Ce cher sourire…

poinçonneur    Dans son article « Le sourire de Madame L. » Joël Braud n’apprécie pas l’évolution de sa banque vers plus d’efficacité. Cette évolution n’est pourtant pas nouvelle, et va continuer.

Et oui, il y a belle lurette que le poinçonneur des Lilas n’est plus là, que les mines tristes ont disparues aux péages des autoroutes, que c’est un robot vocal qui traite votre demande d’assistance à Orange et teste votre ligne et votre livebox … C’est le numérique qui permet cette augmentation de productivité, cette diminution des coûts, et ce n’est que le début. Enfin, sauf dans la fonction publique dont les effectifs continuent à augmenter…

Si on reste sur le cas des banques, il faut comprendre que le coût de ce sourire est considérable par rapport à la froide efficience de l’ordinateur. Un sourire c’est deux emplois, deux salaires, doublés par les charges sociales, triplés ou plus, par le coût environné (les locaux et l’environnement). Pour quelle plus value ?

D’ailleurs les clients ne s’y trompent pas quand on voit le développement des banques en ligne (là, plus aucune possibilité de sourire, mais une carte de crédit gratuite…). Toutes sont filiales de banques classiques elles ont 4,4 millions de clients mais ne sont toujours pas rentables. Forcément, les gros clients ont toujours un conseiller prêt à les recevoir dans les banques classiques… mais ces évolutions sont inéluctables.

Il faudra d’ailleurs que la France progresse aussi vers la suppression des chèques (sur 10 chèques émis en Europe, 7 le sont en France) cette habitude du passé coûte chaque année 2 milliards d’euros aux banques françaises.

Car les banques sont effectivement peu rentables à cause des taux excessivement bas du crédit (conséquence de la création de monnaie des Banques Centrales). Au delà des bénéfices il faut aussi pour l’actionnaire regarder le cours de bourse qui représente son capital.

Par exemple pour la Société Générale son cours est autour de 28 euros, il était a plus de 40 en 2014/2015 et à plus de 100 euros en 2006/2007. Pas vraiment gagnant l’actionnaire…

Mais il est une mesure bien plus importante qui me ferait retrouver le sourire, c’est la séparation entre la banque d’affaire et la banque de dépôt. Une mesure indispensable pour assurer la sécurité de nos dépôts. Mais les gouvernements ont préféré légiférer (dans l’indifférence générale) pour permettre à l’Etat de confisquer vos économies en cas de faillite de votre banque…

Daniel Sango