Témoignages

Le député (LRM) Eric Alauzet désigne, dans Le Parisien, ce qu’il appelle une «génération dorée» de retraités.

J’en fais partie.

Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie !
N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?

1939-40. L’exode vers le sud, des populations de la région parisienne, le mitraillage par les stukas, la planque dans les fossés, un vrai privilège !

Au retour, c’est l’occupation : l’école, pendant une demi-journée les garçons, l’autre demi-journée, les filles ; des locaux sont occupées par les troupes. Les bonbons vitaminés, les tickets de rationnement, le café à l’orge torréfié, les rutabagas, les queues chez les commerçants pour un peu de viande, pas toujours avec succès. Les fausses cartes circulent.

Une sardine à midi, je m’en souviens.

Au lycée, les enseignants sont surtout des femmes, les hommes sont prisonniers, les camarades à étoile jaune disparaissent les uns après les autres ; au début on n’est pas trop au courant ; je suis trop jeune pour le travail forcé en Allemagne, soi-disant pour relever les prisonniers ; d’autres vont construire le mur de l’Atlantique ; mes cousins, plus âgés, prennent le maquis. On a faim dans les villes, le rachitisme est fréquent, la tuberculose…, aussi ; à la campagne, malgré les prélèvements par les troupes d’occupation, c’est plus supportable, pourtant les femmes doivent s’unir, avec les vieux et les enfants pour faire marcher l’exploitation et l’éducation des plus jeunes ; des voisins, qui le peuvent, parfois, vont chercher de la chicorée et du café dans le Nord (Belgique) et l’échangent en Charente contre du beurre ou du cochon.

Voilà la vie rêvée de cette génération dorée !

Le sirènes sont fréquentes car les longues formations de bombardiers américains, très haut, passent, très chargés !, d’ouest en est ; notre jardin et le toit reçoivent des éclats de DCA, mes parents ont construit un petit abri souterrain dans le jardin.

De la banlieue, pour aller au lycée à Paris, par la voie ferrée, il faut franchir un pont sur la Seine ; les américains l’arrosent sans le toucher, sauf les habitations des environs, beaucoup de décès. Il a fallu les chasseurs anglais pour en venir à bout la première fois, applaudissements ; dans le quartier, des pilotes sont récupérés et pris en charge par des réseaux avec des risques énormes. On écoute, le soir, la radio de Londres en fermant la lumière et en demandant à quelqu’un de regarder avec précaution, au travers des vitres gelées, dans la rue. Des voitures banalisées mais équipées, repèrent tous les postes, d’émission-réception ou d’écoute des particuliers.

Voilà la vie rêvée de cette génération dorée.

Pendant ce temps, plus au Sud, en Chalosse, c’est le stress permanent lors du franchissement de la ligne de démarcation ; à Sault de Navailles par exemple, pour passer du courrier, des enfants juifs, des gens de la résistance… Un reste de ferme est encore visible. C’est dangereux, les échecs sont redoutables, la déportation ou la mort immédiate. Pour aller chercher de la nourriture en zone libre, c’est aussi la débrouille risquée ; Les contrôles par l’armée, la Gestapo, les services policiers français, sont fréquents, avec les chiens ; en gare, près de la ligne de démarcation, on attend dans les buissons et on se précipite avec, parfois, le canard qui se met à crier !

Des résistants, irréfléchis, inconscients des conséquences, s’attaquent à des officiers : otages, exécutions par peloton ou pendaison. A Pomarez le patron de l’épicier a vécu cette angoisse qui s’est finalement bien terminée ; on dit, au village, que c’est à la suite de pourparlers entre la Mairie, le châtelain qui logeait un officier allemand, et l’officier responsable de la décision.

Ailleurs, des résistants courageux et réfléchis, dans l’ombre, des cheminots, dévient et vident des trains de marchandises chargés d’œuvres d’art ; si ce sont des trains de munitions, ils avertissent Londres.

Voilà la vie rêvée de cette génération dorée !

Les troupes alliées sont annoncées, Paris se soulève ; les civils se calfeutrent , certains participent ; c’est l’exaltation puis finalement la délivrance, l’explosion de joie.

mais pas encore la fin des épreuves.

Les rancœurs accumulées se manifestent, c’est la triste période de la vengeance ; les pseudo-maquisards, de la dernière heure souvent, s’autoproclament justiciers. Les ciseaux fonctionnent ! Les cartes alimentaires ne disparaissent pas tout de suite.

C’est le retour des prisonniers et des survivants des camps : joie pour les uns, effondrements pour les autres, triste spectacle pour tous ; plus jamais cela !

Grâce à l’aide américaine mais aussi à l’énergie d’une génération qui veut redonner à la France sa grandeur, de nombreuses réformes sont mises en place :

  • Le 29 avril 1945, le femmes votent pour la première fois.
  • En 1944, le CNR a adopté le programme du conseil national de la résistance. Il incluait la création d’une sécurité sociale obligatoire. Elle a été créée par les ordonnances des 4 et 19 octobre 1945.
  • De 1944 à 1946, les nationalisations concernent les secteurs clés de l’économie (curieux n’est-il pas !) : le crédit (Banque de France et principales banques de dépôt ), l’énergie ( charbon, gaz et électricité), le transport aérien (Air France), et l’automobile : la nationalisation de Renault.
    Une planification de l’économie est inaugurée avec le plan Monnet (1947-1952) ; il mettait l’accent sur les secteurs prioritaires indispensables à la reconstruction et à la remise en marche de l’économie, comme le charbon, l’acier ou l’électricité.
    Financé principalement par des crédits publics et l’aide américaine consentie au titre du plan Marshall, il a stimulé l’essor de la production et assuré la reconstruction économique du pays.

Les Trente Glorieuses (1945-1973) vont être une période ininterrompue d’essor économique. En paix depuis 1962, la France vit la période la plus prospère et la moins violente de son histoire. Les Français sont entrés dans la société de consommation ; le logement, l’instruction, l’éducation progressent nettement.

Ceux qui ont des diplômes trouvent du travail, les autres aussi, car les machines, les robots… n’empêchent pas encore le travail pour tous !

Chacun sait pourquoi et pour qui il travaille, la récompense salariale est là.

Ce n’est pas encore la vie dorée et rêvée, mais on s’en rapproche !

Que reste-t-il de tout cela, dîtes le moi !

Indignez-vous nous demandait un ancien !

Entre temps, mes parents, en retraite, s’installent près de Bordeaux où je finis mes études secondaires et fais mes études universitaires ; je m’y rends avec mon premier vélo, payé par mes parents ; je suis reçu aux examens et concours ; après les stages de formation, c’est la nomination et en 1956, le rappel en Tunisie puis en Algérie, à Constantine ; la guerre n’était pas finie pour moi, je devenais un actif, les engagements sanglants, j’ai connu !

Ce n’était pas encore la vie dorée !

Au retour, nommé à 700 km de la famille, je me souviens, tout jeune enseignant au lycée, avoir devant moi, des classes avec 50 jeunes gaillards de 5 ou 6 ans plus jeunes seulement, dont la motivation pour les Science Nat. n’était pas toujours au top !!!

Les enseignants n’étaient pas nombreux, la démographie galopait, les heures supplémentaires aussi, toutes incluses dans les impôts. J’ai pu, pendant cette période favorable, acquérir ma première 4 cv Renault, cotiser à une mutuelle chaque mois pour un complément, le jour venu ; grâce à des emprunts fort élevés, j’ai acquis une maison pour loger ma famille,

ce patrimoine qui fait de moi, maintenant, un privilégié !

A ma demande, j’ai été muté en 1976 à Pau où j’ai terminé ma carrière professionnelle mais pas mes activités.

J’ai donc, le mieux possible, servi la République et participé au renouveau de l’économie de la France ; j’ai, en même temps, contribué à assurer la meilleure retraite possible ainsi qu’une fin de vie décente à mes anciens.

Voilà la vie rêvée de beaucoup de ma génération dorée !

Ce n’est pas suffisant, il faut maintenant, après avoir logé mes parents et ceux de ma femme jusqu’à leur dernier départ, permis à mes enfants de prendre l’ascenseur social jusqu’à ce qu’ils trouvent du travail, que je contribue à aider les jeunes actifs que la politique individualiste libérale, qui en a de moins en moins besoin, ne veut pas, par intérêt, soutenir, réservant les entrées fiscales à bien d’autres buts comme l’aide aux entreprises qui justement s’efforcent d’embaucher le moins possible !

En matière de solidarité, j’estime que je n’ai pas de leçons à recevoir.

+ De nombreux retraités sont des «actifs» qui s’activent bénévolement dans des associations caritatives, Restos du cœur.., dans des associations d’aide à l’alphabétisme, à la protection de l’environnement….; certains emploient des salariés à domicile, font marcher le commerce dans de nombreux domaines: voyage au début, pharmaciens et entreprises pharmaceutiques, médecins, Ehpads privés ou publics par la suite, pompes funèbres à la fin !

+Si des retraités ont des revenus supérieurs à certains actifs, il y a beaucoup plus d’actifs qui ont des revenus supérieurs aux retraités : haut fonctionnaires, directeurs d’hypermarchés, sportifs, chefs d’entreprises du CAC 40, ou pas, la liste est longue… Il serait bien plus rentable, d’envisager la solidarité intragénérationnelle car, dans l’intergénérationnelle on oublie d’évaluer la valeur inestimable représentée par l’espérance de vie qu’il n’est pas possible de partager équitablement !

Dans la nature, les troupeaux des espèces sociales sont menés par la compétence, la sagesse, l’expérience, des anciens qui mènent leur monde. Ils sont respectées, écoutés et ne sont pas la proie des politiciens charognards.

Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?

Devant un tel irrespect et mépris, j’ai enfilé mon gilet jaune.

Nous partîmes cinq cents, mais par un prompt renfort
Nous nous vîmes trois mille en arrivant au bord…

des ronds-points !

Pardon, c’est long, mais beaucoup plus court que mon émotion et ma colère !

Signé Georges Vallet

créits photos:Les retraités sont-ils des privilégiés ? – Clermont-Ferrand (63000 …lejdc.fr

Un ministre m’écrit.

Tout arrive, même à moi qui ne me savais pas si important pour retenir l’attention d’un personnage si haut placé. Le Ministre me parle d’une réforme de la fiscalité locale et plus précisément de la taxe d’habitation. Oui, mais voilà, je ne suis pas concerné et étant retraité je saisis ici l’occasion de lui faire part de ma situation.

Alors je vais essayer de lui expliquer par la voie d’Alternatives Pyrénées, que forcément il lit avec assiduité, que j’ai comme l’impression qu’il y a erreur d’acheminement de son courrier. En effet, je n’entre pas dans la catégorie des éligibles à une « réduction de 30% de la taxe d’habitation sur ma résidence principale ». Dois-je m’en plaindre ? Oui et non. Oui parce qu’étant domicilié dans une ville, Pau, où cette taxe est une des plus élevées de France, je n’ai pas le plaisir d’économiser une somme correspondante. Non parce qu’en réalité, mes revenus dépassent, de pas beaucoup mais d’un peu, la somme exigée pour entrer dans le cadre.

Mais puisque je vous tiens Monsieur le Ministre de l’Action et des Comptes publics, permettez-moi de vous expliquer la situation de la ville de Pau. Depuis 2014, année de la dernière élection municipale, j’ai constaté que le montant de la taxe d’habitation que je paie, avait progressé de 4,11%. Plus vite que l’inflation qui, elle, dans le même temps n’a progressé que de 4,01% (source INSEE). La différence n’est pas énorme, me direz-vous, certes, cependant en rognant tous les ans un peu plus sur le pouvoir d’achat on arrive à un résultat qui finit par décourager le brave contribuable que je suis.

Puisque nous sommes dans les chiffres continuons et acceptez que je vous dise que ma taxe foncière, dans le même laps de temps a augmenté de 5,86% (contre 4,01% d’inflation). Quand j’additionne ce que je paie au titre de la taxe d’habitation avec ce que je paie au titre de la taxe foncière, je constate que cette progression est de 4,85%. Ce qui progresse le plus vite, ici à Pau, c’est ce qui est versé au bénéfice de l’intercommunalité : + 9,92 % (foncière et habitation confondues*). Pas mal. Il faut être honnête et ne pas accabler de reproches François Bayrou quand il est maire de Pau, puisque, toujours en cumulé, foncière plus habitation, la part qui revient à la commune n’a augmenté que de 2,87%. Par contre on peut lui reprocher de ne pas être aussi vertueux en sa qualité de président de l’intercommunalité (+ 9,92%).

Je suis retraité comme je l’ai dit plus haut et, à ce titre, j’ai pu calculer ce que que me coûte sur une année, l’augmentation de la CSG. J’ai aussi pu calculer ce que me coûtent les mensualités de ma complémentaire santé : + 6% par an depuis maintenant 7 ans. J’ai entendu parler de la suppression du « reste à charge », la formule est belle et attrayante mais elle serait pourvue de davantage de charme s’il ne s’agissait pas seulement d’une formule. Je prends de l’âge, que voulez-vous, et ce naufrage qu’est la vieillesse, m’oblige à voir augmenter dans des proportions considérables mes dépenses de santé. Je fais le strict nécessaire, sans excès.

Heureusement que vous, Monsieur le Ministre, et le gouvernement auquel vous appartenez, avez veillé au grain et décidé d’augmenter les pensions de retraite de 0,3%. Dans ce sens, c’est bien moins que l’inflation. Considérez, Monsieur le Ministre, que je suis d’un naturel raisonnable, jamais porté sur des exagérations, aussi, je demande non pas que mon pouvoir d’achat augmente, mais qu’il soit seulement maintenu à son niveau et surtout que mes revenus cessent de baisser. Cela me permettrait de regarder d’un œil moins jaloux ces 1% les plus riches de France qui ont vu cette année leurs revenus progresser de 12%. Ruissellement oblige…

En définitive, j’accepterais ces sacrifices que vous m’imposez s’ils étaient suivis d’effets. Cependant le chômage stagne, la croissance est en berne, le commerce extérieur reste déficitaire et la dette progresse. Je ne sais pas encore pour qui je voterai lors des prochaines élections, mais je sais pour qui je ne voterai pas.

Je vous prie de croire, cher (!) Monsieur le Ministre, à l’assurance de ma considération distinguée.

Pau, le 6 novembre 2018

par Joël Braud

* Depuis 2017 une somme de la taxe foncière est au bénéfice de l’intercommunalité.

 

Lettre du ministre de l’Action et des Comptes publics en date du 4 novembre 2018

Madame, Monsieur, cher contribuable,

Le Gouvernement a engagé une importante réforme de la fiscalité locale. Le premier acte concerne la taxe d’habitation : 80 % des ménages en seront exonérés pour leur résidence principale d’ici 2020. À terme, cet impôt sera entièrement supprimé pour toutes les résidences principales.

Concrètement, dès cette année, 80 % des ménages vont bénéficier d’une réduction de 30 % de leur taxe d’habitation sur leur résidence principale : vous en faites partie.

Si vous continuez de respecter les conditions de revenu fixées par la loi, votre taxe d’habitation sera réduite de 65 % en 2019 puis supprimée en 2020. Ce gain peut toutefois être diminué si l’une des collectivités locales qui vous taxe a augmenté son taux d’imposition ou supprimé des avantages vous concernant.

Conformément aux engagements du Président de la République, cette mesure forte est destinée à favoriser le pouvoir d’achat.

Je vous prie de croire, Madame, Monsieur, à l’assurance de ma considération distinguée.

Gérald DARMANIN

 

Touche-pas à ma meuf ! (2)

Bien que ce titre ne me plaise pas, je l’utilise à nouveau. Cet article n’est plus sociologique comme l’article précédent traitant du phénomène « me-too », mais politique.

Son point de départ concerne aussi avant tout les femmes. Car la question des pensions de réversion concerne principalement les femmes, pour deux raisons. D’une part leur longévité moyenne est supérieure à celle des hommes ; d’autre part leurs ressources sont en général plus faibles que celles des hommes et leur retraite moindre. Sans pension de réversion, un grand nombre d’entre elles seraient dans un grand dénuement. Aussi, la rumeur qui a couru de leur suppression est-elle odieuse. Elle a été démentie, mais d’autres scénarios peu engageants ont apparu. Il a été question notamment d’instaurer une cotisation spécifique, ce qui aurait pour effet de diminuer le nombre de bénéficiaires et aussi de seuils de montants. La veuve d’un préfet, assassiné ou mort dans la fleur de l’âge serait directement impactée ; mais plus généralement, la femme d’un homme ayant eu de lourdes responsabilités et en ayant pâti en assumant un surcroît de charges domestiques serait pénalisée.

Cet exemple montre le rôle délétère de rumeurs ou d’annonces mal maîtrisées. Il en a été de même avec l’instauration de l’impôt à la source et avec l’annonce d’une réforme des retraites. Il n’est pas certain que les craintes des contribuables qui emploient une personne à domicile pour de l’aide-ménagère, des soins ou des gardes d’enfants soient calmées sur le premier point. Quant à la réforme des retraites, le remplacement des trimestres par des points apportera sans doute une simplification mais cette simplification pourra être utilisée pour geler la valeur du point. Par ailleurs, cette unification ne prendra pas en compte les spécificités de chaque branche en termes de pénibilité et de niveau de salaire et conduira vraisemblablement à un départ en retraite plus tardif. Ce dernier point n’est pas absurde, puisque l’on vit plus vieux et que l’on commence à travailler plus tard. Les citoyens de ce pays ne sont pas des Gaulois rétifs à toute adaptation.

Mais ils ont dû accepter d’avaler bien des couleuvres. Mener des guerres regrettables (Suez, Algérie, Lybie…). Financer des chantiers de prestige, comme le Concorde, qu’il a fallu ensuite abandonner. Tout miser sur le nucléaire, sans savoir ce qui pourra être fait des déchets. Opter pour le diesel, moteur réputé plus résistant et plus économe et maintenant voué à être condamné. Jouer la carte des métropoles régionales et maintenant constater la désertification des campagnes. La liste pourrait être longue.

Aussi les citoyens ne font plus guère confiance aux belles paroles, surtout quand on vide leurs poches, tandis que l’on va laisser filer la Grande Bretagne qui doit 43 ou 47 milliards d’euros à l’Union européenne. A ce propos, quitte à s’attaquer aux Celtes, pourquoi ne pas demander à Mme May qu’elle emmène avec elle l’Irlande (ou que celle-ci cesse son dumping fiscal). Cela résoudrait le problème de la frontière avec l’Irlande du nord dans lequel les discussions pataugent ? Proposition incongrue ? Irréaliste ?

Un autre cadeau qui sera pris dans la poche des contribuables concerne le remboursement de la dette de la SNCF. Pas moins de 35 milliards ! Pourtant la SNCF a des actifs, pas toujours très …actifs, comme des terrains ou des bâtiments qui se dégradent. Là, nous rejoignons les questions locales comme la réhabilitation des locaux du SERNAM. A moins que l’on réactive cette dernière : ce ne serait pas un mal pour la planète et nos poumons de réduire le transport par camions (6.000 par jour traversent la Manche rien qu’à Calais, et 90.000 arrivent à Rungis). Hélas, nos enfants sont aussi touchés par toutes ces questions.

Paul Itaulog

Régimes spéciaux : scandaleux !

retraite60  François Hollande et le PS mettent toujours en avant, pour justifier leur politique, la justice et l’équité. En fait il n’en est rien, vive le clientélisme !

Les partenaires sociaux viennent de modifier les conditions des régimes de retraite complémentaire du privé AGIRC et ARRCO. Ainsi, pour ne pas avoir d’abattement fort sur sa retraite il faudra dorénavant travailler jusqu’à 63 ans minimum.

Pourquoi pas, puisque l’espérance de vie augmente, mais comment peut on laisser subsister encore aujourd’hui des régimes spéciaux comme par exemple celui de la SNCF ?

Age légal de départ en retraite :

55 ans pour les agents en service sédentaire jusqu’en 2016 pour les générations nées avant l’année 1962, puis passage par paliers de 4 mois par an jusqu’à 57 ans en 2024 pour les générations nées à compter de l’année 1967

50 ans pour les agents de conduite des locomotives jusqu’en 2016 pour les générations nées avant l’année 1967, puis passage par paliers de 4 mois par an jusqu’à 52 ans en 2024 pour les générations nées à compter de l’année 1972 (Info-retraite.fr)

On comprend pourquoi SNCF/SNCF Réseau est une société avec un déficit important qui ne survit que grâce aux subventions (en particulier des Régions qui financent les TER). Et ceci s’ajoute à la dette gigantesque, aujourd’hui de 44 milliards d’euros… Une société incapable de proposer du fret à un tarif compétitif, ce dont on aurait bien besoin pour lutter contre le transport routier, …etc. Sans parler du déséquilibre financier énorme de ce régime spécial de retraite, financé c’est un comble, par le contribuable !

Mais ce n’est pas tout, ces forçats du rail seront en grève le 26 avril « pour peser sur les négociations en cours sur les conditions de travail des cheminots ». On croit rêver !

L’équité et la justice imposent un régime de retraite et un contrat de travail unique pour tous les français (privé et public). Les pays modernes et qui réussissent en Europe l’ont fait, pas la France.

On ne peut qu’avoir le plus grand mépris pour une classe politique (tous, gauche ou droite) clientéliste, incapable d’un minimum de courage pour tout simplement supprimer immédiatement la totalité des régimes spéciaux, issus d’une autre époque.

 

Daniel Sango