Pour ceux qui l’ignoreraient encore, PSQ signifie Police de Sécurité du Quotidien. Un dispositif qui devait être mis en place à Pau, en priorité et à titre expérimental en septembre 2018, se fait attendre et pourtant …
Tout d’abord lors d’un discours du Ministre de l’intérieur en date du 16 août 2017, la Police de Sécurité du Quotidien aurait dû voir le jour fin 2017. Puis devant un retard, résultant sans doute d’un recrutement plus difficile que prévu, cette date a été reportée à septembre 2018. Septembre, nous y sommes et nous ne voyons rien venir. François Bayrou, lors d’une interview (La République des Pyrénées du 8 septembre 2018) y fait timidement allusion. Alors que, selon lui, dix policiers municipaux supplémentaires sont déjà présents, il faut attendre une communication du ministre.
Du côté de la police nationale, d’après ce que j’ai pu savoir, soixante et onze nouveaux policiers viennent d’être affectés à Pau. Leur arrivée est évidemment motivée par la création de la PSQ. Mais en attendant, on ne sait pas bien quoi en faire. C’est ainsi que s’organisent les affaires de l’État. Rappelons que cette police du quotidien devrait s’installer dans les deux quartiers réputés difficiles de notre ville : Ousse-des-bois et Saragosse.
Comme toujours lorsque les politiques reprennent l’idée d’un prédécesseur, il faut absolument s’en démarquer pour ne pas être accusé de plagiat. Alors on a trouvé ce nom de Police de Sécurité du Quotidien pour ne pas reprendre les terme de police de proximité qui correspond à une réalisation d’un autre gouvernement. Pour autant le concept est identique au point que même les professionnels peinent à en lister les différences. Selon Macron, lors de sa campagne électorale : « La doctrine de la sécurité du quotidien, c’est placer le service du citoyen au cœur du métier de policier et de gendarme ». On dit aussi qu’il faut retisser le lien police – population. Était-il besoin de créer cette usine à gaz pour parvenir à ce qui aurait toujours dû être la règle ? Il devra y avoir une sorte de coordination entre la police nationale et les polices municipales, ce qui n’est pas aussi évident à réaliser que le laissent entendre tous ces beaux parleurs férus de doctrine et peu confrontés aux réalités du terrain.
Et puis, il y a les sceptiques qui rappellent que les missions de sécurité sont déjà assurées par les polices municipales et qu’il n’y a pas de différence avec l’ancienne police de proximité. Pour eux cela ne va rien régler. Ils disent aussi que l’augmentation du nombre des policiers ne fait pas une police plus efficace parce que le rapport n’a jamais été établi entre les deux. En réalité il ne faudrait pas seulement réfléchir en termes de baisse de l’insécurité, mais également en termes de qualité du service rendu. Et là, il y a du travail.
Selon François Bayrou, et toujours à partir de l’interview qu’il vient d’accorder à Pyrénées Presse, il y a là comme une sorte de panacée et pour reprendre ses propres termes : « La proximité, la présence continue, je suis sûr que cela marche mieux que le reste ». Sans doute, mais surtout cela permet aux politiques de bénéficier d’une meilleure image. « Il va y avoir de la présence de proximité quotidienne, de l’îlotage ». C’est bien certain qu’avec une augmentation des effectifs dans les proportions indiquées la présence sur la voie publique va être plus importante. Pour autant il ne s’agit pas simplement d’être visible dans les rues, il faut également être à l’écoute. Enfin : « […] car il faut que les forces de sécurité soient familières et pas qu’elles débarquent seulement dans la turbulence ». Alors là tout à fait d’accord, mais qui oserait dire le contraire ? Cela s’appelle la prévention.
Donc attendons cette fameuse communication du ministre qui devrait servir de déclencheur à la mise en place de la PSQ. Pau est, selon ce qui se dit, un site pilote.
Pau, le 10 septembre 2018
par Joël Braud
crédit image : Ministère de l’intérieur : Les étapes clés de la police de sécurité du quotidien.