Il faut augmenter le prix des carburants !

Olivero    Nos compatriotes sont ils des linottes ? D’un côté ils se lamentent de ce changement climatique qui nous conduit au désastre et de l’autre ils protestent contre l’augmentation inéluctable du prix des carburants.

Pourtant les choses sont claires depuis des années, il faut baisser drastiquement notre consommation d’énergies fossiles. Et comme pour la cigarette, seule une augmentation forte du coût le permet et rend par là même les transports propres ou en commun plus compétitifs.

Car oui, l’essence n’est pas assez chère, et elle continuera à augmenter fortement. D’un autre côté, les transports en commun, très fortement subventionnés doivent augmenter leur productivité pour les rendre plus attractifs (exemple, la SNCF) mais c’est là un autre problème.

Rappelons quand même le contexte national, la quantité de CO2 émise en France est en augmentation … et cela ne peut durer

En 2017, les émissions de CO2 ont bondi de 1,8% en moyenne dans les 28 pays européens, et même de 3,2% en France. (L’Usine nouvelle Mai 2018)

L’empreinte carbone de la France, ses émissions de CO2 et gaz à effet de serre, augmente régulièrement : 733 millions de tonnes en 2014 soit plus de 23 tonnes par seconde (compteur) contre 539,6 Mt en 2010 et 372 Mt en 1990. (Planetoscope .com)

C’est là que l’on entend les ruraux s’insurger, ils ont besoin de leur véhicule, habitent à 30km de leur travail, …etc

Pourtant les choses ont été annoncées depuis des années, le réchauffement climatique n’est pas nouveau, tous les documents d’urbanisme (tels que le SCoT) demandent que l’on aille vers une densification de l’habitat, nécessaire pour diminuer les déplacements et avoir des transports en commun efficients aux plans énergétique et financier. Mais les Maires ruraux ont fait fi de cette tendance inéluctable. Egoïstes, ils ont tout fait pour attirer des jeunes dans leur commune, proposant des lotissements à prix bradés pour maintenir une école ou un semblant d’animation. Ils ont caché à ces personnes qu’ils ne disposeront jamais de transports en commun, qu’il leur faudra se déplacer pour leur travail, leurs enfants, ou pour leurs loisirs. Ils ne leurs ont pas dit que, certes ils auraient la fibre optique et le calme de la campagne pour vivre ou travailler, mais qu’il faudra qu’ils soient agriculteurs ou aient une âme écolo pour le reste. Ils devront faire sans doute le choix d’un véhicule électrique, encore acceptable grâce à la production nucléaire française.

Ils ne leur ont pas dit que leur pavillon construit à force d’économies ne vaudra pas grand chose dans dix ans car il n’est pas sûr qu’il y aura beaucoup de volontaires pour vivre là… Ces Maires ruraux seront enfin obligés de fusionner réellement leurs communes pour arrêter la gabegie des intercommunalités actuelles, comme cela a été fait partout en Europe depuis bien longtemps.

Bien évidemment, les autres gros pollueurs seront touchés : transporteurs, industriels, agriculteurs, pêcheurs, …etc et leurs protestations seront vaines.

D’ailleurs, il faut relativiser l’augmentation du prix des carburants ils ne sont aujourd’hui pas assez cher si on regarde l’évolution comparée des prix entre 1980 et 2018 (voir résultats en annexe) et sur:

https://www.ladepeche.fr/article/2018/02/02/2734483-baguette-pain-cigarettes-essence-cinema-ca-coutait-combien-1980-1980.html

Car si le prix de l’essence a été multiplié par 3 en euros courants, le litre de lait a été multiplié par 2,5 l’huile d’arachide par 3,05 la baguette le faux filet et le timbre poste ont été multiplié par 3,5 la place de cinéma par 4, le vin de table par 5, et le journal quotidien par 5,7 !

En complément on peut noter tout d’abord que l’évolution technique des moteurs permet aujourd’hui de consommer moins de carburant et surtout que le SMIC horaire (et les salaires) est passé de 2,18 à 9,88 €/h et est donc multiplié par 4,53, évolution bien plus importante que celle des carburants !

Pourquoi les journalistes n’en parlent pas ?

Alors il faut très vite que le litre d’essence dépasse les 2 euros, dans un premier temps et il n’y aura rien à redire.

Car la France s’est fixée comme objectif de baisser ses émissions de 40% d’ici à 2030 et de 75% d’ici à 2050 ainsi qu’une diminution de sa consommation d’énergie globale de 20% d’ici à 2030 et de 50% d’ici à 2050. Des objectifs qui sont inscrits dans la loi de Transition énergétique pour la croissance verte.

Au niveau mondial la situation est encore plus catastrophique, le dernier rapport du GIEC qui n’est en fait que la simulation d’une évolution vers 2°C (alors qu’on visait 1,5°C) n’apporte pas grand chose de plus, d’autant que l’on se dirige plutôt vers les 3°C. Il répète pourtant des objectifs qui paraissent totalement inatteignables :

« Il est indiqué dans le rapport que la limitation du réchauffement planétaire à 1,5 °C nécessiterait des transitions «rapides et de grande envergure» dans les domaines de l’aménagement du territoire, de l’énergie, de l’industrie, du bâtiment, du transport et de l’urbanisme. Les émissions mondiales nettes de dioxyde de carbone (CO2) d’origine anthropique devraient être réduites d’environ 45 % par rapport aux niveaux de 2010 d’ici à 2030, et il faudrait atteindre un «bilan nul» des émissions aux alentours de 2050, ce qui signifie que les émissions restantes devraient être compensées en éliminant du CO2 de l’atmosphère. » (Voir PJ « Communiqué de presse du GIEC » Octobre 2018)

Les citoyens endormis se réveillent et protestent, comme d’habitude, pourtant, ce n’est que le début pour le moment indolore, la suite sera bien plus sévère, car rien n’est réglé au plan national, et encore moins au plan international.

Daniel Sango

 

Comparaison 1980 2018

 

Communiqué de presse du GIEC Octobre 2018 :   Rapport GIEC Oct 2018

Le dépassement

Comme vous, je crois parfois me dépasser. C’est sans doute une illusion : me maintenir serait déjà trop beau ! Mais ce n’est pas de tels dépassements dont il va être question.

Ne pas dépasser chaque mois ses ressources est un objectif que nous essayons tous de respecter. Mais collectivement, les humains n’y prêtent guère d’attention. Au premier août, ils ont déjà consommé la totalité de ce que le terre peut leur fournir pour l’année. Et le pire est que ce manque de retenue s’accélère. En 1970 c’était le 24 décembre, comme s’il fallait jeûner pendant les fêtes. En 1999 c’était le 2 octobre, en 2000 le 25 septembre, en 2005 le 29 août, en 2010 le 14 août. Il faudrait donc disposer de près de deux terres (1 ,7 exactement) pour vivre comme nous vivons.

Ce constat alarmant se combine avec l’évidence d’un réchauffement climatique. Passons sur des faits isolés (pointe à 52° à Madrid hier, 53,5° au Pakistan). Mais le fait est là : en 2017 la température moyenne a dépassé de 0 ,38° à 0 ,48° la moyenne des années 1981-2010. En accédant au modernisme, les populations de pays émergent auront de plus en plus besoin d’air conditionné et le réchauffement des calottes polaires aura des conséquences dramatiques sur les océans dont la température s’élève de 1,7 degré par décennie et dont le niveau augmente de 3,1 cm par décennie.

On envie ici la croissance américaine qui s’est élevée à 4 ,1% au second trimestre. Mais est-ce bien raisonnable ?

Ne faudrait-il pas pénaliser le gaspillage ? Il est facile (en théorie) de proposer de sortir du système financier américain et de préconiser une monnaie internationale dont la valeur serait calculée sur un panier de monnaies. Le monde doit sortir d’un tel modèle dans lequel la finance et les échanges internationaux font la loi.

Mais regardons autour de nous. Utilisons-nous la bicyclette autant qu’il serait possible de le faire pour laisser l’automobile à l’arrêt et entretenir notre santé ? Avons-nous étudié comme il le faudrait l’acquisition de pompes à chaleur, la végétalisation de nos murs ? Prenons-nous le train même lorsqu’il est plus cher que l’avion pour se rendre à Paris ? Lorsque nous prenons l’avion prenons-nous garde au trajet et au nombre de décollages ou au coût proposé par les comparateurs sur internet ? J’avoue avoir fauté sur ce point et je le fais pour que vous en tiriez la leçon. Pour aller de Tarbes à Bari une compagnie à bas coût proposait de passer par Londres puis Milan. Le prix était attractif et les horaires corrects. Les escales prévues étaient d’au moins deux heures. Mais je n’avais pas prévu l’arrivée tardive de l’avion à Tarbes, l’inefficience pour les bagages à Stansted et le fait que Ryanair impose 3 heures pour les escales (ou les exclue lorsqu’elle vend le billet directement, j’ai entendu les deux versions dans la bouche de ses employés). Résultat : une journée de stress et un séjour amputé. J’avais rejeté un passage par Cracovie. Mais j’aurais dû être moins confiant et plus soucieux d’un vol plus direct et plus sûr. Faut-il préconiser la restriction de nos libertés, interdire de tels vols, prendre des mesures pour éviter aux vacanciers les 700 km de bouchons que la France connaît ce samedi ?

Jean-Paul Penot

Pollutions et climat : détails ou priorités ?

imageIl devient de plus en plus évident que la menace écologique, du fait des activités humaines, contestée il n’y a pas si longtemps, devient une réalité.

De plus en plus, le savoir s’impose face à la méfiance et la croyance.

Habilement, se basant sur l’ignorance d’une très grande majorité de citoyens et sur ceux qui nous déversent «leurs certitudes», l’idéologie dominante s’emploie, par son langage, à nous falsifier l’objectif de la science écologique pour la mettre à portée de ses intérêts.

Dissimuler et aveugler pour mieux polluer les corps et les esprits.

Les équipes de CNN ont effectué un voyage exceptionnel au cœur du Groenland, dont la calotte glaciaire, deuxième plus grande surface de glace au monde, fond à un rythme alarmant.

Slavoj Zizek, évoqué par BibliObs le 4/01/2017, reprenait ce voyage et évoquait :

«En juillet 2008, un reportage de CNN, «The Greening of Greenland» («Le Groenland se met au vert»), vantait les possibilités ouvertes par la fonte des glaces : quelle aubaine, les habitants du Groenland vont désormais cultiver leur potager ! Ce reportage était indécent en ce qu’il applaudissait les bénéfices marginaux d’une catastrophe mondiale, mais surtout parce qu’il associait la «verdure» du Groenland, conséquence du réchauffement climatique, à une prise de conscience écologique.»

C’est le greenwashing ambiant, le schisme politique d’une écologie pour libéral convaincu.

Le texte du philosophe Slavoj Zizek est intitulé : «La culpabilisation des individus occulte les véritables causes de la destruction de la planète : le capitalisme et les Etats-Nations»

Né en 1949, S. Zizek, philosophe et interprète de la psychanalyse lacanienne, est un des promoteurs du renouveau de l’idée communiste.

J’ai bien conscience que le choix d’évoquer «un renouveau de l’idée communiste»va déclencher un torrent contestataire. Du calme !!!!

Il convient de bien faire la différence entre l’idée philosophique et sa concrétisation par l’homme ; en ce qui concerne le communisme cela a été une catastrophe mais l’idée était-elle mauvaise au départ ? Il en a été ainsi de la philosophie de Jésus et de son évolution humaine au cours de l’histoire. La comparaison peut être étendue à d’autres idéologies, comme le capitalisme et le  libéralisme ; là aussi, le déviationnisme intéressé et non régulé en a détruit «la substantifique moelle» ! Nous vivons actuellement les retombées abominables de dérives islamistes.

Voici quelques autres passages pouvant servir de réflexion à cette approche de la confusion que l’on veut nous faire avaler entre :

défense de la planète et défense de l’homme sur la planète.

«Le discours écologique dominant nous interpelle comme si nous étions a priori coupables, en dette envers notre mère Nature, sous la pression constante d’un surmoi écologique : «Qu’as-tu fait aujourd’hui pour dame Nature ? As-tu bien jeté tes vieux papiers dans le container de recyclage prévu à cet effet ? Et les bouteilles en verre, les canettes ? As-tu pris ta voiture alors que tu aurais pu circuler à vélo ou emprunter les transports en commun ?»

Ce leitmotive (suivant l’orthographe modifiée) est dangereux médiatiquement car il déforme une réalité objective et développe une nouvelle religion avec l’idée que chaque citoyen doit faire une bonne action, une charité aurait-on dit jadis, pour «faire plaisir» à la nature, dont le citoyen, dépassé par tous ses problèmes, se moque complètement car il n’en voit pas l’intérêt !
«Les enjeux idéologiques d’une telle individualisation sont évidents : tout occupé à faire mon examen de conscience personnel, j’en oublie de me poser des questions bien plus pertinentes sur notre civilisation industrielle dans son ensemble…»

Il ne vient pas à l’esprit un seul instant que les comportements préconisés soient jugés inutiles, ou même néfastes, c’est tout l’inverse, mais il faut prendre en compte le long terme et ne pas tomber dans le piège tendu, en pensant que c’est la seule solution. Un tel raisonnement s’impose pour combattre, atténuer et s’adapter le mieux possible aux effets nocifs sur l’homme d’une politique économique imposée par le toujours plus quantitatif, la recherche de la richesse, du pouvoir, de la puissance ; mais il devient inquètant s’il se limite à rechercher seulement une adaptation et donc une acceptation de cet «isme» idéologique qui fait retomber sur des pécheurs que nous serions, les causes, contraintes et réparations de fautes citoyennes que nous n’avons pas commises et dont il est responsable. Nos seuls « péchés », pour rester dans le dogme,  sont l’orgueil et le fait de succomber à la gourmandise et à l’envie de goûter à tous les nouveaux fruits souvent vénéneux que la technologie industrielle nous déverse dans la publicité et le commerce.

«Dame Nature» n’a pas besoin de l’homme pour se débrouiller, elle existe depuis des milliards d’années et a suivi les lois imposées par l’évolution de l’univers.

Par contre, l’homme ne peut subsister sans elle et dans des conditions physicochimiques très étroites qu’il doit s’efforcer de maintenir.

Ce n’est pas la planète qu’il faut sauver mais l’homme qui y habite.

«Nous ne sommes qu’une espèce parmi d’autres sur une petite planète. Cette prise de conscience appelle une nouvelle manière de nous inscrire dans notre environnement : non plus comme un travailleur héroïque qui exprime son potentiel créatif en exploitant ses ressources inépuisables, mais comme un modeste agent qui collabore avec ce qui l’entoure et négocie en permanence un degré acceptable de sécurité et de stabilité.»

Le programme à prévoir pourrait se résumer en deux parties :
– Recyclons, mangeons bio, utilisons des sources d’énergie renouvelables, circuits courts, marchons, etc., non pour la planète mais pour se mieux porter.
– Changeons la gestion politique de la société.

«Le capitalisme ne se définit-il pas justement par le mépris des dommages collatéraux ? Dans une logique où seul le profit importe, les dégâts écologiques ne sont pas inclus dans les coûts de production et sont en principe ignorés. Même les tentatives de taxation des pollueurs ou de mise à prix des ressources naturelles (y compris l’air) sont vouées à l’échec. Pour établir un nouveau mode d’interaction avec notre environnement, il faut un changement politico-économique radical.»

Le texte voté jeudi 14 avril 2016 à Strasbourg : «Protection des secrets d’affaires contre l’obtention, l’utilisation et la divulgation illicites.» confirme la volonté de l’enfumage programmé.  L’opacité laissée à la Production, dans tous les domaines, est la voie ouverte à tous les dangers pour les citoyens, sans recours possible !

Ce changement qui est indispensable doit-il être, comme S. Zizek le laisse penser, un «renouveau de l’idée communiste» ?

Sûrement pas !

Toutes les idéologies occidentales, qu’elles soient transcendantales (religions) ou pas (capitalisme, libéralisme, communisme…., la droite, la gauche, le centre…) sont apparues à une époque où les problèmes environnementaux ne se posaient pas dans les esprits ; ce n’est pas dans leur lecture que se trouvera la solution. 

La grosse difficulté que rencontre l’idée écologique tient au fait que les représentants médiatiques, trop peu nombreux :
– ne sont pas objectifs car trop intéressés par leur «carrière politique»,
– n’ont pas la formation scientifique et pédagogique suffisante et virent parfois à un sentimentalisme complètement déplacé.
– S’inscrivent dans une vision binaire, d’une droite et d’une gauche qui ne les concernent pas.

Ils ne sont ni d’un côté ni de l’autre, ils sont le «tiers exclu» !

Pourtant, l’homme, au cours de son histoire, a été confronté de nombreuses fois aux problèmes environnementaux :
– climatiques, que ce soit dans l’espace (origine africaine) ou dans le temps (glaciations, petit âge glaciaire…)
– pollution par accumulation des déchets non recyclés, dans toutes les grandes civilisations, ce qui a entraîné ces grandes épidémies dévastatrices de peste, de choléra…, des incendies, les famines… A  lire « La rue médiévale ou l’affolement des sens  » Florence Leroy, Sciences et Avenir : vivre en ville au Moyen Age.

Parmi tous les « Homo » il n’en reste plus qu’un et sa démographie a subi bien des fluctuations avant que la connaissance et l’hygiène transforment la volonté divine en responsabilité humaine.

Actuellement, du fait de l’augmentation de : la démographie, la mondialisation des échanges, l’expansion de la technologie et de l’activité industrielle non contrôlées, une nouvelle vague dévastatrice surgit  à laquelle aucune idéologie n’était préparée.

La solution est donc à chercher ailleurs, elle est à créer à partir de l’objectivité des connaissances scientifiques que nos anciens, qui subissaient, n’avaient pas ; encore incomplètes, elles sont quand même suffisantes pour au moins savoir, si ce n’est ce qu’il faut faire, au moins ce qu’il ne faut pas faire !

Le jour où : épidémies, mutations virales ou autres, cancers, diabète, obésité, tempêtes, inondations, contaminations nucléaires, flux migratoires,… s’intensifieront et s’abattront sur «le pauvre peuple», ce qui est déjà le cas, le nombre de députés ou de sénateurs, de communes ou de régions, les dépenses publiques, les autoroutes ou LGV, pour gagner du temps !,…..deviendront secondaires et on assistera à une inversion des priorités.

Pourquoi ne pas y penser avant ?

Deux périls, liés, menacent la France et le monde :

– Dans l’immédiat et à très court terme, les pollutions au sens large : circulation, agriculture, industrie, alimentation, énergies fossiles, tabac, alcool…. , d’un côté, politique, finance, économie…, de l’autre.

En France, rien que la pollution de l’air tue 48.000 personnes par an, 80.000 pour le tabac, alors que le terrorisme tue 238 personnes et 3461 (en 2014) pour les accidents de la route.

La pollution tue donc bien plus que le terrorisme et les accidents de la route.

– Le réchauffement climatique à moyen terme.
Malgré cela,  la grande « timidité » affichée est de mise, l’hostilité même parfois (principe de précaution à éliminer !), dans les programmes présidentiels. Au contraire, c’est à qui proposera ce qui les renforcera le plus ! Deux ou trois prétendants, ayant les pieds sur terre, sont considérés par les adeptes des «soi-disant candidats sérieux» comme des rigolos utopistes.

Pour ces détenteurs de leur vérité, comme l’évoque Slavoj Zizek :
1) C’est un phénomène marginal, qui ne mérite pas que l’on s’en préoccupe, la vie (du capital) suit son cours, la nature se chargera d’elle-même.
2) La science et la technologie nous sauveront.
3) Le marché résoudra les problèmes.
4) La responsabilité individuelle et non de vastes mesures systémiques sont à développer.

Alors, vraiment, comme l’évoque le Gorafi de l’année 2017 :

«A la sortie de l’ENA, les politiques devront subir un stage de dé-radicalisation.»

Georges Vallet

crédit photo:  carpentras.paroisse84.fr

Pour les stations pyrénéennes le réchauffement climatique n’existe pas

gourette-15-12-2016C’est Noël, et comme d’habitude maintenant depuis de nombreuses années, il n’y a pas de neige, ou si peu, mais rien n’y fait, les responsables des stations ne veulent toujours pas regarder la vérité en face, pour eux, le réchauffement climatique n’existe pas.

Je ne compte plus les articles que j’ai pu écrire sur la position incompréhensible des responsables des stations de ski des Pyrénées qui s’obstinent à lutter contre le réchauffement climatique grâce à l’argent des contribuables :

« Le gouffre de Gourette et de La Pierre Saint Martin«  AP du 23/11/2009

« Le Gouffre de Gourette et de la Pierre Saint Martin (suite) » AP du 30/11/2009

« Chère blanche neige » AP du 5/12/2011

 » A l’EPSA les subventions du Conseil Général fondent comme neige au soleil » AP du 2/7/2012

« Le Conseil Départemental des PA lutte contre le réchauffement climatique » AP du 26/11/2012

Récemment lors d’une émission, France Bleu Béarn recevait le Directeur de l’EPSA (Etablissement Public des Stations d’Altitude) qui gère pour le Conseil Départemental des Pyrénées-Atlantiques, les stations de Gourette et La Pierre Saint Martin dont il est propriétaire. Pour lui, il s’agit de variations, il y a parfois de la neige et parfois pas, mais pas un mot sur la tendance inéluctable du réchauffement climatique pourtant admise par les scientifiques. Nos élus continuent une fuite en avant à coups de dizaines de millions d’euro d’investissements chaque année, à fonds perdus car l’EPSA est en déficit chronique et ne peut reverser au Conseil Départemental les montants contractuels.

Il faut répéter inlassablement que c’est le contribuable qui paye. Ces élus s’appuient, certes, sur les retombées économiques de cette activité, pour justifier cette fuite en avant, avec des chiffres bien sûr largement exagérés, mais là n’est pas le problème. On attend toujours la moindre vision claire à moyen long terme : Quel avenir pour ces stations dans 10, dans 20 ans ?

La réponse sous entendue de nos élus inconsistants est claire : « dans dix ou 20 ans je ne serai plus ni élu ni candidat, alors … »

L’Association Nationale des Maires des Stations de Montagne (dont ne font pas partie nos deux stations béarnaises puisque d’un statut différent) s’est réunie à Toulouse le 19/12.

Ses conclusions sont affligeantes:

Hier, une trentaine de maires de stations ont chiffré la modernisation des infrastructures pyrénéennes à 500 millions d’euros. «Ce montant, valable pour la période 2015-2020 est nécessaire pour que les stations survivent au manque de neige récalcitrant», éclaire Jean-Henri Mir, maire de Saint-Lary-Soulan (Hautes-Pyrénées) et président de la Confédération pyrénéenne du tourisme. «Si ce budget est débloqué, il concernera principalement les remontées mécaniques, les canons à neige et l’entretien des pistes». (La Dépêche)

500 millions d’euro c’est gigantesque, et c’est à fond perdu ! Quand est-ce que ces responsables comprendront que la grande majorité de nos stations sont trop basses et que la seule voie raisonnable consiste à gérer leur déclin tout en les réorientant vers un tourisme d’été basé sur un Parc National des Pyrénées attractif?

Daniel Sango

Crédit Photo : FR3 Aquitaine. Gourette mi décembre 2016

Maladies vectorielles à tiques: scandale environnemental aussi !

!cid_EE0B81BB-42B0-4FA9-B47D-9DEA889BEB70@homeLe Prix Nobel de médecine Luc Montagnier, le Professeur C. Perronne chef du service des maladies infectieuses de l’Hôpital Raymond-Poincaré de Garches, de nombreux médecins…., s’élèvent contre le déni des pouvoirs publics et des services de santé français vis-à-vis de l’extension de la borréliose épidémique de Lyme.

L’affaire avait déjà été évoquée depuis longtemps, entre autres par Roger Lenglet et Chantal Perrin : «L’affaire de la maladie de Lyme» Actes Sud.

Le Nouvel Observateur publie, dans  un de ses derniers numéros, un article où il décrit le problème sous l’angle politico-économico-social ; je n’y reviens pas ; par contre, à part l’évocation du jogging dans les bois ou la prolifération des sangliers et des cerfs, le scandale environnemental n’est absolument pas évoqué !

Il serait pourtant judicieux, serait-ce que pour pouvoir prévenir, de se pencher sur les causes importantes de cette  augmentation de la transmission de ces bactéries. Les études ciblent surtout les tiques mais des sources citent les aoûtats, les moustiques….Les  transmissions entre humains semblent se confirmer par transfusion sanguine, rapports sexuels, mère enfant.
D’une façon générale, on peut considérer qu’il s’agit d’une maladie émergente liée aux modifications environnementales qui perturbent le cycle des vecteurs. Les causes sont donc multiples, d’inégales importances mais, comme dans bien d’autres domaines, la conjugaison de facteurs qui s’ajoutent amplifie les réponses.
– Le réchauffement climatique assure normalement un développement plus grand de la végétation, donc des animaux herbivores et de leurs prédateurs, dont les tiques sont les hôtes. L’augmentation de température, sur les animaux à température variable (le cas des tiques), favorise l’accélération des réactions chimiques, entre autres les processus de reproduction ; des arthropodes comme les insectes, les acariens… parviennent à mener à bien une génération supplémentaire dans l’année. Les tiques restant actives plus longtemps, les risques d’infestation sont désormais présents toute l’année, même en hiver. Ce réchauffement n’est pas étranger à la modification des comportements humains: écotourisme, balades en forêts, campagne, montagne, en tenue légère…De plus, des territoires défavorables du fait d’une température insuffisante(montagne par exemple) deviennent compatibles, d’où l’extension dans l’espace.
– La monoculture intensive apporte une nourriture abondante aux «réservoirs de tiques» comme les sangliers, les rongeurs… les grands troupeaux d’ovins sont des sources de nourriture pour les larves de tiques, des traitements chimiques sont utilisés !
– L’affaiblissement du terrain immunitaire humain pour de nombreuses raisons, dont la pollution, abaisse le pouvoir de lutte contre l’infection.
– La destruction des formes de vie jugées «nuisibles», par toutes les voies possibles : pièges, fusils, poisons, et pesticides, a entraîné la raréfaction des prédateurs des tiques, en particulier: batraciens, reptiles, mammifères insectivores, oiseaux, insectes comme les guêpes parasitoïdes dont l’efficacité et la biologie sont assez extraordinaires, des araignées…, la régression des nombreuses espèces de champignons entomo-pathogènes ; citons, pour les mêmes raisons, aussi, le recul des nématodes parasites de nombreuses plantes cultivées mais, pour certains, des tiques aussi….Ajoutons la pression des chasseurs qui se chargent de l’élimination de leurs concurrents ; ils sont reconnus comme les régulateurs officiels de la biodiversité (autre scandale !)
Si les sangliers, les cerfs, les rongeurs… participent à la prolifération des tiques, les responsables de leur multiplication,  sont ceux qui ont détruit leurs prédateurs : des rapaces, le renard, le lynx, le loup ….et, dans nos Pyrénées : l’ours !

– La pénétration du tissu urbain, habitat et population, dans les lieux de vie des tiques comme la fragmentation des forêts pour mettre en place des lotissements. Il en est de même pour de nombreuses maladies émergentes issues de la pénétration de l’économie dans les forêts tropicales et équatoriales.
Les touristes à la montagne et à la campagne, les néoruraux issus de la ville , dès le printemps et le beau temps, adoptent une tenue facile d’accès pour les tiques. Les paysans, les forestiers, par tradition basée sur la sélection, sont, par contre , en général, toujours bien plus couverts. C’est vrai que la grande mode du jogging sylvestre (bois du Bastard !) est favorable à la récolte de tiques ! La prolifération des animaux de compagnie aussi  !Pensons également aux locations de cabanes édifiées dans les arbres, etc.
Cessons de faire la politique de l’autruche et de réagir qu’aux conséquences sans considérer les causes multiples !
Cet exemple, d’une brûlante actualité, devrait permettre d’élargir le champ des réflexions à tous les domaines de la vie, biologique comme culturelle. Nous avancerons vraiment vers le progrès quand on aura enfin admis que la sacro-sainte croissance est à considérer autrement, que tout est relié à tout, que tout interfère et interagit, que nous faisons partie d’un écosystème fragile dont nous profitons car il nous permet de vivre mais que, par esprit de lucre, nous détruisons.
                         Nuisibles! De quelle espèce parlez-vous ????

signé: Georges Vallet
crédit photos: nancybuzz.fr

Monsieur Bayrou, expliquez nous, les Béarnais veulent savoir !

301819_le-candidat-centriste-a-la-presidentielle-francois-bayrou-sur-une-affiche-de-campagne-a-lyon-le-9-avril-2012  La pagaille continue au Palais Beaumont. Blocage du séminaire technique, blocage des hôtels, et cela dans une relative indifférence de nos élus. Notre candidat perpétuel à l’élection présidentielle n’aurait-il donc rien à dire sur le sujet de ces discordes ?

Ceci est d’autant plus caricatural que l’on peut lire dans la République sous le titre « Tourisme d’affaires à Pau : la stratégie s’affine » « Alors que débute aujourd’hui le congrès du pétrole offshore, la Ville de Pau a bien compris l’importance du tourisme d’affaires en termes de retombées. « 

Effectivement, vu la façon dont sont traités les congressistes, il est clair que la ville de Pau va devenir le futur Davos …

Mais plutôt que de viser le créneau des congrès de prestige avec logement à la Villa Navarre (aujourd’hui bloquée par les manifestants), peut être que nos élus visent une clientèle logée à Emmaüs et n’utilisant que le Parc Beaumont gratuit ? Monsieur Bayrou, expliquez nous, les Béarnais veulent savoir !

Pour commencer, il est regrettable que notre presse locale ne nous transmette pas les choses importantes. Avec une carte de journaliste on peut assister à ce séminaire, ne serait ce qu’à l’ouverture et aux discours de bienvenue. Car là, si on regarde le programme, c’est François Bayrou qui a ouvert cette manifestation. L’a-t-il fait ? Qu’a-t-il dit ? (merci de vos informations)

9h30 / 10h00

Keynote Presentation by Mr. François Bayrou, Mayor of Pau

Keynote Presentation by Mr. Arnaud Breuillac, President of Total E&P

Welcome by Mr. Paul Hillegeist, President, Quest Offshore Resources

De toute façon, l’ambition de François Bayrou d’être un homme d’État est vraiment mise à mal par son silence assourdissant sur le sujet. Evidemment il est plus facile de larmoyer sur l’incendie des Galeries Lafayette, on est sûr de faire plaisir à tout le monde, que d’afficher une stratégie claire concernant le réchauffement climatique, la présence majeure de Total à Pau et les manifestations d’une minorité extrême. Monsieur Bayrou, expliquez-nous, les Béarnais veulent savoir !

On entend sans cesse nos politiciens professionnels, élus à vie et qui n’ont jamais connu la vraie vie, disserter sur le développement économique, et là, ils sont tous aux abonnés absents (D Habib, a soutenu Total). On comprend le rejet massif des Français….

Daniel Sango