Si l’on demande à monsieur ou madame tout-le-monde combien il existe de taxes en France, nul doute qu’il ou elle répondra par un chiffre bien en-dessous de la réalité. L’avidité fiscale de l’État et des diverses collectivités territoriales est sans limites. Pourtant tandis que chacun pense que nous avons atteint des sommets au moins par rapport aux autres pays de l’Europe, on entend ici ou là germer de nouvelles idées pour des taxes supplémentaires.
En réalité le nombre des taxes en France est répertorié de manière approximative. On estime qu’il est de plusieurs centaines ; 459 est le chiffre le plus souvent cité, mais il est sans doute supérieur. Reportez-vous à ce lien pour en savoir davantage :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_imp%C3%B4ts_et_taxes_fran%C3%A7ais.
A la lecture de ce document de Wikipedia, on apprend qu’il existe des taxes dans des domaines tout à fait inattendus, ainsi : la taxe sur les éoliennes maritimes, la taxe sur les droits de plaidoirie, la taxe sur les prémix (?). On pourrait, à partir de cette longue et fastidieuse liste, en citer beaucoup d’autres tout aussi étonnantes. Il y a certainement des taxes qui ne sont pas prises en compte, ce sont par exemple les stationnements payants dans les villes. Lorsqu’une commune décide de rendre payantes les places de parking, elle crée une nouvelle taxe.*
Nous sommes, nous Français, des champions dans ce domaine et ce, bien sûr, grâce à l’imagination débordante de nos politiques. D’ailleurs pour la première fois, cette année, les impôts et les taxes ont rapporté une somme qui atteint 1.000 milliards d’euros. Un chiffre symbolique qui est le record des prélèvements obligatoires. Rappelons qu’en 2016 ce chiffre était seulement (si l’on peut dire) de 992 milliards d’euros. La progression est constante et si l’on vous dit un jour que les impôts diminuent, affichez haut et fort votre incrédulité.
Et ce n’est sans doute pas fini. Actuellement on débat dans les couloirs de la création d’un péage urbain pour les véhicules automobiles. L’idée est dans les tuyaux, en germe, et elle verra sa concrétisation prochainement. Mais pas avant 2020, élections municipales obligent. Elle rapportera aux communes ce dont la modification de la taxe d’habitation les aura privées. C’est ainsi, quand on supprime d’un côté, on crée d’un autre. Cependant la crainte est de voir le nombre de véhicules automobiles s’aventurant dans les centres de ville, diminuer au profit des deux roues.
Il y a donc plus insidieux. Avez-vous été informés qu’actuellement existe une campagne visant à inciter les propriétaire de vélos (ou bicyclettes) à faire graver un numéro d’identification sur son véhicule. Le chiffre sera répertorié dans un fichier où le propriétaire pourra être identifié. Officiellement, il s’agit de mieux lutter contre le vol. Libre à vous de le croire parce que lorsque vous achetez une bicyclette (ou un vélo) il porte déjà un numéro de série qui pourrait tout à fait remplir une fonction comparable. Alors ne serait-on pas en train de se diriger vers la création d’une immatriculation des deux roues avec carte grise à la clé ? Ce document étant payant, ce serait un moyen de trouver, en compensation, une nouvelle source de revenus pour les communes.
Il paraît que le gouvernement en place a entrepris de simplifier la fiscalité en France. Bon courage à lui. Ce chantier semble impossible, à moins de supprimer les politiques, leur imagination pour mieux pressurer le contribuable et surtout leur inextinguible soif de dépenses.
Pau, le 22 octobre 2018
par Joël Braud
* A Pau, bientôt, le parking dit de l’usine des tramways sera payant.