F. Fillon fait aussi son théâtre : précaution c’est bidon.

imageLes précautions inutiles: opéra-comique de M.Achard.
La Précaution inutile de Beaumarchais.
La Précaution inutile de Paul Scarron.
La précaution inutile de Marcel Proust.

Consultation des nouvelles : mercredi 30 novembre 2016:

>Fichage biométrique :
François Pellegrini, professeur d’informatique à l’Université de Bordeaux et commissaire à la Cnil : «Il faut penser ces questions sur un temps long. La limite du droit, c’est qu’il est fait par des gens civilisés pour des gens civilisés, mais rien ne garantit que le droit qui nous protège aujourd’hui sera toujours en vigueur si d’aventure les choses tournaient mal. Si le droit change, l’outil, lui, sera toujours là, avec des potentialités qui ne seront pas difficiles à mettre en œuvre» Sud Ouest.

>Nucléaire civil, l’âge du contrôle. C. Lucet (Sud Ouest)
«Le monde vivra encore longtemps avec le nucléaire, il ne s’agit pas de s’en réjouir ou de s’en plaindre mais de souligner la nécessité absolue que soient réunies deux conditions : une culture de la sécurité et des instances de contrôle indépendantes… Dans une démocratie comme le Japon… le drame n’a pas pu être évité car les exigences de sûreté imposées aux exploitants privés des centrales n’étaient pas suffisantes.»

>Les flots pourraient avaler 50 mètres de sable d’ici à 2050 ; Le changement climatique en cause. (Sud Ouest)

>Dans le domaine des mathématiques, le niveau des CM1 en France est plus que préoccupant ; ce n’est pas nouveau, cela fait des années que les scientifiques ont alerté les«autorités» de la faiblesse généralisée en mathématiques. Les retombées sont catastrophiques dans les autres domaines scientifiques; physique, chimie, sciences de la vie et de la terre. Le retentissement est flagrant dans le monde politique et les médias ; l’opinion publique va même jusqu’à se glorifier d’être nulle en maths !

La réponse officielle, précédemment, a été de supprimer des enseignants, de supprimer les années de formation et de diminuer la formation continue pour faire des économies ; de plus, à l’université, les étudiants d’un bon niveau en mathématiques, s’orientent vers des professions plus valorisantes comme le commerce, la finance ou les classes préparatoires… mais pas dans l’enseignement.

Bien des places aux concours, ne sont pas pourvues. Les conditions pour se présenter au recrutement de professeurs des écoles sont tellement variées (licence dans n’importe quel domaine !) que peu d’entre eux ont une formation scientifique, 20%, parait-il !

Entre le manque de motivation des élèves, non surveillés et stimulés par les parents, le manque d’ambition des programmes, le manque d’autorité entretenu par l’Administration locale, régionale et nationale, le manque de formation scientifique des enseignants du primaire, le manque de rigueur et d’exigence, du fait d’un «public»beaucoup trop hétérogène, le manque d’orientation positive,…., le niveau en mathématiques et en science est vraiment critique et retentit sur les nécessités de maintenir celui des études universitaires.

>Perturbateurs endocriniens : coup de gueule des scientifiques.
«Dans «le Monde», près de 100 scientifiques européens et américains dénoncent leurs confrères fortement liés à des intérêts industriels qui déforment délibérément des preuves scientifiques pour empêcher la réglementation des perturbateurs endocriniens». Les défenseurs du secteur du tabac, de l’agrochimie, du réchauffement climatique ont contribué à retarder ou même annuler les actions préventives, d’où les conséquences graves qui se manifestent au niveau de la santé et de l’environnement.

>Sud Ouest : 30 novembre 2016
«Après plusieurs mois de travail, l’équipe d’Elise Lucet a finalement pu obtenir les chiffres inédits et tenus secrets des ventes de pesticides en France. Premier enseignement : en moyenne, ce sont près de 65.000 tonnes de pesticides purs qui sont répandues chaque année sur notre petit territoire hexagonal. Parmi lesquels d’énormes quantités de produits particulièrement dangereux pour la santé. La Gironde, Les Landes, La Charente sont en premières lignes.

La Gironde achète 2.700 tonnes de pesticides par an, 132 écoles sont classées «sensibles» à cause de leur proximité avec les épandages de pesticides dans les champs. Dans le Médoc, par exemple, sur certaines parcelles de vignes, il y a jusqu’à 18 épandages de pesticides par saison…, 44 pesticides sont diagnostiqués dans les cheveux des enfants…» Les lobbies agricoles autour de la FNSEA se mobilisent, contactent les ministères, leurs parlementaires, leurs préfets, afin d’obtenir une réduction des distances minimales autorisées !!

Tous ces résultats, et bien d’autres, sont connus par les politiques de droite comme de gauche ; ils sont toujours masqués par le besoin d’une sacro-sainte croissance, ils sont contestés par les lobbies ultra-influents auxquels participent des politiques et des scientifiques «corrompus».

Suivant que l’on considère l’importance des dangers en amont ou en aval, les principes de précaution et de prévention, prévus par la loi, ne sont jamais vraiment mis en œuvre, efficacement et rapidement.

Cette volonté est ouvertement confirmée aux primaires de la droite et du centre ; les votants majoritaires pensent que la solution est l’application du programme de François Fillon qui veut supprimer de la Constitution «un principe de précaution dévoyé et arbitraire».
Pourtant c’est la loi Barnier,  un UMP, qui avait instauré en 1995 le renforcement de la protection de l’environnement !

Où est le changement soit-disant réclamé par les Français ?

C’est du réchauffé; l’ancien premier ministre de N. Sarkosy ne fait que mettre dans son programme l’affirmation du Président de l’époque :

«L’environnement , ça commence à bien faire !»

Le cursus de François Fillon, d’après wikipédia, ne semble pas être un très bon départ pour présider avec discipline et autorité, un Etat dont la devise est liberté, égalité, fraternité et laïcité. Sans formation scientifique il ne faut pas s’attendre à une prise de conscience des retombées néfastes d’une économie «libérée et non régulée», de la stimulation des initiatives individuelles et de la prise de risques.

On parle de lui aujourd’hui, on pourra parler sans doute des autres plus tard !

Électeurs à venir, les principes de précaution et de prévention, c’est peut-être vis-à-vis de nos politiciens incompétents et irresponsables qu’il convient aussi de les appliquer !

Georges Vallet

crédits photo : suretedefonctionnement.fr