La cinquième édition des rencontres « Les idées mènent le monde » mérite bien un petit coup de chapeau. Nul doute que son succès ne démentira pas celui des années précédentes. Son thème m’incite à évoquer l’avenir de notre territoire et de notre environnement.
Une exposition itinérante a été consacrée au Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUI) 2020-2030, différentes manifestations ou rencontres ont été organisées de septembre à octobre, et une concertation a été menée. En ce mois de novembre un bilan doit être tiré et ses conclusions présentées au public des 31 communes de l’agglomération (162.000 habitants). On ne peut pas dire que l’exposition à la médiathèque des Allées ait attiré les foules, au contraire de ce que le Palais Beaumont va connaître dans les prochains jours. Après avoir trouvé porte close, j’ai pu la parcourir en solitaire quelques jours plus tard. J’ai d’autant plus été frappé par le contraste entre les photographies aériennes prises récemment et celles qui ont été prises il y a cinquante ans. L’urbanisation du territoire est flagrante. De larges étendues qui étaient naguère consacrées à l’agriculture sont devenues des zones pavillonnaires. On peut facilement imaginer les conséquences pour l’environnement et les déplacements. Ne cherchons pas plus loin l’origine de bien des engorgements en ville et dans les accès. Interrogeons-nous sur ce que sera ce territoire dans 10, 20 ou 30 ans.
L’abondance d’instances, d’organismes et d’initiatives parviendra-t-elle à juguler ce développement anarchique ? Une petite brochure intitulée « Vers un meilleur cadre de vie avec le PLUI » dresse un florilège des sigles des organes qui se proposent de nous offrir un meilleur cadre de vie. Je ne le reprends que partiellement et je vous invite à méditer sur les intentions affichées. Leur formulation toute empreinte de volonté de développement durable correspondra-t-elle à la réalité que nous connaîtrons (ou pas) ? Est-il seulement certain que ce territoire ne sera pas affecté par des événements climatiques comme des inondations ? Et qu’en sera-t-il des paysages, alors que les routes sont de plus en plus longées par des entrepôts, des magasins en tous genres et des aires de stationnement bitumées ? Ne faudrait-il pas aussi porter notre attention sur le projet immobilier d’Eiffage entre la gare et le stade d’eaux vives ? Sera-t-il exemplaire, car vu depuis le boulevard des Pyrénées, ou sera-t-il une verrue formée d’immeubles sans style, sans attache locale, sans attrait, comme tant de zones de banlieue qui se sont développées comme des excroissances cancéreuses dans le pays ? La question n’a pas l’envergure de celles qui porteront sur l’avenir de notre planète et qui seront au menu des « idées qui mènent le monde ». Mais pour ceux qui vivent ici, elle n’est pas indifférente.
Jean-Paul Penot
AUDAP : Agence d’urbanisme Atlantique et Pyrénées
CAPBP : Communauté d’Agglomération Pau Béarn Pyrénées
CAUE64 : Conseil Architecture Urbanisme Environnement
PCAET : Plan Climat Air Energie Territoire
PDU : Plan de Déplacements Urbains
PLH : Programme local de l’habitat
PPR : Plan de prévention des risques
SCoT : Schéma de Cohérence territorial (145 communes)