrénées presse.

La première question revient à une femme qui évoque une forme d’hypocrisie des banques. Elle demande en effet pourquoi les banques françaises possèdent des filiales dans les paradis fiscaux. Le directeur de la banque de France répond qu’il s’agit là de la liberté d’entreprise. François Bayrou précise ici que la question de l’évasion fiscale est une question civique comme le travail au noir.

Mais déjà le ton est donné, il portera essentiellement sur le souci de chacun du respect de l’égalité devant la fiscalité.

Puis certains contesteront la TVA, ; d’autres s’étonneront qu’il existe deux CSG, la déductible et la non déductible ce qui a pour conséquence que chacun paie des impôts sur des impôts. A ce propos, Jacques Le Cacheux répond que cette distinction est en effet très peu lisible. Plus tard il précisera, toujours à propos de la CSG qu’elle est en réalité un impôt sur le revenu calculé à partir du premier euro. Ce qui relègue au niveau anecdotique ce récent débat soulevé par une membre du gouvernement. Une intervenante défend les familles et souhaite que l’impôt prenne en compte la composition familiale. La question également évoquée par le maire de la dépendance, le coût des EHPAD.

Il serait en réalité difficile d’évoquer tous les sujets qui sont abordés tant ils sont à la fois nombreux et divers. Mais retenons quand même le sujet de la réduction des dépenses publiques. A ce propos est évoquée la situation de l’Allemagne où les prélèvements sont inférieurs de 8% à ceux de la France. A cela l’édile palois répond que, en Allemagne, les retraites ne relèvent pas des finances publiques. Jacques Le Cacheux fait ici une réflexion intéressante en signalant que la densité de population étant différente de celle de la France, les distances sont moins grandes ce qui a une incidence sur le coût des services publics. Mais il reste et cela est rappelé opportunément par Valérie Paris que, en Europe, sur 28 pays 27 ont réussi à baisser leurs dépenses, mais pas la France.

Pourtant il n’est pas inutile de lister quelques questions sans pour autant prétendre à l’exhaustivité :

Ainsi une dame s’étonne qu’habitant à Pau, en limite de Bizanos, lorsqu’elle compare ses impôts locaux avec ceux de ses voisins, elle est sidérée de constater qu’il existe une telle différence entre les deux villes. Elle souhaite une harmonisation au niveau de la communauté d’agglomération. Et pourquoi pas au niveau national dira un autre.

Les dépenses consacrées à la défense nationale (36 milliards).

La dette qui s’élève actuellement à 2350 milliards au plan national tandis qu’au niveau des collectivités territoriales elle est de 150 milliards.

L’ISF à propos duquel le député Jean-Paul Matteï reconnaît avoir voté la suppression parce qu’il considère qu’il faut protéger le patrimoine professionnel, ce dernier étant productif d’emploi. Il faut distinguer selon lui, le patrimoine productif du patrimoine non productif.

Laissons la conclusion à certains grands témoins. Une grande question a été évoquée ici, celle de la justice fiscale. Le système est moins juste qu’il ne l’était il y a vingt ans (Jacques Le Cacheux). Ce débat a été sage et de haute tenue. Les citoyens sont matures. Des paradoxes sur l’utilité de l’impôt transparaissent. Il y a une urgence absolue à se mettre au travail pour aboutir à une réforme, une solution de remplacement à l’impôt (Jean Marziou). Nous n’avons pas beaucoup parlé le l’évasion et de la fraude fiscale qui représentent 100 milliards, soit plus que l’impôt sur le revenu (Philippe Tugas).

En clôturant cette réunion à 21 h 30, François Bayrou a parlé de la courtoisie du débat. Il faut pourtant regretter qu’il ait été lui-même beaucoup plus dans le rôle d’un débatteur que dans celui de l’animateur neutre. Il a battu le record du temps de parole. C’est donc si vrai de dire qu’un élu est toujours en campagne !

Pau, le 5 mars 2019

par Joël Braud

NB : Le prochain grand débat palois aura lieu le vendredi 8 mars 2019 à 18 au Parc des expositions. Thème retenu : Organisation de l’État et des collectivités territoriales.

Le 18 janvier 2018 j’avais écrit ceci sur le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes.

« Et maintenant quelles conséquences ? Des milliards d’euros avec l’indemnisation de VINCI qui devait exploiter l’aéroport défunt pendant 55 ans, des marchés de travaux abandonnés et une capitulation qui sera mal récompensée car les  » zadistes « , des citoyens sans foi ni loi qui n’apportent rien à la société, ont pour but final de faire plier l’Etat. Ils n’y parviendront sans doute pas, mais à quel prix ? L’Etat a perdu l’honneur, il ne peut pas perdre la guerre.
Et cette faiblesse encourage tous ceux qui s’opposent à un vivre ensemble, ceux qui agressent les forces de l’ordre, les pompiers, les gardiens de prison, les enseignants etc. Nos gouvernants ne voient-ils pas que le tissu social se détricote ou sont-ils incapables d’enrayer l’hémorragie de l’autorité légitime ? »
Je me suis totalement trompé. Le président et le premier ministre ont capitulé. La violence a payé et aujourd’hui les deux-mêmes viennent dire leur indignation au soir des exactions commises à Paris et même dans des villes moyennement peuplées de province.
Nous avons toujours ce que nous méritons et il est bien vain de faire la grosse voix quand depuis des années la violence est le quotidien dans de nombreux territoires où nos forces de l’ordre et nos pompiers sont agressés, où le nombre de leurs blessés est supérieur à celui des voyous, clandestins et trafiquants en tous genres qui les assaillent.
Monsieur Gérard COLLOMB, ancien ministre de l’intérieur qui a vu venir ce qui se passe et a préféré démissionner avant d’en assumer la responsabilité, a dit que le pays était en guerre. Alors, ce ne sont pas les forces de police qu’il faut mettre en œuvre. C’est l’armée ! Sa mission est de défendre le pays non seulement dans une guerre contre une force étrangère mais dans tout ce qui compromet l’intégrité du territoire national. La population qui soutient majoritairement les gilets jaunes est lasse de trop de choses. Des incivilités insuffisamment réprimées, des responsables politiques condamnés mais jamais emprisonnés, une fiscalité accablante, la même qui conduisit à la révolution de 1789, un système électoral qui interdit une représentation équitable des opinions exprimées, le maintien ou la création de privilèges non justifiés par un mérite sinon celui d’un népotisme ou par une arrière-pensée électorale.
Le président et le premier ministre font de la violence qui s’est manifestée le fer de lance de leurs propos. Ne voient-ils pas que cette violence va continuer tout simplement parce qu’ils n’ont pas de bonnes réponses a y apporter.
Le pays est en faillite et tout le monde le sait. Alors deux solutions ? Ou les taxes continueront de croître subrepticement mais sûrement et la violence s’amplifiera, ou il faudra réduire le train de vie de l’État qui par un orgueil déplacé veut encore croire et nous faire croire que nous sommes un grand pays en multipliant les générosités en tous genres. Et là que nous proposera-t-on ? La suppression du conseil économique et social, une assemblée pour petits camarades en échange de services rendus ou de mandats perdus, la réduction drastique du nombre des parlementaires et des élus régionaux et de leurs avantages etc. On nous rebat les oreilles en nous qualifiant de pays des droits de l’homme (ce qui est historiquement inexact) ou de puissance mondiale. Le peuple s’en moque parce qu’aujourd’hui nous ne sommes pas un grand pays, ni démographiquement, ni économiquement. Nous avons été un grand peuple, celui des Voltaire, Montesquieu, Hugo, Camus, Sartre, celui de Pierre et Marie Curie, celui des grands couturiers, de Pasteur, de patriotes courageux et aujourd’hui nous le sommes par des sportifs professionnels aux revenus indécents contre personne ne s’élève d’ailleurs.
On va donc en rester à la condamnation de la violence qui a été le fait de quelques casseurs, propos facile car soutenu par la quasi-totalité des Français. Mais que fera-t-on pour améliorer leur pouvoir d’achat, leur sécurité, imposer une laïcité absolue indispensable au vivre ensemble, pour que la ruralité ne soit pas abandonnée ?
Autre coup gueule : nos revenus sont amputés de la CSG et nous payons des impôts sur une partie de ce prélèvement. Je m’étonne que cette anomalie n’ait pas encore fait l’objet d’un recours judiciaire national et européen.
Le malaise n’est pas notre privilège. Des pays voisins le connaissent aussi. Les instances européennes et leurs multiples interventions dans la vie des citoyens n’y sont pas étrangères. Encore un chantier à ouvrir.
Les gouvernants s’insurgent très justement contre la violation de la tombe du soldat inconnu. Mais l’éducation civique, l’amour du pays, son histoire sont-ils suffisamment enseignés ? En d’autres temps oui, et nous respections et nos maîtres et nos policiers et les juges. Autres temps, autres mœurs !

Pierre ESPOSITO

Crédit phot Paris Match

La prise de l’Opéra

Mai 68, cinquante ans déjà !

Le rouge du ciel : formidable incendie. Ça ne serait pas une soirée comme une autre. A cette sève montante, qui pourrait résister ? Posé sur le bord de la fenêtre, son transistor énumérait les rues à contourner. Comment traverser Paris sans voir sa voiture renversée par les émeutiers ? Quels détours pour éviter le Quartier Latin. Les ponts assiégés. Du cœur de l’insurrection, il entendait les slogans éphémères ; les consignes hurlées des barricades ; le jet des pavés ; le fracas des vitrines qui s’effondraient ; l’explosion des grenades lacrymogènes ; les sirènes des ambulances ; la chute des arbres qu’ils abattaient pour des barrages de fortune ; les sommations et le fracas sourd des lourdes bottes ; les cris ; l’effroi ; les fuites éperdues. Dans le « Poste », ils commentaient ces événements avec ivresse, une sorte d’allégresse dans la voix, comme une finale du championnat… Magiciens du verbe, ils étaient les hérauts d’une grande fascination…

Ah ! Le rouge de ce soleil couchant… Il habitait leurs refuges précaires, lignes Maginot bricolées qui allaient d’un trottoir à l’autre : pavés descellés, branches entremêlés, lampadaires abattus. Il haletait avec eux dans leurs charges effrénées et leurs replis vifs ; le sang l’effarait ; la fumée piquait ses yeux. La Révolution était en marche…

Il sauta de la fenêtre, marcha en équilibre sur le mur, pénétra dans l’appentis, prit son vélo « demi-guidon », enfila la rue en sens interdit : ni voiture, ni passant. « Dormez-bien braves gens, la nuit est rouge, ce soir ! ». Il traversa les Boulevards rien ne freinait sa course. Il pédalait rapidement pour rejoindre le centre-ville. Il ne voulait pas manquer son rendez-vous avec l’armée de ses rêves. Il passa devant la cathédrale, là où chaque dimanche il lui fallait assister la messe. Le chanoine en pelisse montait en chaire et faisait rouler sa voix sur les têtes courbées. « Ce soir tu ne pèses plus sur mon âme, vieux monument massif, menace immobile ! ».

Place Clemenceau il les entendit vociférer des mots incompréhensibles, les chalands désertaient la terrasse du Central pour commenter l’événement. « Nous sommes tous des juifs allemands ! » disaient-ils. Il reprit, en cœur avec eux -désormais ses frères-, la formule énigmatique. Il s’était fait une place dans leurs rangs clairsemés, avant-garde d’une colonne innombrable ? Il poussait son vélo d’une main et de l’autre il levait son poing. Ils firent le tour de la place et descendirent l’Intendance. La foule se serrait sur le trottoir, ahurie de ce cortège jamais envisagé.

La troupe avait de la gueule. Les visages étaient mal rasés, les pulls troués aux coudes et les jeans comme uniforme. Les filles, à leur bras, mâtaient ces héros avec passion. Un sbire portait un mégaphone et le Chef -ils avaient remis leur salut entre ses mains- entonnait au micro des slogans abscons qu’ils reprenaient, les scandant comme des litanies avec une force d’âme, une conviction égale aux lévites qui firent tomber les murailles de Babylone.

Mais il ne suffit pas de crier : Pour qui fait la Révolution, il faut agir.

« Camarades à Paris ils occupent l’Odéon ! Tous au Grand Théâtre ! », criait le Chef, au mégaphone. Cheveux noirs et longs, barbe peignée, sa chemise de lin tissé, ample comme une toge, descendait sur ses pieds et il chaussait les mêmes sandales de corde que le fils du Charpentier. « C’est un Situ ! » me glissa un voisin, autre clone de Jésus, qui ne semblait pas de la même secte mais approuvait l’idée de monter à l’assaut de l’Opéra, « symbole de la culture bourgeoise ».

Ce fut un coup de génie, auquel nul stratège n’avait songé : Le bâtiment était à prendre, les flics occupés à garder les usines de banlieue. Ils foncèrent sur les marches du temple, gravies en moins de deux. Ils n’eurent qu’à pousser les portes à tambour. La charge précipitée s’accompagna de cris de guerre. Devant cette bande de jeunes Sioux, les clients de la brasserie s’enfuirent par la sortie de secours, laissant les garçons en livrée bras ballants sur leurs tabliers blancs. Pour une fois, le peuple était aux premières loges.

Ils grimpèrent l’escalier d’honneur et crachèrent sur le tapis rouge foulé en escarpin les soirs de gala. A l’étage, ils envahirent les foyers vastes comme les salons de ces demeures qui bordent le fleuve brun et que les « bourges » nomment « Châteaux ». Les parquets étaient admirables, cirés et les glaces à trumeaux reflétaient leur image hirsute, il ne s’agissait pas de tutus en taffetas ni d’éphèbes incertains moulés dans des collants mais de celle d’hommes -des vrais- suant à grosses goûtes après l’effort. Un ordre bref du « Christ au mégaphone » les sortit de leur contemplation. Il rappelait la troupe à son devoir : Ils n’étaient pas là pour rigoler. Ainsi, poignée de soldats en retard sur la marée, ils pénétrèrent dans la salle et s’assirent sous les bravos des copains installés au premier balcon de face. Tout le monde était au paradis.

Jésus monta sur scène, dans la fosse se trouvait son disciple préféré gardien du mégaphone, instrument des sermons et Marie-Madeleine, extatique, contemplant son Dieu. « Camarades ! Le devoir du révolutionnaire c’est de faire la révolution ». Il parlait d’or le Robespierre local et la salle croula sous les applaudissements. Le lustre en cristal de Bohème en trembla un instant. « L’orchestre de la Pologne démocratique va maintenant jouer gratuitement pour le peuple en lutte ». C’était le « Mai Musical » et l’assistance s’enthousiasma. Il fallut chercher le chef. Déjà en frac, nœud papillon et queue de pie, il fut traîné avec ménagement –n’était-il pas le représentant d’un gouvernement ami ? – sur le devant de la scène par le disciple préféré. Il ne parlait pas un mot de français mais fit non de la tête : les Polonais ne joueraient pas pour une bande de déjantés. Un assaillant, les pieds sur un fauteuil retapissé de neuf, vitupéra : «  ces hiérarques sont pires que les bourgeois, il faut les pendre par les couilles ». Il fut très applaudi.

Mais ce moment de liesse fut brutalement interrompu par un type affolé qui fit irruption dans la salle et cria « Les flics ! ». Ça jeta un froid et le Polonais en profita pour se débiner vers les coulisses. Jésus, magnanime, donna ses consignes, oracles sacrés : « Que personne ne bouge. Ils ne viendront jamais nous chercher ici ! ». Ils restèrent vissés sur leurs sièges, calmes, ils marchaient sur les flots, dehors la tempête pouvait se déchaîner, les disciples ne bougeraient pas… La prophétie se réalisa.

Jésus le montra du doigt et lui fit signe. Il était ému d’être l’Élu. « Suis-moi ! » dit-il et ils prirent l’escalier de service. Ils gravirent les étages. Marie-Madeleine et Saint Jean faisaient partie du commando. Il donna un coup d’épaule et la porte céda. Ils étaient sur le toit du ciel – chef d’œuvre de Gabriel, archange des architectes. Ils se penchèrent sur les fourmis du bas. Elles étaient rangées en trois groupes : Un premier maillage de CRS serrés sur les marches, bloquaient l’accès, plus loin un essaim bruyant, renfort des assiégés, faisait un sit-in avec guitares et tambourins, puis un nouvelle ligue, protégée par des gendarmes en gabardine, attendait la représentation polonaise prévue dans l’abonnement. Le smoking était de rigueur.

Jésus amena le drapeau tricolore et déplia un drap rouge –la cape de Méphisto piquée en coulisse. Il noua l’oriflamme de la révolte et le hissa au mat républicain. Puis il cria à l’intention des fourmis du bas : « Regardez camarades ! ». Une ovation sensationnelle monta vers le ciel comme une offrande au Père. Jésus eut un sourire, se tournant vers ses disciples les plus chers il leur dit : « Taillons-nous ! ». Il prit Marie-Madeleine par le bras, lui roula un palot et ce fut son ultime apparition. On ne vit plus jamais le « Christ au Mégaphone » ; dans aucune manif ni même dans une A.G. situationniste.

Comme Jésus, il dévala les escaliers et sortit au grand air, se faufilant sans trembler, entre deux CRS qui le regardaient d’un air méchant. Il récupéra son vélo « demi-guidon » posé sur les marches -personne n’avait touché à sa relique-, fendant les rangs des copains inquiets du sort des assiégés il alla vers les robes longues qui attendaient que l’ordre reviennent -c’était sa route. Il pédala fort pour rejoindre sa chambre, le rouge du ciel et le transistor sur la fenêtre.

Son âme était pure car il avait rencontré Jésus et il avait hissé le drapeau d’une religion nouvelle au fronton de l’Opéra ; Golgotha libertaire pour une nuit.

Pierre Vidal

Paris, ma France

poésie de la vieBel hommage rendu par Paris à nos frères aujourd’hui disparus … à ces amis, victimes de la barbarie qui éclabousse pour souiller notre sol où nombreux sont celles et ceux venus se réfugier … que d’émotions pour le peuple de France touché en son sein sur cette terre d’accueil qu’est notre beau pays de France … Famille française endeuillée, famille universelle éplorée … famille fidèle à la Paix et dont les doux prénoms  s’épèleront à jamais aux côtés de nos chers disparus des grandes guerres, nos parents, nos pères, nos frères et parmi eux, ceux venus de tous pays pour défendre cette terre sacrée, notre République française, une et indivisible, solidaire, notre Patrie, son patrimoine richement doté … culturel, philosophique, artistique … Combien de larmes après le sang furent versées et jusqu’à aujourd’hui tandis que l’on attente à sa vie …. Paris, ma France, noblesse sur les pavés, les bouges où s’entasse la pauvreté, la Lumière sur nos flambeaux, celle sur nos drapeaux s’exhibe, se déploie, parade et se livre sur chaque fenêtre, chaque toit … et nos chants de liberté vous parviendront, couvrant chaque ombre terrorisée sur chaque strates recouvrant le passé où s’amoncellent les souvenirs, des plus cruels aux plus fraternels après que notre Capitale a connu les tourments !

Samie Louve.

Radio Paris ment

imagesOù l’on retrouve les corps martyrisés ceux du Bataclan ceux de la rue de Charonne. Ceux de 1965 et ceux de 2015. Ou l’on retrouve les médecins et les infirmières du Val de Grâce ou de la Salpêtrière qui extirpent les balles et épongent à pleine brassée le sang noirâtre qui coule des plaies et gicle des artères fémorales ou jugulaires trop hâtivement garrottées.

Où l’on retrouve Marie-Magdeleine, la déesse aux Baronnies,son corps blanc ou ambré suivant la saison et ses yeux myosotis. Pervenches aussi parfois les yeux.

Etc etc….

Dans ce maelström, d’événements au cœur de Paris les kalachnikov et les corps démantelés on sent comme un manque. Comme une absence de parole plutôt comme une qualité singulière de la parole qui nous serait plus familière, plus proche, plus compréhensible.

Les mots, comme les corps en relativité générale, ont un sens singulier et un pouvoir évocateur différent suivant où ils sont prononcés et avec les intonations avec lesquelles ils sont énoncés. Si Francis Jammes (1) ce poète un peu délaissé né à Tournay la ville de Marie-Magdeleine aux confins sud des baronnies nous émeut plus particulièrement c’est qu’il parle du pays que nous habitons. Dans lequel nous sommes nés que nous avons choisi ou, comme Marie-Magdeleine infirmière aux baronnies dans lequel elle est née puis dans lequel elle est revenue entre Bagnères et Tarbes. Entre Esparros et Loudenvielle de si jolis noms de si jolis endroits que vous avez envie de pleurer juste à les évoquer.

Dans toutes les radios et les télévisions nationales qui ; en France ; sont toutes basées à Paris (y compris RMC ou RTL) on nous parle de ces événements avec des yeux, des références, un amour supposé de cette capitale obèse, souvent sale, et pas mal abîmée qui peut nous déranger. Et que pour certains nous avons fui il y a bien des années.

Même si notre conscience nationale, et beaucoup française, ne peut pas nous empêcher de pleurer ces morts jeunes dans un quartier supposé branché de l’est parisien. D’autant que beaucoup sont montés de province pour trouver du travail ou visiter ce miroir aux alouettes de la culture parisienne.

Même si égoïstement certains de nous sommes plus concentrés sur nos drames intimes sans doute un peu dérisoires …  mais la peine ne se choisit pas…

D’autant aussi que dans cette grande région sud ouest qui est la notre, radicale et bon enfant, que le législateur n’a pas su reconnaître est, comme le reste de la France, touchée par le totalitarisme islamiste. Très particulièrement au travers du grand Toulouse qui se trouve plus que Marseille ou Nice infecté par l’islamisme radical venu beaucoup plus du moyen orient que du Maghreb.

Cette région sud-ouest dont nous parlons c’est évidemment l’Aquitaine dans son ancienne version avec le région Midi-Pyrénées dans sa nouvelle version avec pour capitales Bordeaux Toulouse et Montpellier. Et pour ville secondaires Oloron Saint-Gaudens Prades Castres ou Cahors. Peut être l’endroit du monde où on vit le mieux.mais aussi ) à Arette à Ozon à Fillols ou à Saint Bertrand de Comminges loin des trop grands pôles urbains supposés indispensables dans ces temps de mondialisation. Et où à force de trop grandir on vivra bientôt aussi mal qu’ à Paris.

Ce qu’en dit la presse locale ;

Originaire de Homs (Syrie), Olivier Corel est arrivé en France en 1973. Naturalisé en 1983, il change alors son nom syrien, Al-Dandachi, en Corel. « Au départ, il vivait avec d’autres familles dans une autre ferme, loin du hameau, indique Patrick Cauhapé, qui fut maire pendant un quart de siècle.

Soixante-dix gendarmes, dont des hommes cagoulés des forces spéciales, ont investi hier matin le hameau de Lanes, au-dessus d’Artigat (09). Les perquisitions ont duré près de huit heures. Olivier Corel, dit «l’émir blanc», a été placé en garde à vue.

Avec précaution. La maison d’Olivier Corel, dit «l’émir blanc», déjà mis en cause et interpellé dans l’affaire Mérah, en 2012, et dans l’organisation de filières jihadistes, quelques années plus tôt, avant d’être blanchi à chaque fois, était particulièrement visée.

En effet, on le considère comme le «mentor» de nombreux terroristes, proche notamment des frères Clain. La voix de Fabien Clain a été identifiée comme celle de l’homme qui a revendiqué les attentats de Paris, le 13 novembre dernier.

On aimerait qu’un grand média sans doute basé dans la région toulousaine qui est le point nodal de la région puisse avoir une voix qui passent les frontières et puisse donner sa vision singulière de ces événements sa sensibilité particulière. Comme on peut le faire à Munich ou à Milan dans des pays heureusement décentralisés.

D’autant que cela nous ramène à la Syrie aux Syriaques et aux Chrétiens d’orient. Aux Assyriens : la mer de toutes les civilisations du livre. De cette Babylone entre Tigre et Euphrate qui a engendré toutes les civilisations antiques et les religions du livre depuis la Perse jusqu’en en Provence et en Occitanie.

Aux temps où le nord de la gaule étaient tenu par noc ancêtres celtes assez peu touchés par la grâce de la civilisation.

Alors radio Paris ment : radio Paris qui était la voix de l’occupant dans les années de l’occupation brocardée par radio Londres. Non sans doute pas même si nous supportons difficilement l’éloge de la médiocre équipe du Paris Saint-Germain toute de bleue blanc rouge vêtue et soutenue à bout de bras par les fonds du Qatar.

Mais nous aimerions tellement qu’une télévision qu’une radio, peut être affiliées au groupe sud ouest et à celui de la dépêche donne son tempo venue du grand sud oust atlantique et méditerranéen.

Et puis au cœur de la nuit nous appellerions la Ménie Grégoire de la station après un spécial Radio Bourcagneux sponsorisée par les saucisses de Lacaune, et je lui réciterais à l’antenne :

Épouse avant moi d’un syriaque
qui vous fit un enfant
un petit prince
alaouite et occitan
que vous aimez si fort
épouse d’un électricien venue de Tchéquie
d’un vaste anglais aux épaules puissantes
de vingt ans votre aîné
qui vous touchait si peu
mais que vous aimiez pourtant
et moi, à vos dire pour cacher votre trouble
qui ne fut que votre amant..
et dont nous étiez, ma sublime déesse,
l ‘insurpassable amour de ma vie

Et Ménie de me répondre ; eh bien appelez là ou écrivez lui vous semblez savoir écrire et les jolies personnes les belles infirmières y sont parfois sensibles.

Vous croyiez qu’elle m’écouterait ?

Sûrement sûrement

Mais chère ménie cette fille est un ange un rien luciférien

Ah dans ce cas c’est le diable ou le curé qu’il vous faut contacter. Eh puis mon pauvre garçon tenez vous un peu pensez à tous ces jeunes qui se sont fait massacrés à la fleur de l’age au petit Cambodge et au Bataclan…..

  1. pour retrouver le texte sur Jammes il suffit de taper sur google « inconscient du Béarn » et tout ce déroule tellement le site est excellemment référencé. Et même si maintenant bous aimerions élargir notre horizon au delà des chemins parfois étriqués du Béarn. A tout le moins à cette Bigorre plus chaude et plus chantante que notre joli mais parfois étroit Béarn dominé par l’archange de Bordères.

Pierre-Yves Couderc.

Tournay 29 novembre 2015 une semaine après les attentats. Plus de deux mois après qu’elle fût montée aux cieux et que Swan son paon le plus proustien ait été dévoré par maître goupil énervé par l’odeur du sangle bruit des armes lourdes et le crillage de l’oiseau somptueux empanaché d’or de cobalt et de jade.

Sombres idées pré(post)monitoires.

paradis-cielPour panser des plaies penser nous plait.
Deux textes, l’un écrit avant le 13 novembre, l’autre juste après le 14 novembre.

PARADIS D’ENFER
L’enfer me ment
Help hell’s bells trouble in my mind
L’enfer me manque
Paradisius playa behind the sunshine
De mêlée en démêlés
Paradigme circonflexe
Mâtiné de complexes
D’enfer iodé mariné
L’enfermement
Ouvertement
L’enfer me ment
Un vert te ment
T’as l’eau à la douche
Et toi tu découches
A satiété de consommations
Help hell’s bells trouble in my mind
Ciel et soleil en consolation
Paradidius playa behind the sunshine
L’envers des corps du désert désherbé
Par radicales prescriptions Action
L’enfer du décor vertueux déserté
Paradis d’amour par radiations
L’enfer me manque déjà
L’enfer ne mentira pas
Aux sables émouvants en boîte de nuisances
L’asperge présentée suit ces idées d’abondance
L’enfer me ment
Tu me manques
Suis si des Hommes par Nature sont bons
Suis si des Natures ne dénatureront
A perpétuité l’enfer me manque
L’enfer me ment suicidé dans ma planque
Les Tours mentaient Tourisme d’Affaires
Onze zéro neuf zéro un solde du bon à rien faire
Expert en la matant hier
Ce doute l’habite entière
Il s’affaisse sous ses yeux bleus
Le reflet dans le vague à l’âme
De l’écume des jours heureux
L’écume des cendres de la came
Echec et mât hier
Mets ton pion dans la machine
Et dans la tourbière
Le Fou du Roi se la combine
Tu te laisses hâler
Le soleil de mer salée te plait
Il me manque Homme il transpire
The sunshine under paradise
Hell je crains le pire du rire
L’enfer me rend
Pas radicalement
Des cas dansent
Et là je la panse
Du couteau la plaie
Il me plait ce couplet
Enfer je me rends
Pas radieusement.

ENFER DU DECOR
Au nez à la barbe a ri Charlie
Les temps noirs du deuil apparu à Paris
Ils ont ri ils ne rient plus il n’a pas ri
Capitale heure est capital leur leurre
L’horreur de minuit de midi leur horreur
Partout le décalage horaire la même heure
Et si rien ne vaut mieux qu’un brin d’humour
Deuil pour deuil sang pour sang toujours
L’émotion des censures les non-dits des mots dits
L’anomalie de l’alibi si rien ne sourit
Et n’agresse la paix guère épaisse
Et m’agresse le guerre des Messes
Ces religions mono-maniaques
L’erreur c’est midi l’horreur de minuit
L’anniv’ de Titi ça claque
Des kalach’ le cliquetis haut débit
Au nez à la barbe a ri Charlie
Ils ne rient plus à Paris ils ont bien ri.
14/11/15 en hiver sers.

par Christian Bello

Attentats terroristes du 13 novembre 2015 à Paris

imgresRevendiquée par Daesh, cette tragédie de la terreur, qui a pour but l’implosion de la France, pose le problème d’une étrange « Guerre sainte hexagonale ».

En marquant notre compassion pour les victimes, et sans polémiquer, doit-on s’interroger sur notre destin ?

J’ai écrit en 2014 et publié en mai 2015 un livre d’économie « Arrêtez de nous compliquer l’existence » aux éditions L’Harmattan.

Pages 106 et 107, j’ai développé un paragraphe intitulé :

Pertinence des interventions militaires françaises sur les théâtres d’opérations étrangers.

J’ai posé une série de 11 questions préalables, et la question N° 7 relève hélas d’une actualité tragique :

7. Prenons-nous le risque en entreprenant ces opérations militaires d’entraîner des représailles sanglantes en France (domaines humains et financier pour mobilisation défensive) ou pour nos expatriés, et ne nourrissent-elles pas le terrorisme hexagonal ?

Max Moreau Economiste

15.11.2015

La France est en guerre

Ce vendredi 13 novembre en soirée, dans la capitale de la France, la lâcheté, la folie et le fanatisme ont provoqué la mort de plus de cent personnes. Le chef de l’Etat a décidé de prendre des mesures exceptionnelles : l’état d’urgence et la fermeture des frontières de notre Pays. Les libertés individuelles de chacun sont donc maintenant restreintes.

Devant l’horreur, Alternatives Pyrénées exprime sa révolte, son émotion, et dit sa compassion à l’égard des victimes et de leurs familles.

Plus que jamais les citoyens doivent se référer aux valeurs de la République et faire preuve d’unité et de solidarité.

Alternatives Pyrénées