Grand débat palois, acte II

L’acte II du grand débat palois s’est déroulé au parc des expositions, ce mercredi 6 février 2019. Il y avait beaucoup moins de monde que lors de la précédente édition. Il fallait s’y attendre. Cette fois-ci les thèmes étaient définis : démocratie et citoyenneté.

Deux grands témoins nouveaux : Françoise Pons, magistrat et Philippe Terneyre, professeur de droit public.

François Bayrou toujours dans le rôle de monsieur Loyal précise quelques idées en rapport avec les thèmes retenus : la sincérité de la représentation, le vote proportionnel, le vote blanc et le rôle des médias.

Puis Jean Marziou expose une réflexion sur l’engagement citoyen. Il est suivi de Philippe Tugas qui aborde la notion de représentation.

Interviennent ensuite des gilets jaunes qui sont là pour se faire entendre. Plusieurs personnes de différentes origines prennent la parole. Dans cet ensemble on ne peut éviter, une réflexion sur l’Europe. Il y en a même un qui nous a parlé de la Chine. Bon ! il faut de tout pour faire un monde. Mais ce qui est pénible est de devoir subir des prises de parole qui n’en finissent pas de la part de ceux qui trouvent un plaisir intense à s’écouter eux-même pendant de grands moments, comme si ce qu’ils avaient à dire était d’une importance capitale. Enfin c’est la loi du genre…

Pour ma part, j’avais à cœur de pouvoir poser deux questions aux professeurs de droit public que sont Jean Gourdou et Philippe Terneyre. Et ô miracle, j’ai pu poser ces questions. L’une portait sur les modalités et les conséquences de l’élection des députés à la proportionnelle ; l’autre concernait la prise en compte des votes blancs.

Sur le vote à la proportionnelle, c’est Jean Gourdou qui s’y est collé. Il a fait, selon moi, une approche du sujet en disant qu’il s’agissait d’une procédure qui permettait une meilleure représentation des électeurs mais qu’elle comportait des inconvénients. En réalité ce qu’il a dit, était, à mon sens, pour le moins insuffisant.

J’aurais attendu de lui qu’il nous précise :

  • Qu’il s’agit d’un scrutin de liste.
  • Que ces listes peuvent être constituées soit au niveau des départements, soit, pourquoi pas, au niveau des régions et enfin éventuellement au niveau national.
  • Il aurait pu évoquer les règles fixant la répartition des restes. Ce dernier point, particulièrement technique, aurait pu faire toucher du doigt à ceux qui prônent cette forme d’élection comme une panacée, que ces difficultés ont de quoi faire réfléchir même les plus convaincus.
  • Il aurait dû rappeler l’expérience de la quatrième République (1940 – 1958) caractérisée par une instabilité ministérielle chronique puisque la durée de vie moyenne des gouvernements était de sept mois.
  • Il aurait pu également faire allusion à quelques périodes de la troisième République (1870 – 1940) qui a connu des élections des députés à la proportionnelle (1885 – 1919 – 1924).
  • Que, sur décision de Mitterrand et pour des raisons de politique politicienne, les députés avaient été élus à la proportionnelle le 13 mars 1986. Et qu’aux élections suivantes (5 et 12 juin 1988) nous étions revenus au scrutin uninominal majoritaire à deux tours par circonscription. Cet épisode de 1986 avait permis à des partis comme le Front National et le parti Communiste de détenir chacun 35 sièges à l’Assemblée Nationale. Lorsqu’on sait qu’à l’époque, il fallait 30 députés pour constituer un groupe et lorsqu’on connaît les prérogatives dont bénéficient les groupes, on enrichit sa réflexion. Mais l’objectif poursuivi par le chef de l’État était de faire barrage au R.P.R.

Ce sont là des éclairages que j’attendais du professeur Jean Gourdou, mais peut-être n’a-t-il pas voulu se positionner en donneur de leçon. Pour ma part, je suis resté sur ma faim…

Mais s’il fallait chercher des éléments qui plaident en la défaveur du vote à la proportionnelle, il faudrait aller les cueillir chez François Bayrou lui-même. Et pourtant il est un ardent défenseur de ce mode électoral. Il faut d’ailleurs noter ici que ce sont principalement les « petits partis » qui défendent la proportionnelle. Normal quand on sait que les partis politiques, subventionnés par l’argent public, le sont en fonction du nombre de leurs élus. Ou, si vous préférez, quand les convictions politiques cèdent le pas aux intérêt financiers.

Au début de la soirée, le maire de Pau s’est lancé dans un plaidoyer en faveur du vote à la proportionnelle, oubliant son engagement de neutralité. Il a même spécifié que tous les pays de l’Europe avaient adopté ce mode de scrutin, ce qui est contestable. Mais surtout dans sa démonstration, il a dit que les élections municipales se font à la proportionnelle et qu’à Pau 95% des décisions sont votées à l’unanimité. A entendre cela, on imagine la satisfaction de l’électeur qui, ayant voté pour l’opposition, constate que dans la réalité, l’opposition qui devrait s’opposer ne s’oppose pas. Il doit en ressentir, à juste raison, un sentiment de trahison.

L’autre argument tient au vote récent des députés du MoDem sur la loi dite anticasseurs. François Bayrou l’a souligné : Josy Poueyto s’est abstenue. Elle a considéré, comme lui-même d’ailleurs, que le pouvoir d’interdire à certaines personnes la possibilité de manifester ne pouvait être confié au Préfet mais au juge. Or sur les trois députés MoDem seule Josy Poueyto a fait ce choix, les deux autres, Bru et Matteï, ont voté pour. Cette donnée nous permet de constater que dans un même parti politique, les convictions de chacun divergent. Lorsqu’on vote pour une personne on vote pour quelqu’un dont on connaît les options politiques. C’est le cas actuellement selon le système d’élection des députés au scrutin uninominal. Lorsqu’on votera selon le mode proportionnel on votera pour une liste présentée par un parti. Malgré un affichage officiel des engagements, il se trouvera des candidats dont les opinions divergent. En votant pour le Modem, par exemple on ne pourra savoir à l’avance qui votera pour ou contre la loi anti casseurs, ou qui s’abstiendra. Une inconnue qu’il faudra bien accepter.

Enfin il y a d’autres arguments qui résultent des petits arrangements entre amis. Pour la constitution des listes par exemple, c’est à celui qui obtiendra une place à un rang éligible, il faudra savoir se placer. L’expérience a montré qu’avec l’émiettement des partis tel qu’il résulte d’un vote à la proportionnelle, il ne sera pas toujours facile au sein de l’Assemblée Nationale de trouver une majorité pour voter une loi. Alors s’ensuivront des petites négociations d’arrière boutique. Si tu me suis sur cette loi je te renverrai l’ascenseur pour telle autre décision. C’est ce qu’on appelle des magouilles. Cela est d’autant plus lourd de conséquences que maintenant les députés ont la possibilité de déposer des projets de loi ce qui n’était pas le cas au début de la cinquième République.

Soyez vous-mêmes juges de ces revendications exprimées par les gilets jaunes, mesurez en les modalités et les conséquences et surtout considérez que la constitution de la cinquième République, par sa conception et sa souplesse, a permis à notre pays de traverser bien des épreuves.

La prochaine fois il faudra parler de la prise en compte des votes blancs.

Pau, le 11 février 2019

par Joël Braud

Crédit image : Le Figaro (source Ministère de l’intérieur – Kantar Sofrès One point)

 

 

Disqualification

Habituellement, ce terme de disqualification est utilisé dans le langage sportif. Ici, il concerne plutôt le monde des politiques objet d’un discrédit persistant. Les gilets jaunes les conspuent et osent s’attaquer à leur image. Les élus de tous niveaux sont-ils vraiment conscients de l’ampleur de ce rejet ?

Que des permanences de députés soient l’objet de dégradations, que certains, et il faut le regretter, se voient adresser des menaces, qu’un ministre doit être exfiltré pour garantir sa sécurité physique est déjà symbolique. Cependant il existe d’autres éléments d’appréciation qui viennent confirmer cette ambiance. Ainsi dans le Journal du dimanche du 6 janvier 2019, figurait un sondage de l’IFOP donnant des résultats significatifs. Questionnés sur les cinq mesures qu’ils jugent les plus importantes à prendre, les sondés répondaient :

-82 % réduction d’un tiers du nombre des parlementaires ;

-80 % prise en compte du vote blanc lors des élections ;

-80 % référendum d’initiative citoyenne ;

-77 % rétablissement de l’I.S.F. (dont 61 % des LREM) ;

-74% la proportionnelle aux élections législatives.

Le fait que la diminution du nombre des parlementaires arrive en tête de ce classement avec un si fort pourcentage, est en soi bien évidemment lourd de sens. On peut toujours critiquer un sondage et dire qu’il ne reflète que l’opinion d’un instant, il n’en demeure pas moins qu’il traduit en la circonstance le sentiment que les parlementaires sont trop nombreux et partant inutiles.

Ce sondage présente un autre intérêt. Dans le fatras des revendications formulées par les manifestants, il faudra bien un jour savoir les classer par ordre d’importance et surtout de faisabilité. C’est un premier pas qui va dans ce sens. Il appartiendra, le moment venu à ceux qui sont en responsabilités de savoir en tirer parti.

Les maires qui se disent des élus de proximité très à l’écoute de leurs administrés ont ouvert des cahiers de doléances accessibles à qui veut. Ils recueillent par ce moyen, sinon toutes les revendications, du moins les inquiétudes et insatisfactions de ceux qui osent s’y exprimer. Celles-ci sont à la fois diverses et bien souvent inattendues. Il faut bien admettre que si ces édiles avaient réellement été à l’écoute des préoccupations de leurs administrés, comme ils le prétendent, et avaient su être entendus au plus haut niveau, il n’auraient pas eu besoin de cet artifice pour connaître ce qui motive la colère actuelle. Enfin en se prêtant à cet exercice, ils répondent à une demande du pouvoir central. Nul doute que cette démarche, aussi honorable soit-elle, ne débouchera pas sur grand chose. Seront-ils alors les plus qualifiés ?

Alors puisqu’il faut écouter le citoyen, a été réactivée sous le présidence de Chantal Jouanno, la Commission Nationale des Débats Publics (CNDP), qui a pour but de récolter toutes ces revendications. Une vaste consultation qui va coûter au contribuable la somme de 4 millions d’euros. Si l’ex ministre ne réussit pas elle aura de quoi se consoler avec un traitement digne des plus grands de la République. Ce qui, d’ailleurs au moment où les principales préoccupations des gilets jaunes portent sur le pouvoir d’achat ne manque pas de piquant. Bon courage à elle ! Il faut souhaiter pour la réussite de l’entreprise, qu’elle ne soit pas déjà disqualifiée.

Mais pour être honnête, il convient de ne pas oublier de dire qu’en exerçant des violences inadmissibles, les gilets jaunes nuisent à leur propre image et entrent eux-mêmes dans la spirale de la disqualification. Il faut maintenant que ces mouvements de foules incontrôlées par les organisateurs cessent et que s’ouvre le temps du dialogue. Mais les conditions sont-elles réellement réunies ?

De notre côté, à Pau, on entend François Bayrou qui, à l’occasion de ses vœux, affirme que les politiques ne sont pas responsables de la situation actuelle. On va le croire par politesse et parce que c’est le début de l’année. Samedi dernier 5 janvier, les gilets jaunes sont allés déranger les deux députés du coin, Josy Poueyto et Jean-Paul Matteï. Ils étaient en train de présenter leurs vœux à ceux qui méritent leurs égards dans un hôtel palois. Plus tard,  Matteï dira, lors d’une interview à France Bleu Béarn, qu’il fera tout pour être à l’écoute de ses concitoyens. En y pensant plus tôt, il n’aurait pas pris le risque d’être disqualifié.

Pau, le 7 janvier 2019

par Joël Braud

Les rencontres sélectives de M.Bayrou et Mme Poueyto

Communiqué de presse de l’association Isabe debout.

Aujourd’hui (26 février 2018 – NDLR) nous avons appris via les réseaux sociaux (sur le compte Twitter de Josy Poueyto) qu’elle s’est déplacée ce vendredi quartier Saragosse , en présence de M.Bayrou et M.Le Préfet dans les cadre des visites du quartier concerné par l’ANRU.

A croire que Madame la Députée et M.le Maire ont une fâcheuse tendance aux visites sélectives. En effet pour nous rafraichir la mémoire, lors d’un conseil municipal, M.Bayrou en présence de M.Poueyto, s’était engagé suite à l’intervention de M.Dartigolles, à recevoir les habitants d’Isabe, nous attendons toujours.

Mieux, vendredi ils ont fait preuve de cynisme en allant jusqu’au local en bas du bâtiment Ayous pour rencontrer les associations telles que Bruit du Frigo et le peu d’habitants présents. Isabe étant à quelques mètres, cela semble laisser indifférent les élus en « visite » dans le quartier. La moindre des choses afin de considérer les habitants aurait été de les avertir de leur passage. En tous les cas ils ont dû constater que le quartier est calme.

A moins qu’ils se doutaient qu’ils auraient pu avoir un comité d’accueil des opposants à la démolition, leur rappelant leurs engagements qu’ils n’ont pas tenus et alors qu’il y a de sérieux dysfonctionnements avec les relogements remontés par les habitants eux mêmes ?

Quant aux ateliers de rénovation urbaine, nous savons qu’ils intéressent très peu d’habitants du quartier, deux ou trois locataires seulement sur 3 immeubles, présents à un repas partagé ce week end, il y avait plus de monde extérieur au quartier. Constat d’échec, mise à part le fait que des enfants ont été présents sur ces ateliers du fait des initiatives conjointes avec les MJC des Fleurs et de La Pépinière, les locataires n’ont semblent-ils pas le cœur à partager le bout de « pizza », ni le verre de l’amitié, encore moins de découvrir le « scénario » que l’on leur propose. Bien sûr cela doit décourager ceux qui s’impliquent, mais le manque de concertation et de co construction en amont du projet et le fait que le conseil citoyen a été constitué sur le tard, démontre que la municipalité n’a pas fait les choses dans le bon ordre.

Serait-ce un moyen de contestation face à une municipalité qui ne cesse de vouloir passer en force ? ignorer des habitants en sélectionnant ceux qu’ils ont envie de rencontrer ? quel mépris ! Drôle de manière d’aborder la vie démocratique dans notre ville.

La Vice-Présidente de notre association est allée samedi à la rencontre de l’association Bruit du Frigo, elle a encore bien marqué le fait que les habitants d’Isabe sont en lutte contre le projet de démolition d’Isabe autour d’une discussion sincère et sans détours.

Nous demandons donc publiquement que le projet soit réexaminé avec l’ensemble des intervenants, les associations, y compris l’Association Isabe Debout en espérant qu’elle ne sera pas discriminée.

En tous les cas la lutte des « Isabe » continue et porte ses fruits, en effet le 15 novembre 2017 , l’association Isabe Debout a saisi la CADA de Paris afin de pouvoir avoir accès à des documents administratifs publics, jusque-là restés sans réponse.

La CADA de Paris a donc ordonné M.Le Maire de nous transmettre un document, c’est M.Pernot qui nous a répondu, de manière non satisfaisante pour l’association, nous lui répondrons dans les prochains jours, la commission a également ordonné la Direction de l’Office Palois de l’Habitat qui nous a fourni 3 copies des Comptes Rendus de Conseil d’Administration, un chiffrage des 15 dernières années des interventions qui ont été effectués par l’OPH à Isabe, ainsi que la possibilité d’aller consulter sur place l’ensemble des dossiers amiante de tous les immeubles du parc de l’OPH du quartier Saragosse dans les locaux de l’OPH. (l’OPH estimant que le dossier est trop volumineux) Pour nous c’est une nouvelle étape de franchie, nous démontrons que les citoyens ont un droit au regard sur ce qu’il se passe au sein de la municipalité Bayrou et au sein de l’OPH qui, jusqu’à présent, ont manié le flou pensant peut être que nous allions abandonner. C’est mal nous connaître.

A ce jour nous n’avons toujours pas reçu les documents demandés le 4 janvier et le 18 janvier derniers à la vie des quartiers en ce qui concerne le Conseil du quartier Saragosse, à savoir : les CR des réunions depuis la dernière du 3 juin 2015, la date de la prochaine réunion, le délibéré du Conseil municipal qui indique que M.Hamid Barara remplace Mme Josy Poueyto au conseil de quartier, les modalités du fonctionnement du CS du quartier Saragosse ainsi que la date du prochain conseil. Selon un agent de la vie des quartier la chef de service devait nous répondre.

L’association et les habitants d’Isabe iront à la rencontre du Conseil Citoyen lors d’une réunion organisée le 9 mars prochain. Le conseil citoyen nous a à nouveau répondu, après avoir demandé un rdv avec Madame Pelissier de la Préfecture.

Enfin nous allons donc nous réunir afin de prendre la suite des décisions, nous allons communiquer les pièces à notre avocat après étude. Nous allons également décider de la date de l’Assemblée Générale pour les adhérents de l’Association, nous communiqueront la date par voie de communiqué de presse.

Quant à la procédure, cela suit son cours, nous informerons également sous forme de conférence de presse en présence d’Olivier Dartigolles.

Bien à vous

Les membres de l’Association Isabe Debout

Événements palois

Il s’en est passé des choses cette semaine. Quelques réflexions inspirées par celles-ci.

François Bayrou est revenu à Pau. Une nouvelle situation qui lui permettra de s’occuper uniquement de Pau comme il s’y était engagé lors de la campagne électorale. Il aurait bien voulu rester à Paris, mais là-bas, ils n’ont plus voulu de lui. Son ego en a pris un coup. Il a cependant une raison de se réjouir, son parti est passé d’un député à quarante-deux. De quoi remplir les caisses et c’est sans doute là l’essentiel. Cependant à Pau, lorsqu’on écoute les conversations aux halles de la ville, le samedi matin, on entend des réflexions comme : « Le roi est revenu ». De la part d’une dame d’apparence très respectable on comprend ce que cela signifie.

La place de Verdun. Il faut être honnête, sur le plan esthétique c’est une réussite. Cette place est belle et honore l’image de la ville. Mais cette beauté ne durera pas, le premier août prochain elle deviendra irrémédiablement laide. C’est en effet à cette date que les usagers devront y payer le stationnement. Que retiendra la postérité ? Que c’est François Bayrou qui a décidé des travaux de rénovation ou que c’est le même qui a rendu payante une place auparavant gratuite.

Des impôts nouveaux à Pau. Quand on s’est engagé à baisser les impôts locaux il faut le faire en commençant par baisser les dépenses. Ici les dépenses s’envolent, du moins si l’on en juge par le grand nombre de travaux en cours. La taxe d’habitation n’a pas réellement baissé, le subtile jeu entre la valeur locative et son taux y veille. Alors de nouveaux impôts sont apparus par l’accroissement des zones de stationnement payant. Outre la place de Verdun, vingt trois nouvelles rues vont voir fleurir des horodateurs, rue Gaston Phoebus, cours Camou, rue des Anglais, rue Michel Hounau, etc.

La voie verte des bords du Gave. Une réalisation qui est non seulement une réussite mais une excellente idée, n’ayons pas peur des superlatifs. Le cheminement ne se fait pas encore d’un seul trait, il faut, à certains endroits, traverser une voie de circulation ou pédaler sur un trottoir. Le jardin Marsan ou jardin partagé est embelli et vaut le coup d’être visité. Le projet existe, il sera finalisé. La communication a été faite d’une manière retentissante ce qui vaut à un cycliste rencontré sur l’itinéraire cette (pseudo) citation : « La communication est à la démocratie ce que la propagande est à la dictature. »

Josy Poueyto. Madame la nouvelle députée du parti de MoDem, interrogée par la presse (La République et l’Éclair du 22 juin 2017) sur le retour au bercail du maire de Pau a eu cette phrase : « Cela m’a fait une choc de le voir redescendre alors que je montais (SIC). Je trouve cela injuste. Je salue son abnégation car il n’avait aucune raison de démissionner dans le sens où il n’y a rien. Il n’y a que l’amertume de certaines personnes qui balancent des choses comme ça (RE SIC). Je connais François depuis dix ans. C’est quelqu’un d’une probité que j’ai rarement connue en politique (RE RE SIC). Il a quitté le gouvernement pour défendre le mouvement. Les Palois ont de la chance de le garder ». C’est beau comme de l’antique, surtout la preuve de l’inconditionnalité au François en question. Mais, une interrogation, lorsqu’on lit : « C’est quelqu’un d’une probité que j’ai rarement connue en politique ». On a envie de s’écrier : Des noms ? Des noms ? Ou alors il y a différents niveaux de probité : la vraie, la presque, la moyenne et la pas du tout.

 

Pau, le 26 juin 2017
Joël Braud

Crédit image : pau.cirulation .fr

Et maintenant à Pau ?

Dévoré par son ambition personnelle, François Bayrou a « accepté » de se voir confiées les fonctions de Ministre d’État chargé de la Justice. Contraint, forcé et à son corps défendant, il a dû dans le même élan oublier son engagement de s’occuper uniquement de Pau et de ne pas solliciter d’autres mandats. Ce n’est pas un mandat bien sûr que cette nomination au gouvernement, mais que devient son mandat de maire de Pau ?

L’encore maire de Pau a donc fait le bon choix qui lui permet d’une part à titre personnel d’occuper l’un des plus grands ministères et d’autre part de redonner une vie (selon le résultat des législatives) à son parti moribond. Cependant tant qu’il n’a pas démissionné du conseil municipal de la capitale béarnaise, il appartient toujours à cette instance. La règle fixée par le Président de la République veut que les ministres ne peuvent pas cumuler leurs fonctions avec la présidence de l’exécutif d’une collectivité territoriale. François Bayrou dispose donc d’un mois pour prendre sa décision.

Que va-t-il faire ?

Attendre ce mois pour savoir si les élections législatives ne donnent pas un résultat tel qu’il faille recomposer un gouvernement pourtant constitué en fonction d’une diversité savamment dosée. Cette hypothèse évidemment peu probable circule pourtant dans certains esprits.

Démissionner de son mandat de maire en restant conseiller municipal. Ce qui est le plus souvent évoqué. Certes ce serait une façon de conserver un ancrage électoral sur le plan local. Ancrage d’autant plus appréciable qu’il a été difficile à obtenir. Il n’est cependant pas évident de voir un ministre d’État ravalé au modeste rôle de simple conseiller d’une ville moyenne d’autant que son assiduité sera pour le moins déficiente.

Ne plus exercer aucun mandat dans la ville de Pau et s’en remettre à ses plus fidèles seconds.

Justement parmi ces seconds qui pourraient occuper cette fonction de maire ? Des hypothèses circulent. Josy Poueyto, première adjointe, devrait normalement être hors de course tant il paraît admis que sa candidature aux législatives devrait être couronnée de succès*. Il faut savoir profiter d’un climat favorable et d’une logique que l’on pourrait qualifier de constitutionnelle. Les Français auront en effet le souci d’armer le nouveau pouvoir en place d’une majorité à l’assemblée nationale.

Alors Jean-Paul Brin, deuxième adjoint, est celui qui, en raison de son investissement actuel, de ses qualités d’homme modéré et de contact présente le meilleur profil. Il est le fidèle parmi les fidèles. Rappelons simplement que cette élection se fera au sein du conseil municipal.

Maintenant les Palois, toujours intéressés par les avantages qu’ils peuvent tirer d’une situation nouvelle (c’est humain), se demandent ce que Bayrou va pouvoir, en raison de ses nouvelles fonctions, apporter à la ville de Pau. On verra.

Pau, le 18 mai 2017
Joël Braud

*La règle du non cumul des mandats s’applique après les élections législatives de 2017.

Pau, un silence assourdissant !

imgresPardonnez cet oxymoron, mais on ne nous dit pas tout. Rester taiseux sur certains événements, même s’ils peuvent être classés dans les faits divers, conduit à s’interroger davantage sur les raisons du silence qui les entoure que sur la nature de l’évènement lui-même. A l’occasion d’une réunion de quartier des voitures ont été dégradées et des vols y ont été commis.

 Habituellement Alternatives Pyrénées fait plus dans le réflexif que dans l’informatif, une fois ne sera donc pas coutume. Si nous en parlons c’est parce que la presse locale est restée bien silencieuse sur ces faits. Le lundi 23 février en soirée, se tenait une réunion de quartier au Hameau, dans ce bâtiment de facture récente en bordure de la rivière et de l’avenue de Buros,  200 personnes étaient réunies à l’appel des élus pour réfléchir sur l’avenir du quartier, préoccupation fort louable au demeurant.

 Des élus il y en avait et pas des moindres puisque François Bayrou, lui-même, était accompagné de Josy Poueyto,  Jean-Paul Brin et  Marc Cabane. De quoi donner un certain relief à la manifestation.

 Relief sans doute, mais déconvenue également puisque à la sortie de cette rencontre sept voitures de participants ont été visitées avec effraction, comme il se doit, et des vols d’objets de natures différentes ont été commis. Parmi ces véhicules, quatre appartiennent à des élus ou employés municipaux.

 Des plaintes ont évidemment été déposées. Il y a fort à parier que parmi les sujets débattus lors de cette soirée, celui concernant la sécurité  devait à l’évidence être évoqué.

 Mais pourquoi bon sang entourer ces faits d’une telle chape de plomb ?

 

Pau, le 25 février 2015

Par Joël BRAUD

Crédit Photo : Ascension Torrent – La République des Pyrénées.