C’est le 18 janvier 2018 que le Préfet des Pyrénées Atlantiques a signé l’arrêté portant création du pôle métropolitain dénommé « Pays de Béarn ». C’est en mars que nous connaîtrons les dispositions prises pour concrétiser l’existence de ce nouveau territoire.
Comme son objet paraît un peu flou à beaucoup, il est bien normal que chacun s’interroge pour savoir à quoi donc va bien pouvoir servir cette nouvelle strate placée entre la communauté d’agglomération, les communautés de communes et le département.
Indépendamment des considérations historiques mettant en scène le Béarn du 12 ème siècle, ses fors, Gaston Fébus au XIV ème siècle, il faut principalement faire référence à la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) qui envisage ce pôle métropolitain. Les conditions étant que la population doit être d’au moins 300 000 habitants et comprendre en son centre une agglomération de 100 000 habitants.
Bon il semble que ce soit le cas. Mais comme l’adhésion est basée sur le volontariat, il se trouve que la communauté de communes du Pays de Nay a refusé de participer à cette belle institution. Ce sera donc le Béarn moins quelque chose. Tant pis ! Il reste donc sept intercommunalités :
La communauté d’agglomération de Pau-Béarn Pyrénées
La communauté de communes de Lacq-Orthez
La communauté de communes du Nord-est Béarn
La communauté de communes du Haut-Béarn
La communauté de communes du Luys de Béarn
La communauté de communes du Béarn des gaves
la communauté de communes de la vallée d’Ossau.
François Bayrou voit, par cet arrêté préfectoral, la concrétisation du projet qu’il a lancé en octobre 2014, quelques mois après son élection à la mairie de Pau.
Oui, mais à quoi cela va-t-il servir ? C’est en effet la bonne question et ici on fait tout pour rassurer le pauvre contribuable qui, inquiet, y voit surtout un moyen supplémentaire de voir les politiques dépenser son argent. On a fait même appel aux plus fins spécialistes de la langue de bois. Jugez plutôt : « Le pôle métropolitain n’est pas un échelon de plus dans l’administration territoriale, mais un outil de coopération entre collectivités qui se construit sur le volontariat et donc sur l’adhésion des communes. » Il ne perçoit pas d’impôt (à retenir), son budget se bâtit sur les contributions volontaires des agglomérations autour du projet commun. La charte parle de libre coopération fondée sur le volontariat et la mutualisation des forces . Il ne percevra pas d’impôt, sans doute, mais pourra, quand il le jugera opportun, solliciter les communautés d’agglomération ou de communes pour faire face aux frais de fonctionnement puisqu’il y aura un président, des vices-présidents, un bureau et un conseil de développement, 49 délégués dont 19 issus de Pau-Béarn Pyrénées. Il faudra bien des structures administratives dédiées.
Les compétences méritent d’être évoquées :
- développement économique
- promotion de l’université
- promotion de la recherche et de l’enseignement supérieur
- La santé
- Le développement durable
- la promotion touristique
- transports et infrastructures.
Que ceux qui constatent que ces compétences sont déjà assurées par d’autres collectivités territoriales et qu’il y a double emploi, veuillent bien se taire, ils ne sont que des grincheux.
Et si la véritable préoccupation de nos élus était de trouver par cette création la possibilité de faire le pendant au « Pays Basque ». En principe et en principe seulement ce pôle aura une existence de 10 ans. Il ne faut pas être grand clerc pour prévoir que cette durée sera renouvelée.
Pau, le 8 février 2018
par Joël BRAUD