Le tourisme, l’activité préférée de nos élus

cdt64-140201-aff-be-bearn-a4-31415289226-realisation-fancybox   C’est fou comme le tourisme préoccupe nos élus. Il faut dire que pour des personnes comme beaucoup d’entre eux n’ayant pas souvent travaillé dans la vraie vie, on peut s’en déclarer spécialiste sans effort. Et c’est ce qu’ils font dans un désordre où le comique le dispute à l’inefficacité.

Dans le cadre de la création de son nouveau royaume du Pays de Béarn, c’est à Arudy qu’Henri Bayrou est allé porter la bonne parole.

« À la question « Que pouvons-nous faire ensemble plutôt que tout seul ? », le président a proposé dans un premier temps, une rencontre des différents offices de tourisme du Béarn afin de se fédérer et ainsi unir leur forces pour, dans l’avenir, créer un site commun dédié à répertorier tout l’événementiel pour une promotion touristique globale et efficace en Béarn. » (Sud Ouest 24/4)

Un projet vraiment marquant avec des objectifs ambitieux … Voilà qui justifie bien la création d’un échelon de plus dans l’invraisemblable mille feuille français, l’organisation la plus stupide et inefficiente possible !

Il est vrai qu’il est plus facile de jouer les touristes que de créer de vrais emplois, chose qu’aucun politique n’a jamais fait en Béarn, quoi qu’ils en disent. Enfin, sauf dans les communes et intercommunalités où là, ça déborde !

Bien sûr le tourisme intéresse tous les Maires de l’agglomération et Pau en est le leader : « Pau Pyrénées Tourisme, est le lieu incontournable pour qui veut découvrir les multiples facettes de la Porte des Pyrénées. L’Office de Tourisme possède une antenne au centre-ville de Pau et une autre à Lescar. »(Agglo de Pau)

Mais il faut aussi compter sur le Département …

« Le Conseil Départemental a positionné le Tourisme comme un axe fort de développement de son territoire. La Loi NOTRe, dans le cadre des compétences partagées, a conforté les départements comme un des partenaires majeurs d’une politique touristique publique partenariale.

Dans ce cadre, nous nous sommes engagés à prendre en compte les différentes réalités des Pyrénées – Atlantiques, au plus près des acteurs économiques et de nos territoires touristiques. C’est ainsi que deux instances de consultations et de débat ont été mises en place : le Conseil de Destination Béarn Pyrénées et le Conseil de Destination Pays basque. »(Conseil Départemental des PA)

Bon, il faudrait savoir… commune, agglo, Pays de Béarn et Département ! Le tourisme, une sacré spécialité politique…

Il faut dire qu’au département, au poste de Président du Conseil de Destination Béarn Pyrénées on trouve un spécialiste avec l’inénarrable Maire de Laas et ses pitreries.  Quelle équipe !

Ce mardi 29 mai on apprenait que Jacques Pédehontaa devenait Président de l’Agence d’Attractivité et de Développement Touristique du Conseil Général des PA (AaDT). Le pôle touristique du Département compte une trentaine de personnes. Une promotion pour le Maire de Laas, une des communes les plus endettées de France par habitant.

Avec la promotion du Béarn via le tour de France d’Henri IV, spécialité de notre élu, touriste en chef, l’attractivité d’un Béarn moderne est en bonne voie. Henri Bayrou roi du Béarn devra t il déclarer la guerre au Prince de Laas pour affirmer la supériorité du Pays de Béarn ?

En attendant, le lieu le plus visité de Béarn ne doit rien à ces politiciens tournés vers le tourisme. C’est où ?   Réponse plus loin…

Et ce n’est pas fini, à chaque couche sa crème dans le mille feuille :

« Le tourisme est une compétence politique partagée par plusieurs échelons territoriaux (communes, intercommunalités, Départements, Régions et État) et sa mise en œuvre implique de nombreux acteurs, publics et privés. Il apparaît donc nécessaire d’organiser la stratégie touristique sur le territoire et de mettre en dynamique l’ensemble des opérateurs autour d’une ambition partagée.(Région Nouvelle Aquitaine) »

Vous ne connaissez pas Sandrine Derville, vice-présidente du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine en charge du Tourisme ? Elle dirige l’élaboration du Schéma Régional de Développement du Tourisme et des Loisirs (SRDTL).

« Le SRDTL a pour objectif de définir la stratégie touristique régionale, dans une approche à la fois économique et territoriale, et d’en assurer la cohérence et l’efficacité. »

Il faut bien cela vu l’imbroglio organisationnel…

Mais la Région a au moins un objectif chiffré : « La région attire actuellement 28 millions de touristes par an et veut passer à 32 millions d’ici 2 ans, ce qui pourrait créer 30 000 emplois supplémentaires » (Sud Ouest éco mars 2018)

On n’oubliera pas l’Etat qui a la main sur le secteur touristique et a élaboré un plan pour atteindre 100 millions de visiteurs en 2020.

Pour revenir à notre Béarn, cerise sur le mille feuille, la CCI de Pau s’en mêle aussi en créant le Cluster Tourisme Béarn. N’aurait elle pas confiance dans les politiques, spécialistes  du tourisme ?

« Si ce nouveau Cluster Tourisme Béarn est présidé, animé et coordonnée par la Cci Pau Béarn, son conseil d’administration est largement ouvert aux autres acteurs du tourisme que sont notamment « les représentants des filières professionnelles du tourisme, les autres chambres consulaires, l’aéroport de Pau, ou encore le comité départemental du tourisme », liste Anne-Marie Hauser, en charge du dossier pour la Cci, au côté de Bruno Durroty, Manager commerce service et tourisme à la CCI. » 

Avec tout cela, si Henri Bayrou roi du Pays de Béarn ne devient pas le français le plus connu au fin fond de la campagne du Yunnan, c’est a désespérer !

En attendant et comme d’habitude, les contribuables paieront pour une organisation honteuse où des dizaines de fonctionnaires inutiles se marchent sur les pieds, tout cela pour satisfaire l’ego insatiable de politiciens aux compétences douteuses.

Daniel Sango

Et le lieu qui reçoit le plus de visiteurs en Béarn est … La Cave Coopérative de Gan

250 000 visiteurs, troisième entreprise de France la plus visitée

https://www.cavedejurancon.com/la-cave/visite-de-la-cave.html

Crédit photo : Conseil Départemental des PA

Henri Bayrou roi du Béarn

henri5bayrou   L’article « Anesthésie Générale » pose un problème récurrent à Pau et au Béarn en général : l’absence de débat politique. Pourquoi ?

Tout d’abord évacuons le problème du débat national évoqué dans l’article. Il existe, et l’opposition y exerce pleinement son rôle. C’est le cas des partis politiques et des syndicats dont on connaît pour certains la pugnacité, mais c’est aussi le cas des media, nombreux, et qui y mettent les moyens. De plus ils sont pour leur grande majorité orientés à gauche voire plus, ce n’est pas un cadeau pour Macron.

La situation paloise est effectivement bien plus triste. Ce n’est pas nouveau et j’ai eu l’occasion de l’écrire à de nombreuses reprises. La cause principale est relativement simples hélas : les citoyens sont endormis.

Henri Bayrou, en dinosaure de la politique en abuse, il a donné du cirque pour distraire le peuple. Le centre des débats se situe maintenant principalement au stade du Hameau, autour d’une bière, ou au Palais des Sports. Les exploits des gladiateurs monopolisent les attentions. Pitoyable.

De plus, et contrairement à ce qui est affirmé, le culturel n’est pas délaissé, au contraire. Si on additionne les budgets de la culture de la CDAPP et celui des différentes communes on obtient un budget excessivement important. Sans doute le plus important. Il suffit de voir le nombre incroyable de salles de spectacles et de manifestations culturelles ! ( « Pau, la gabegie en spectacle : folie au foirail » du 15/2/2016 )

Au sommeil des citoyens il faut rajouter bien sûr le niveau calamiteux des « professionnels de la politique » du secteur. Aucune proposition sérieuse, aucun débat dans les différents domaines susceptibles d’intéresser les Palois :

– la gestion financière laxiste de la ville et de l’agglomération.

– la circulation autour et l’accès à Pau.

– le problème des logements vides et insalubres en centre ville.

– la multimodalité des déplacements.

– …etc.

On décrète le Pays de Béarn, un strate de plus, totalement inutile, pour satisfaire l’ego du roi, et on néglige Tarbes située à quelques kilomètres de l’Agglomération, dans l’indifférence.

Les stratégies électives des uns et des autres consistent à s’en remettre à la couleur de leur maillot, au hasard du vote, et aux alliances de second tour pour essayer d’être élus. Aucun travail programmatique sérieux et suivi. Combien avez vous lu d’articles de fond des opposants dans la presse locale ? Ou sur leurs sites Internet ? Ou sur Alternatives Pyrénées dont les colonnes leur sont largement ouvertes ?

Le cas de David Habib candidat à Pau est significatif : rien avant la campagne des municipales, puis « tchao baby » ensuite. Et il s’est trouvé des électeurs pour fournir à ce déserteur une rente de député …

Pour ce qui est de la LREM qui a rajeuni les élus de France, son cas en Béarn est assez unique. Laminée par les candidats MoDem imposés par l’acte d’allégeance de Bayrou à Macron, elle est inaudible (inexistante ?) alors que les valeurs qu’elle défend, en particulier le renouveau de la classe politique, sont à l’opposé de celles qui sont mises en pratique par Bayrou. Ohé les marcheurs, vous êtes muets ?

Quant à la droite… on ne sait même plus qui la représente.

La conclusion s’impose : nous avons en Béarn les plus mauvais politiciens. Non seulement ils ne travaillent pas les dossiers mais pire, ils n’ont peut être même pas d’idées…

Finalement, ils ont appris qu’ici la patience porte ses fruits, Jean Lassalle, Josy Poeyto et David Habib sont bien députés et Henri Bayrou, roi du Béarn, peut dormir tranquille !

Pour compléter ce panorama catastrophique il faut dire un mot de l’information véhiculée par les media locaux. Télévision, radio ou journaux ne s’intéressent qu’aux jeux du cirque, aux faits divers, et à la publicité pour les stations de ski. Bon la chronique nécrologique a quand même son importance … Est-ce une volonté de ne faire aucune investigation ? De ne vexer personne ? Qu’est ce que l’on doit s’ennuyer quand on est journaliste en Béarn !

Rajoutons la volonté du Maire de Pau de ne pas vraiment jouer la transparence, thème favori sur Alternatives Pyrénées et qui fera l’objet d’une réflexion prochaine.

Quand les citoyens s’éveilleront …

par Daniel Sango

 

Crédit photo : Les divagations NRV de cui cui fit l’oiseau

Le pays de Béarn

C’est le 18 janvier 2018 que le Préfet des Pyrénées Atlantiques a signé l’arrêté portant création du pôle métropolitain dénommé « Pays de Béarn ». C’est en mars que nous connaîtrons les dispositions prises pour concrétiser l’existence de ce nouveau territoire.

Comme son objet paraît un peu flou à beaucoup, il est bien normal que chacun s’interroge pour savoir à quoi donc va bien pouvoir servir cette nouvelle strate placée entre la communauté d’agglomération, les communautés de communes et le département.

Indépendamment des considérations historiques mettant en scène le Béarn du 12 ème siècle, ses fors, Gaston Fébus au XIV ème siècle, il faut principalement faire référence à la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) qui envisage ce pôle métropolitain. Les conditions étant que la population doit être d’au moins 300 000 habitants et comprendre en son centre une agglomération de 100 000 habitants.

Bon il semble que ce soit le cas. Mais comme l’adhésion est basée sur le volontariat, il se trouve que la communauté de communes du Pays de Nay a refusé de participer à cette belle institution. Ce sera donc le Béarn moins quelque chose. Tant pis ! Il reste donc sept intercommunalités :

La communauté d’agglomération de Pau-Béarn Pyrénées
La communauté de communes de Lacq-Orthez
La communauté de communes du Nord-est Béarn
La communauté de communes du Haut-Béarn
La communauté de communes du Luys de Béarn
La communauté de communes du Béarn des gaves
la communauté de communes de la vallée d’Ossau.
François Bayrou voit, par cet arrêté préfectoral, la concrétisation du projet qu’il a lancé en octobre 2014, quelques mois après son élection à la mairie de Pau.

Oui, mais à quoi cela va-t-il servir ? C’est en effet la bonne question et ici on fait tout pour rassurer le pauvre contribuable qui, inquiet, y voit surtout un moyen supplémentaire de voir les politiques dépenser son argent. On a fait même appel aux plus fins spécialistes de la langue de bois. Jugez plutôt : « Le pôle métropolitain n’est pas un échelon de plus dans l’administration territoriale, mais un outil de coopération entre collectivités qui se construit sur le volontariat et donc sur l’adhésion des communes. » Il ne perçoit pas d’impôt (à retenir), son budget se bâtit sur les contributions volontaires des agglomérations autour du projet commun.  La charte parle de libre coopération fondée sur le volontariat et la mutualisation des forces . Il ne percevra pas d’impôt, sans doute, mais pourra, quand il le jugera opportun, solliciter les communautés d’agglomération ou de communes pour faire face aux frais de fonctionnement puisqu’il y aura un président, des vices-présidents, un bureau et un conseil de développement, 49 délégués dont 19 issus de Pau-Béarn Pyrénées. Il faudra bien des structures administratives dédiées.

Les compétences méritent d’être évoquées :

  • développement économique
  • promotion de l’université
  • promotion de la recherche et de l’enseignement supérieur
  • La santé
  • Le développement durable
  • la promotion touristique
  • transports et infrastructures.

Que ceux qui constatent que ces compétences sont déjà assurées par d’autres collectivités territoriales et qu’il y a double emploi, veuillent bien se taire, ils ne sont que des grincheux.

Et si la véritable préoccupation de nos élus était de trouver par cette création la possibilité de faire le pendant au « Pays Basque ». En principe et en principe seulement ce pôle aura une existence de 10 ans. Il ne faut pas être grand clerc pour prévoir que cette durée sera renouvelée.

Pau, le 8 février 2018

par Joël BRAUD

Réorganisation territoriale, ça gronde dans les rangs

imagesA peine le Préfet des Pyrénées Atlantiques avait-il rendu sa copie sur le projet de réorganisation territoriale du département (le 29 septembre 2015) que certains voulant aller plus loin font des contre propositions et que d’autres animés d’un esprit de clocher font valoir leur opposition. La fusion entre les intercommunalités et communautés d’agglomération est loin d’être acquise.

Il n’aura pas fallu que s’écoulent quinze jours pour que les élus de la Vallée d’Ossau affichent leur opposition aux propositions du préfet (La République du 10 octobre 2015). Et là place à la langue de bois, ces propos qui ne signifient rien et que l’on entend si souvent. « Élus pour un mandat de six ans, nous avons un projet de territoire visant à nous permettre de répondre au mieux aux besoins des habitants tant en termes de service à la personne que de développement économique » Ben voyons, y-a-t-il une personne dans la salle qui aurait l’idée saugrenue de dire que ce projet n’est pas bon ? Mais à la vérité ce qui les contrarie ces braves élus c’est qu’ils n’admettent pas que le préfet puisse choisir pour eux. Et si le vrai problème était là : la contestation de l’autorité de l’État.

Quelques jours plus tard, c’est François Bayrou qui vient ajouter son grain de sel, en l’occurrence le grain de sel est plutôt gros (La République du 13 octobre 2015). Il lance son grand projet de Pays de Béarn. Il faut reconnaître qu’ici c’est le préfet qui a commencé. Quelle idée il a eu de ne faire qu’une seule et même communauté du côté basque ? Il fallait s’y attendre, en Béarn où fleurissent pas moins de huit communautés de communes, il y a comme une jalousie. Pourquoi eux et pas nous. Mais comme cela ne peut être seulement argumenté ainsi, François Bayrou fait appel à ses connaissances d’historien : « Pays de Béarn, ce n’est pas juridique ou administratif. C’est l’Histoire. C’est le mot qu’utilisait Gaston Fébus, il y a presque 700 ans quand il disait : Je ne tiens mon Pays de Béarn que de Dieu et de mon épée ». A n’en pas douter, cette référence à Gaston Fébus s’imposait. S’il savait l’ancêtre l’usage que l’on fait de lui. Et dans la foulée, allons-y évoquons Tucoo-Chala et Christian Desplat. Alors de là à imaginer François à la tête de cette nouveauté, « Le Pays de Béarn » qui, comme Gaston, sera investi de droit divin, il n’y a qu’un pas que les plus mal intentionnés franchiront sans hésiter. En résumé, François Bayrou est contre la suppression des départements, contre la modification du découpage des régions et pour l’épaississement du millefeuille. Tout le contraire de ce que souhaite le pouvoir central.

Et ce n’est pas fini, la contestation existe aussi ailleurs, à Mauléon par exemple (La République du 14 octobre 2015). Il y a les partisans d’une intercommunalité unique en pays basque, c’est à dire le regroupement des dix communautés de communes actuelles et ceux qui s’y opposent en choisissant un système fédératif des dix communautés existantes. On ne voit pas très bien où est la différence mais l’important c’est d’avoir une opinion. Ici, il faut l’observer, l’unanimité n’existe pas.

Du côté du Pays de Nay (La République du 15 octobre 2015), 25 maires sur 28 se sont prononcés pour le maintien en l’état du pays de Nay. Autrement dit, laissez-nous tranquilles, on ne veut personne d’autre chez nous et pas les communes d’Ousse-Gabas. Les arguments sont toujours du même niveau, ne nous précipitons pas, nous n’appartenons pas au même bassin de vie (SIC).

Lacq-Orthez se dit intéressé par la proposition de François Bayrou (La République du 20 octobre 2015) qui est considérée comme une fédération d’intercommunalités. Mais la forme de cette nouvelle structure ne semble pas être clairement définie, entre fédération, pôle métropolitain, ou syndicat mixte on hésite. Le président Jacques Cassiau-Haurie y va de son envolée lyrique : « C’est un espace de réflexion qu’il nous faut. L’entité ne sera pas dotée de moyens financiers, mais nous allons mettre sur pied un outil pour fédérer autour de l’image du Béarn ». On verra par la suite mais il y a fort à parier qu’il faudra quand même quelques sous.

Salies-de-Béarn a tenu de son côté à afficher son opposition au projet péfectoral (La République du 20 octobre 2015). Mais quelques voix dissonnantes se font entendre dans les rangs du conseil municipal. Le maire, Claude Serres-Cousinet persiste : « J’ai milité pour les lois de décentralisation pour rapprocher les décisions des habitants. Cette recentralisation pénaliserait les communes rurales. On passe à côté de l’histoire. Le préfet nous demande notre avis, il serait dommage de ne pas profiter de cette occasion ». C’est beau comme de l’antique, et toujours cet argument dont personne ne connait la réelle signification : la proximité.

Il fallait s’y attendre les élus sont divisés et pour la plupart freinent des quatre fers. Il y a même ceux qui, pour embrouiller les pistes et le débat, ajoutent une complication, une strate supplémentaire.

Personne ne sait, Monsieur le Préfet, si vous avez une obligation de moyens ou de résultats. En tout cas bon courage !

Pau, le 22 octobre 2015
par Joël Braud

Lettre ouverte à Daniel

imgresJe viens de lire votre article encore au brouillon. Et comme je pars mardi matin dans un lieu où internet ne m’est accessible qu’au cybercafé, je vous écris ce que j’en pense.

Comme toujours c’est une très bonne analyse qui devrait faire réfléchir les citoyens et encore plus les politiques. Mais vous savez ce qu’il en est des premiers quant aux seconds, au pouvoir, il faut paraître en faisant beaucoup de vent et dans l’opposition, il ne faut surtout pas participer peu ou prou aux grand-messes de ceux qui vous ont battu aux dernières élections. Sinon comment reconquérir le pouvoir ? Les politiques ne savent plus innover, ils ne savent que paraître et intriguer.

Mais revenons à « Pays de Béarn ». F. Bayrou avait invité D. Habib à la tribune… Une invitation de pure forme certainement, mais sans risque aucun. DH, au dire de la presse, a décliné l’invitation. Il avait là l’occasion de donner un avis sur l’initiative, de proposer des choses concrètes que l’association pouvait envisager de mettre en place. Je préfère cent fois l’attitude de Jean-François Maison et de quelques autres, présent dans le public pour écouter et savoir avant de juger.

Pour ma part, je suis persuadée que ce ne sont pas les politiques qui feront de cette initiative une réussite. J’entends par là, mettront en œuvre des actions concrètes pas seulement pour faire connaître nos spécialités gastronomiques locales et notre folklore. Le dernier en date : la montée aux estives des veaux, vaches et moutons sans oublier mulets et percherons, est devenue une attraction pour les touristes et a lieu de plus en plus tard pour qu’ils soient le plus nombreux possibles.
L’association doit s’attacher à faire valoir nos atouts – et nous en avons – agricoles, industriels, commerciaux mais aussi infrastructurels : écoles, universités, équipements culturels et sportifs et même autoroutiers. Oui, Daniel, aux risques de vous fâcher, j’ose affirmer que les infrastructures routières sont à ce jour encore des atouts pour attirer et retenir des populations actives. Mais je ne dis pas qu’il ne faut pas réfléchir dès à présent à autre chose. Mais là on touche plus le national que le local.

Et, comme je ne veux pas en rester au discours… si on veut bien de moi, je ferais partie de cette association, pour proposer et essayer de faire avancer les choses.  Et ce, quoique politiquement je sois plus proche de DH que de FB !

C’est dans cet esprit que j’ai participé au premier tirage au sort des conseils de quartiers. Une fois désignée, j’ai essayé, tout au moins les premiers temps d’être force de propositions… même en m’opposant au conseil et au maire élus alors que je m’en sentais proche… mais que de déceptions !

C’est dans cet esprit que j’ai rejoint Alternatives-Paloises devenue depuis Alternatives-Pyrénées et ai activement participé à l’administration de la pétition pour demander l’organisation d’un référendum d’initiative populaire pour nos futures Halles. Là nous avons été désavoués par tous les politiques. Le peuple ne saurait pas choisir une architecture avant-gardiste tout au moins moderne et actuelle.

Argument avancé par tous les politiques que nous avons croisés dans les Halles, anachronisme des années 1970… Projet concocté, tout d’abord par une municipalité centriste, puis par une de gauche. Ce n’est pas de goût que manque le peuple mais de mémoire politique.

Par Hélène Lafon

 

 

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Le « Pays de Béarn » de François Bayrou

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  Tout commencer et ne rien finir. C’est sans doute la caractéristique principale de nos politiciens professionnels, toujours les mêmes, qui occupent l’espace médiatique depuis des années. Ce qui compte ce n’est pas l’efficacité, mais l’agitation.

Ainsi donc François Bayrou lance « Le Pays de Béarn » une opération visant à en améliorer la notoriété, avec création à l’automne d’une « Association du Pays de Béarn ».

Les parrains en tribune avaient comme un air de famille : Lassalle, Lasserre, Sémavoine, Saint Pé, …  Cela ressemblait fort à une réunion départementale du MoDem.

Au delà de cette tare de naissance, la démarche pourrait paraître louable. Mais elle ne l’est pas car elle vise à masquer l’incapacité de nos politiques à gérer les structures légales existantes, à commencer par l’agglomération paloise.  Pour commencer à rendre attractif Pau et sa région ce sont aux politiques de montrer l’exemple de leurs capacités de gestion dans leurs fonctions. L’attractivité commence par une organisation locale performante. (Il faut rappeler au passage qu’aucune des entreprises majeures de la Région ne doit sa présence en Béarn à l’action des politiciens locaux).

Quand un œil extérieur regarde le secteur palois, que voit-il ?  Une agglomération incapable de s’organiser dans ses limites actuelles (l’exemple récent du CGR à Lescar n’en est qu’un exemple anecdotique) incapable de réaliser une mise en commun performante de ses moyens, avec plus de 1000 fonctionnaires supplémentaires en 10 ans alors que leur nombre aurait dû diminuer. Avec bien sûr des conséquences sur la fiscalité locale, Pau en étant le plus mauvais exemple.  Mais pire encore une agglomération incapable de s’organiser dans des limites logiques, celles du bassin de vie, avec la séparation du Nord de Pau (Serres-Castet, Montardon, Sauvagnon, Uzein, etc…) Bien sûr incapable depuis des décennies de se rapprocher efficacement de Tarbes, pourtant si proche, avec pour cerise sur le gâteau, la concurrence ubuesque de deux aéroports à 30 km de distance. Et puis, remarquons également qu’il existe un Pays du Grand Pau, avec son syndicat mixte et son Association, incapable d’ailleurs lui aussi d’y regrouper l’est de Pau.

Quand un chef d’entreprise regarde notre région, avec ses yeux de gestionnaire, il doit penser tout d’abord que venir s’implanter dans ce Cloche-Merle n’offre pas de grandes garanties…

Et puis, qu’est devenu le petit projet publicitaire « Pau Porte des Pyrénées », vous savez, la porte qui s’ouvre sur « la vie rêvée des villes »…

 

par Daniel Sango

Illustration: site béarn-pyrénées.tourisme64.com du Conseil Général