Les comiques du développement économique

croissance-humour Depuis quelques années le développement économique et sa conséquence, l’emploi, sont au centre des conversations des élus de tous bords et dans tous les étages de notre mille feuille. Pour quel résultat ?

Le bateau France porte à son bord différentes catégories pour son fonctionnement. Une partie importante d’entre eux est aux avirons pour faire avancer le navire. Une autre partie est chargée de l’entraînement et des soins des rameurs, une autre catégorie encore comprend les rameurs fatigués. Dans le bateau France, la proportion des rameurs est une des plus faible des pays développés, on comprend que le France ait du mal face aux USA, à la Grande Bretagne, l’Allemagne ou même l’Italie. La dépense publique française s’élève à plus de 57% du Pib, 12 points de plus que l’Allemagne, soit plus de 240 milliards d’euros de différence : gigantesque.

En France, malgré la crise que l’on claironne depuis 2008, tous les ans, y compris en 2014 le nombre de fonctionnaires a augmenté. Il faut donc en premier lieu rendre le bateau France compétitif en diminuant au moins de 120 milliards d’euros le niveau de la dépense publique. Et rien n’est fait dans ce domaine.

Nos vieux hommes politiques, élus à vie qui racontent leurs balivernes depuis des décennies sont haïs par une majorité de citoyens qui s’abstiennent, votent pour les extrêmes, et quand il votent enfin, c’est contre l’un des deux blocs. Rien ne changera tant que les élus seront des carriéristes de la politique, n’ayant pour seul Graal que leur ré élection. Les français commencent à le comprendre. Nous avons donc aujourd’hui, et à tous les niveaux des élus démagogues, clientélistes, sans aucun courage. Comme ils sont, pour leur majorité, issus de la fonction publique, où qu’ils n’ont jamais exercé un vrai métier industriel, ils sont incompétents en particulier dans le domaine du développement économique. Comme leur univers n’est que celui du parti où il faut magouiller sans cesse pour obtenir les investitures ou mieux être en position éligible dans les élections de liste, ils ne connaissent pas la vraie vie celle des citoyens. Le dernier sondage concernant les futurs candidats aux présidentielles est édifiant. Les français dans leur majorité ne souhaitent pas que les trois principaux candidats pressentis se présentent ! Pire qu’au Gabon.

Revenons au développement économique, qui, si on les écoute, est une de leurs actions principales. Les nouvelles Régions seront porteuses de cette grande compétence. Mais François Bayrou veut créer un Pays de Béarn pour son développement économique. Chaque candidat à la Mairie vous raconte que c’est sa priorité…etc.

Qu’en est il réellement ?

Pour agir sur le développement économique, l’Europe et la BCE disposent de moyens…nucléaires ! Ils en abusent actuellement. Le Quantitative Easing européen (assouplissement quantitatif) mené par Mario Draghi a fait partiellement ses effets. Création de monnaie par le rachat de dettes (sur un rythme de 60 milliards d’euros/mois !) ont amené une dévaluation de l’euro par rapport au dollar de plus de 30%. On comprend que des Airbus ou des Rafales 30% moins chers cela se vend mieux … Il a, par la même occasion, et c’est une conséquence, ramené les taux d’emprunt à zéro pour favoriser l’investissement ! Qui dit mieux ? Et je ne parlerai pas des autres armes lourdes de l’Europe, en particulier dans le domaine réglementaire.

Derrière, la France lui a emboîté le pas avec ses fantassins. C’est moins fort mais ça compte : CICE 18,2 milliards en 2015, Pacte de Responsabilité, Lois Macron, Réglementation du travail allégée, etc. Avec en prime la tête de Hollande … pas en bonne position à ce jour…

Ensuite arrivent nos Régions. Si on les écoute, on va voir ce que l’on va voir… Bon, on ne verra pas grand chose car eux ils disposent de pistolets à air comprimé. Ils pourront former : Lycée, Université, Formation professionnelle… mais à quoi bon former si ensuite il n’y a pas de postes vacants … Ils pourront vous faire croire « qu’ils organisent des filières de compétences » comme si un industriel qui est dans la vraie vie et qui a, jour après jour, démontré ses compétences depuis des années, y compris à l’international, avait besoin d’eux, qui n’ont jamais travaillé, pour organiser son réseau de sous traitants ou vendeurs (Oh certes toute subvention est bonne à prendre, mais pour quelle efficacité ?).

Il y a aussi le département qui y va de ses subventions émiettées à tout vent…totalement inutiles, et nos Maires, dont la seule activité dans ce domaine consiste à inonder le territoire de Zones d’Activité (plus de 30 années d’avance aujourd’hui dans le Pays du Grand Pau) au détriment des terres agricoles, et qui vont en fait être utilisées par des entreprises qui déménagent, laissant derrière elles des friches.

Vous l’avez compris seule l’Europe et l’Etat ont les moyens d’influencer sensiblement le développement économique, après bien sûr… les Chefs d’Entreprise.

D’ailleurs, le pompon du grotesque dans le développement économique est gagné par la Région Aquitaine, où un Président cumulard qui n’a jamais réellement travaillé dans une entreprise a confié la Vice-Présidence en charge du développement économique à un élu qui a fait carrière dans… l’enseignement de l’éducation physique… Sportif le développement économique !

Est-ce à dire qu’il n’y a pas un seul chef d’entreprise de talent, ayant fait ses preuves à l’export parmi la horde d’élus ? (183, presque le double du sénat américain !) Symptomatique.
Il va falloir qu’un mouvement citoyen, venu de la France laborieuse, centriste et Européen balaye cette corporation d’élus à vie. Il faut créer un « Ciudadanos » à la Française.

Daniel Sango

Des élections si peu régionales

imgresCes élections régionales n’ont pas été véritablement régionales. Les enjeux nationaux ont largement dominé la campagne, ce qui se comprend aisément dans la situation actuelle, mais n’est pas sain dans la mesure où les régions n’ont pas ou peu de pouvoir en matière d’immigration et de sécurité. Prenons deux exemples.

L’élargissement des régions conduit à des assemblées régionales de grande envergure. Cela a-t-il une incidence financière ? On peut se poser la question dans la mesure où les fusions étaient présentées comme une source d’économies. Les assemblées pourront-elles se tenir dans les locaux utilisés jusqu’ici ? N’y aura-t-il pas des frais de déplacement plus importants ? Et accessoirement, un plus grand éloignement des élus par rapport aux électeurs ?

Second exemple. Le bras de fer entre la SNCF et le groupement de banques autour de Vinci au sujet du nombre de dessertes journalières (13, 16,5 ou 19?) sur la LGV atlantique et le montant des péages qui seraient de 60% plus élevés sur cette ligne que sur la ligne Paris-Lyon. Cela concerne les habitants de cette région qui paient déjà des billets plus chers que sur bien d’autres lignes. Le dédoublement des rames, actuellement fort longues (de l’ordre de 400m sur le quai de la gare Montparnasse) serait-il véritablement plus coûteux pour la SNCF en termes de personnel et d’énergie ? Pour le voyageur, ce serait certainement un gain, et notamment un gain de temps sur les longs arrêts à Bordeaux et Dax en évitant les manœuvres pour scinder le train.

Ce scrutin ne met-il pas en évidence les défaut du mode d’élection choisi ? Certes, il incorpore une dose de proportionnelle. Mais il contribue en fait à laminer les petites listes. Et la prime accordée à la liste arrivée en tête (25% de bonus) n’est-elle pas trop forte, en particulier lorsque deux listes sont au coude à coude ? Ce bonus ne peut que rendre plus âpre la décision de se retirer ou de fusionner.

Les électeurs de gauche ont semble-t-il compris la décision du Parti socialiste de se retirer lorsqu’un maintien risquait de faire passer le Front national. Cette position a probablement joué en faveur du crédit porté aux partis de gauche. A l’inverse, la ligne dure préconisée par M. Sarkozy a probablement été jugée sectaire, même si la proximité de certains thèmes entre la droite et l’extrême droite pouvait expliquer la différence d’attitude (*). A l’inverse, l’allocution de Xavier Bertrand a paru digne et d’un ton nouveau. Quant aux interventions d’Alain Juppé et François Fillon qui visaient tellement leur candidature personnelle, on peut se demander si elles ont atteint leur objectif.

L’impuissance à résorber le chômage a certainement pesé en défaveur des partis présents au gouvernement. Pourtant, ce sont les patrons qui créent les emplois. Si ceux-ci peuvent se plaindre de la lourdeur des taxes qui pèsent sur eux, force est de reconnaître que la hauteur de la dette du pays exige des efforts, que des avantages substantiels ont été accordés aux entreprises, qu’une certaine paix sociale s’est installée et que le développement du commerce mondial exacerbe la concurrence étrangère et détruit des emplois.

Le sursaut du second tour réjouira tous ceux qui se désolent de voir la France verser dans le populisme et le nationalisme. D’autres pays sont tombés dans ce travers : la Hongrie, la Pologne et une fraction de l’Autriche et des Pays-Bas. Mais historiquement, la France a porté d’autres valeurs. Il est heureux que la France ait évité l’affront national. Cependant le pays semble s’être engagé durablement dans un tripartisme. Analyser la nouvelle donne et la situation du pays avec lucidité et sans a priori se révèle nécessaire et il est bon que plusieurs voix se fassent entendre.

Paul Itaulog

(*) La hâte de M. Sarkozy pour rejoindre un spectacle de football quelques minutes après l’annonce des estimations a été remarquée sur la toile et jugée sévèrement de la part d’un responsable de parti qui se veut majoritaire, presque aussi sévèrement que l’opinion émise par Jean Peyrelevade, ancien président du Crédit Lyonnais, au sujet du renoncement de l’ancien chef de l’État à son devoir de prendre la défense de l’État et des contribuables lors de l’affaire Tapie

Régions, la fonction de « président délégué ».

imgresEn écrivant un article intitulé : « Il n’y aura pas de réforme territoriale » le 18 mars 2015, je ne croyais pas que les événements me donneraient si vite raison. Actuellement se déroule une sorte de joute politique entre ceux qui souhaitent créer un poste de « président délégué » dans les futurs conseils régionaux et ceux qui s’opposent à ce qui n’est en réalité qu’une compensation faite aux présidents sortants.

 Il est un certain Dominique Reynié, politologue et professeur à Sciences po Paris qui se lance en politique. Il passe donc du statut d’observateur au statut d’acteur. Il est connu pour ses nombreuses participations à une émission du nom de « C dans l’air » diffusée quotidiennement sur la Cinq. Actuellement il constitue une liste en vue des prochaines élections régionales qui se dérouleront en décembre 2015. Le fait qu’il se réclame d’une formation politique plutôt que d’une autre n’ayant rigoureusement aucune importance, celle-ci ne sera pas mentionnée ici.

Donc ce nouveau en politique –  il voit la politique avec les yeux de Chimène et cette forme de naïveté qu’ignorent ceux qui n’ont jamais été confrontés à la dureté de ce monde – croyait que la réforme des régions serait suivie d’effet et que leur nombre passerait de 22 à 13. Erreur qu’un homme d‘un tel niveau intellectuel et d’une grande culture dans ce domaine, n’aurait jamais dû se permettre. Il découvre dans la région où il propose sa candidature que les politiques actuellement en place font de la résistance. Cette région résulte du regroupement du Midi Pyrénées (Toulouse) et du Languedoc Roussillon (Montpellier).  La fusion se fera, certes mais sans faire disparaître de la scène politique les actuels tenants d’un mandat qu’ils estiment être leur propriété. Les baronnets s’arc-boutent sur leurs privilèges.

Il résulte de ces magouilles qu’un certain Damien Alary, inconnu du grand public, mais actuel président du Languedoc-Roussillon, serait nommé « Président délégué » de cette nouvelle région. Une loi concoctée par ses amis politiques dans une discrétion qui en dit long sur la gêne qu’ils doivent ressentir, doit bientôt voir le jour. Cette fonction de « président délégué » viendrait s’ajouter à celles de vice-présidents. Donc point n’est besoin d’être grand clerc pour comprendre que ces « présidents délégués » seront en réalité la résurgence des présidents de régions dans leur ancienne conformité avec les mêmes avantages, les mêmes prérogatives, le même nombre de  fonctionnaires territoriaux etc. Il n’est pas exclu également que certaines arrière-pensées politiciennes, tels que des alliances entre formations politiques, aient inspirés ce projet de loi. Avec la loi NOTRe qui a soigneusement détricoté le projet de fusions des régions voici maintenant un retour en arrière qui fait passer à la trappe une réforme indispensable pour réduire le millefeuille territorial. On ne fera donc pas d’économies d’échelle, bien au contraire, on prend le risque, ce faisant, d’accroître les dépenses.

Bien joué messieurs les politicards, vous qui nous faites comprendre que dans notre pays sauf à espérer un coup d’Etat, aucune réforme n’est possible.

« Le bon fonctionnement d’une démocratie passe par l’existence d’un lien de confiance entre les citoyens et ceux qui gouvernent » (Extrait de la charte déontologique du gouvernement). Eh bien messieurs les politicards, ce lien de confiance est rompu, mais vous vous en moquez l’essentiel étant pour vous d’appartenir à cette caste qui commence par être honnie par les Français.

 

Pau, le 12 Août 2015

Par Joël BRAUD

Une élection absurde !…

cahier de doléances 1 (1)Le Conseil Général, créé en 1789, est une de nos plus vieilles institutions administratives.
Ses compétences couvrent une bonne partie des services de proximité (aide sociale, voirie, éducation, culture, aide au développement, tourisme, …) ce qui en fait, normalement, avec la Municipalité, l’un des deux organismes les plus proches de nos préoccupations quotidiennes. Et pourtant !… Les élections cantonales n’ont jamais mobilisé les foules et le taux d’abstention ne cesse d’augmenter (53% en 2011 et au moins 60% en 2015 !…)

A la méfiance grandissante des citoyens envers le monde politique, s’ajoutent l’incompréhension et le doute sur le fonctionnement opaque, le coût exorbitant et l’utilité réelle de nos institutions :

  • Il faut supprimer le Sénat, il ne sert plus à rien…
  • Il faut réduire le nombre de députés, 577 c’est 3 fois trop !
  • Il y a trop de couches dans notre millefeuille !…Il faut regrouper les régions, supprimer les départements et les cantons, regrouper les communes…
  • On pourrait économiser quelques milliers de parlementaires, d’élus, de conseillers municipaux, généraux, communautaires, … plus tous le personnel qui les entoure, plus tous les systèmes matériels et humains qui assurent la communication entre tous ces gens !…
  • Sans compter les multiples structures qui entourent le gouvernement ou le Parlement : Conseil économique social et environnemental, Commissariat général à la stratégie et à la prospective, Conseil supérieur de l’économie sociale, Commissariat général à l’égalité des territoires, Conseil de l’insertion par l’activité économique, Conseil national de la vie associative, etc… soit quelques milliers de conseillers, tous grassement payés pour pondre des rapports sérieux et documentés, mais que ni les ministres ni les députés n’ont le temps de lire !… (cf. Sud-Ouest du 24/02)

Et les payeurs, c’est nous !…

Heureusement, la réforme territoriale est en cours ! Ouf ! Il était temps !… Voilà enfin l’occasion rêvée :

  • de regrouper les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées qui ont beaucoup de points communs aux niveaux culturel, industriel, agricole, et de développer la coopération avec les provinces espagnoles voisines,
  • de supprimer les assemblées départementales en redistribuant les compétences entre un conseil régional disposant d’un réel pouvoir décentralisé et des communautés de communes affranchies des caprices du Parlement de Navarre,
  • de supprimer la clause de compétence générale qui permet à chaque assemblée de se mêler de tout et à nos élus d’accorder des subventions sur des lignes qui sortent de leur compétence, tout en réduisant l’aide aux crèches « pour faire des économies !… »
  • de supprimer 4000 sièges de conseillers départementaux,
  • de répartir le personnel départemental entre les services régionaux (pouvant disposer d’antennes locales) et les services municipaux ou communautaires,
  • de n’avoir en 2015 que les élections régionales avec des compétences précises et connues.

Au lieu de cela, sans aucune concertation préalable des intéressés (nous, pas les élus !…), on décide de :

  • regrouper Aquitaine avec Limousin et Poitou-Charente, en espérant que nous pourrons ainsi nous enrichir de nos différences…
  • conserver les départements mais en changer les compétences; « les nouvelles compétences ? on en décidera plus tard !… Mais ne vous faites pas de souci, le budget a déjà été voté par l’assemblée sortante !… « 
  • regrouper les cantons selon un nouveau découpage qui paraît logique à la majorité sortante et totalement illogique à l’opposition… mais, sous prétexte de parité, il y aura dorénavant 2 conseillers par canton au lieu d’un, ce qui fait que, malgré le regroupement, il y aura au total plus de conseillers qu’avant : « Tu parles d’une économie alors que Manuel Vals annonçait en avril 2014 la suppression prochaine des départements !… »

Conclusion : « Un découpage incohérent et une élection absurde » ( cf. Sud-Ouest : « Tribune libre de François Hulbert géographe, professeur à l’Université de Lorraine).

C’est à n’y rien comprendre et je me pose la question : Faut-il aller voter ? A quoi ça sert ?…
J’avoue que je n’en sais rien et je ne suis pas le seul… Selon les derniers sondages, 60% des électeurs ont l’intention de s’abstenir et 30% souhaitent le succès du Front National. Si l’on admet que, galvanisés par ce succès prévisible, tous les électeurs du FN iront voter et que ce sont surtout les électeurs des autres partis qui s’abstiendront, les résultats prévisibles pourraient être : votants=40% des inscrits; FN=30% des inscrits soit 75% des votants; FN élu au 1er tour dans 24 des 27 cantons des Pyrénées Atlantiques !… Bien sûr personne n’y croit, mais il faut reconnaître que cela est mathématiquement possible et ce n’est pas mon idée de la démocratie.

Alors, je déciderai plus tard si je vais voter et pour qui, mais, en attendant, je vais aller aux réunions publiques des candidats de mon canton et je leur poserai des questions du genre :

  • pourquoi êtes-vous candidat ? pour servir la collectivité ou par ambition personnelle ?
  • voulez-vous continuer à rajouter des couches à notre mille-feuille administratif ou œuvrer à sa simplification ?
  • voulez-vous œuvrer dans le sens d’un équilibre budgétaire et d’une réduction de l’endettement ?
  • êtes-vous pour ou contre la suppression de la clause de compétence générale ?
  • êtes-vous décidé à respecter le non cumul des mandats ?
  • êtes-vous décidé à respecter une totale transparence sur l’utilisation de l’argent public, qu’il s’agisse de marchés publics, de subventions ou de frais de représentation ?
  • que ferez-vous si, à court terme, les départements sont supprimés et les assemblées départementales dissoutes ?

Je viendrai ensuite commenter ici les réponses que j’aurai obtenues.
Au final, si je décide d’aller voter à cette élection absurde, au moins je saurai pourquoi et pour qui !…

Et j’invite tous ceux qui me lisent, quel que soit leur département, à faire comme moi dans leurs cantons respectifs, et à revenir nous faire part sur ce site de leurs réflexions.

– par  JYS

C’est pas parce qu’on à rien à dire qu’il faut fermer sa gueule !

 imgresLa lecture d’un article publié dans le journal « La République » du samedi 13 et dimanche 14 décembre 2014 (page 39 – Débat et opinion) évoque de manière incontournable le titre de ce délicieux film de Jacques Besnard. Ils s’y sont mis à trois et pas n’importe qui, pour écrire un texte insipide et sans aucun contenu. Florilège.

 Ces trois là, Alain Rousset, président de la Région Aquitaine, Gérard Vandenbroucke, président de la Région Limousin et Jean-François Macaire, président de la Région Poitou-Charentes, excusez du peu, se sont livrés à un exercice à trois mains. A moins qu’ils n’aient chargé un quelconque scribouillard de faire à leur place et en leur nom. Avec toute la modestie qu’il sied en la circonstance, j’avoue avoir lu et relu cette publication et n’avoir pu en tirer une substantifique moelle. Dans la rubrique « langue de bois », il s’agit d’un chef d’œuvre et tous les spécialistes en « xyloglossie » et en « xylolalie »  se devront désormais de citer en exemple cet écrit qui constitue dans le genre un modèle incontournable.

Alors allons-y :

« C’est notre responsabilité que nous voulons assumer pleinement dans le respect de nos diversités et forts de nos atouts ». A ceux qui voudront savoir quels sont ces atouts et ces diversités, circulez, on ne vous le dira pas. Quant à assumer pleinement sa responsabilité, c’es la moindre des choses, non !

« Des complémentarités existent déjà […] Elles s’articulent autour des politiques innovantes menées respectivement en Aquitaine, en Limousin et en Poitou-Charentes […] elles ont fait leurs preuves y compris auprès de celles et ceux qui doutent des effets de l’action publique ». Mais de quoi parle-t-on exactement ? De politiques innovantes et de complémentarités, pardi ! Vaste programme dont il convient ici  de ne surtout  pas dévoiler la nature.

« Aujourd’hui, de grands défis s’ouvrent à nous. Nous voulons construire une région plus puissante, plus solidaire et plus créative, une région qui s’appuie sur ses multiples talents mieux connectée à l’Europe par des infrastructures performantes ». Alors là, il faut être honnête,  il y a une information celle où l’on apprend qu’ils sont tous les trois d’accord pour construire une région, une seule, conformément à ce que leur impose la loi. Autrement dit, ce sont des légalistes, le contraire serait à regretter. Et puis le petit élan vers l’Europe, ça sonne bien et ça enrichit la perspective.

« Nous réussirons en imaginant un nouveau mode de gouvernance pour le maintien de la proximité de la décision et de la qualité du service public, la garantie d’une représentation équilibrée des territoires dans une optique de faire mieux et plus ensemble ». Le nouveau mode de gouvernance intrigue un peu. Vont-ils faire maintenant ce qu’ils n’ont pas été capables de faire jusqu’alors ? Ou bien l’association des trois régions n’entraînera pas la disparition de chacune d’elles ? C’est sans doute cela la proximité de la décision.

« Au commencement de ce nouveau chemin, nous sommes mobilisés pour bâtir une région collaborative, une région solidaire, une région qui rayonne. Soyons au rendez-vous de notre avenir ». Fermez le ban. Sauf qu’il n’est pas très clair de parler d’une région collaborative. Elle collabore avec qui cette seule et même région ? Avec elle-même, pardi !  Elle est solidaire de qui cette seule et même région ? D’elle-même forcément !

Ah, c’est beau comme de l’antique et pour le plaisir des yeux, il faudrait que nos élus désormais ne se privent pas du plaisir de nous prendre pour des couillons.

Pau, le 15 décembre 2014

                                                                                                                      Par Joël BRAUD

Réforme territoriale : fusion ou union ?

imagesLe projet lancé de suppression des départements, de fusion des régions et de réorganisation  de communes se heurte à ce qu’on pourrait appeler une sorte d’autisme des politiques. Mais pourquoi tant de morgue ?

 Dans un récent article intitulé « Révolution » Daniel Sango fustige fort à propos, la position des trois actuels présidents de région, Aquitaine, Limousin, Poitou-Charentes,  qui, à l’encontre de ce qui est voulu par le pouvoir et la loi récemment votée, décident que leurs régions ne vont pas fusionner mais vont s’unir.

 A Pau, lors de la réunion des représentants des départements de France, le premier Ministre est venu rassurer nos pauvres élus inquiets surtout pour eux-mêmes, en leur disant que la suppression des départements n’aurait pas un caractère aussi définitif et total qu’on l’avait envisagé dans un premier temps. D’ailleurs fort de cette nouvelle donnée, notre président Georges Labazée s’est empressé de soumettre des amendements au Sénat pour réclamer des financements pour la gestion des missions actuellement départementales.

 Souvenons-nous, qu’il y a maintenant plus de vingt ans, lorsque  les regroupements de communes ont été lancés pour aboutir à des communautés de communes ou d’agglomération, il était bien clair et évident dans l’esprit de ses concepteurs que cette réorganisation devait à terme déboucher sur une fusion des communes afin d’en diminuer le nombre. Rappelons que nos 36 700 communes françaises, représentent 40 % de l’ensemble des communes de pays européens. Rappelons aussi que d’autres pays de l’Europe, (Allemagne et Belgique par exemple) ont diminué de façon draconienne le nombre de ces structures administratives et ce dans des proportions considérables.

 Tout ceci a été dit et redit maintes fois.

 Il faut se souvenir qu’il n’y a pas si longtemps, un sondage faisait ressortir qu’à la question : « Diriez-vous que la décentralisation, c’est-à-dire le transfert de compétences aux collectivités locales, se traduit plutôt par… ? »  71 % répondent : « par des surcoûts engendrant une augmentation des impôts locaux ».

 Alors quel constat faire lorsque l’on considère  que les Français sont ainsi dans leur très grande majorité, favorables à une diminution significative des strates administratives ? Soit que le pouvoir central (l’Etat, le gouvernement) manque cruellement d’autorité, soit que la décentralisation a atteint maintenant un point de non retour, soit enfin que les élus ne sont préoccupés que par un seul avenir, le leur personnel,  et qu’ils méprisent de façon définitive et rédhibitoire l’intérêt général.

 Ignorer ainsi la volonté du peuple qui les a élus, s’appelle ou de l’autisme*, ou de la morgue*, de la part des politiques, à moins que ce ne soit la conjonction des deux. Lorsque le peuple se sent à ce point ignoré, il se tourne vers les extrêmes ou adopte lui-même des positions irréversibles qui deviendront à terme regrettables.

 

                                                                                               Pau, le 11 décembre 2014

                                                                                               Par Joël BRAUD

 

 

  • *Autisme : forte tendance à l’introversion et à l’égocentrisme (Le Petit Robert)
  • ** Morgue : contenance hautaine et méprisante (Le Petit Robert)

La réforme territoriale ou à la conquête de l’Ouest

Capture   PhGNous pouvions espérer qu’à l’occasion d’une réflexion pragmatique, lucide, tenant donc compte des véritables enjeux des « limites territoriales », au service des femmes et des hommes y vivant et les animant – le bon sens l’emporte –

Nous n’avons que confusion, lutte d’intérêts personnels et calculs politiciens.

Et pourtant…

Cette réforme est nécessaire, tant pour réduire notre dette (un impératif), que pour rendre encore plus dynamiques nos régions (une nécessité majeure dans la mondialisation).

Pour cela et répondre à cette double attente, la simplicité et la légitimité devaient en être les clefs de voûte – Sachant que toute réforme entraîne des contestations – ces limites territoriales, si elles sont posées, ne doivent pas être prises comme des contraintes bridant les initiatives positives, mais comme des repères géographiques aux indicateurs et interférences multiples.

Aussi, aurions-nous pu fondre les départements dans les régions et avoir des conseillers territoriaux tant à l’échelle du département, qu’à celle de la région (le nombre d‘élus diminuant ainsi d’une façon significative). Des économies réelles et une efficacité plus grande dans la traçabilité des dossiers auraient contribué à revaloriser l’image de l’élu.

Quant aux régions, il suffisait de les laisser dans les limites actuelles, tout en renforçant leur pouvoir d’œuvrer ensemble sur les « dossiers transfrontaliers » où seul un travail d’équipe est pertinent.

Nous vivons dans un cadre européen et nos amis basques ont déjà entrepris une collaboration pouvant être prise en exemple.

Ainsi dans un second temps, ce « vivre ensemble » et les synergies communes, nous amenaient naturellement à la possibilité d’ouvrir par référendum, la fusion de telle ou telle région (comme cela a failli se faire dans le nord-est).

Toute politique est à évaluer à l’égard de ses applications concrètes sur le terrain. Que de dégâts sont à constater dans la façon totalement obsolète de nos gouvernants à prendre leurs décisions !

Des réformes oui, mais pas n’importe comment, ou n’importe quoi ! Auquel cas on obtient le résultat presque inverse…

L’énergie consacrée se perd dans les rouages qui ne servent pas le bien commun. L’élu n’apparaissant qu’au service de lui-même (alors qu’il s’agit d’une mission quotidienne méritant notre considération).

L’Ouest mérite aussi, une autre considération par ses atouts naturels, humains et économiques considérables.

L’Ouest mérite une union de projets, tant par son axe côtier que par sa double appartenance à la chaîne pyrénéenne et au piémont du Massif Central, l’unissant dans un véritable berceau.

Grand Ouest, terre du rugby et de l’aéronautique.

A ce sujet cela fait longtemps que les acteurs de ce secteur ont créé des alliances transcendant les baronnies régionales, et fournissent un autre exemple réussi, d’une vision globale pour réaliser des objectifs, créateurs de richesse et d’emplois.

Comment peut-on ignorer « ce qui marche » (ou « vole »…) en appliquant des oukases qui rivalisent d’arbitraire ?

Notre pays à de trop nombreux indicateurs au rouge pour se permettre un « énième amateurisme » de nos dirigeants.

Oui aux vrais réformes.

Non à celles, qui, pire que d’être ce la poudre aux yeux, dite poudre de Perlimpinpin – abîment et font perdre espoir – Alors que nous sommes nombreux à souhaiter, une vraie conquête de l’Ouest, comme ont su la faire vivre, les pionniers du bassin de Lacq, les coopératives agricoles et les visionnaires de l’aviation. Et l’expérience nous a appris la nécessité d’un véritable développement durable s’appuyant sur des réseaux modernes de communications (LGV) et respectant au mieux notre patrimoine naturel et historique –

Oui, Pau doit se tourner aussi vers Tarbes et Lourdes pour former une « métropole verte », qui puisse jouer dans la cour des grands.

Oui, la LGV doit nous rapprocher LGV de la vallée de la Garonne, qui irrigue deux très belles métropoles.
Bordeaux et Toulouse ont chacune une dot à faire fructifier ensemble et tirer « vers le haut » notre grand Sud Ouest, qui a aussi vocation à être ouvert au Portugal et à l’Espagne – porte de l’Afrique –

Une réforme territoriale s’inscrit dans une vision à long terme afin de rendre un véritable service aux citoyens.

Alors souhaitons qu’à l’Est, il y ait du nouveau.

– par un citoyen engagé
Philippe Guilhemsans

Le feuilleton du découpage régional

le-difficile-decoupage-regional_1566483Une troisième édition du schéma de réorganisation des régions a vu le jour. Comme on pouvait s’y attendre, elle réjouit les uns et mécontente les autres. Les grandes nouveautés dans cette mouture concoctée par une partie de l’Assemblée nationale sont le passage à 13 régions, avec le regroupement de la Picardie avec le Nord-Pas de Calais, ainsi que le rattachement de la Champagne-Ardenne à l’Alsace-Lorraine et le rattachement du Poitou-Charente et du Limousin à l’Aquitaine.

L’Aquitaine devient ainsi une région très étendue et peuplée. Bordeaux devrait s’en trouver renforcée. La vocation côtière de l’Aquitaine se voit ainsi réaffirmée avec l’intégration de la Charente maritime. Mais le sud aquitain pourrait se sentir quelque peu délaissé. Ce ne sont pas seulement quelques femmes et hommes politiques qui regrettent un rattachement du Béarn à Midi-Pyrénées. Les arguments économiques et culturels développés dans la presse par ces élus restent valables. Ils mériteraient d’être repris.

Il est cependant douteux que les Basques se réjouissent d’être rattachés à Midi-Pyrénées. Dès lors on peut se demander si une scission des Pyrénées atlantiques n’aurait pas un sens. Ce serait dommage pour l’amitié des Basques et des Béarnais et aussi pour les régions intermédiaires. Mais il faut reconnaître que l’Aquitaine a vocation à regrouper toute la façade atlantique sud.

On peut se réjouir que la région Centre-Poitou-Charente-Limousin des précédents découpages ait fondu. Les commentateurs avaient attribué l’étendue de cette région projetée (près de 82000 km², soit le double de la région Aquitaine) au désir de satisfaire Ségolène Royal. On peut se demander si en fait François Hollande ne cherchait pas une position de repli pour lui-même après 2017. En tous cas, faire venir le Centre jusqu’aux portes de La Rochelle était exagéré, d’autant que le nord de la région Centre touchait les confins de l’Île de France. Le dernier découpage est plus équilibré. Cependant, on peut regretter que la Bretagne ne comprenne pas Nantes : historiquement et géographiquement, la Bretagne va jusqu’à Pornic.

Mais la principale question n’est pas dans la délimitation des régions. Plus fondamentale est la question du pourquoi et du comment. Cette course à la taille est-elle justifiée alors que des économistes ont souligné que « Small is beautiful » ? Les exemples de la République Sérénissime (Venise), des Pays bataves (Les Pays-Bas) qui ont été des états florissants semblent prouver le contraire. De nos jours le Luxembourg et la Suisse font preuve d’une belle santé malgré leur petite taille, ou en raison de celle-ci. N’est-il pas frappant qu’avec leur taille, les villes deviennent de moins en moins vivables et leurs habitants de plus en plus stressés ? Par ailleurs, la concentration rend tous les équipements plus coûteux et elle renforce le coût de l’habitat. Enfin, les déplacements de plus grande ampleur feront peut-être monter le PIB ; mais de façon nuisible, et pas de manière utile à notre compétitivité ou à la planète. A l’inverse, le dépérissement d’un maillage serré risque de renforcer les déséquilibres territoriaux.

Un autre problème va rapidement surgir : à quelle ville donner la gouvernance d’une région ? Ne faudra-t-il pas donner des compensations d’une sorte ou d’une autre aux villes déchues de leur rôle de capitale régionale ? Le dédoublement des services préfectoraux entre Bayonne et Pau laisse craindre que les regroupements restent bien théoriques, à moins que soit trouvé un mode de partage des responsabilités qui soit suffisamment habile. Or, force est de reconnaître que la réflexion sur ce point n’a pas été engagée, au moins en direction du grand public. La navette entre le Sénat et l’Assemblée nationale fera-t-elle avancer les choses sur ce plan ?

Jean-Paul Penot

Le système de pôle régional est-il pernicieux ?

Le treillage EuropéenCet ancien système de pôle régional serait-il pernicieux ? Attirerait-il tous les intérêts économiques, au détriment du reste du territoire ? 

Les pôles (régionaux ou nationaux) attirent les intérêts économiques parce qu’ils constituent des « écosystèmes » particulièrement performants, capables d’interactions positives. Ils tirent profit de la mondialisation. Le développement se fait ainsi, partout dans le monde depuis des siècles.
Tous les territoires régionaux ne peuvent pas agglomérer toutes les compétences même si les vitesses sont accrues dans tous les sens ; ce qui est d’ailleurs une illusion. Dans les territoires, tout un ensemble de revenus (retraites, sociaux, publics, tourisme, loisirs par exemple) existent également. Il crée une économie souvent florissante. Les régions s’appliquent d’ailleurs à capter ces revenus sans trop se soucier de savoir comment ils sont produits.

Il est maintenant établi que revenus et création de richesses ne se localisent pas au même endroit. Les richesses créées dans les métropoles se retrouvent distribuées dans les provinces plus efficacement qu’on ne le pense généralement.
Le cliché de « Paris et le désert français » publié en 1947 et sa traduction par le dogme de l’égalité des territoires ont la vie dure. Les métropoles ont plutôt été affaiblies par plus de trente années de régionalisation. La réforme régionale dont le principal objectif est le « redressement productif », ne fait que corriger cette situation. Mieux vaut redistribuer des richesses créées dans le pays par des métropoles, naturellement  efficaces, que de continuer à emprunter.

Certes, il faut aussi tenir compte des effets de 20 à 30 ans de déficits publics, de remodelage du territoire (souvent délocalisations ou migrations à l’échelle du pays) ainsi que des effets négatifs de la mondialisation.  Des problèmes humains, des frustrations et des inquiétudes (bas salaires, emplois précaires, écarts de revenus, prix élevés du logement par exemple) existent. Ils demandent, à défaut de réponses impossibles à court terme, des perspectives ; parfois des boucs émissaires.  Cette « déprime » n’épargne pas non plus notre territoire qui n’est pourtant pas des plus mal loti.
En plus, nous dit-on, il faudra tenir compte du réchauffement climatique, de la fin de l’énergie bon marché, de la réduction de la biodiversité ainsi que celle des espaces agricoles et naturels. On nous annonce également la fin d’une situation de plein emploi (au sens encore actuel) et l’avènement de  la mobilité comme valeur dominante du XXIe siècle.

La réforme des régions donne la priorité à l’accroissement du « PIB dit compétitif ». Ainsi un réseau Toulouse- Barcelone- Marseille- Lyon sera vraisemblablement plus productif qu’un réseau Bordeaux- Bilbao- Saragosse.
Les autres problématiques nécessiteront peut-être une adaptation du schéma proposé.
Mais les élus suivent les évolutions davantage qu’ils ne les provoquent.
Aussi les territoires  devront montrer leur capacité à coopérer et non à se concurrencer ou encore à mettre en application des modèles territoriaux prospectifs ; mosaïques de projets (adapté aux pays de l’Adour), Interface entre métropoles et périphéries (adapté à Bordeaux ou Toulouse) par exemple.
En attendant, il est important que l’Etat assure le contrôle de l’application de la réforme actuelle, de ses effets ainsi que des corrections nécessaires.

– par Larouture

PS : Article inspiré par les échanges entre MM. Sango et Lacanette, suite à l’article de
M. Boutin du 16/07/2014, «  Réforme territoriale : N’oubliez pas les Pyrénées-Atlantiques ! ».

Illustration : Le treillage Européen, ©R.Brunet,  Mappemonde 66 (2002.2)

Contribuable, mon frère !

 imagesL’observatoire des finances locales vient de publier le 16 juillet 2014 son rapport sur les finances des collectivités locales. Cette structure présidée par André Laignel fournit ici une étude inquiétante pour les contribuables que nous sommes. On en parle peu et pourtant…

 En 2013 les dépenses totales de collectivités locales sont de 233,6 milliards d’euros. Ils affichent une progression de 3,2% par rapport à l’année précédente. De combien était l’inflation en 2013 ?

 Sur ce total, les Régions représentent 28,7 milliards, les Départements 72,4 et les Communes (dont communautés d’agglomération et communautés de communes) 132,5 milliards.

 Lorsqu’on se penche sur la nature des dépenses on constate que les dépenses de fonctionnement ont augmenté de 2,9% et représentent 162,5 milliards tandis que les dépenses d’investissement ont, elles, augmenté de 4 % et totalisent 71,1 milliards d’euros.

 Et là où on s’aperçoit que la démocratie a ses limites c’est lorsqu’on apprend que, avant les élections municipales, les dépenses ont cru de 7,9%. Contribuables j’utilise votre pognon pour me faire réélire.

 Entre 2009 et 2013, les dépenses de personnel n’ont cessé d’augmenter :

  • 2009 : 45,5 milliards
  • 2010 : 46,35
  • 2011 : 47,23
  • 2012 : 48,63
  • 2013: 49,89

Il n’y a pas de raison pour cette sinistre progression de 9,64 % ne s’arrête, ne serait-ce que parce que les nouveau rythmes scolaires vont entraîner une augmentation des embauches.

 D’ailleurs, les effectifs des collectivités locales qui étaient de 1 667 900 en 2006 sont passes en 2012     à 1 912 800. Soit une progression de 14,70%. Cela s’appelle, parait-il, du clientélisme.

 Une bonne nouvelle cependant, c’est ce 27 juillet que nous, les contribuables, fêtons le « jour de la libération fiscale ». Cela veut dire que jusqu’à ce 208ème  jour de l’année, la totalité de nos revenus était allée alimenter les caisses de l’Etat et des collectivités territoriales. Maintenant nous disposons de l’intégralité de ce l’on gagne. Nous sommes, selon les études, le pays d’Europe où cette durée est la plus longue. De quoi être fier de si bien servir la communauté à hauteur d’ailleurs de 56% du PIB.

 Réjouissons-nous également de savoir que selon la récente déclaration de revenus imposée aux élus, c’est Georges Labazée qui a la palme des mieux rémunérés du Béarn avec 8000 euros mensuels.

 Alors écoutons-les poliment nos politiciens lorsqu’ils nous disent qu’ils vont baisser les impôts. Poliment oui, car c’est notre nature et que la politesse n’empêche pas le scepticisme. Mais, sauf en période révolutionnaire, les impôts n’ont jamais baissé.

 La conclusion appartient à Henri Queuille « Toute réforme fiscale consiste à supprimer les impôts sur des choses qui étaient taxées depuis longtemps pour les remplacer par de nouveaux plus lourds sur des choses qui ne l’étaient pas ».

 

                                                                                                                      Pau, le 29 juillet 2014

               Par Joël BRAUD