Pau, Parkings relais

dscn0045Dans le même temps que les travaux de mise en place de la ligne de Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) sont en cours, le chantier d’un parking relais vient de démarrer à l’angle du boulevard de la Paix et des allées Catherine de Bourbon. Il faut souhaiter que celui-ci répondra à un réel besoin et concordera avec une forte utilisation de ce nouveau moyen de transport en commun. En est-on vraiment certain ?

Afin de faciliter, voire d’inciter à un meilleur accès du centre ville, il aurait été de bonne logique de créer ce parking depuis quelque temps. Sans doute des aléas administratifs ont retardé cette mise en place. Rappelons quelques données du profil de cette ligne. Elle ira de l’hôpital à la gare SNCF par un itinéraire connu maintenant. Le plus important est qu’elle circulera sur des axes dédiés ou réservés. Beaucoup restent dubitatifs sur son volume de fréquentation et estiment qu’elle ne correspond pas, du moins dans son concept actuel, à un véritable besoin. L’expérience le dira.

Ce parking sera-t-il gratuit ? En principe oui, cependant il y a dans l’air comme un vent qui tend à laisser entendre que ce principe peut ne pas être définitivement acquis. Rappelons que la place de Verdun, qui jusqu’alors était gratuite, devient payante, que le parking de la clinique Marzet est maintenant payant depuis plusieurs années, que le parking de la clinique Navarre est payant et enfin qu’il se dit plus ou moins ouvertement que le parking du centre hospitalier pourrait ne plus être gratuit. Il est facile de rétorquer qu’il ne faut pas confondre parkings publics et parkings privés, sans doute, mais le fait de rendre payant ce qui était auparavant gratuit résulte non pas de cette donnée mais de la manière dont certains en font usage.

En effet c’est l’usage abusif d’une catégorie d’automobilistes qui a provoqué cette réaction. Il est bien évident que les parkings des cliniques Marzet et Navarre n’étaient pas utilisés uniquement par la patientèle des établissements mais bien par des petits malins qui y ont vu l’occasion de stationner à bon compte sans prendre le risque d’une quelconque verbalisation ou contrainte. Comme toujours l’exagération, le mauvais comportement de profiteurs, a pour conséquence de limiter la liberté des autres. C’est ainsi, l’être humain est de cette nature. C’est pour cela qu’il faut souhaiter que ce genre de parking relais fonctionne selon la vocation retenue par les décideurs.

Mais les choses ne se feront sans doute pas aussi aisément qu’il peut être programmé. Parmi les utilisateurs abusifs de ces lieux de stationnement gratuits, il y a les pendulaires (ceux qui font la navette régulièrement de leur domicile à leur lieu de travail), les blabla-caristes, les adeptes du covoiturage. Il faudra non seulement fixer des règles mais savoir les imposer. Pas facile. Cependant l’expérience maintenant éclairante d’un autre parking relais installé depuis peu à Lescar à la sortie de l’autoroute laisse penser qu’il ne faut pas désespérer.

Cette idée de créer en périphérie de la ville des parkings relais ne date pas d’hier. Quatre installations avaient été envisagées depuis longtemps (2011) maintenant, le seul qui est en cours de réalisation est celui de l’angle du boulevard de la Paix et des allées Catherine de Bourbon. On aurait pu mieux faire et surtout plus tôt.

Pau, le 8 février 2017
par Joël Braud

Commentaire sur un article de la République des Pyrénées * « les Palois sont-ils toujours ‘’accros’’ à l’auto ? » du 9 septembre 2014.

vélos1Cet article concerne tous ceux qui souhaitent radicalement supprimer la voiture en centre ville à Pau sans tenir compte du sentiment de ses habitants, mais aussi de celui des communes avoisinantes. Avant d’exclure les voitures du centre-ville, il faut d’abord savoir pour quelles raisons de société les gens utilisent quotidiennement la voiture. Cet article du journal local* donne des informations qui répondent à cette question.

En France, 71% des habitants font leur déplacement en voiture avec plus de quatre voyages par jour et par foyer. Chaque ménage possède deux voitures en moyenne dans l’agglomération. Malgré les offres de déplacement ‘’doux’’. Les Palois entrent dans la moyenne nationale car 70% utilisent la voiture pour se rendre au travail, on a dénombré un hausse de 2, 5 % des immatriculations.

Le bus a connu une progression fulgurante mais le nombre des usagers stagne depuis deux ans ; ceux qui sont éloignés de Pau, disent « on est obligé d’avoir une voiture, le bus n’est pas fait pour ceux qui travaillent en ville si on veut rentrer entre midi et 14 heures ; les horaires et les fréquences restent insuffisants ; aussi pas question de se passer de la voiture… » Au final, beaucoup avouent être ‘’accro’’ à l’auto ; pourquoi ? : « J’aime conduire, je suis bien installé sans contrainte d’horaires, dans une ville comme Pau où cela roule plutôt bien … Avec la voiture on se sent en  liberté même si pour venir en centre ville j‘utilise le bus.. . Toujours l’avoir à proximité est vraiment pratique»

La RdP écrit peu sur les déplacements en vélo et constate que le double sens cyclable est mal vu par les automobilistes…la voie entre Billère et Pau est dangereuse.

Le journal indique que la décision du maire de rouvrir à la voiture des rues piétonnes est jugé positif par les commerçants** qui souhaitent que la clientèle puisse se rapprocher de l’hyper Centre ; pourtant, le ‘’piéton – roi ‘’reste pour eux le meilleur client.

Compte tenu de ces données, comment peut-on parvenir à diminuer le nombre de voitures pour améliorer la circulation à Pau ?

Il faut considérer l’état d’esprit actuel des habitants tel qu’il vient d’être décrit : la voiture continue à rester étonnamment attirante car elle est commode chez nous la circulation étant plutôt fluide en ville. Aussi, il n’est pas judicieux ni pertinent de vouloir interdire l’accès des voitures en ville en s’appuyant notamment sur le catéchisme de l’écologie et en désignant l’automobiliste comme étant le seul responsable, car cela n’entre pas dans les préoccupations quotidiennes du citoyen. Il faut essayer de le convaincre en montrant que le tout voiture est une erreur : Montrer que l’automobile, si agréable soit-elle, peut devenir un handicap lorsqu’on la prend systématiquement. Insister sur le fait que 30 % des déplacements se font entre 1 et 3 kilomètres, ensuite que les bienfaits d’une petite activité physique quotidienne en bicyclette, avec la marche, est bénéfique pour la santé, plusieurs études le prouvent ; enfin que l’automobiliste dépense en moyenne 3.300 €uros chaque année pour sa voiture alors qu’elle reste 90 % du temps stationnée. Ajoutons que le coût de la réalisation des infrastructures de voirie et de leur maintenance est très onéreux pour la Collectivité.

Le but de notre action n’est pas d’interdire par la contrainte la voiture en ville mais d’utiliser les voitures d’une façon raisonnable et d’inciter les conducteurs à changer de mentalité en essayant d’autres modes de déplacements pendant quelques semaines (en plus ou sans la voiture), ce changement de déplacement a pour nom le transport intermodal. En conséquence, il s’agit d’intervenir progressivement par des investissements intelligents.

« Les Palois n’ont pas été assez accompagnés pour changer leur mode de déplacement…» estime un élu ; pourtant plusieurs solutions sont proposées par la RdP, comme le retour de la Coxitis en centre-ville, plébiscité par les Palois et pourquoi pas d’un second circuit. Le vélo en libre-service qu’il faut améliorer et simplifier ; les palois se montrant bons élèves avec 43.727 emprunts en 2013  ; en ajoutant le vélo à assistance électrique ainsi que la location de cycle à garder à son domicile.
Personnellement, je suis persuadé que tout ira mieux lorsque le futur autobus à Haut Niveau de Service sera mis en place en l’associant aux parkings relais, « c’est une nécessité » souligne le Président du syndicat des transports, comme le précise le journal. Ces parkings de dissuasion placés en périphérie compenseront les 12.500 places de stationnement qui manquent aux Palois actuellement. Ils seront reliés à la ville par des navettes nombreuses et rapides. En réalité, les embouteillages majeurs sont situés en périphérie le matin et le soir et non en ville, ces blocages seraient diminués d’autant. Pour favoriser ce changement, il ne faudrait pas accroître le nombre de places de voitures en ville***.

Je constate que les cyclistes ne sont pas nombreux en ville, même si leur nombre semble avoir augmenté ; il faudrait pour les attirer, réaliser des pistes cyclables plus rassurantes notamment sur les grands axes et les boulevards, aménager pour eux les carrefours (mais trop de bandes ont été peintes après des travaux), une signalisation adaptées indiquant les pistes à prendre pour se rendre à tel endroit, augmenter le nombre de petits parcs à vélo ; étudier une extension de la zone 30. Pour les piétons aussi, élargir quelques trottoirs.

Quant au boulevard des Pyrénées, et quoiqu’en pensent certains, ne cherchons pas à brusquer les habitants : avant de le rendre piétonnier, commençons d’abord à le rendre semi – piétonnier à partir de la place square George V vers le château. De même le parking Clémenceau, s’il faut réserver de plus nombreuses places aux riverains dans un rayon de 300 mètres, on peut néanmoins laisser des places à ceux qui souhaitent pouvoir s’y rendre pour des raisons valables.

En conclusion, partageons mieux notre espace public, et il ne faut pas considérer l’Automobiliste comme étant un gêneur, un adversaire, mais un citoyen avec qui on peut s’entendre et se côtoyer cordialement sur la voirie, pourquoi pas ?

– par Philippe Rançon

*en italique, les termes exacts ou les transcriptions abrégées du journal.
** rue Samonzet et rue Serviez, ce qui entraîne « par ricochet un léger retour à la circulation », on peut le regretter, mais on verra si c’est vraiment gênant et si cette initiative attire de nombreux véhicules.
*** A Aix-en-Provence, ces Parkings sont assez éloignés de la ville mais très commodes, le prix paye également les bus en aller – retour. Ils sont situés sur un départ de ligne de bus qui sont nombreux ; cela a permis de rendre le centre ville moins encombré car il y a de nombreuses petites rues.