Grand Débat pour intellectuels de cour

« Car c’est double plaisir de tromper le trompeur ».

Jean de La Fontaine

Ce matin, dans l’édition numérique de « Libération », la tribune de Dominique Méda, professeure d’université Paris-Dauphine : « Invitée à débattre lundi soir avec Emmanuel Macron, la sociologue Dominique Méda estime que la rencontre s’est transformée en faire valoir présidentiel ». On a envie de lui dire : « il ne fallait pas y aller ! ». Le piège était un peu gros. Vous, les intellectuels, présentés comme l’élite de la Nation, comment avez-vous pu tomber dedans ? Vous aviez vu ce qu’il en était des maires et des élus de tous poils auparavant. Il est vrai qu’il est bien difficile de résister aux ors de l’Elysée, aux micros de France Culture, aux caméras de télé et aux photographes sur le perron, se bousculant au bord du tapis rouge déroulés sous vos pieds … Vanitas, vanitatis. Les intellectuels ont toujours eu besoin de reconnaissance –d’être consacrés- et ceux qui y ont résisté, Albert Camus par exemple, ont dû affronter l’opprobre. Ça les a grandis…

Louable est la sincérité de Dominique Méda : « J’avais accepté l’invitation à participer pensant – bien naïvement je l’avoue – que nous pourrions au moins de temps en temps rebondir pour, à notre tour, répondre au président de la République. Mais il n’en a rien été. Comme avec les maires, le non-débat avec les intellectuels, a consisté en une litanie inexorable de «réponses» d’Emmanuel Macron aux questions posées par les intellectuels ». Et elle ajoute, lucide : « j’ai compris à quoi nous servions. Comme les maires, nous constituions le mur sur lequel le Président faisait ses balles, jouissant de la puissance de ses muscles et de la précision de ses gestes et donc de la propre expression, cent fois ressentie, de son moi. Nous étions son faire-valoir ».

Du Grand Débat serait donc sortie, comme un lapin du chapeau, la demande unanime d’augmenter la durée du travail, de reculer l’âge de la retraite ou encore de travailler un jour gratuitement par solidarité. Tout ça pour ça… avec la caution finale des intellos… Des idées « nouvelles » qui auraient ouvert les yeux d’un président distrait par ses lourdes taches à qui elles auraient échappé. Pourtant syndicats et patronat, économistes de tous bords s’étripent sur ces problèmes depuis des années. Il en est de même des discussions de comptoirs au bistrot du coin. Il n’y a donc ni recette miracle, ni vérité vraie que le Grand Débat aurait prétendument mises sur la table.

Mais revenons  à nos intellectuels reçus huit heures de rang par le président nous y avons entendu Pascal Bruckner se poser en pourfendeur de l’anarchie et des Gilets jaunes lors d’une question (?) quelque peu téléphonée -et violemment formulée pour faire le buzz. On sait ce qu’il en est des passes téléphonées en rugby : elles se terminent par une interception et un essai en contre. Intellectuel à la pensée originale et non pas unique, absent de l’Elysée, André Bercoff, sur son compte twitter, a qualifié ainsi cette sortie : « Je viens, dans l’exhibition Macron face aux zintellectuels, d’entendre Pascal Bruckner qui connut, jadis, talent et lucidité. Impossible de faire plus con, plus haineux, plus méprisant envers les gilets jaunes, en demandant l’interdiction absolue de toute manifestation. Naufrage ».

Mais continuons avec Dominique Méda qui ajoute avec sa lucidité retrouvée sur les conditions de ce débat : « Comme les maires, nous constituions le mur sur lequel le Président faisait ses balles, jouissant de la puissance de ses muscles et de la précision de ses gestes et donc de la propre expression, cent fois ressentie, de son moi. Nous étions son faire-valoir (…) le Président a eu tout loisir d’asséner ses convictions devant des intellectuels pris en otage (au moins pour ceux qui étaient en désaccord profond avec sa politique, peu nombreux) ».

Tous ne sont pas allés à l’Elysée. Il faut le souligner. Alain Finkielkraut qui, pour le coup, aurait eu des griefs graves à faire valoir, s’est poliment excusé avant de se défiler : «  Je crois qu’une discussion entre un grand responsable politique et des intellectuels n’a de sens que si ces derniers sont peu nombreux et que l’échange peut durer. »

L’économiste et philosophe Frédéric Lordon dûment invité par M. Macron, a préféré décliner. Il s’en est expliqué publiquement : « Vous comprendrez que si c’est pour venir faire tapisserie le petit doigt en l’air au milieu des pitres façon BHL, Enthoven, ou des intellectuels de cour comme Patrick Boucheron, je préférerais avoir piscine ou même dîner avec François Hollande. Au moins votre invitation ajoute-t-elle un élément supplémentaire pour documenter votre conception du débat. Savez-vous qu’à part les éditorialistes qui vous servent de laquais et répètent en boucle que la-démocratie-c’est-le-débat, votre grand débat à vous, personne n’y croit ? Vous-même n’y croyez pas davantage ». 

L’historien spécialiste de l’histoire populaire Gérard Noiriel a lui écrit sur Twitter : « Bien que je n’en fasse pas un titre de gloire, j’ai refusé moi aussi l’invitation d’E. Macron au « grand Débat » des « intellectuels » prévu lundi soir. Mais je suis prêt à lui apporter les cahiers de doléances de ce secteur sinistré qu’est aujourd’hui l’éducation populaire. »

Ceux-là se sont abstenus de participer à ce grand raoût, les autres, « intellectuels de cour » appartiennent à une espèce qui n’est pas nouvelle. Mais qui s’en souvient?

Pierre Michel Vidal

Réforme de la taxe d’habitation

Nous, Palois, sommes particulièrement attentifs à une réforme qui se profile, celle de la taxe d’habitation. Nous appartenons à ces villes les plus lourdement ponctionnées au titre de ce prélèvement. Alors pouvons-nous raisonnablement espérer un soulagement ?

Le Président de la République s’est engagé et donne l’image d’une détermination sans faille à ce propos. Mais lorsqu’il dit que 80% seront prochainement exonérés de la totalité de cette taxe, nous vient immédiatement une question : Est-ce que j’appartiens à ces 80% ? Il y aura, c’est certain, beaucoup de déceptions. En réalité cette exonération sera fonction du revenu de chacun. Il faudra que celui-ci soit à peu près du niveau du SMIC pour appartenir à ces fameux 80%. Une réforme en trompe-l’œil en quelque sorte.

L’actualité – la conférence des territoires sur la refonte de la fiscalité locale qui a eu lieu le 17 juillet 2017 – nous apprend que les élus locaux sont vent debout face à ce projet. On leur demande de réaliser non plus 10 milliards, mais 13 milliards d’euros d’économies. Ils se disent étranglés. Rappelons simplement que la France est le seul pays européen où l’on paie à la fois une taxe foncière et une taxe d’habitation. Rappelons également que cette réforme privera les élus locaux de ce pouvoir de décider, à leur niveau, du montant de ces prélèvements. Une perte d’autonomie certes (article 72-2 de la Constitution*) mais qui ira dans le sens d’une égalité de tous devant ces prélèvements obligatoires. Lorsque l’on compare les taux pratiqués, il est bien difficile de trouver une justification à ces différences. Ils varient en effet du simple au triple.

Sont-ils aussi étranglés qu’ils le prétendent ? Il faudrait leur mettre sous le nez ces rapports des cours régionales des comptes qui listent, de manière non exhaustive d’ailleurs, toutes ces dépenses inutiles qu’entreprennent certaines collectivités locales dans le seul but de satisfaire à la gloire des élus. Tous les investissements effectués à Pau correspondent-ils à un besoin en considération de l’intérêt général ? La démonstration d’un clientélisme dans certains cas. Rappelons aussi que des économies de personnel auraient dû être réalisées par le regroupement des communes. Cela s’appelle la mutualisation des moyens. Il n’en a rien été, au contraire ces emplois ont progressé dans des conditions bien supérieures à ce que nécessitaient les transferts de charges de l’État central vers ces collectivités locales.

Alors il faut entreprendre une réforme de cette fiscalité locale. Tout le monde est d’accord pour considérer que la taxe d’habitation est obsolète et calculée sur des bases qui doivent être modifiées. Pourquoi ne revient-il pas à l’État central de fixer de manière autoritaire le taux de la taxe d’habitation ? Ce serait une harmonisation et ce ne serait que justice. Ce n’est pas la première fois qu’une telle réforme est envisagée et s’inscrit dans le programme des candidats à la présidentielle, mais personne ne la réalise face au tollé des élus locaux. Ils sont puissants surtout en cette période où s’ouvre la campagne pour les sénatoriales. Ce sont eux les grands électeurs.

Il faut craindre que les élus locaux aient, à terme, raison de la détermination affichée du Président de la République. Ces projets de réformes seront reportés à plus tard, cela s’appelle la procrastination.

Pau, le 19 juillet 2017
Joël Braud

Crédit photo : 20minutes.fr

*Article 72-2

Créé par Loi constitutionnelle n°2003-276 du 28 mars 2003 – art. 7

Les collectivités territoriales bénéficient de ressources dont elles peuvent disposer librement dans les conditions fixées par la loi.

Elles peuvent recevoir tout ou partie du produit des impositions de toutes natures. La loi peut les autoriser à en fixer l’assiette et le taux dans les limites qu’elle détermine.

Les recettes fiscales et les autres ressources propres des collectivités territoriales représentent, pour chaque catégorie de collectivités, une part déterminante de l’ensemble de leurs ressources. La loi organique fixe les conditions dans lesquelles cette règle est mise en oeuvre.

Tout transfert de compétences entre l’Etat et les collectivités territoriales s’accompagne de l’attribution de ressources équivalentes à celles qui étaient consacrées à leur exercice. Toute création ou extension de compétences ayant pour conséquence d’augmenter les dépenses des collectivités territoriales est accompagnée de ressources déterminées par la loi.

La loi prévoit des dispositifs de péréquation destinés à favoriser l’égalité entre les collectivités territoriales.

Du prétoire à la rue.

imagesDécidément la libération de Catherine Sauvage n’en finit pas d’alimenter les rubriques. Les uns, en dehors du prétoire, font valoir leur point de vue sur l’affaire et critiquent la justice, d’autres remettent en cause la décision du Président de la République qui a fait usage de son droit de grâce. D’autres au contraire lui donnent raison. Le débat se déplace du prétoire à la rue. Chacun y va de sa petite antienne. Ne faudrait-il pas savoir respecter les décisions de ceux qui les ont prises ?

Il y a effectivement un danger sournois à vouloir faire connaître son opinion sur des décisions de justice dont on ne connaît ni les tenants ni les aboutissants. Deux cours d’assises se sont prononcées dans le même sens. Les débats ont eu lieu au cours desquels les juges professionnels et les jurés ont été suffisamment informés pour prendre leur décision. Ce ne sont pas les articles de presse et les commentaires journalistiques qui nous en apprendront davantage en tout cas pas suffisamment pour formuler un avis autorisé. Qui êtes-vous donc mesdames et messieurs les beaux parleurs, les artistes en mal de notoriété, pour livrer sur la place publique votre avis ? Il faut observer d’ailleurs que loin de vous en tenir aux faits vous exposez vos sentiments et votre ressenti. Cela n’est pas de nature à apporter des éléments nouveaux sur l’affaire et à donner une meilleure connaissance des lois. Restez à votre place et gardez le silence, ce que vous avez fait en fixant des enjeux qui vous dépassent est de nature à affaiblir la justice de notre pays. Cela risque à terme de devenir irréversible.

Le droit de grâce du Président de la République comme la constitution* lui en reconnaît la prérogative, a été en la circonstance maladroitement utilisé. Celui-ci s’est décidé en deux temps. Tout d’abord en accordant une grâce partielle qui n’a eu aucun effet. Son souci légendaire du compromis n’était pas de circonstance et a affaibli sa fonction. Puis, revenant sur cette première position, il a gracié pleinement la condamnée. Il en a le pouvoir et de plus il est admis qu’il n’a pas à motiver sa décision. Même s’il s’agit d’un droit dit régalien, résurgence de l’ancien régime, il existe et ne souffre pas, tant qu’il est inscrit dans la marbre de la constitution, d’être discuté ou commenté. Et pourtant c’est ce que ne se prive pas de faire le monde de la magistrature. C’est ainsi que l’Union Syndicale des Magistrats (68,4%) crie au scandale par la bouche de Virginie Duval, sa présidente. L’indépendance de la justice serait, selon elle, remise en cause. Un autre, retraité de la magistrature, va même jusqu’à dénoncer une justice privée au détriment d’une justice démocratique. Il est même question de clientélisme, d’ingérence du politique.

Il se trouve également des politiques qui, abandonnant ce noble principe de ne pas commenter les décisions de justice, se permettent de faire connaître leur avis. Même si cet avis ne porte que sur la décision du Président de la République, il n’a pas lieu d’être. Dans sa fonction, le Président de la République, veille à l’indépendance de la justice. Ce pouvoir régalien du droit de grâce n’est pas de nature à porter atteinte à ce principe fondamental. Le respect de l’indépendance est ailleurs. S’il faut supprimer ce pouvoir modifions la constitution, mais tant qu’il existe, le devoir de tous est de le respecter.

Alors face à un jugement, face à une grâce, il convient de ne pas apporter de commentaires qui de toute façons ne reposeront que sur une information partielle, voire orientée. Laissons à ceux dont c’est le métier de juger et nous, de notre côté, respectons leurs décisions. La justice se rend dans les prétoires à l’abri des influences et des agitations de la rue. Sa véritable indépendance se trouve dans le respect de cette règle.

Pau, le 3 janvier 2017
par Joël Braud

  • L’article 17 de la constitution, en vigueur depuis la réforme constitutionnelle de 2008 est :
    « Le Président de la République a le droit de faire grâce à titre individuel. »

Ça ne marche toujours pas !

 imgresIl y a quelques mois, lors du changement  de premier ministre, nous avons écrit ceci :
« Un nouveau gouvernement, très bien, mais ça ne marchera pas ! »

Ça ne marchera pas tout simplement parce que ça ne peut pas marcher ! Et à cela plusieurs raisons.
La première est que le président de la république n’a pas été élu sur un programme que la plupart des votants n’ont pas lu ou compris. Son élection n’est pas une victoire. C’est en réalité la défaite de son concurrent qui l’a fait président.
La seconde est que, quoi qu’on dise ou fasse, les responsables politiques qui, pour beaucoup d’entre eux n’ont jamais géré une entreprise ni même exercé une activité professionnelle, sont incapables de réformer un code du travail qui dans le souci d’une protection sans cesse plus grande des salariés décourage ceux qui accepteraient de se lancer dans une création d’entreprise.
Quand un système d’allocations en tous genres, permet à certains de gagner plus sans travailler que d’autres en travaillant, il faut trouver les recettes correspondantes et la compétitivité en prend un coup, en même temps que la consommation.
La troisième est que l’Assemblée Nationale ne reflète pas les sensibilités politiques du pays. Le président de la république avait promis la mise en œuvre d’un scrutin proportionnel, où en sommes-nous ? Cette réforme était sans doute plus urgente que celle du « mariage pour tous « .
La quatrième est que nous sommes en présence de responsables politiques faibles qui, soucieux de conserver leurs privilèges d’élus, n’ont pas le courage d’imposer les réformes qui s’imposent pour ne pas déplaire.
Nous ne pouvons rien espérer du nouveau gouvernement. Nous en serons au même point dans trois, quatre, cinq mois.
Rappelons-nous les incantations du président de la république, des premiers ministres ou d’autres membres des trois derniers gouvernements; la reprise était toute proche et il n’en est rien.
Reconnaissons, toutefois, que nous avons les dirigeants que nous méritons. Nous avons été mal habitués par un État-Providence dont nous attendons tout.
Ça ne changera donc pas non plus tant que ceux qui en profitent généreusement ne feront pas un examen de conscience en se demandant ce qu’ils laisseront à leurs enfants ou petits-enfants.
Il y a urgence à changer nos mentalités qui consistent tout à la fois à dénoncer certains privilèges et à revendiquer le maintien d’avantages archaïques qui ne se justifient plus. »
Nous constatons,  au vu des dernières statistiques sur l’emploi, sans en être fier, ni heureux, que ces propos sont toujours d’actualité. Et nous pensons pouvoir affirmer que le chômage ne baissera pas de façon significative tant que des mesures drastiques ne seront pas adoptées.
Notre pays peut-il continuer à entretenir des clandestins dont beaucoup d’ailleurs rejettent notre civilisation, accepter que des casseurs sévissent sans grands risques, que des tricheurs bénéficient d’allocations en tous genres, qu’on conserve des niches comme le conseil économique, social et environnemental, bien utile pour caser des copains n’ayant plus de mandat électoral, ou maintenir à leur  niveau  les nombres de députés et de sénateurs ?
Des économies, le pays peut en faire, mais encore faut-il une volonté politique en ce sens.

                                                                                                                                                       – par  Pierre  ESPOSITO
Ancien bâtonnier du barreau de PAU

Douce France, bercée de tendre insouciance, écrivait Charles Trenet !!

CaptureUne journée, accompagnée d’un défilé, a voulu médiatiser la colère de groupes de personnes se présentant comme les sauveurs et la relève de la France.

D’après la composition des slogans et des banderoles observés dans le cortège, les textes lus dans les réseaux sociaux, la liste est longue des revendications exprimées; heureusement, n’étaient pas présents ceux qui étaient en colère contre ceux qui étaient en colère!

Les chômeurs, ceux qui ne peuvent pas manger sans l’aide des Restos du cœur, qui logent dans des squats ou dans la rue,… ne faisaient pas partie du défilé, et pourtant !

Les causes de la colère des uns ne sont pas, loin de là, les mêmes que celles des autres.

A partir de l’analyse des messages lancés, pendant cette période, par toutes les sources de communication, médias et réseaux sociaux, il est assez tentant de dresser le portrait robot du Président de la République idéal, rassemblant toutes les qualités requises, énoncées séparément, par les différents participants.

Ce serait un homme, chef de famille conforme à la tradition, marié à l’église, avec plusieurs enfants, catholique, intégriste de préférence, opposé à l’avortement et bien sur au mariage des homosexuels.

Il serait imprégné d’idées patriotiques, républicaines, car la marseillaise était de la fête, donc, de : liberté, égalité, fraternité, laïcité !

Il défendrait en même temps (!) des idées antisémites (anti juifs et arabes donc), régionalistes et royalistes. Le drapeau flottant à l’Elysée aurait un fond tricolore, avec, en surimpression, le noir et le blanc du Gwenn-ha-Du et la fleur de lys. Ce serait bien vu d’apparaître en public avec un bonnet rouge.

Il irait probablement voir le pape avec Dieudonné, comme jadis un ancien Président avec Jean-Marie Bigard.

Son service de sécurité comprendrait des «CRS anti juifs» ; les journalistes accompagnateurs seraient soigneusement sélectionnés parmi les «anticollabos» de l’ancien régime.

La première mesure consisterait à réduire et pourquoi pas supprimer les impôts.

Certains parlent de « liaisons dangereuses », d’autres de «Théorie du drôle de genre».

Ce nouveau Président serait-il élu au suffrage universel, démocratiquement ? Je n’ai pas trouvé la réponse !

Cette caricature illustre la lamentable manifestation d’idéologies individualistes et corporatistes se référant à la guerre de tous contre tous et cherchant à se donner une légitimité ; en évoquant un droit «naturel», ils pensent justifier, au nom des nouveaux Léviathan sécuritaires, l’élimination de ceux qui ne sont pas conformes à leur modèle.

Il n’y a pas de droit dans la nature

mais des règles adaptatives qui évoluent dans le temps et dans l’espace.

Tout ceci résume bien les deux définitions célèbres de la politique :

Celle de Clausewitz : « La guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens ».

Celle de d’Alembert : « politique est l’art de tromper les hommes ».

Un fait est certain, à aucun moment, du haut de sa grandeur, chaque manifestant n’a eu l’idée de faire une analyse critique, donc de mettre en doute la valeur de ses convictions, sa seule démarche étant de critiquer les autres, voire de les éliminer.

Ce narcissisme ambiant se répand de plus en plus; il se manifeste dans de nombreux domaines, en particulier dans les médias :

« Il y a une sorte d’infantilisme dans cette autocélébration qui fait prendre les journalistes pour une fin alors qu’ils devraient se cantonner à n’être que des moyens ! » J-C Guillebaud.

Ne parlons pas du monde des experts qui diffusent, du haut de leur suffisance condescendante, des vérités qui résistent rarement à l’épreuve du temps.

En conclusion, je me tournerai vers la Fontaine ; il avait su, par son génie du verbe, sous une forme habile et diplomatique, dénoncer l’égocentrisme des puissants de son temps. C’est un peu long mais tellement bien exprimé et d’actualité !

La Fontaine: «La besace».

Jupiter dit un jour: « Que tout ce qui respire
S’en vienne comparaître aux pieds de ma grandeur.
Si dans son composé quelqu’un trouve à redire,
Il peut le déclarer sans peur ;
Je mettrai remède à la chose.
Venez, Singe ; parlez le premier, et pour cause.
Voyez ces animaux ; faites comparaison
De leurs beautés avec les vôtres ;
Etes-vous satisfait ? « Moi  ? », dit-il, « pourquoi non ?
N’ai-je pas quatre pieds aussi bien que les autres ?
Mon portrait jusqu’ici ne m’a rien reproché ;
Mais pour mon frère l’Ours, on ne l’a qu’ébauché ;
Jamais, s’il me veut croire, il ne se fera peindre. »
L’Ours venant la dessus, on crut qu’il s’allait plaindre.
Tant s’en faut; de sa forme il se loua très fort ;
Glosa sur l’éléphant ; dit qu’on pourrait encore
Ajouter à sa queue, ôter à ses oreilles ;
Que c’était une masse informe et sans beauté.
L’éléphant étant écouté,
Tout sage qu’il était, dit des choses pareilles ;
Il jugea qu’à son appétit
Dame baleine était trop grosse.
Dame Fourmi trouva le ciron trop petit,
Se croyant, pour elle, un colosse.
Jupin les renvoya s’étant censuré tous ;
Du reste, content(s) d’eu x ; mais, parmi les plus fous,
Notre espèce excella ; car tout ce que nous sommes,
Lynx envers nos pareils, et Taupes envers nous,
Nous nous pardonnons tout, et rien aux autres hommes ;
On se voit d’un autre œil qu’on ne voit son prochain.

Le Fabricateur souverain
Nous créa Besaciers tous de même manière ;
Tant ceux du temps passé que du temps d’aujourd’hui.
Il fit pour nos défauts la poche de derrière,
Et celle de devant pour les défauts d’autrui.

– par Georges Vallet

crédit photo: salittlemarket.com

BAP – Lettre au Président de la République

BAP interpelle, par une lettre ouverte, le Président de la République, suite à la publication du rapport DURON, à propos de la liaison LGV Bordeaux-Hendaye et du barreau Mont-de-Marsan, Pau, Tarbes.

« Pau, le 6 juillet 2013.

Monsieur le Président de la République,

Suite à la publication du rapport DURON, notre association, Béarn Adour Pyrénées, tient à vous faire part de la très vive inquiétude et de la grande émotion de tous ses membres.

En effet, le Béarn et la Bigorre, territoire collé aux Pyrénées, entrée centrale de l’Espagne à partir de l’Aragon, c’est :

– une métropole de plus de 600.000 habitants, la troisième du Sud-ouest avec Pau, Tarbes, Lourdes, Oloron, Orthez, Bagnères de Bigorre;

– c’est un pôle industriel de 20.000 emplois de haut niveau avec Alstom, Safran et ses usines Turboméca et Messier-Bugatti-Dowty, Total, Euralis, Lindt, Ogeu, PCC;

– c’est une université prestigieuse, l’UPPA et plusieurs grandes écoles d’ingénieurs et de commerce;

– c’est un potentiel touristique exceptionnel qui ne demande qu’à se développer tout au long de l’année;

– ce sont les gares de Pau (2ème d’Aquitaine) et de Lourdes (2ème de Midi-Pyrénées).

Au nom de l’importance de cette énumération impressionnante, nous demandons que:

– la réalisation de la liaison LGV Bordeaux-Bayonne soit maintenue y compris le barreau Mont-de-Marsan, Pau, Tarbes, précédée des études , de l’enquête publique et de la constitution des réserves foncières nécessaires;

– l’ouverture vers l’Espagne et les pays du Magreb par un raccordement au réseau LGV espagnol, soit préparée au sud de Pau.

S’agissant de projets transfrontaliers, ils pourraient s’intégrer dans un plan de relance, type « NEW DEAL », de travaux financés par l’Europe.

Au nom de l’égalité des territoires, nous ne pouvons accepter que le Béarn et la Bigorre, déjà sous-équipés depuis très longtemps au niveau des infrastructures ferroviaires , soient en plus privés de LGV. Ce serait d’autant plus inéquitable que notre ensemble métropolitain contribue au financement de la ligne LGV Tours-Bordeaux pour plus de 100 millions d’€, ce qui n’est même pas le cas de la région parisienne.

Nous comptons sur votre compréhension, votre sens de l’équité et votre volonté de justice pour obtenir du gouvernement, faisant preuve de bon sens et de perspicacité, qu’il décide de préserver l’avenir du Béarn et de la Bigorre, ensemble qui, bien qu’éloigné de Paris, n’entend pas être le laissé pour compte du développement durable de notre pays.

Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre haute considération.

Le président de BAP, Pierre Saubot »