Régionales, pour essayer de comprendre

imagesEssayer de comprendre en effet car ce mode de scrutin est inhabituel et se situe dans une configuration inédite en raison du nouveau découpage géographique des régions. Les candidats sont inscrits sur des listes constituées au niveau des départements. Quelques données.

La réforme aboutit à diminuer le nombre de régions qui passe de 22 à 13. Notre région, l’Aquitaine (dont le nouveau nom n’est pas encore trouvé) va être élargie et fusionner, oui fusionner, avec le Limousin et le Poitou-Charentes. Ce sera la plus grande région de France avec 5,8 millions d’habitants. Au total 12 départements seront ainsi réunis. Actuellement le Limousin comporte 3 départements, l’Aquitaine, 5 et le Poitou-Charentes 4. Si l’on précise que le chef lieu de cette nouvelle région se situera à Bordeaux on a résumé les données géographiques.

Au départ le projet de réforme stipulait que le nombre maximum d’élus était de 150, mais les députés et sénateurs lors du débat et l’adoption de la loi NOTre (Nouvelle Organisation Territoriale Républicaine) ont voulu que le nombre d’élus soit égal à la somme des élus des anciennes régions. Le nombre des conseillers régionaux est calculé en fonction du nombre des habitants de chaque département. La région Aquitaine aura 183 conseillers régionaux. Pour ce qui concerne le département des Pyrénées Atlantiques, il y aura 21 élus contre 17 actuellement.

Comme il est difficile de concevoir que les listes soient constituées au niveau régional parce qu’elles devraient comporter 183 candidats chacune, il a été décidé qu’elles seront établies au niveau départemental. Ainsi les dix listes présentes sur le département des Pyrénées Atlantiques comporteront chacune 23 candidats pour 21 sièges à pourvoir, (en Gironde, 48 – Landes, 14 – lot et Garonne 12, Dordogne 15). Sur chaque liste figureront donc deux candidats en plus qui seront des suppléants. On se demande pourquoi, c’est ainsi et juste pour ajouter à la confusion.

Voici, à titre d’information, les dix listes de notre département telles qu’elles ont été avalisées en préfecture le 9 novembre :
– PS – PRG. Tête de liste département : Bernard Uthurry. Tête de liste région : Alain Rousset
– Les Républicains/UDI/MoDem. Département : Monique Sémavoine. Région : Virginie Calmels
– FN. Département : Jean-Michel Iratchet. Région : Jacques Colombier
– EELV. Département : Alice Leiciagueçahar. Région : Françoise Coutant
– Front de gauche. Département : Isabelle Larrouy. Région : Olivier Dartigolles
– Debout la France. Département : Pascal Lesellier. Région : Yvon Setze
– Nouvelle donne. Département : Frédéric Pic. Région : Nicolas Pereira
– Union Populaire Républicaine. Département : Romain Doimo. Région : William Douet
– Vague citoyenne, faisons ensemble. Département : David Groslaude. Région : Joseph Boussion
– Lutte ouvrière. Département : Mohamed El Marbati. Région : Guillaume Perchet

La première question qui vient à partir de l’énoncé des listes est de savoir à quoi correspondent ces têtes de liste au niveau de la région. En effet pas facile surtout si l’on considère que la tête de liste de la région pour le Front de gauche par exemple est Olivier Dartigolles alors qu’il est second de la liste du même nom au niveau départemental. En réalité ces têtes de liste de région ont pour rôle d’animer la campagne régionale. C’est juste pour ajouter à la confusion…

Les élections des nouveaux conseillers régionaux se dérouleront les 6 et 13 décembre prochain. C’est sans doute là que les choses se compliquent parce qu’il est bien difficile d’en comprendre les modalités. Suivez bien. Les conseillers régionaux sont élus pour une durée de 6 ans au scrutin de liste à deux tours sans adjonction ni suppression de noms et sans modification de l’ordre de présentation selon le mode de scrutin de liste proportionnel à deux tours. Chaque liste est constituée d’autant de sections qu’il y a de départements dans la région (12). Si une liste obtient la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour, le quart des sièges lui est attribué. Le reste est réparti à la proportionnelle suivant la règle de la plus forte moyenne. Il faut au moins 5% des suffrages exprimés pour obtenir un siège. Dans l’hypothèse où aucune liste n’obtient la majorité absolue au premier tour, on procède à un second tour. Peuvent se présenter (ou se maintenir) à ce second tour les listes ayant obtenu au moins 10% des suffrages exprimés. Cependant les listes ayant obtenu au premier tour au moins 5% des suffrages exprimés peuvent fusionner et modifier leurs candidats. Pas simple !

En conclusion, si l’on ajoute à cette complication de la modalité du scrutin, le fait que personne ou à peu près personne ne sait quelle est la répartition des compétences entre la région, le département, la métropole, les communautés de communes ou d’agglomération et les communes, le fait que les candidats sont pour les électeurs de base, presque tous des inconnus, on obtiendra un taux d’abstention qui va battre tous les records établis jusqu’à maintenant.

Vive la démocratie !

Pau, le 11 novembre 2015
par joël Braud

Les listes du département sont invitées à faire connaître leur programme sur Alternatives Pyrénées en adressant un texte (maximum500 mots) à contact@alternatives-pyrenees.com

Les fantômes de Bruxelles

elus sud ouestAlain Lamassoure connaît bien son affaire, ce n’est pas nouveau.

Je suis cependant un peu déçu de son analyse concernant le point majeur qui est le désintérêt des citoyens pour l’Europe et leur méconnaissance de la réalité européenne.

En ce qui me concerne la cause est évidente, c’est le processus électoral qui en est une des  causes majeures.

En effet, combien de fois avez-vous entendu parler d’Europe par les représentants que nous avons élu dans le Sud Ouest ?

Combien sont venus à Pau pour expliquer leurs problématiques et leurs actions ?

Combien utilisent régulièrement les médias locaux ?

Combien font l’indispensable travail d’information et de pédagogie vers les citoyens ?

La réponse est simple: aucun !

A part  Alain Lamassoure qui s’exprime sur notre site, combien connaissez-vous de nom  vos représentants à Bruxelles?

Langue au chat ? Je rappelle ici nos élus du Sud Ouest :

Dominique Baudis, Christine de Veyrac, Alain Lamassoure, Marie Thérèse Sanchez-Schmid (UMP)

 Kader Arif, Francoise Castex (PS)

 José Bové, Catherine Grèze (EELV)

 Robert Rochefort MoDem)

 Jean Luc Mélenchon (FG)

Les élections de liste sont une calamité démocratique. Les futurs députés sont désignés dans les partis et ils n’en ont rien à cirer des électeurs et se fichent encore plus de mener des actions pédagogiques sur le terrain. C’est tout juste s’ils consentent à faire un meeting avant les élections ! Et encore !

Mais ce type d’élection est du pain bénit pour les partis. Ils distribuent les postes aux bons amis, et impossible de se présenter en dehors des grands partis, connus, seuls à même de rassembler un pourcentage de voix suffisant.

C’est ainsi que des Harlem Désir, et autres « personnalités » ont une rente royale, sans travail, très bien rémunérée.

La liste de l’activité de ces personnes au parlement est significative : H. Désir, J.L. Mélenchon, M. Le Pen, et même Eva Joly sont dans les tout derniers dans le classement de l’activité des députés européens.

Bayrou a lui aussi pratiqué l’attribution de ces fonctions à ses amis d’un jour,…avec le succès que l’on sait.

Comment voulez vous que le citoyen comprenne l’Europe si ses représentants sont des fantômes ?

Plus grave, l’image de l’Europe véhiculée en France n’a jamais été conforme à la réalité.

Nos politiques ont fait croire depuis des années que l’Europe providence devait être à l’image de la gabegie française. Nos politiques n’ont jamais expliqué et justifié la vision européenne des pays du Nord, très différente. D’où la transformation de l’Europe en bouc émissaire pour les français, ce qui arrangeait bien souvent nos dirigeants…

On n’a pas non plus suffisamment montré tous les bienfaits de l’Europe, bien sûr dans le domaine de la paix en Europe, mais aussi dans le développement des nouveaux pays adhérents, où même dans celui de l’aide à la France agricole par l’intermédiaire de la PAC (entre autres).

Changeons le mode d’élection.

Imposons un travail de pédagogie aux élus (Mesdames et Messieurs, fantômes de Bruxelles, venez donc sur AP nous parler d’Europe !)

C’est une condition nécessaire mais non suffisante pour commencer à faire comprendre et apprécier l’Europe. Car, quoique l’on pense, l’Europe c’est notre avenir.

– par Daniel Sango