Il y a comme ça des fois où l’hystérie politico-médiatique s’emballe pour des raisons qui ne sont vraiment pas évidentes. Ainsi dans l’actualité récente deux événements ont retenu l’attention : des propos prétendument racistes et un repas entre ennemis politiques dans un grand restaurant parisien. Mais pourquoi tant de bruit ?
Un certain Willy Sagnol, entraîneur de football de l’équipe des Girondins de Bordeaux s’est exprimé sur les joueurs africains. Il considérait lors d’une interview, que « les joueurs africains n’étaient pas chers et couraient vite tandis que les joueurs nordiques étaient habiles et intelligents ». A l’évidence, ses propos sont pour le moins maladroits bien qu’il faille observer qu’il n’a pas dit que les joueurs africains manquaient d’intelligence. Maladroits parce qu’ils ont laissé un espace trop large aux interprétations les plus malveillantes. On l’a accusé de racisme. La LICRA, qui par parenthèse, a trouvé là l’occasion de faire parler d’elle, a crié au scandale et a rompu immédiatement son contrat avec les Girondins. Le P.S. a senti l’opportunité de se faire remarquer en demandant des sanctions contre Sagnol. Tout cela ressemble à une tempête dans un verre d’eau. Et si l’on considérait que Willy Sagnol ne manie pas la langue française comme ceux qui ont usés leurs shorts (de foot) sur les bancs de la fac, on comprendrait que le mot intelligence n’est pas à prendre dans son sens absolu mais dans le sens « d’intelligence de jeu ». Et pour ceux qui aiment les précisions, Sagnol aurait signifié la même chose s’il avait employé les termes de « sens tactique », « d’esprit d’équipe », « technique de la construction du jeu » etc. Question de sémantique c’est tout. Parce que s’il avait employé le mot intelligence dans son sens absolu, il aurait réellement fait du tort à Franck Ribéry.
Second événement : un repas dans un grand restaurant parisien, « Le Doyen », qui réunissait il y a quelques mois des personnalités politiques ou exerçant des fonctions dans le milieu politique. Un ancien premier ministre, François Fillon, rencontrait Jean Pierre Jouyet, secrétaire général de l’Elysée ainsi qu’un autre, Antoine Gosset-Grainville, proche des deux. Outre le fait qu’ils ne sont plus du même bord politique ce qui en réalité importe peu, il est reproché à Fillon d’avoir demandé à Jouyet de faire accélérer la procédure judiciaire Bygmalion. A l’époque, et encore maintenant, tout le monde parlait de cette affaire. Mais ça fait désordre alors la presse s’en empare et crie au complot. Au complot contre qui au fait ? Puis chacun, pour se sortir d’affaire, y va de son piteux mensonge ce qui n’est plus, depuis longtemps, un défaut chez les politiques. Le mensonge leur est une seconde nature. On en est donc à ne pas savoir qui dit la vérité. D’ailleurs peu importe la teneur de leur conversation. Mais ce qui est souligné par ce vaudeville, c’est que l’indépendance du parquet qui figurait dans les programmes des candidats à la dernière présidentielle, tarde à voir le jour. Ainsi les politiques n’auraient plus d’action sur la Justice, elle serait, comme le préconise l’Europe, totalement indépendante.
Alors que Jouyet doive démissionner comme que le dit François Bayrou qui a mis son grain de sel dans l’affaire, importe peu au citoyen lambda. Ce qui importe au contribuable est de savoir qui a payé le repas : le budget de l’Elysée ou l’argent personnel de chacun. Parce que si c’est l’argent du contribuable alors là, il y a infraction pénale, elle s’appelle prise illégale d’intérêt.
Et pendant ce temps là …
- La croissance n’est pas au rendez-vous !
- La courbe du chômage ne cesse de monter !
- La pauvreté, comme le dit un récent rapport du Secours catholique, progresse dramatiquement !
- Les réformes ne se font pas !
- La dette croît inexorablement !
- Le réchauffement climatique nous angoisse !
Mais les politiques ne sont jamais aussi brillants et engagés que lorsqu’il s’agit de chamailleries sans fondement.
Pau, le 12 novembre 2014
Par Joël BRAUD