Voilà un livre décapant. Son auteur, Philippe Pascot l’a publié aux édition Max Milo (19,90€) en avril 2016. Quelques notes de lecture pour ceux qui, comme nous à Alternatives Pyrénées, refusent d’admettre que la principale préoccupation des élus est l’intérêt général. Quelques extraits pour vous donner envie d’en savoir davantage.
En préambule, comme l’auteur l’écrit lui-même, il faut savoir faire la part des choses : «On ne le dira jamais assez, tous les parlementaires ne sont pas pourris. C’est même une minorité d’entre eux, mais force est de constater qu’ils profitent d’une mansuétude complice de la majorité de leurs collègues ».
Cet avertissement étant dit, soulignons que l’auteur n’est pas un néophyte de la vie politique, il l’a côtoyée abondamment et a approché nombre de ces turpitudes qui finissent par disqualifier une classe politique. Il faut bien admettre qu’en ce moment dans notre pays, la France, cette classe ou caste ne jouit pas d’une réputation bien glorieuse.
La France y est décrite comme le numéro un mondial du nombre d’élus par habitant. Ce nombre dans notre pays ne cesse d’augmenter depuis 1789. On n’arrive plus à comptabiliser les élus intercommunaux. La Direction générale des collectivités territoriales avoue ici son impuissance. Dans le même ordre d’idée le nombre de parlementaires est actuellement, oui actuellement car cela peut encore évoluer, de 577 députés et 348 sénateurs. Ce qui donne un ratio d’un parlementaire pour 49 000 électeurs ou si vous préférez un pour 70 000 habitants. Nous avons 30% de parlementaires de plus que l’Allemagne. Ajoutons à tout cela 78 députés européens, 2 040 conseillers régionaux, 4054 conseillers départementaux, 36 785 maires et 636 519 conseillers municipaux.
Mais pourquoi le nombre d’élus est-il chez nous en constante augmentation ? Pourtant tout le monde reconnaît que nous en avons trop or il n’y avait que 301 sénateurs en 1958, année de la mise en place de la constitution de la cinquième république. Il y en a aujourd’hui 348. En 1962, il y avait 482 députés, ils sont passés à 487 en 1966 pour arriver à 577 aujourd’hui. Certains départements ont connu une baisse de leur population, cependant le nombre des députés n’a pas baissé.
En Europe, c’est le député français qui reçoit les indemnités (différentes) les plus élevées : 162 146 euros en France contre 139 644 euros en Allemagne et 105 188 en Grande Bretagne. Pour mémoire l’Allemagne qui comptait 35 000 communes a réduit ce nombre à 12 291. Et dans ce pays les élus municipaux ne sont pas rémunérés.
Ce livre, particulièrement instructif, fourmille de ces données qu’on a peine à croire. Vous y découvrirez aussi ce que l’on peut appeler les petits arrangements entre amis , les pensions de réversion des élus etc. etc.
Alors si vous appartenez à cette catégorie de citoyens qui désirent s’éveiller pour paraphraser quelqu’un que je connais …
Pau, le 22 juin 2016
par Joël Braud