Algérie : Que de contorsions pour rester au pouvoir !

Comment qualifier autrement le spectacle que nous offre la gouvernance algérienne depuis plusieurs semaines. Une élection présidentielle devait avoir lieu le 18 avril 2019, le mandat présidentiel prenant fin le 28 avril, et divers candidats avaient déposé leur candidature.
Mais le FLN et les proches du président BOUTEFLIKA n’en voulaient pas et depuis nous assistons à une suite de comédies orchestrées par les détenteurs du pouvoir dont les intentions secrètes mais trop puériles sont évidentes.
Leur but, gagner du temps pour organiser la continuation. Changer les hommes, et encore pas tous, mais pas le système.
Qu’avons-nous vu ? Un président affaibli depuis des années qui exerçait son mandat par délégation. Tantôt en France, tantôt plus récemment en Suisse, pour se soigner il n’était que le support légitime d’ambitions qui l’étaient moins.
Véritable marionnette, il a déposé sa candidature, assuré qu’il était d’être réélu tout en précisant qu’il n’irait pas au bout du mandat, espérant calmer ainsi les revendications de la rue. L’élection présidentielle pouvait donc se tenir à la date prévue !
Eh bien ! non. Pour enrayer la machine électorale, on va faire signer au président une démission conférant un intérim au président de la haute chambre du parlement qui a 90 jours pour organiser l’élection présidentielle.
Qui ne voit le stratagème ? Pourquoi organiser une consultation déjà organisée, si ce n’est dans le but de rebattre les cartes, de permettre à certains de se faire oublier pour échapper à des poursuites judiciaires demandées par la rue ou tout simplement pour conserver les rênes du pays.
Le pouvoir intérimaire s’appuie sur l’article 102 de la constitution algérienne ainsi rédigé :

«En cas de démission ou de décès du Président de la République, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit et constate la vacance définitive de la Présidence de la République.
Il communique immédiatement l’acte de déclaration de vacance définitive au Parlement qui se réunit de plein droit.
Le Président du Conseil de la Nation assume la charge de Chef de l’État pour une durée de quatre-vingt-dix (90) jours au maximum, au cours de laquelle des élections présidentielles sont organisées ».
Mais ce n’est pas le cas de figure ! Si le président a certes démissionné, le processus d’une élection présidentielle était en marche !
Comment personne ne le rappelle ? Le fait qu’un candidat déclaré se retire de la course n’empêche pas celle-ci de se dérouler.
L’intérim ne devait durer que jusqu’à l’élection programmée !
Comprenne qui pourra même s’il n’y a rien à comprendre hormis la mise en œuvre d’une stratégie propre à endormir le peuple et ramener par la fenêtre ceux qu’il souhaite mettre à la porte .
La démission du président a été bien évidemment orchestrée pour justifier l’application de l’article 102.
Comment comprendre une interruption du processus électoral en cours, dont la liste des candidats était connue, pour en engager un autre ? On ne peut que s’en étonner et ne serait-il pas légitime de craindre que le peuple
algérien ne soit anesthésié pour mieux accepter une intervention chirurgicale qui ne fera pas disparaître les cellules cancéreuses ? Ici, comme ailleurs, les hommes en place usent de stratagèmes pour conserver le pouvoir. Mais on peut s’interroger quand même sur le silence de ceux qui avaient fait acte de candidature à l’élection présidentielle.

Pierre ESPOSITO

Le vote blanc

A l’occasion du Grand débat palois qui s’est tenu le 6 février 2019 à Pau, a été évoquée la possibilité de prendre en compte les votes blancs en les considérant comme des suffrages exprimés. Il s’agit là d’une revendication insistante des gilets jaunes. Mais en dépit des apparences ce dispositif nouveau ne serait pas aussi simple que cela et soulève un certain nombre de réflexions.

Tout d’abord, lors de ce débat, le professeur droit public, Philippe Terneyre a eu l’occasion de s’exprimer sur ce sujet. Il a dit qu’il était pour considérer que les votes blancs devaient être intégrés dans les suffrages exprimés, parce que, à son avis, il s’agit d’une expression citoyenne. Il n’en a d’ailleurs pas dit beaucoup plus. Les avis sur ce point, sont en réalité partagés et beaucoup parmi les juristes ou sociologues, estiment au contraire que ne rien dire n’est pas une façon de s’exprimer. Lorsqu’on n’a pas d’opinion et qu’on ne peut pour cette raison faire un choix, on se tait et on vote blanc. Ils parlent alors d’expression taiseuse.

Actuellement lors des élections en France du Président de la République, des députés et des conseillers départementaux, le vote est uninominal à deux tours (sauf pour les départementales où il est binominal, mais cela ne change rien). Le principe est relativement simple pour être élu au premier tour, il faut que le candidat obtienne la majorité absolue des voix, c’est à dire, la moitié des suffrages exprimés plus un. Ne peuvent se maintenir au second tour, lorsqu’il y a lieu d’y recourir, que les candidats qui ont obtenu 12,5% des suffrages exprimés. Qu’en sera-t-il lorsque les votes blancs intégreront les suffrages exprimés ? Il est fort probable que très peu de candidat sera élu dès le premier tour et que beaucoup ne pourront accéder au second. Il est tout aussi probable que les scores de certains élus seront modestes au point que pourra, se poser la question de la représentativité. On peut également s’interroger sur l’incidence qui pourra résulter de cette intégration lors des scrutins à la proportionnelle.

Un autre point, plus matériel celui-ci, est de considérer que le vote blanc devra être possible par la création d’un bulletin de vote spécifique, un bulletin ne comportant aucune inscription. Cela ne constituera-t-il pas une sorte d’incitation à l’usage du vote blanc ? La question mérite d’être posée d’autant que nous Français, de tempérament frondeur et contestataire nous avons une tendance marquée à chercher des moyens de manifester notre mécontentement. Rappelons pour illustrer cela, que lors du second tour de l’élection présidentielle de 2017, le pourcentage des votes blancs et nuls était de 11,20%, ce qui n’est pas négligeable.

Autre illustration, en revenant sur l’élection présidentielle de 2017 qui, par parenthèses, est celle pour laquelle les Français se mobilisent le plus, les résultats pourraient être modifiés de la façon suivante si les votes blancs avaient été intégrés :

Le président Macron n’aurait pas obtenu 24,01% des suffrages exprimés au premier tour mais 23,57% (et seulement 18,19% des inscrits). Au second tour, il n’aurait pas obtenu 66,10% des suffrages exprimés mais 58,59% (et seulement 43,59% des inscrits). Si les différences ne sont pas énormes pour ce qui concernent l’élection présidentielle, elles le seront vraisemblablement davantage pour les autres élections. Les taux d’abstention en France sont relativement élevés, ainsi pour la présidentielle, il est de 22,23% et 25,44% ; européennes : 57,57% ; législatives : 51,30% et 57,36% ; régionales : 50,09% et 41,59%, départementales : 49,83% et 50,02%.

Une réforme du mode électoral est-elle aussi opportune que certains le prétendent ? Si oui, ne devrait-elle pas s’accompagner de l’obligation de voter ? La question n’est pas simple.

Pau, le 18 février 2019

par Joël Braud

NB : Le prochain grand débat palois se tiendra le vendredi 22 février sur le thème de la transition écologique.

Crédit image : parti du vote blanc.fr

Jeux de quilles

Ce titre inspiré de celui d’un journal national (La Croix – 10.5.2017) est significatif de la situation que nous vivons au lendemain de l’élection présidentielle. Mais est-elle aussi inédite qu’on le dit habituellement ?

Ce qui est inédit certes est l’âge du nouvel élu. Il n’y a pas de précédent parce que les plus jeunes élus jusqu’alors, au plan mondial, avaient au moins 43 ans. En France, même Louis Napoléon Bonaparte avait 40 ans lorsqu’il a été élu président (1848).

Il y aura fallu pas moins de six scrutins pour que notre pays se lance dans une nouvelle aventure. Ainsi les primaires au nombre de deux, les deux tours de la présidentielle et maintenant les deux tours des législatives. Les cartes seront redistribuées parce que les partis au pouvoir depuis des décennies ont pris comme un méchant coup de vieux.

Sur le plan local, des Eric Saubatte, Pauline Roy qui appartiennent à la majorité municipale vont s’opposer au candidats du Modem dans le cadre des élections législatives. On ne sait pas encore qui de Michel Bernos ou de Josy Poueyto va recevoir l’investiture, sur la première circonscription, mais la tension est palpable. Quand on vous dit que la politique est plus là pour diviser que pour rassembler. Cela n’empêche pas d’ailleurs d’avoir constamment à la bouche les mots rassemblement, union, entente, unité, etc.

L’élection du président est à peine terminée que déjà certains descendent dans la rue pour faire connaître leur opposition. Un certain Baroin responsable de « Les Républicains » a très clairement fait connaître son intention d’en découdre. En raison de ces affrontements permanents, notre pays est la risée des grandes démocraties. Les Français ont toujours aimé les conflits. L’important est de se confronter, de s’opposer de se combattre au nom en réalité d’intérêts qui n’ont rien à voir avec l’intérêt supérieur de la Nation.

Il me semble que cette situation n’est pas tout à fait inédite. Pour le démontrer, permettez-moi de citer De Gaulle :
« Tant de secousses ont accumulé dans notre vie publique des poisons dont s’intoxique notre vieille propension gauloise aux divisions et aux querelles ».
« Bref, la rivalité des partis revêt chez nous un caractère fondamental, qui met toujours tout en question et sous lequel s’estompent trop souvent les intérêts supérieurs du pays. ».
Il est nécessaire que nos institutions démocratiques nouvelles compensent, par elles-mêmes, les effets de notre perpétuelle effervescence politique ». (Discours de Bayeux 16 juin 1946).

« Ces convictions-là sont les nôtres. Elles ne sont pas d’un parti. Elles ne sont de gauche ni de droite. Elles n’ont pas d’autre objet que d’êtres utiles au pays ». (Discours d’Épinal 29 septembre 1946).
Voilà pourquoi le moment m’a semblé venu où il pourrait m’être possible d’être utile encore une fois directement à la France. Utile, parce que c’est un fait que le régime exclusif des partis n’a pas résolu, ne résout pas, ne résoudra pas, les énormes problèmes avec lesquels nous sommes confrontés ». Utile, enfin, parce que je suis un homme seul, que je ne me confonds avec aucun parti, avec aucune organisation, que depuis cinq ans je n’exerce aucune action politique, que depuis trois ans je n’ai fait aucune déclaration, que je suis un homme qui n’appartient à personne et qui appartient à tout le monde ». (Conférence de presse du 19 mai 1958).

Oh, il ne s’agit pas ici de comparer Macron à De Gaulle, les circonstances sont différentes. Cependant parce qu’il a réussi à renouveler le paysage politique de notre pays, la démarche présente certaines similitudes. Espérons qu’aux législatives la confiance qui vient de lui être accordée sera confirmée. Donnons lui ses chances, on verra bien.

Pau, le 10 mai 2017
Joël Braud

Rédhibitoire

Voter, ce n’est pas choisir entre le bien et le mal, mais entre le préférable et le détestable. (Raymond ARON). Le premier tour de l’élection présidentielle nous a conduit à une situation inédite où les partis traditionnels ont été exclus du paysage politique. Restent deux candidats, l’un n’a jamais assumé un mandat, l’autre n’a jamais exercé de fonctions au sein d’un gouvernement. Alors s’il fallait faire un choix à partir de leurs engagements que serait le préférable, que serait le détestable ?

Le journal Sud Ouest, dans son édition du dimanche 30 avril 2017, présente le programme des deux candidats à la loupe. Dix domaines sont analysés, ce sont : l’éducation, la défense et la sécurité, la justice et l’immigration, l’emploi et les retraites, l’économie et la fiscalité, l’environnement, la santé, l’Europe et l’international, la vie politique et enfin la culture. On peut débattre à l’envi de ces programmes en notant au passage que certains engagements sont comparables. Mais il en est un proposé par Marine le Pen, qui sera lourd de conséquences : « mettre en place un scrutin proportionnel à toutes les élections ».

Qui en lisant cela aura la curiosité de se demander ce que cette mesure implique ? Qui sera soucieux de se souvenir que cette forme d’élection à la proportionnelle a existé par le passé ? Qui sera capable de faire référence à l’instabilité qui en a découlé ? Pas grand monde en vérité. Beaucoup préfèrent dire que cette forme d’élection est plus juste parce que toutes les tendances sont représentées. Et parmi ceux qui tiennent ce raisonnement figurent bien évidemment les petits partis politiques qui avec un scrutin uninominal majoritaire à deux tours, disposent de peu d’élus à l’assemblée nationale. Le besoin d’exister en quelque sorte. François Bayrou d’ailleurs figure parmi les tenants de ce mode d’élection.

Mais souvenons-nous de la IV° République. Même si l’histoire ne ressert jamais deux fois les plats il existe des constantes. Lors de ce régime (1946 – 1958) parlementaire, les députés étaient élus à la proportionnelle. Les gouvernements ne disposaient pas d’une majorité dans une assemblée disparate où les députés négociaient entre eux avant d’adopter les textes. Il en résultait une instabilité ministérielle importante. La durée moyenne d’un gouvernement était de sept mois. On peut évidemment se demander comment, dans de telles conditions, un pouvoir peut entreprendre des réformes. Les guerres d’Indochine puis d’Algérie ont eu raison de cette République.

Plus récemment, pour mettre en œuvre l’une des ses propositions, en 1986, Mitterrand a modifié le mode électoral aux législatives. La proportionnelle a donc été instituée pour la première fois dans la V° République. Résultat l’union RPR-UDF obtient la majorité absolue (291/577) tandis que 35 députés FN siègent à l’assemblée. Se met alors en place la première cohabitation, Jacques Chirac devient premier ministre. A noter que c’est à cette occasion que le nombre des députés passe de 491 à 577 (+ 17,50%). Cette chambre sera dissoute par Mitterrand lui-même après l’élection présidentielle de 1988 qui lui a permis d’être réélu. Retour à l’élection de l’assemblée nationale au scrutin majoritaire.

Ce qui est impératif est de faire en sorte que les institutions fonctionnent et que l’État dispose d’un pouvoir suffisamment fort pour mettre en œuvre les réformes nécessaires. Or lorsque l’assemblée nationale est composée de tendances politiques disparates, il est difficile de pouvoir y parvenir. Les partis s’entendent avec des arrangements des accords, des connivences, des accommodements, des négociations en interne et, dans certains cas, des tambouilles d’arrières cuisines. Les combines et les alliances prennent le pas sur le souci de l’intérêt général. Les politiques sont ainsi faits…

Il serait contradictoire qu’une candidate qui prône un État fort et autoritaire, mette en place un système électoral qui affaiblisse de manière notoire l’exécutif. Cette disposition qui vise à faire élire les députés au scrutin proportionnel est détestable, donc rédhibitoire.

Pau, le 3 mai 2017
par Joël Braud

Crédit image : nw-science.com

Pulsion et réflexion

Il est plus facile de disserter sur le passé récent que d’envisager l’avenir. Pourtant toutes les leçons ont-elles été tirées de ce premier tour des présidentielles ?

Clairement, les deux partis principaux qui se partageaient le pouvoir depuis des décennies ont subi de lourdes défaites et se trouvent fracturés. Pour les Républicains, qui avaient une voie royale devant eux, c’est la faible estime pour l’attente de probité qui leur a été fatale. La responsabilité n’incombe pas seulement à M. Fillon. Elle est partagée par tous ces barons du parti LR qui se sont laissé impressionner par quelques drapeaux agités sur l’esplanade du Trocadéro et n’ont pas su trouver une solution alternative. Au delà d’eux, c’est la surdité de leurs partisans qui n’ont pas su mesurer l’écœurement de ceux qui travaillent dur pour gagner leur vie face à l’accumulation d’avidité, de mesquineries, de mensonges. Etait-il pensable de porter à la responsabilité de signer des traités internationaux un homme suspecté d’avoir commis des faux ?

A gauche, c’est le refus du compromis, le raidissement dans le sectarisme qui a conduit à la perte. Un ralliement au mieux placé comme celui qu’a effectué François Bayrou eût sans doute permis à la gauche d’être présente au second tour. Certes, les programmes étaient différents, et même opposés sur un certain nombre de points. Mais en rabattre sur les objectifs ne valait-il pas mieux que cette
déconfiture ?

Pour autant, ces deux partis ne sont pas morts, même s’ils sont aujourd’hui profondément déchirés. Si une lourde incertitude plane sur leur avenir, une interrogation plus urgente mobilise les esprits. Les sondages peuvent se trouver démentis par les urnes. Et il reste une gène perceptible chez les personnes interrogées à reconnaître un vote en faveur d’une « patriote » qui nie la responsabilité des collabos dans la rafle du Vel’ d’Hiv et dans la déportation des juifs et à soutenir un parti qui a porté à sa tête (pour trois jours!) un négationniste.

Mais dans les esprits des thèses simplistes restent imprimées ou même se développent. Expulser les étrangers, par une sorte de seconde manche, de revanche de la décolonisation. Au moins expulser les fichés S. Expulsés vers où ? Les plus futés répondront dans les camps où Vladimir Poutine enferme ses terroristes. Il y fait froid et cela  serait une dissuasion efficace pour les illuminés assoiffés de sang qui se voient déjà récompensés par 80 vierges dans un paradis. Et si l’on fait voir qu’un tel accord n’est pas réalisable dans le contexte actuel, ils répondent « N’importe où, au Spitzberg ou aux Kerguelen plutôt qu’à Artix ou Pau » pour un tel enfermement. Imaginent-ils le durcissement du communautarisme qu’une telle mesure entraînerait ? Quant à la sortie de l’euro, ont-ils considéré les effets sur l’épargne, l’investissement, l’emploi qu’une telle mesurer ne manquerait pas de créer ?

Il faut reconnaître qu’à l’inverse Emmanuel Macron a un sens aigu des revers de médailles. Peut-être trop aigu. Sa locution favorite n’est-elle pas « En même temps… » ? Bien des couches de la population sont réfractaires à une telle perception. Bien de nos compatriotes qui se disent hostiles à la mondialisation ne sont pas prêts à se détacher de leur usage de Google, Microsoft, Amazon ou Booking. Pourtant, c’est au travers de ces firmes que notre indépendance est menacée, un peu à la manière dont tant de riverains de la Méditerranée étaient asservis aux besoins de Rome dans le monde antique. Aujourd’hui, c’est à travers plus d’harmonisation fiscale en Europe, plus de justice sociale et de stabilité que l’on jugulera le déséquilibre budgétaire de la France, le chômage de masse et par une meilleure répartition des dépenses militaires en Europe que l’on assurera une meilleure sécurité du continent. Ce n’est pas par un alignement sur V. Orban et quelques autres nationalistes que l’on assurera l’avenir de notre pays.

Paul Itaulog

Suspense, mais quel suspense ?

Que les amateurs de thriller se rassurent, il y a bien un suspense dans cette élection. Le second tour n’est pas encore joué. Nous ne sommes pas dans une situation angoissante mais il y a de l’incertitude. Les pronostiques des sondeurs sont-ils à prendre en compte ? Quelles sont les véritables craintes ?

Si l’on en croit les sondages qui ont commencé à paraître dès le lendemain du premier tour, le score se jouerait à 60% / 39%. Le premier enseignement de cette élection est ce besoin exprimé de changer le paysage politique. Les vieux barbons installés depuis longtemps dans un confort de notables avec comme seule préoccupation que leurs privilèges et leurs avantages ne soient pas entamés devraient maintenant réfléchir. Un jeune de 39 ans, sans mandat politique préalable est en passe de devenir président de la République. En France, la situation est inédite. Tout autour de lui des anciens rompus aux méandres filandreux de la politique s’agglomèrent. A qui feront-ils croire qu’ils sont désintéressés ?

Mais le candidat de « En Marche » doit rester vigilant. Son expérience est bien inférieure à celle des politiciens qui gravitent autour de lui. Il est tendre et sans doute manipulable. Alors certains soucieux, comme François Bayrou, de faire renaître un parti moribond, voient là l’occasion d’obtenir des investitures sur 96 circonscriptions prenables pour le Modem. Il y a peut-être d’autres engagements mais jusqu’à maintenant ils restent secrets. Le plus grand risque dans cette affaire, est que nous assistions à des arrangements de boutiquiers, à des magouilles d’arrières cuisines. Il n’existe pas à ce jour de majorité présidentielle. Il faut espérer que les législatives permettront d’en trouver une.

Sinon, nous reviendrions à ce qu’a connu la quatrième République avec un parlement de coalition où les décisions ne se prennent qu’après des ententes, des accommodements, des arrangements, des compromis et parfois de compromissions. Il n’est qu’à regarder ce qui se passe dans le département des Pyrénées Atlantiques pour s’apercevoir que l’agitation des futurs candidats est à son comble. Il en est qui se déclarent d’un autre parti tout en désirant appartenir à la majorité présidentielle. On nage dans le flou. La cinquième République n’est plus un régime parlementaire certes, mais le pouvoir de l’assemblée nationale existe et peut faire obstacle à tout objectif de réforme voulu par l’exécutif. Or des réformes, notre pays en a grandement besoin. Certaines sont évoquées dans le programme de Macron.

Comment parvenir à diminuer d’un tiers le nombre des parlementaires ? Comment imposer des économies aux collectivités territoriales ? Comment réussir à supprimer la taxe d’habitation ? Etc. On aura beau, comme on l’entend souvent, dire que la période du bipartisme est terminée il faudra bien une majorité à l’assemblée nationale. La chambre introuvable, selon l’expression consacrée, est le plus grand danger. Et c’est là que se trouve le vrai suspense !

Pau, le 25 avril 2017
Joël Braud

Indécision

Comme beaucoup d’entre vous, j’imagine, cette campagne électorale pour la présidentielle, me lasse, me gave. Il me semble qu’elle a débuté depuis longtemps et qu’elle n’en finit pas. D’autant plus que, je l’avoue aussi humblement que possible, j’ai du mal à prendre une décision.

Je suis en effet en veine de confidence, sans pour autant attendre de quiconque un conseil dans un sens ou dans un autre. Les convictions politiques ont cela de particulier que ceux qui ont des idées, des opinions, voire des convictions n’ont qu’une ambition vous convaincre et faire en sorte que vous soyez acquis à leurs idées. Il vous est certainement arrivé d’entendre vos amis, vos camarades faire des démonstrations longues et fastidieuses en prétendant prouver que le candidat qu’ils soutiennent est le meilleur, celui qui va sortir notre pays du marasme. Ou à l’inverse, lorsqu’ils décrivent l’adversaire ils l’affublent de tous les défauts et les incriminent de vouloir détruire ce qui existe. L’objectivité n’est jamais au rendez-vous dans ces discussions que pour la plupart du temps je me contente d’écouter sans apporter de commentaire.

J’appartiens à cette catégorie de gens qui ne sont les affidés de personne, les inconditionnels d’aucun. Je n’ai jamais adhéré à une formation (ou parti) politique et de cela suis assez fier. En effet, je considère que ce faisant j’évite l’enfermement. J’en ressens comme une sorte de liberté. N’en déduisez pas pour autant que je n’ai pas de règles ou d’idéal et que je me désintéresse de la chose publique, non, ce qui me déplait au plus haut point c’est le contenu des débats politiques. C’est Raymond Aron (je crois) qui disait débattre, c’est prendre le risque de changer d’avis. Vous en avez rencontré beaucoup de ces beaux parleurs en matière politique qui acceptent de prendre le risque de changer d’avis. Moi pas, ils sont pétris de leurs certitudes et sont inaccessibles à toute idée différente qui viendrait entamer leur conviction. Alors qu’on ne nous parle plus de rassemblement, d’unité, de regroupement et autres grands principes.

Et puis dans cette politique, il y a des manières qui sont incompréhensibles, et pour certaines révoltantes. J’ai toujours eu l’impression que les politiques ne faisaient jamais rien sans espoir d’un retour d’ascenseur. Actuellement, au delà de la présidentielle, ce sont les élections législatives qui se jouent. Ces alliances affichées en spectacle contiennent évidemment des arrières pensées. Ils cherchent à remembrer leurs partis politiques et certains entrevoient une fonction ministérielle. Nous sommes loin du débat d’idées. Les tensions sont telles que des magistrats et des journalistes ont reçu des lettres de menaces de mort. Jusqu’où va-t-on ? J’ignore si dans les pays voisins la politique revêt de telles exagérations ou imbécillités. Que va-t-il sortir de tout cela ?

Tous ces candidats qui nous présentent un programme savent, comme bon nombre de citoyens, que ce n’est pas leur projet qui les fera élire, parce que d’une part les engagements ne sont jamais intégralement tenus et parce que d’autre part il est établi que la majorité des électeurs votent à l’affect. Les programmes sont en réalité peu lus et souvent incompris. Alors il faut démolir le concurrent. Quant à moi, si je n’avais qu’une lanterne pour éclairer mon choix je considérerais qu’il faut surtout éviter le scrutin proportionnel aux législatives. La peur d’un retour à la IVème République. Ma conviction se limite à cela, pour le reste je n’aurais pas l’arrogance de vous faire croire que j’ai tout compris et mesuré les conséquences de toutes ces promesses.

Les Français sont passionnés de politique c’est vrai, mais apprécient-ils vraiment toutes ces chamailleries ?

Pau, le 13 avril 2017
Joël Braud

Oui, le plus grand rassemblement de France est possible !

Cette campagne électorale accumule les paradoxes en effet. De ce méprisable nœud gordien que chacun tente de démêler suivant ses convictions, vient de jaillir un fil conducteur, une proposition pleine d’espoir, une des plus génératrices de consensus possible pour des hommes et des femmes de cœur, humanistes, issus de tous les horizons, qui trouvent que le respect de la personne humaine, condition incontournable du vivre ensemble, est bafoué et que cela ne peut plus durer ; devant de telles inégalités, la pression monte, le feu couve sous les braises, et la moindre étincelle pourrait allumer l’incendie.

Dans l’état actuel des choses, une solution s’impose le plus vite possible :

«La solidarité ne doit plus être une option mais la condition essentielle d’une paix sociale» affirme Nicolas Hulot.

C’est aussi la seule issue pour un progrès véritable.

De nombreuses émissions ont relayé un appel, chacun a pu l’entendre, le consulter sur Accueil – Présent ! l’appel des solidarités.

https://www.appel-des-solidarites.fr/

J’ai signé cet appel ; que ceux qui en partagent l’esprit s’y joignent ; il y a de la place pour les vrais croyants, les sincères, et ceux qui, tout en refusant la transcendance, pensent que tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits : de vivre, de manger, de se loger, de fonder une famille, de se soigner,…. de travailler pour participer à la création de richesses partagées pour le progrès de tous.

A l’approche des élections, signer cet appel est d’autant plus important qu’il met la pression sur les engagements des candidats ; c’est aussi une possibilité pour les futurs abstentionnistes de peser sur les décisions en disant que leur absence n’est pas une fuite, que «leur silence n’est pas du vide», comme disait Christine Angot, mais une marque de refus de favoriser l’individualisme imposé, source des inégalités.

Jadis «Solidarnosc» secoua le joug communiste, les «Solidaires» d’aujourd’hui peuvent devenir le plus grand ralliement majoritaire du bon sens de France

Georges Vallet

crédit photo:youphil.com

Mozarito

Cette campagne électorale accumule les paradoxes. Et parmi les plus visibles, la préparation et la propulsion accélérée de la candidature Macron par un certain nombre de personnalités du monde économique et des médias, que des politiques du ventre mou socialo-centriste viennent rejoindre chaque jour, d’une manière qui parait tellement peu relever du hasard qu’on finirait par en sourire, laisse pensif.

Si on se réfère en effet aux vérités en vigueur, ces milliardaires roses devraient être restés enfermés dans les pâtures suspectes du néo-libéralisme et de la mondialisation dont ils devraient avoir su habilement traire les mamelles. A gauche, on devrait se pincer le nez en évoquant leurs noms. Drahi, Niel, Hermand, Pigasse, Simoncini, Bolloré, Lagardère qui tous directement ou par médias (ceux qu’ils contrôlent) ou carnets de chèques interposés, soutiennent le petit Mozart de chez Rothschild. Enfin, « On devrait se pincer le nez», pas moi, je veux dire puisque je ne suis pas de gauche. Et comme je ne suis pas non plus d’un naturel envieux ce qui va souvent ensemble, je ne leur reprocherai jamais leur réussite. Même si elle a été construite sur le Minitel rose et les sites de rencontre. Faut être moderne que diable. Je ne reprocherai donc pas non plus sa réussite au jeune « banquier » qui a sans doute mérité ses bonus, même s’ils ont disparu depuis de ses déclarations officielles. A ce propos, ce titre honorable quoiqu’assez suspect de «banquier» dans la France d’aujourd’hui, ne refléterait que partiellement la fonction antérieure d’Emmanuel Macron, si on ne lui collait pas immédiatement derrière, le qualificatif «d’affaires». Banquier d’affaires, c’est-à-dire organisateur de noces et banquets pour entreprises. Côté face, stratège et visionnaire et côté pile, prédateur chirurgien orthopédiste et destructeur d’emplois. En conséquence, il faut bien reconnaître que l’expérience entrepreneuriale de Macron se limite strictement à des restructurations de hauts de bilans sur des tableaux Excel, même s’il a l’habileté de prétendre le contraire. Mais bien peu nombreux sont ceux capables d’en juger.

Donc ces Messieurs les milliardaires ont fait leur choix. Celui de ce jeune homme bien sous tous les rapports, formé par les meilleures écoles de la République et ouvert à l’économie de marché. Mais aussi vacciné par 5 années de Hollandisme mi-chèvre, mi-chou, marqué à l’oreille gauche mais se refusant du socialisme, fils spirituel et enfant prodigue, héritier et successeur. Une sorte de jeune Bayrou en plus compétent, mais non moins arrogant et sûr de savoir.

Logiquement ces milliardaires là devraient soutenir une candidature de droite assumée libérale. Pas ultra-libérale, entendons-nous bien, c’est strictement impossible en France. Mais simplement réaliste dans le monde d’aujourd’hui et qui prévoit de laisser les entreprises libres de leur business et l’État concentré sur le sien qui passe prioritairement par une cure de minceur, avant que des médecins du FMI ne viennent s’occuper eux-mêmes des séances de gymnastique du pachyderme obèse et impotent. Ce sont les conditions élémentaires d’un redressement durable de ce pays et surtout d’une baisse significative de la dette et donc du chômage, comme nous le démontrent nos voisins. Mais il parait qu’il ne faut plus en parler, «parce que nous on n’est pas pareils et qu’on en a marre d’être comparés aux allemands».

Devant un projet libéral tout le monde, sauf la CGT, et en général tous ceux qui se sont installés dans le fromage des subventions publiques, devrait battre des mains. En particulier les grands chefs d’entreprise si prompts à nous vanter les mérites de la liberté d’entreprendre et sa contrepartie, la rémunération du risque. Surprise, ils n’en font rien.

Et pour cause. Ils savent bien ces gaillards, que le succès de leurs affaires, passe par la relation incestueuse qu’ils entretiennent depuis toujours avec l’État en France et tout particulièrement avec son budget. Ceux qui sont cités plus haut sont largement plus dépendants des subsides publics ou de leurs dettes que de leur capacité réelle à affronter les marchés mondialisés. Ce qui leur fait vraiment peur, c’est d’avoir affaire à un État redevenu maigre, concentré sur la diminution de ses dettes et qui les laisserait affronter seuls leur concurrence et leurs marchés, sans subsides et avec moins de marchés publics ou une société française provisoirement bloquée par des mesures économiques et sociales indigestes mais indispensables, alors qu’il est tellement plus simple de promettre et d’attendre. Alors ils ont envoyé vers l’Élysée un missile de leur fabrication, qui parle comme eux, qui fonctionne comme eux et qu’ils n’ont même pas besoin de téléguider. Il saura prendre les bonnes décisions.

Et le bougre a du charme, il sait comment godiller avec adresse entre les idées de Monsieur Hue et celles de Monsieur Madelin. Tiens un autre authentique libéral, probablement le seul en France dans la sphère politique qui le soit ou l’ait été véritablement. Et que l’on retrouve pendu dans la salle des trophées que l’aimable Macron a su constituer patiemment au retour de ses parties de chasse. A côté d’un grand dix cors béarnais. Il n’a pas fini de les admirer, tous alignés, bien sages.

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Jean Lassalle va-t-il rejoindre Fillon et Le Pen ?

Jean Lassalle a brillamment obtenu ses parrainages et le voilà candidat à la présidentielle. Dans cette campagne détestable l’honnêteté des candidats est souvent mise en doute. Qu’en est-il de notre Béarnais ?

Dans la course à l’Elysée, c’est la chasse aux casseroles qui prend le pas sur les idées et les programmes. Les journalistes de gauche, très majoritaires dans l’univers médiatique, épluchent et rabâchent les errements de nos politiciens professionnels élus à vie, de préférence lorsqu’ils sont de droite. On se demande bien pourquoi ce travail n’a pas été suffisamment fait depuis des années, à froid, dans le calme, pourquoi il faut attendre une campagne présidentielle pour être informé de ces malversations.

Il faut reconnaître pourtant que certaines de ces pratiques ont été dénoncées dans le passé, sans que cela ne soulève l’indignation populaire. On a souvent parlé de l’IRFM (Indemnité Représentative de Frais de Mandat) d’un montant de 5372,80 Eur net (qui s’ajoute à d’autres indemnités de fonction) en plus de la fourniture par l’Assemblée de nombreux moyens : déplacements, repas, lignes téléphoniques,…etc.

http://www2.assemblee-nationale.fr/decouvrir-l-assemblee/role-et-pouvoirs-de-l-assemblee-nationale/le-depute/la-situation-materielle-du-depute

Cette IRFM est acquise sans que l’élu n’ait à justifier quoi que ce soit. C’est en soi scandaleux, mais vous avez compris que ce sont les députés et sénateurs qui font les lois… Et cette indemnité a donné lieu à de nombreuses malversations insuffisamment dénoncées. L’une d’entre elle consiste à faire payer l’appartement, voire la maison qui sert de permanence électorale, par cette indemnité… C’est évidement totalement illégal sur le fond et constitue un enrichissement personnel. Une indemnité pour frais correspond à une dépense vers un tiers pour laquelle il n’y a pas de « retour » vers le bénéficiaire. On peut d’ailleurs aussi imaginer que l’élu paye un véhicule en leasing et conserve le véhicule après sa mandature, ou bien d’autres montages que des petits malins auront sans doute utilisé… C’est en fait ce qu’a fait Jean Lassalle avec sa permanence oloronaise :

« Selon l’association « Pour une démocratie directe », ils sont 24 députés à avoir acheté un local de permanence avec leur indemnité pour frais de mandat.

Parmi les députés épingles, Jean Lassalle. Pour l’achat d’un bâtiment en 2003, rue Saint-Grat à Oloron. « A l’époque c’était totalement légal et cela l’est encore aujourd’hui, réagit le député aspois. Je suis toujours prudent sur ces aspects là et on m’avait assuré qu’il n’y avait aucun problème. Et je n’ai pas pensé un seul instant qu’il pouvait y en avoir un. » (La République du 28/1/2015)

Oh, Jean Lassalle qui fait les lois pense qu’il n’y a aucun problème à se constituer un patrimoine avec une indemnité, qui évidemment comme toute indemnité en plus n’est pas imposable ! C’est quoi l’enrichissement personnel ? Il est clair que ce bien devrait revenir en fait à l’Etat…

Jean Lassalle est aussi attaqué sur ses assistants parlementaires par Médiapart selon Mediabask :

« Selon une enquête de Mediapart, le député de la 4e circonscription des Pyrénées-Atlantiques utiliserait ses crédits parlementaires pour rémunérer des personnes, bien connues dans le département, ne travaillant pas pour lui à l’Assemblée. Une affaire qui tombe mal pour celui qui se présente à la présidentielle comme le chantre de la « politique autrement ». » 

« Mais pour Antton Rouget qui signe une enquête au vitriol dans Mediapart, « derrière le visage sympathique du centriste montagnard, se cache un piètre élu local ».

En cause, l’utilisation des 9.561 euros mensuels alloués à chaque élu pour payer ses assistants parlementaires. De l’argent public censé répondre à des missions extrêmement variables en rapport avec le mandat de député. Or, en se basant sur la déclaration d’intérêt et d’activités réalisée par le député en 2014, document obligatoire depuis l’affaire Cahuzac, le journaliste dénonce « un système clientéliste servant à rétribuer les soutiens politiques ». Des soutiens qui seraient très éloignés des activités relatives au Palais Bourbon tandis que nombre de stagiaires assureraient les missions d’assistant.

Les personnes mises en cause sont toutes issues du « petit monde qu’est celui du centrisme » dans le département. Angèle Caset, d’abord, femme de l’ancien conseiller général du canton d’Iholdy Jean-Louis Caset et mère de Christelle Caset-Urruty, suppléante du sénateur Jean-Jacques Lasserre. Cités également Monica Agest, son ancienne suppléante au Conseil général, le conseiller départemental Jean-Pierre Mirande ou encore l’inénarrable Barthélémy Aguerre, son suppléant aux dernières législatives, par ailleurs maire de Luxe et conseiller régional ainsi que son épouse. »  (Mediabask.eus Bénédicte Saint André 10/10/2016)

Le problème lorsqu’on veut regarder le problème des assistants parlementaires c’est qu’il faut avoir un historique sur des décennies et que les employés changent. Aujourd’hui les assistants parlementaires déclarés sont : Mme Lysiane Palacin, Mme Catherine Marques, Mme Yvette Germain, Mme Marthe Aguerre, M. Christophe Cousin, Mme Malgorzata Mathis Mazurczak. On retrouve donc l’épouse de Barthélémy Aguerre, son suppléant, ainsi que Mme Malgorzata Mathis Mazurczak, qui est aussi (curieusement) assistante parlementaire de Jean Claude Mathis Deputé Les Républicains de la 2eme de l’Aube (et qui a peut-être un lien avec ce député puisqu’on retrouve son nom …) Est- ce que tout est parfaitement clair dans ces situations ? Bien difficile de se prononcer. On se doit de le supposer.

Pour prolonger cette utilisation scandaleuse voire illégale de l’IRFM, il faut signaler qu’on retrouve dans ces fraudeurs « à l’insu de leur plein gré » le grand donneur de leçon d’extrême gauche : Jean Luc Mélenchon !

« Le candidat du Front de Gauche, sénateur de l’Essonne vingt années durant, a en effet usé d’une pratique souvent dénoncée mais tolérée.

A côté de son indemnité parlementaire mensuelle de 5.388,72 euros net, un député comme un sénateur perçoit une indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) de 6.037,23 euros net. L’IRFM permet à l’élu de couvrir les dépenses liées à ses fonctions, et en premier lieu le loyer de sa permanence.

Mais nombre de parlementaires préfèrent acheter au lieu de louer. « Le bien leur est évidemment acquis et le restera une fois leur mandat terminé », relève Vincent Quivy dans son livre « Chers élus » (Seuil). Mélenchon l’a depuis vendu et s’est servi du fruit de cette vente pour financer sa campagne. Une somme dont l’intéressé sera remboursé s’il dépasse la barre des 5% au premier tour. » (Blog l’Obs 5/04/2012)

Scandaleux.

http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/les-off-politiques/20120404.OBS5465/les-deniers-pas-tres-personnels-de-melenchon.html

« D’autres parlementaires ont acheté leur permanence avec l’IRFM : on peut citer les députés Bernard Depierre (UMP), Pascal Terrasse (PS), Jean-Jacques Urvoas (PS), Jean Lassalle (MoDem), les UDI François Sauvadet et Jean-Christophe Lagarde ou encore les anciens sénateurs Jean-Luc Mélenchon (PG) et Hélène Lipietz (EEVL). Mais globalement, il est difficile de donner un chiffre et encore moins une liste de noms exhaustive. Pourquoi ? «Parce qu’on ne sait tout simplement pas comment les parlementaires utilisent leur IRFM», déplore à nouveau Hervé Lebreton. Versée chaque mois, cette enveloppe, «destinée à couvrir les frais inhérents à l’exercice des fonctions parlementaires», ne fait l’objet d’aucun contrôle. Personne ne sait, en dehors des élus concernés, comment cet argent est dépensé. Donc, comment la permanence a été achetée. » (Le Figaro 27/01/2015)

Bien évidemment ces pratiques sont détestables mais les informations données, trop ciblées, ne donnent pas une vision claire de l’ampleur des phénomènes. Les « canards » visent le tirage de leur journaux, pas l’exhaustivité des informations. Cela n’est pas à mettre à leur crédit.

Et Jean Lassalle ne rejoindra pas François Fillon ou Marine Le Pen pour faire la une des media, c’est un bien trop petit poisson.

 Daniel Sango