Le langage des terroirs, une langue vivante en péril si…

À contre courant de l’obsédant matraquage ambiant, j’ai décidé d’aller cultiver mon jardin. Cette période printanière douce et ensoleillée peuple ce bout de jardin abandonné à la nature, de violettes, primevères, pulmonaires et autres renoncules et consoudes en bouton. Des insectes de passage, attirés par la forme, la couleur, l’odeur se nourrissent du nectar, transportent le pollen accrocheur et permettent la continuation de la vie.

«Chaque pomme est une fleur qui a connu l’amour» dit le poète(F.Leclerc).

Les fleurs sauvages échangent avec leur environnement.

C’était, jadis, vers 1970, ce que je rencontrais, en abondance, en me rendant et en circulant près de la maison familiale, à proximité de «la Mecque de la Course Landaise». Depuis, bien des bois ont disparu, les lieux humides, les haies, les jachères «florissantes» aussi ; la surface des champs est recouverte jusqu’au bord extrême par un maïs uniforme, claustrophobe, une terre nue, lessivée, l’hiver, avec les restes des pieds de Datura très toxiques, de plus en plus fréquents depuis quelques années, parfois des étendues jaunes monospécifiques de renoncules ; plus de cresson dans les fossés près de la maison, quelques graminées et angéliques résistantes aux herbicides, quelques restes, par-ci par-là, de la flore sauvage d’origine, des invasives ; un miracle de retrouver l’hoplia bleue ou les longicornes sur ces fleurs !

La campagne béarno-chalossaise a vendu son âme au diable !

La richesse des échanges, donc le langage de la nature s’appauvrit ; l’essence et les sens de la symphonie dite «pastorale»sont un lointain souvenir.

Croissance, compétitivité, dette, consommation, impôts, cumuls, affaires….Telles sont, entre autres, nos préoccupations majeures. Cela fournit du grain à moudre aux médias, permet de s’écharper sur les forums…mais surtout détourne l’attention des événements essentiels. Pendant ce temps, comme disait J.Chirac à Johannesburg :

«Notre maison brûle et nous regardons ailleurs.»

La terre de nos ancêtres a eu une longue histoire mouvementée ; son évolution a subi de nombreuses bifurcations, créations et sélections ont permis l’essor et le maintien d’un grand nombre d’espèces dont la nôtre.

Parmi ces bifurcations, il en est une, dont le sort est incertain ; elle remonte au secondaire, il y a environ 200 millions d’années, celle qui a fait apparaître les plantes à fleurs ; ces dernières se sont fortement diversifiées par la suite, au tertiaire : dicotylédones d’abord, puis, plus tard, les monocotylédones à fleurs plus discrètes chez les graminées. Nous avons pu, avec d’autres espèces, nous maintenir sur terre grâce à elles ; elles apportaient les bases de notre alimentation nécessairement variée : fleurs, fruits, feuilles, graines, tiges, racines, que nous consommons directement, et indirectement, par la viande des animaux herbivores; une coévolution donc.

On peut vivre, difficilement peut-être, avec nos élus, une dette importante, les contraintes économiques et budgétaires, des bouchons en ville, des crottes sur les trottoirs……………….mais pas sans plantes à fleurs !!

Or, les «besoins»(!) de notre économie sont en train de les mettre en péril !

«La FAO estime que 75% des variétés végétales qui composaient notre alimentation au tout début du XXème siècle sont perdues.»

On peut y ajouter les plantes à fleurs des jachères, terrains vagues, bords des routes, fossés, haies, cultures…qui assuraient la vie des pollinisateurs de cultures proches.

Bien des plantes à fleurs vivaces n’ont pu se diversifier et s’étendre que grâce à deux associations à bénéfice réciproque (symbiose), qui s’appauvrissent aussi :
–  l’une avec les champignons (les mycorhizes).
–  l’autre avec les animaux, insectes surtout.

La première a permis leur nutrition minérale, la seconde, leur reproduction.

De plus, les plantes à fleurs ne peuvent pas vivre sans substances minérales, recyclées par des microorganismes infiniment diversifiés, or, on constate, avec la chimie, qu’ils disparaissent.

Mettre en avant la véritable urgence, c’est vraiment trop demander à la plupart des candidats à la présidentielle (et à leurs électeurs) !

Parmi les 6 chantiers prioritaires dévoilés par E.Macron aux lecteurs de Sud Ouest, il n’y en a aucun qui porte sur le souci de retrouver une biodiversité !
«L’homme est l’espèce la plus insensée, il vénère un Dieu invisible et massacre une Nature visible ! Sans savoir que cette Nature qu’il massacre est ce Dieu invisible qu’il vénère.» Hubert Reeves.

Que l’on soit libéral, socialiste, social-démocrate, social-libéral, communiste….ou, comme maintenant, tout à la fois, on n’a qu’un but, l’efficacité immédiate et le mépris du futur ; le «durable» est un trompe-couillon, la politique de l’autruche !

Deux priorités liées aux problèmes socio-économiques, sont à mettre en avant :
–  Reconsidérer totalement le fond et la forme de l’agriculture productiviste.
– Prendre conscience et agir contre les causes de la disparition progressive des angiospermes ou plantes à fleurs donc des pollinisateurs.

Envisageons le problème de l’agriculture. Beaucoup de données sont issues d’un livre remarquable de Stephano Paludosi, directeur du laboratoire Biodiversity à Rome, au service de l’ONU pour la FAO (à lire après les élections !)

«A la recherche des plantes oubliées»Calmann-Lévy 2013.

La «révolution verte», au lendemain de la seconde guerre mondiale, était une réponse à une explosion démographique dans le monde. Les premiers travaux concernèrent le développement de variétés à haut rendement: blé, maïs… Il n’était pas encore question de modifications génétiques, les OGM ne virent le jour qu’en 80, mais seulement de croisements (hybrid vigor) de variétés traditionnelles sélectionnées.

Il fallait alors investir dans de nouvelles infrastructures d’irrigation, l’achat de gros matériels, d’engrais industriels et de nouvelles semences.

Les résultats furent au rendez-vous, entre 1975 et 1990 la production de céréales doubla dans le monde ; malheureusement, le coût n’a pas pu être supporté par un grand nombre de paysans ; les variétés hybrides ont envahi champs, auges et assiettes ; il en est de même pour les légumes. Développés par et pour l’industrie de la semence, l’agriculteur est obligé de racheter chaque année sa semence car les hybrides F1 ne forment qu’une seule génération homogène exploitable. Résultat : l’exode rural a grossi les bidonvilles et amplifié le chômage. En France et en Béarn, état jadis indépendant, le nombre des petits et moyens agriculteurs a chuté spectaculairement, les entreprises agroalimentaires ont fait l’inverse.

Cette révolution agricole mérite-t-elle d’être encore conservée voire accélérée ?

Les variétés à haut rendement sont non seulement très gourmandes en eau et engrais chimiques mais aussi plus sensibles aux prédateurs, aux maladies cryptogamiques (au vent aussi : verse) : il fallait donc développer et répandre des insecticides et des désherbants très onéreux pour limiter la prolifération des espèces compagnes concurrentes. Pour optimiser la production il faut qu’une seule variété soit cultivée, sur de grandes surfaces, les pieds bien alignés, même hauteur, les récoltes calibrées. Dans beaucoup de pays, original n’est-il pas, le monde paysan doit vivre toute l’année, pour cela, il doit prévoir des cultures échelonnées d’où une diversité dans les espèces, l’espace et le temps. Par exemple, en Afrique, la révolution verte s’est focalisée sur les cultures d’exportation  : café, cacao, arachide, coton… et a complètement délaissé les cultures vivrières. Les techniciens, les monopoles, perdus dans leurs statistiques, avaient pensé à tout (??)… sauf, par exemple, à assurer la pitance de millions d’Africains !

La faim dans le monde demeure le problème majeur et la révolution industrielle semble, plus que jamais, non pas en mesure de l’enrayer mais de l’augmenter.
Pire encore, en éliminant les espèces ou variétés jugées moins performantes pour l’époque, on a entraîné une catastrophe écologique : l’érosion de la biodiversité.

«Il existe des milliers d’espèces cultivables et comestibles sur terre dont seulement….150 sont commercialisées. L’alimentation mondiale est désormais basée sur 30 cultures qui satisfont 90% de nos besoins en calories! A eux seuls, le riz, le blé et le maïs couvrent 60% de nos besoins ! En Europe, au cours du XXème siècle, l’agriculture intensive a fait perdre 95% des variétés originelles de choux, 91% de celles de maïs, 94% de celles de petits pois, 81% de celles de tomates….» Idem pour les autres cultures : maraîchères, arbres fruitiers…

«Tous les deux ans une variété traditionnelle de fruit ou de légume disparaît.»
C’est une épée de Damoclès ; nous sommes à la merci de maladies et de parasites susceptibles de ravager des monocultures fragilisées par la sélection.

«Un panel génétique très réduit revient, comme à la roulette, à miser toutes les économies et la nourriture sur un même numéro. Si le numéro sort, on est riche, sinon, on perd tout» (grippe aviaire!!).

Le mildiou, en raison de l’humidité du climat en Europe vers 1840, fit s’effondrer la production de pomme de terre. Les morts, suite aux famines, se comptèrent par dizaine de milliers : 10000 en France, 40000 dans les Flandres, 50000 en Prusse. En Irlande, la totale dépendance à la pomme de terre se transforma en tragédie. La grande famine, jusqu’en 1848, causa entre 1 million et 1 million 5 morts et poussa 1 million d’Irlandais à émigrer. (comparaison avec l’actualité non exclue !)

Si la révolution verte, en son temps, a sauvé des vies humaines, il convient maintenant d’en corriger les dérives. Avec les dérèglements climatiques cette industrie est à l’origine des famines dans le monde ; elle n’est plus au service de la faim alimentaire mais de la faim insatiable en énergie et argent ! Objectifs à fixer :
–  Recentrer l’agriculture sur sa vraie finalité : une alimentation saine et goûteuse.
– Accepter une baisse des rendements par le partage des récoltes avec d’autres «consommateurs» dont nous avons autant besoin par ailleurs.
–  Retrouver les patrimoines génétiques variés à partir des conservatoires botaniques et favoriser la culture des «plantes oubliées» adaptées aux différentes régions et climats, à culture moins coûteuse ; des initiatives locales existent déjà.
–  Diminuer les variétés «stars» dévoreuses d’eau, d’engrais et d’argent.
–  Redonner de l’importance au fumier animal paillé et à une structure agricole diversifiée, polyvalente, créatrice d’emplois.
– Retrouver la rotation des cultures, l’assolement, pour lutter contre l’appauvrissement des sols.
– Reconsidérer l’urbanisation, l’importance des haies, des fossés, des bords de routes, des espaces boisés, des jachères…
– Compenser, dans nos pays, la baisse de productivité par l’adaptation de notre alimentation trop abondante à notre physiologie et non aux besoins de l’économie.

Heureusement, parmi les anciens et beaucoup de nouveaux paysans, ce dialogue avec le terroir se rétablit, mais pas chez la plupart des candidats qui sollicitent nos suffrages.

Georges Vallet

crédits photos: babelio.com

Tous les êtres vivants pensent

A image 2la mémoire de Jean-Marie PELT biologiste, humaniste et surtout botaniste

Tous le monde connaît l’aphorisme de B. Pascal : «L’homme est un roseau, le plus faible de la nature, mais c’est un roseau pensant». Notre grand Pascal suggère clairement que l’homme a le monopole de la pensée, or je voudrais vous convaincre que l’homme a, certes le monopole de la pensée verbale, mais qu’il y a aussi une pensée non verbale qui anime tous les êtres vivants.

1 définir la pensée, définir le langage
2 la pensée non verbale chez nous, les humains
3 la pensée chez les animaux
4 les êtres unicellulaires
5 les plantes

Titre: de Gabriel JURKIC, peintre de Bosnie-Herzegovine (1886-1974 )

1 Définir la pensée, définir le langage

Il est impossible de définir la pensée par une autre pensée. Mais on peux déceler son existence par ses effets.

D.LAPLANE, neurologue, définit le langage comme «l’utilisation de symboles articulés par des règles de syntaxe», cette définition qui me convient car elle interdit de parler de « langage» quand il s’agit de signaux corporels des hommes et des animaux. Par contre le langage des sourds-muets est un vrai langage ainsi que les langages informatiques.

2 La pensée non verbale chez nous les humains

Y a-t-il une pensée non verbale ?

A) Apport de la neurologie

Au sujet de «Pensée-non-verbale» ou bien «Pensée sans langage» D.LAPLANE pense que «Si, seule est complète la pensée exprimée dans un langage, il existe bien une pensée non verbale chez l’homme », Car :

  • les aphasiques qui sont des gens qui ont perdu a des degrés divers, le langage aussi bien intérieur qu’extérieur. Or il est manifeste que les aphasiques pensent.
  • les malheureux ayant subi une callosotomie (séparation pour raison médicale des cerveaux droit et gauche). Des artifices d’ examen permettent alors d’ interroger le cerveau droit qui est sans langage. D.Laplane cite alors un prix Nobel «Clairement, l’hémisphère droit perçoit, pense, apprend et se souvient, à un niveau tout à fait humain. Sans le secours du langage, il raisonne, prend des décisions cognitives, et met en œuvre des actions volontaires nouvelles».

D’après D.Laplane : «NON SEULEMENT LA PENSEE NON VERBALE EXISTE, MAIS C’EST MEME ELLE QUI ORGANISE LA PENSEE VERBALE». Car des lésions cérébrales n’intéressant en rien le langage désorganisent la pensée.

B) Apport de notre expérience de tous les jours

L’ expérience, toute bête, du mot au bout de la langue nous montre qu’on peux penser à un objet sans en avoir le nom en tête, donc : pensée-non-verbale; Quand nous parlons, à coté des pensées parfaitement verbales que nous énonçons, nous faisons des gestes des mains, des mimiques, nos pupilles se dilatent ou se rétrécissent, trahissant une pensée-non-verbale à l’œuvre.

Les œuvres d’art

Quand nous contemplons un tableau nous recevons la pensée-non-verbale du peintre.

Quand nous écoutons de la musique il en va de même. Avec cette nuance que la musique dispose de toute une symbolique parfaitement codée, les compositeurs communiquent avec leurs interprètes grâce à une pensée avec langage. Mais pour les non musiciens que nous sommes presque tous, quand nous écoutons, avec plaisir, de la musique nous communions avec une pensée-non-verbale.

Certes, dans le cas du tableau, comme du morceau de musique, on peux mettre des mots pour les décrire, mais ces mots sont très pauvres, en comparaison de l’œuvre et ne sauraient remplacer la contemplation du tableau ou l’écoute de la symphonie..

Une psychothérapie (en principe) non verbale : le cri primal

Le psychothérapeute américain Arthur JANOV estimait que les plus graves traumatismes avaient lieu avant la maîtrise du langage et que, par conséquent il était vain de rester des années en psychanalyse à verbaliser ce qui n’a pas de nom. Ses patients se libèrent en retrouvant leur «cri primal».

L’apprentissage du langage maternel

Les enfants commencent à parler lors de leur deuxième année et et vers cinq ans ils formulent des phrases intelligibles, complètes et correctes sur le plan grammatical.

Il est intéressant de noter qu’il y a absolue continuité entre notre « moi » avant et après l’apprentissage du langage. Ce ne peut être que notre pensée non verbale (commune à l’espèce) qui a été à l’œuvre, au moins au début, ensuite on peux supposer un processus itératif : un peu de pensée verbale permet d’acquérir plus de pensée verbale.

Les enfants sont de grands expérimentateurs avant et après la maîtrise du langage, pour moi c’est leur pensée sans langage qui est à l’œuvre.

Gloire à la pensée avec langage et méfiance cependant

On ne peux qu’enfoncer des portes largement ouvertes en faisant l’éloge du langage.Tout ce que l’humanité a fait de grand ou de petit, de bien ou de mal , elle l’a fait avec l’aide de la pensée avec langage. Mais nous identifions tellement la pensée au langage que, avant l’Abbé de l’Epée ( 1712-1789 ) on pensait que les sourds-muets ne pensaient pas.

Il y a cependant quelques pièges dans la pensée avec langage, par exemple :

  • Une pensée est mise en forme par une suite de mots. Un certain André Breton a voulu faire croire que des mots sans suite étaient une pensée.
  • Concernant la prise décision, il me semble que face à un choix multiple et important, notre pensée-non-verbale nous indique instantanément le bon choix , mais que notre pensée verbale reprend la main, nous fait analyser tous les choix possibles, surtout si nous sommes très intelligents, et, paf ! On n’arrive plus à choisir ou bien on choisi mal.
    C’est Churchill, je crois, qui a dit «méfiez vous de premier mouvement, c’est le bon».
  • Quand le langage sort de son domaine initial, qui est de dire une réalité, mais qu’il modifie , ou prétend modifier, la réalité, il devient «performatif». Cela me semble légitime quand il s’agit d’une convention pour une convention sociale, exemple : le Maire dit : «je vous déclare mari et femme», et voilà, ils sont mariés ! Mais c’est le type du performatif pas sérieux que de proposer, comme vient de le faire Bernard Tapie, que le chômage soit déclaré «hors la loi» voir, même, anti-constitutionnel.
  • Quand nous parlons, nous croyons instinctivement que les mots ont exactement le même sens pour notre interlocuteur. Erreur ! ils ont à peu près le même sens.

image 3 3 La pensée chez les animaux

On explique le comportement des animaux par leur INSTINCT, en leur déniant la pensée.

Quand ces maîtres et maîtresses de chien qui vous affirment, les yeux humides (!), « il ne lui manque que la parole », ils sous-entendent : «il a la pensée».

A ce stade il me faut définir non pas la pensée mais les critères qui me font penser qu’il y a une pensée chez l’animal :

Critère n° 1 la communication

Tous ceux qui ont un chien savent parfaitement traduire ses signaux physiques qui sont l’équivalent de #je suis tellement content que tu reviennes#, #j’ai faim#, #j’ai envie de sortir de la maison# etc… Inutile d’insister sur la façon dont les chiens communiquent entre eux, ni sur celle avec laquelle ils communiquent avec les chats.

Critère n°2 le choix

Il y a trois stades : analyse d’une situation / décision / action. on peux DEVINER en observant la bête avec curiosité et empathie qu’elle est en train d’analyser la situation, on peux la VOIR passer à l’action. Remarquez, en passant, que la matière inerte n’a aucun choix dans son comportement.

Critère n° 3 la curiosité désintéressée

Critère n° 4 la capacité de faire des hypothèses

Le guépard dans la savane : les belles émissions de ARTE

Un guépard, caché par les hautes herbes, observe un paysage dans lequel son instinct lui dit qu’il y a de la nourriture pour lui et sa famille, mais il pense quelque chose comme ça : #tiens, un gnou qui boite#, #voila un petit zèbre isolé #, # cette antilope me semble pas mal # ANALYSE D UNE SITUATION. # je suis un peu fatiguée, allez, j’attaque le petit zèbre# DECISION . Critère 2. ACTION.

Notons que le guépard n’a nul besoin d’avoir des mots pour distinguer le zèbre de l’antilope.

Maintenant pensons aux deux protagonistes : le guépard et le zèbre, lors de la poursuite, ils pensent à éviter des obstacles, à tromper l’autre, et ils pensent vite car pour le poursuivi c’est la vie immédiate qui est en jeu et pour le poursuivant c’est la vie à moyen terme.

Quand le policier court après le voleur, il n’a pas le temps de faire des phrases, non plus que le voleur. Tous deux sont en mode : pensée-non-verbale pour des prises de décision ultra rapides. Une fois le voleur attrapé, le policier va recommencer à verbaliser et il pourra le faire.

La truite surprise : expérience mentale

Une truite, face au courant voit, sur sa gauche une belle mouche bien colorée qu’a lancée l’adroit pécheur, et sur sa droite un moustique lui aussi posé sur l’eau. La truite se décide pour la plus belle proie, elle sent l’horrible hameçon lui perforer la bouche, elle a le temps de penser l’équivalent de : #mauvaise pioche!# ,#zut, alors ! l’évolution ne m’a pas préparée à ce genre de truc !# . Critère 2

Les vaches curieuses : expérience personnelle

La curiosité est une des caractéristiques de la pensée en général.
Voila ce qui m’est arrivé, et qui pourrait très bien vous arriver aussi, : je rentrais dans un enclos et des vaches sont venues vers moi, elles ne voulaient pas me manger, elles n’attendaient pas de moi que je leur donne du fourrage, elles venaient voir, elles sont curieuses… Critère 3

Des singes dans un zoo intelligents

Dans un certain zoo ; qui s’intéresse aux comportements des animaux, on cache leur nourriture aux singes. Ceux-ci cherchent et trouvent, ce qui suppose la démarche suivante : # est-ce sous cette pierre ? #/ # non#/#alors, en haut, accroché à une branche?#/#non#/#peut-être sous le tas de feuilles#/#youpi!#.

Ceci s’apparente tout à fait à la démarche de la pensée scientifique : hypothèse 1/expérience 1 /conclusion, hypothèse 2 etc… Critère 4

Les insectes

Ils ne sont pas doués d’un système nerveux central comme les animaux précédents, mais toute une littérature nous explique comment les abeilles se transmettent l’endroit où se trouvent des bons gisements de fleurs. On peux aussi mettre un genou à terre et observer une colonne montante et une colonne descendante de fourmis se caressant les antennes d’un air entendu, elles semblent se transmettre des messages.

Donc si on admet la communication comme critère de la pensée, les insectes pensent. Critère 1

4 La pensée chez les êtres unicellulaires : expérience mentale

La Paramécie est un être unicellulaire cilié qui vie en eaux douces et se nourrit de bactéries. Je vous convie à l’expérience mentale suivante : soit une paramécie dans un bocal d’eau douce, avec quelques vielles feuilles pour qu’elle puisse se nourrir, elle se balade avec ses petits cils, vous me suivez ? Bon, maintenant, faisons tomber un gros cristal de sel de cuisine, en l’absence d’agitation il va se créer un champs de concentration en sel que la paramécie va évaluer et grâce à ses petits cils va se situer soit a un optimum soit contre la paroi.

Il y a eu : Analyse de la situation/ Décision/ Action Donc une pensée à l’œuvre.

image 1 5 La pensée chez les plantes

Pour les plantes on parle de TROPISME pour leur dénier la pensée.

Comme les plantes ne bougent pas leurs pensées sont plus difficiles à détecter. On peux y arriver cependant dans des cas rares.

5A Critère semblable aux animaux

Quand on regarde un film en accéléré d’une vrille de vigne, par exemple, on voit bien que l’extrémité de la vrille explore son environnement et, quand elle a un contact modifie sa croissance pour s’enrouler. Avec une autre échelle de temps elle agit comme un animal, or nous venons d’accepter que les animaux pensent ! Critère 2

5 B Expérience de Cleve Bakster en 1966

Cet expert de la CIA, spécialiste des détecteurs de mensonge, à base de petits courants électriques, a eu l’idée d’attacher des électrodes aux feuilles d’une plante de son bureau. Il a pensé à brûler des feuilles avec son briquet. A sa grande surprise, les galvanomètres se sont affolés et sont peut-être même allés en butée. Baxster a fait beaucoup d’expériences qui l’amènent à affirmer que les plantes sont sensibles aux événements et même aux intentions humaines. Selon le critère n° 1 que nous nous sommes donné, soit : la communication, alors les plantes pensent, malheureusement cette communication est, en général dans un seul sens, de nous vers eux. Des personnes exceptionnelles obtiennent une communication dans les deux sens. Critère 1

5 C Personnalités exceptionnelles : Don José Carmen et Dorothée Maclean

Don José Carmen est un agriculteur mexicain qui est capable d’établir, mentalement, une communication avec les plantes qu’il cultive. Il obtient des choux et des courges d’une taille spectaculaire. Par exemple, durant la nuit il lui arrive de ressentir que certaines de ses plantes manquent d’eau, il se lève et va les arroser.

Dans une lande perdue, au Nord de l’Écosse, Dorothée Maclean découvre, en 1962, qu’elle est capable, en méditation, d’entrer en contact avec l’esprit des plantes qui lui dit comment faire prospérer le jardin. Depuis, une fondation a été crée : « Les jardins de Finhorn », 15000 visiteurs y viennent chaque année. Critère 1

5 D Une expérience personnelle : l’arbuste qui ne voulait pas être coupée

Une année j’ai mis en place un court cylindre de béton, j’y ai mis de la terre et j’ai planté un arbuste à fleurs, dans le genre bégonia mais en plus petit.Je l’ai bien arrosé, il a prospéré. L’année suivante, je suis revenu à la fin du printemps, je suis passé le voir un soir et je le trouve tout sec, je pense : «il est crevé, je vais le couper demain». Le lendemain matin, j’arrive avec un sécateur et, quelle ne fut pas ma stupéfaction de voir au bout de quelques tiges des petits paquets de feuilles bien vertes. Il est clair qu’elle a senti ma décision et qu’elle m’a indiqué:#mais oui, je suis vivant, ne me tue pas#.

Cette expérience ressemble à celles de Cleve Baxster : la plante sensible à une intention de l’homme. Critère 1

Conclusion sur la communication avec les plantes

Quand nous communiquons avec les animaux c’est non verbal mais en tous les cas c’est par le truchement de nos organes des sens. Si on admet la communication avec les plantes il faut admettre le transmission de pensée. La technologie pourrait suppléer à la rareté des personnes capables de comprendre «le langage des fleurs et des choses muettes», dans le droit fil des expériences de Baxster.

Conclusion

Tous les êtres vivants pensent, et cela leur permet de réagir à toute variation de leur environnement et de communiquer avec leur espèce d’abord, avec d’autres espèces ensuite.L’homme ayant acquis la pensée verbale, EN PLUS, a obtenu un avantage compétitif définitif sur les autres prédateurs.

Jean-François de Lagausie,
Pau, le 25 Décembre 201
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