« Pas de vagues »

C’est peu de dire que ce hashtag « #pas de vagues » a fait sensation ces derniers jours. Il résulte d’une forme de révolte des enseignants et fait suite à un incident grave dans un lycée de Créteil. Les profs, par ce moyen, crient leur ras-le-bol. Ils accusent leur hiérarchie de ne pas suffisamment les protéger. Mais sont-ils eux-mêmes aussi innocents qu’ils le prétendent ?

En premier lieu vous m’autoriserez à faire part ici de mon expérience professionnelle, il y a maintenant pas mal de temps. A l’époque, j’étais sollicité par l’IUFM* (Institut Universitaire de formation des Maîtres) de Pau pour rencontrer les élèves professeurs en fin de cycle, à la veille de leur prochaine affectation. Pour la plupart, ils savaient qu’il allaient se retrouver à exercer leur métier dans l’académie de Versailles ou de Créteil ; là où l’on envoie les jeunes parce c’est trop dur pour les anciens. Frais émoulus, sans expérience, ils auront dans ces établissements à problèmes toutes le chances de se décourager. Puisque le sujet concernait la sécurité, il y avait réunis devant ces élèves, un magistrat, un policier et un gendarme. Je me souviens que dans mes propos j’expliquais quels étaient les motifs d’une plainte, quelles étaient les démarches à effectuer pour déposer plainte et enfin comment se déroulait une procédure judiciaire. J’insistais tout particulièrement sur le fait que la victime d’une infraction pénale décidait seule et de façon autonome de déposer plainte et ainsi de déclencher ce que l’on nomme l’action publique, c’est à dire le processus de poursuites judiciaires.

Très vite j’étais repris par un enseignant de l’IUFM qui expliquait avec beaucoup d’insistance aux élèves qu’ils ne pouvaient se livrer à un dépôt de plainte sans en avoir préalablement référé à leur hiérarchie et sans avoir obtenu tout aussi préalablement l’accord de celle-ci pour le faire.

Tout indique aujourd’hui, à la lecture de ce hashtag, que nos braves enseignants, de tous niveaux d’ailleurs, facultés, lycées, collège et école primaire ont respecté cette prescription qu’ils soient de Pau ou d’ailleurs. Si l’on est arrivé à la situation que l’on connaît maintenant n’est-ce pas dû à cette mainmise de la hiérarchie sur les enseignants d’autant plus prégnante qu’elle va jusqu’à les empêcher d’exercer leurs droits ? Parce qu’il s’agit bien d’un droit contenu dans le code pénal que celui de déposer plainte de sa propre initiative. Pour le faire il existe plusieurs conditions : l’existence d’une infraction pénale et un préjudice subi. Nulle part il n’est fait état dans la loi, que cette démarche ne peut se faire qu’avec l’aval de sa hiérarchie.

On peut donc logiquement s’interroger sur cette exigence de ne « pas faire de vagues ». En effet porter plainte comporte le risque que les faits soient divulgués sur la place publique et ainsi portent atteinte à la réputation d’un établissement scolaire. Un bon chef serait un chef qui n’a pas de problèmes, soucieux principalement de ne pas ébruiter une affaire et de rester dans la façade et le déni. C’est, paraît-il, ainsi que l’on a le plus de chances de progresser dans la hiérarchie. L’éducation nationale n’est en réalité pas la seule administration concernée par ce phénomène, on pourrait citer l’hôpital et la police, et tant d’autres.

Dans les faits, il est impossible que le règlement intérieur d’un établissement scolaire comporte une contrainte de ce genre faite aux enseignants ; si c’était le cas, ce serait illégal et à classer dans ce que l’on pourrait qualifier « d’abus de pouvoir ». Mais si ce n’est pas écrit, cela fait partie des prescriptions imposées aux enseignants comme la réaction de ce prof de l’IUFM de Pau en a apporté la preuve.

Alors aujourd’hui, il faut bien considérer que si la situation a dégénéré au point de permettre des situations comme celle du lycée de Créteil, la soumission des professeurs y est pour quelque chose. Dans les hashtags, il dénoncent des mesures insuffisantes en regard de la gravité des faits dont ils disent avoir été victimes. Un simple conseil de discipline aux conclusions bien indulgentes est souvent évoqué. Cet entre-soi a une tendance regrettable à se substituer à l’action de la justice. Une sanction prise par un conseil de discipline n’efface pas l’action publique ; autrement dit, le fait pénal demeure. Ils pouvaient donc déposer plainte. L’intervention de la justice dans ces cas aurait eu un effet autrement plus dissuasif qu’un simple conseil de discipline. Oublions les déclarations tonitruantes des sociologues et autres psychologues qui affirment que la répression est contre productive. Certains affirment, et ils sont de plus en plus nombreux, que ce sont leurs déclarations à ces messieurs je-sais-tout qui est, elle, contre productive.

Il est par ailleurs étonnant de constater que des enseignants qui ont reçu pour mission d’éduquer des jeunes afin de faciliter leur intégration dans la société, soient à ce point ignorants de l’organisation sociale que garantit la République. Le fonctionnement de la justice entre à l’évidence dans le cadre de cet enseignement. Ignoreraient-ils pour eux-mêmes ce qu’ils ont mission d’enseigner ?

Pau, le 29 octobre 2018

par Joël Braud

*Devenu depuis 2013 l’ESPE –École Supérieure du Professorat et de l’Éducation

Quelques longues à bâtons non rompus.

Parmi les grandes préoccupations du moment on ne veut pas reconnaître qu’elles sont toutes des conséquences de causes communes dans le temps et l’espace. La politique individualiste et l’économie libérale anarchique, comme toujours, se refusent à les considérer, quand il s’agit de prendre des décisions ayant un intérêt financier immédiat. Le problème se complique encore car on veut les résoudre séparément.

C’est toujours la même chose ; on gère les conséquences, surtout pas les causes !

Ce qui vient augmenter le désarroi et… l’énervement, tient aux mots utilisés : réformes, développement durable, les courageuses déréglementations, la flexibilité, compétitivité, le chômage… la pauvreté, le pouvoir d’achat… Ils sèment le doute, le trouble, l’incompréhension,… la fureur, car le contenu est flou, changeant, volontairement sournois, différent suivant les interprètes.

«La compétitivité ? De laquelle parle-t-on ? Celle des entreprises (cash flow, profits, valeur boursière..) ou celle des sociétés elles-mêmes (cohésion sociale, plein emploi, dynamisme, confiance.., laquelle faudrait-il préférer?)» J-Cl Guillebaud.

En effet le langage unique et la langue de bois ambiante sont l’illustration du danger des mots qui ensorcellent nous dit J-Cl Guillebaud : «les mots sont rarement neutres, tout langage transporte avec lui, comme le filigrane d’un billet de banque, un corpus de préjugés, préférences, partis pris, jugements de valeur qu’il faudra décoder».

Alors que la croissance c’est faire toujours plus avec plus, moderniser c’est faire plus avec moins !

1°)La fameuse dette publique ! Et si on stigmatisait la dette privée, bien plus importante que la dette publique et dont les effets peuvent être dramatiques ! La vision macroéconomique est à reconsidérer. N’oublions tout de même pas que la crise financière actuelle a été déclenchée par un excès d’endettement privé aux Etats-Unis.

Dette publique, dette publique… Et la dette privée alors – Nouvel Obs

https://www.nouvelobs.com › Rue89 › Economie

2°)L’Europe ; et si on revenait en arrière en reconsidérant l’histoire et la culture des pays, de l’Est entre autres : Pologne, Hongrie…, on pourrait comprendre le populisme et la peur qui les gagnent en les sommant de s’adapter aux exigences «européennes», émanation d’une science économique «hors sol». L’unanimité exigée pour faire avancer la politique est forcément vouée à l’échec; c’est absolument normal, compte tenu du passé, de la situation géographique(Italie, Grèce, Espagne, Portugal..), climatique, sociale, des craintes, des richesses économiques spécifiques, des intérêts de chaque pays. Alors qu’à la majorité simple les lois sont déjà difficilement applicables dans notre pays, mettre tout le monde d’accord à 28 !!!!! Va-t-il falloir que les seuls pro-européens reconnus soient ceux en accord avec la politique de Merkel et de Macron, c’est-à-dire un libéralisme dévoyé uniquement financier ! Pour qui voteront les vrais pro-européens, largement majoritaires en France, ceux qui se soucient des peuples, de leur culture, leur histoire, leur droit à la santé, à la sécurité, au travail pour vivre….? Il y a de la place pour une nouvelle Europe ! Les Etats-Unis ont bien construit une fédération d’états tous différents !

3°)Migrants. « Ils sèment le vent, ils récolteront la tempête » (Traduction Œcumènique de la Bible, VIII e siècle avant J.-C.).

L’avidité pour les profits de bien des pays européens, sur le continent africain, est et a été redoutable car elle a provoqué la perte d’identité culturelle et l’appauvrissement généralisé des populations locales. Les extrémismes religieux salafistes en ont profité pour habiller ce désarroi de principes religieux revitalisant pour beaucoup de jeunes, perdus et fragiles, que la politique de la République n’a pas su ou voulu aider afin de les accompagner vers un ascenseur social plein d’espoir.

4°) La Sécurité, ce mot à multiples facettes, recouvre pratiquement tous les problèmes. On ne considère que la sécurité extérieure (défense), intérieure (agressions) ; en fait, il convient d’ajouter la sécurité environnementale, de l’emploi, du logement, de l’alimentation, de la santé, du pouvoir d’achat, de la liberté de penser, de s’exprimer…Malheureusement, elle est rarement assurée et bien des faits restent, malgré les évidences, dans l’indifférence du gouvernement et de bien des gens.

La réforme du système de santé devrait s’en inspirer !

= Sud Ouest titre le 9/09/2018 «La chute sans fin des insectes»

Le pare-brise n’est plus rendu opaque par les cadavres d’insectes que la voiture récupérait jadis, les nuits sont devenues silencieuses, le grillon ne chante plus, le crapaud et la grenouille gros prédateurs d’insectes, sont muets ; les chauves-souris, les hirondelles se raréfient, les moustiques de tous pays peuvent proliférer avec leurs parasites ! Les maraîchers et les arboriculteurs constatent des baisses de rendements et cherchent à louer des drones car les ruches se font rares. Les chinois qui, jadis, frappaient pour effaroucher les oiseaux, paient maintenant des gens qui, juchés toute la journée sur une échelle, pollinisent à la main les arbres fruitiers.

Une étude menée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le muséum d’histoire naturel et l’Office pour les Insectes et leur environnement (Opie) a conclu qu’une espèce sur 5 était menacée de disparition en France métropolitaine.

Les causes sont suffisamment connues pour agir positivement car les conséquences  retentissent sur la sécurité alimentaire, le pouvoir d’achat, le travail, la santé…

++ L’ensemble des pesticides(+12,4% entre 2009 et 2016)

++ Dégradation de l’environnement : disparition des haies, des zones humides, artificialisation et pollution des sols, vers de terre en chute libre, bétonnage et urbanisation, desherbage des fossés et des cultures, là où les insectes se développent, pollution lumineuse pour de nombreux papillons, ne parlons pas du remplacement des arbres variés de la forêt tempérée par des peuplements monospécifiques favorisant la prolifération des espèces parasites, de l’extension des plantes ornementales et des variétés de plantes cultivées sélectionnées comme des variétés de colzas qui n’attirent pas les pollinisateurs. «la rose moderne n’envoie aucun message attractif de la part de ses nectaires» Sud Ouest.

++ Le réchauffement climatique perturbe les concurrences, les résistances, la répartition, les équilibres donc. Réjouissant, les GES n’ont jamais été aussi abondants!

On hasarde de perdre en voulant trop gagner.
Gardez-vous de rien dédaigner ;
Surtout quand vous avez à peu près votre compte.

                                      Si seulement on sentait un frémissement de bon sens ! Or, cela ne fait que s’accentuer : croissance, croissance !

= Sud Ouest encore, mardi 19/09/18 :«Du glyphosate sous les pins et dans le miel». On peut lire que depuis 2016, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’environnement, de l’alimentation et du travail (Anses) a homologué et autorisé la mise sur le marché d’une quinzaine de nouveaux herbicides à base de glyphosate pour une utilisation en forêt ; le dernier, le Glifonet NG a été autorisé le 9 février dernier. Début 2000, seuls trois herbicides étaient homologués par l’Anses ;

maintenant, les sylviculteurs disposent de 27 produits principalement à base de glyphosate.»

Un ingénieur forestier du CNPF (centre régional de la propriété forestière) prétend que ces homologations ne se sont pas faites à la demande des utilisateurs mais des producteurs d’herbicides (voir plus loin l’importance des lobbies). Facile, car l’utilisation n’était pas obligatoire !

Ramassage des champignons à reconsidérer !!!

= Nanoparticules : un danger pour le cerveau – Futura-Sciences

https://www.futura-sciences.com/…/medecine-nanoparticules-danger-cerveau-34445/

Les nanoparticules qui sont 1.000 à 100.000 fois plus petites que les cellules sont partout. Elles peuvent être inhalées, ingérées, traverser la peau, se retrouver dans le sang et atteindre de nombreux organes du corps où elles s’accumulent. Entre autres, elles sont nocives sur la barrière entre cerveau et circulation sanguine, sur le placenta…

« l’exposition aiguë aux nanoparticules de zinc déclenche chez les animaux nouveau-nés une accélération anormale suivie d’un arrêt définitif du rythme respiratoire. »

«On est en plein dans le cadre du principe de précaution, avance Magali Ringoot, porte-parole d’Agir pour l’environnement. D’un côté, on a des études scientifiques qui s’accumulent et qui sont gravement alarmantes. De l’autre, on peut se poser la question du rapport bénéfice-risque: pour le consommateur, l’utilisation des nanoparticules dans l’alimentation est purement esthétique.»

= Depuis plus de trente ans, nous assistons à une féminisation de l’ensemble de la faune terrestre, être humain inclus. Les poissons des lacs, des estuaires et des mers où se déversent les polluants se féminisent, les ours polaires, les tortues dans les Grands Lacs….

La propagation globale des perturbateurs endocriniens  ne cesse d’augmenter ;  ils proviennent, entre autres, des femmes sous contraceptifs oraux qui rejettent par leur urine dans les eaux usées des quantités d’hormones monumentales. On note une baisse générale de la fertilité (diminution de 50% du nombre de spermatozoïdes actifs en cinquante ans), des malformations génitales se multiplient : à Montpellier, le Pr Charles Sultan, pédiatre endocrinologue, estime que le nombre de garçons qui ont un micropénis et d’autres malformations de l’appareil génital comme la descente incomplète des testicules (cryptorchidie) a été multiplié par trois en vingt ans. Le ratio de natalité fille/garçon, traditionnellement favorable aux garçons, s’est inversé».

Entre autres :La féminisation du monde – AgoraVox le média citoyen

http://www.agoravox.fr/actualites/environnement/article/la-feminisation-du-monde-44513

= «L’incrustation des lobbies dans le cœur de l’exécutif fait tache.»(Sud Ouest 7/09/18. «Qui gouverne ?»

+«Audrey Bourolleau qui a été à l’origine de l’assouplissement de la loi Evin en 2015, est l’ancienne déléguée générale de l’association Vin et société, structure de promotion de la filière viticole, ancienne diplômée de l’école de commerce de La Rochelle. Elle a intégré le cabinet du président de la République où elle s’occupe des questions agricoles.»

+ «Le premier ministre Edouard Philippe a dirigé le service des relations publiques du groupe nucléaire Areva. Le secrétaire d’Etat Benjamin Griveaux a occupé les mêmes fonctions au sein du groupe immobilier Unibail-Rodamco.»

+ «Aucune réglementation efficace n’encadre l’usage de ces carnets d’adresses constitués à l’ombre du pouvoir ;… Nombre de cadres ou d’anciens dirigeants du privé multiplient les allées et venues dans les cercles du pouvoir»

Les nouveaux élus, de la société civile, constituent un milieu proche du pouvoir qui connaît le monde de l’entreprise et ses pratiques rarement désintéressées !

= Les troubles psychiatriques touchent 1 adulte sur 4 soit 27% de la population française.75% des affections psychiatriques débutent avant l’âge de 25 ans.

Santé mentale : les chiffres qui font peur – Actualités Santé

https://www.observatoire-sante.fr › Actus

Parmi les pathologies les plus préoccupantes au XXIe siècle, 5 ont été identifiées par l’Organisation Mondiale de la Santé : la schizophrénie, le trouble bipolaire, l’addiction, la dépression et le trouble obsessionnel compulsif.

Les maladies psychiatriques et les troubles du comportement …

http://www.frcneurodon.org/…/les-maladies-psychiatriques-et-les-troubles-du-comportement…

Faut-il armer la police municipale, augmenter le nombre de policiers, de caméras de surveillance ?…Et si on s’interrogeait sur les causes de la délinquance ? Pourquoi le nombre de malades mentaux, en errance car sans thérapie valable, parfois potentiellement dangereux, que nous côtoyons chaque jour, est si important et parfois responsables d’actes de barbarie, y compris terroristes ?

=Le danger des plastiques : émission Cash investigation d’Elise Lucet mardi 11/09/2018

Une sidérante enquête, Plastique, la grande intox, pointe notamment du doigt :

+le lobbying effréné (et efficace) des industries plastiques et dévoile les failles potentiellement dangereuses du recyclage de certaines matières plastiques.

+des associations pour l’environnement financées par des industriels.

+des produits toxiques dans des jouets.

= Envoyé spécial: les secrets des aliments ultra-transformés. Jeudi 13/09/18

Aliments ultra-transformés : 60 Millions de consommateurs alerte, l …

https://www.usinenouvelle.com › Consommation

Le jeudi 12 avril une enquête intitulée «Ces aliments qui nous empoisonnent» décrypte les ingrédients de 100 produits et dénonce des pratiques de l’industrie agroalimentaire:« Pauvres en matières premières brutes (légumes, fruits, lait, viande…) mais riches en additifs, les aliments ultra-transformés regorgent d’ingrédients à bas coût, dénaturés pour leurrer notre goût. Sel, sucre et graisses combinés stimulent les pics de glycémie,(et d’obésité aussi), entraînant des réactions addictives”, attaque le magazine. “Les ingrédients qui fâchent sont souvent dissimulés derrière des allégations alléchantes.»

= franceinfo, jeudi 13 septembre 2018. Hydrolysat, peptides, lactosérum, lécithine, amidon, sirop de glucose… ces noms  sont sur l’emballage des yaourts, plats préparés ou n’importe quel aliment « ultra-transformé ». L’industrie agroalimentaire raffole de ces composants peu coûteux à produire et faciles à utiliser: des nutriments obtenus par « cracking », ou fractionnement d’un aliment en dizaines de poudres et de sirops. Le lait, l’œuf, la pomme de terre, le riz, le maïs… tout, ou presque, peut être « cracké ».

Devant les menaces climatiques extrêmes les réseaux sociaux, puis les citoyens, se mobilisent pour que les enjeux climatiques deviennent la priorité des gouvernements alors que c’est actuellement l’indifférence programmée; pot de terre contre pot de fer !

Un rapport récent de l’ONU invite les politiques à opérer des changements drastiques dans les modèles économiques, tandis que le secrétaire général des Nations unies a appelé lundi les gouvernements« à ne plus perdre de temps ».

«La vraie révolution, c’est quand les rôles changent et pas seulement les titulaires»

Gilbert Cesbron, mourir étonné1980)

signé Georges Vallet

crédits photos:writeawriting.com

L’entreprise privée libérale est-elle aussi merveilleuse que certains le disent?

Nous traversons en ce moment une période de turbulences sociales ; elles furent nombreuses au cours de notre histoire, mais, actuellement, elles se situent dans un monde en révolution économique, ce qui change beaucoup de choses.

Les oppositions en présence résultent de l’affrontement de deux idéologies qui s’enracinent dans le passé.

+L’une s’est développée dans l’Europe des Lumières en réaction à l’absolutisme d’un souverain. C’est le libéralisme. Pour wikipedia :

«Le libéralisme repose sur l’idée que chaque être humain possède des droits fondamentaux naturels précédant toute association et qu’aucun pouvoir n’a le droit de violer. En conséquence, les libéraux veulent limiter les obligations sociales imposées par le pouvoir et plus généralement le système social, telles que la morale, au profit du libre choix et de l’intérêt de chaque individu indépendamment des autres».

+L’autre, difficilement réductible à un nom, du fait de ses nombreuses variantes, appelons-le «le socialisme» au sens large, est né dans le contexte de la révolution industrielle. Wikipedia nous propose :

«Le socialisme désigne un ensemble de revendications et d’idées visant à améliorer le sort des ouvriers, et plus largement de la population, via le remplacement du capitalisme par une société supposée plus juste.»

Pour cela il faut un état fort qui gère les moyens de production, les biens communs, ceux qui servent à tous et ne doivent pas être la propriété d’un petit nombre. Les richesses produites par tous sont partagées.

Si fondamentalement, l’idée est généreuse, et disons-le, vraiment humaniste, les expériences vécues ont montré que l’application pratique, comme dans le christianisme ou les autres religions, a été un fiaso dès l’instant ou la prise en main était réalisée par un ou quelques individus instaurant finalement un dirigisme.

Finalement, ces deux convictions sont nées à chaque fois d’une opposition à un système de pensée et d’actions de plus en plus contestées.

Ne serions-nous pas à l’aube d’une nouvelle idéologie ?

Actuellement, et depuis bien des années, le libéralisme a le vent en poupe et grignote progressivement les acquis de nombreuses et dures années de luttes pour le maintien d’un service public au service de tous. On considère que la réussite économique, financière, politique, familiale, sociale de quelques individu (entreprise privée) permet d’entraîner les autres vers le haut(1er de cordée).

Est-ce vraiment aussi merveilleux que cela ?

+ Biologiquement parlant, cela ne tient pas la route. L’espèce humaine n’est pas une espèce individuelle mais sociale où chaque individu, au sein d’un écosystème, ne peut pas vivre sans les autres avec lesquels il a des relations et interactions capitales pour la survie de tous. Non, l’être humain ne possède pas de droits fondamentaux naturels précédant toute association et qu’aucun pouvoir n’a le droit de violer, il est lui-même une association écosystémique.

+ Culturellement des exemples mettent en valeur «la réussite» du privé libéral :

++L’épanouissement des fondamentaux :

=Affaiblissement de l’État. Toujours trop dépensier par définition, il faut supprimer des emplois et réduire les impôts.

=Passer sans scrupules au-dessus de la morale en réduisant la protection sociale trop dépensière.., «Les infirmières, aides soignantes et ces milliers de femmes qui tiennent à bout de bras dans les Ehpads les personnes âgées dépendantes….sont emblématiques de ce qu’il faut bien appeler une pathologie de la rentabilité» J-Cl Guillebaud, Sud Ouest.

= Par contre, on demande à l’état de donner de plus en plus d’aides aux entreprises.

= Ne pas mettre d’entraves à la liberté d’entreprendre et ne pas se soucier des conséquences.

Plus concrètement :

++ Dans beaucoup de commerces spécialisés où la technologie est primordiale, la compétence du personnel, pour peu qu’il y en ait, se limite à remplir l’ordinateur et sortir contrats et factures; l’embauche d’un personnel qualifié est trop coûteuse et non rentable. Ne parlons pas du dépannage, il faut envoyer l’appareil à un centre souvent éloigné ; cela se termine le plus souvent par un nouvel achat: modèle épuisé.

Vraiment le privé, c’est le top !

++ Des «trains» de camions diesel de toutes origines, sur les autoroutes et plus grave, sur les routes secondaires (pour éviter les péages), sont un danger pour la circulation en général mais surtout au niveau des petites communes dont la sécurité n’est absolument plus assurée, sauf la pollution, pour les administrés; qui paye l’usure rapide des routes ? Les transports sur des milliers de kms sont épuisants pour les conducteurs qui sont exploités par des entreprises ne visant que la rentabilité.

++Une des performances les plus spectaculaires des entreprises privées est la production de déchets dont la prise en charge revient le plus souvent au contribuable. Le pollueur n’est jamais le payeur !

Cette accumulation des déchets encombrants est la cause d’apparition de la  vermine, de polluants nocifs pour la santé. L’utilisation des incinérateurs pour se débarrasser des produits organiques est redoutable : pollution en gaz de l’atmosphère, métaux lourds dispersés après dans le sol….La création incessante de nouveaux produits «comestibles» par des marques en compétition, entassés par rayons entiers, à durée limitée de conservation, sont finalement jetés provoquant un gaspillage immoral.

Des produits électroniques, informatiques, numériques, toujours nouveaux, à vie brève, obsolescence ou pas, sont jetés sans possibilité ou intérêt de réparation ; ils sont envoyés en Afrique pour finir sur des décharges mortelles pour les autochtones.

++ L’épuisement des ressources minérales. la surexploitation des ressources halieutiques, l’acidification de la mer, la dispersion des plastiques…..Le réchauffement climatique… Une vraie réussite !

++ L’agriculture et l’élevage industriels ruinent les petits paysans et empoisonnent les consommateurs par l’emploi des produits chimiques de synthèse : engrais, herbicides, pesticides, médicaments vétérinaires. Les espèces utiles à l’agriculture disparaissent, les parasites se multiplient du fait de la monoculture. Les oiseaux se raréfient, les insectes pollinisateurs sont en péril, donc nos récoltes…C’est l’effondrement de la biodiversité, il coûtera très cher !

L’érosion des sols peu organiques, par la pluie, est de l’ordre de 20% du territoire d’après D.Arrouays de l’Inra, l’artificialisation (urbanisation et bétonnisation) menace les sols ; il en est de même de la baisse de la teneur en carbone donc la hausse de la minéralisation, la contamination par des métaux lourds ou des POP (polluants organiques persistants) ; la raréfaction des vers de terre n’est pas une plaisanterie !

++C’est le culte du toujours plus de rentabilité; pour les inégalités, la pauvreté, les sans abris, c’est une réussite, les chômeurs en fin de droit font diminuer le chômage, la création d’emplois de contractuels ou de CDD très courts, aussi.

++Le développement, du fait d’une alimentation dangereuse ou déséquilibrée (trop de viande, perturbateurs, conservateurs, enrichissement en sucre…), de maladies redoutables comme les cancers, les dérèglements du développement (puberté précoce, baisse de la spermatogénèse) l’obésité, le diabète…

++Par ailleurs, la justice, la police….sont à bout de souffle, les SDF meurent sur les trottoirs…Les urgences des hôpitaux explosent :«Le 20 mars le compteur du Samu de France sur Internet affichait 19039 malades restés en rade sur des brancards en deux mois… 2000 toubibs hospitaliers ont alerté le ministre…  Pendant ce temps, la fermeture des lits, comme les économies, continuent. A Paris, l’assistance publique avait prévu de supprimer 180 postes et une centaine de CDD, finalement ce sera beaucoup plus…» Canard du 21/03. Sur la tombe on écrira :

Mort pour cause de rentabilité.

++Toujours dans le Canard, la GVG, l’une des plus grosses maison de négoce de Bordeaux (55 millions de chiffres d’affaires) transformait 2000 hl de vin ordinaire en vins de Bordeaux millésimés ou dotés d’appellation. 850000 bouteilles de vins prestigieux auraient auraient été étiquetées Saint Estephe, Saint Emilion…

Or, le patron de GVG est aussi le Président du conseil des grands crus classés en 1855 ; une organisation chargée de veiller à la protection du classement et des éventuels détournements de la marque !

Sud Ouest en rajoute en annonçant une autre grosse affaire de fraude. Un négociant libournais vendait, à leur insu, du vin du Languedoc en vrac, à de grandes maisons de Bordeaux dont GVG. ; il était transformé en AOC bordelais donnant du faux Pomerol, Saint-Julien ou Margaux. Évoquons, sans plus, les scandales passés.

Peu importe, pourvu qu’on ait l’ivresse…. du profit !

++L’empreinte écologique génère une dette environnementale colossale ; ce sont nos descendants qui la paieront d’une manière ou d’une autre.

Non, les médecins hospitaliers, les enseignants, les infirmières, les policiers, les gendarmes, les pompiers, les juges, les cheminots… n’ont rien à voir avec ces résultats et cette dette là !

Ils sont tout au plus des utilisateurs obligés.

Non, je ne mélange pas tout, ces faits, non exhaustifs, loin de là, ont un dénominateur commun, la course infernale à la production, consommation; la moindre régulation, ou contrôle, est considérée comme une entrave aux profits, comme, par exemple, le respect du personnel et des consommateurs.

Non ce ne serait pas revenir à l’âge de pierre, ce n’est pas sérieux, c’est caricatural et moqueur; la caractéristique du genre humain est la soif de connaissance et de progrès, cela continuera avec toujours deux choix possibles :

= progrès et enrichissement pour certains, miettes ou prélèvements pour les autres.

=partage et progrès pour tous.

La dette est «abyssale», les profits «abyssaux» .

Le gouvernement souhaite une cohésion entre les Français, donc pas de problème !

Le culte de la personnalité, du héro, à l’américaine et à la soviétique de jadis, très en vogue, ne convient pas; dans une compétition, ce n’est pas l’individu le plus fort ou le plus intelligent qui gagne mais l’équipe la plus soudée.

Les deux idéologies vont dans le mur, une troisième voie est à ouvrir en :

++Laissant du temps au temps, en combattant l’immédiateté.

C’est suivre les principes de prévention et de précaution ; savoir attendre, avant de lancer une nouvelle molécule ou idée, les résultats d’un contrôle indépendant et d’une réflexion sur les retombées environnementales lato sensu possibles ; c’est aussi contrôler a posteriori (personnel suffisant) le respect des directives exigées.

++Réfléchissant avant d’agir, c’est admettre que les relations actuelles, dans tous les domaines, sont mondialisées, globalisées, interactives et interdépendantes ; le raisonnement linéaire : extraction, production, consommation, rejet, est la théorie simpliste du passé. C’est un contresens de vouloir continuer à traiter les problèmes séparément ; l’éclatement (analyse) fait perdre le sens, elle détruit les relations, celles qui permettent de rééquilibrer les déficits d’un côté par les bénéfices de l’autre (SNCF). L’avenir est dans la synthèse, seule porteuse de sens, donc la globalisation.

De plus, la dynamique n’est pas linéaire mais circulaire.

«La pensée cartésienne, analytique, linéaire, séquentielle et proportionnelle, partagée par tant de décideurs politiques et industriels, appartient à l’ancien paradigme…. Les sciences de la complexité…. permettront de construire notre avenir sur la base d’une vision globale et à long terme de l’évolution des systèmes complexes (économiques, écologiques, industriels et politiques) dont nous faisons partie.» Joël de Rosnay.

Beaucoup ont intérêt à gérer l’obscurantisme !

Si rien ne change ne soyons pas surpris que «l’Intendance ne suive pas !»

Le socialisme a vécu, le libéralisme subit une bifurcation idéologique de type libéralisme « augmenté », le culte du numérique, de l’I.A, en vue, l’intelligence augmentée. Sous-jacent, l’intelligence humaine, trop lente, trop contestatrice, trop dépensière, trop sociale, trop émotionnelle, trop empathique…doit être remplacée par une intelligence artificielle au service : de quelques uns, des automatismes, des robots, des machines sans chair, ni émotions et sentiments mais obéissant aux ordres donnés, sans discuter, sans faire grève…, mais rentables !!! L’intelligence augmentée, entre autres, mettra en péril la cohésion sociale et générationnelle, que deviendra le sous-citoyen ?

C’est la fin de la démocratie, place à l’universalité concurrentielle des marchés.

Qui donnera les orientations, les valeurs à défendre, les ordres ?

Le meilleur et le pire seront en présence, le 0 et le 1 toujours sous l’influence dominante; Stephen Hawking et bien d’autres, se sont élevés sur les risques éthiques et sociaux de l’IA, allant jusqu’à prévoir la fin de l’humanité ! Pourtant, si la raison humaniste l’emportait sur la passion du profit, on pourrait tenir compte des expériences du passé et profiter des possibilités extraordinaires du présent.

En prenant soin de préserver l’intelligence et en se méfiant de l’artificiel.

 

Signé Georges Vallet

crédit photo: h2mw.eu

La police de la sécurité du quotidien

La police de la sécurité du quotidien que l’on nous vend actuellement à grand renfort de déclarations des politiques est-elle réellement la panacée face au sentiment d’insécurité. ? Elle fait lourdement penser à ce qu’a été la police de proximité entre 1998 et 2003. Alors nouveauté ou répétition ?

En tout premier lieu il faut se méfier de ce qui n’est en réalité qu’un poncif. La police a toujours été en charge de la sécurité des biens et des personnes et elle a toujours agi au quotidien, 24 heures sur 24 et 365 jours par ans. Alors ce titre…

L’objectif poursuivi est de rapprocher les services de police (ou de gendarmerie d’ailleurs) de la population. Objectif louable s’il en est, mais aurait-on perdu de vue que cette administration plus que toutes les autres, est un service public au service du public ?

En regardant de plus près les objectifs poursuivis par ce « nouveau » concept on ne peut y voir que de fortes ressemblances avec la police de proximité. Celle-ci, n’hésitait pas à se revendiquer du modèle canadien appelé « la police communautaire ». Je me souviens personnellement avoir reçu à plusieurs reprises un universitaire canadien qui en était à l’origine dans son pays. En effet chez lui, les universitaires s’investissent dans l’organisation sociale et sont reconnus. Ce n’est pas le cas chez nous.

Donc entre 1998 et 2003 elle a fonctionné en France. Puis est arrivé en 2003 un nouveau ministre de l’intérieur qui a décidé de sa suppression. Pour plusieurs raisons semble-t-il. La première est que l’idée venait du camp d’en face. Ils sont comme cela les politiques. Ensuite, il faut le reconnaître cette organisation était gourmande en effectifs. Et enfin la proximité qui avait pour but principal de faciliter le contact, facilitait ipso facto les dépôts de plaintes. Ainsi une augmentation du nombre des plaintes faisait s’envoler les statistiques de la délinquance ; logique ! Les résultats affichés pesaient sur le sentiment d’insécurité des citoyens.

A Pau, trois bureaux de police avaient été mis en place pour répondre à ce concept. En septembre 2003 le bureau de police dit de Ousse-des-Bois avait été incendié. Cet acte criminel avait signé l’arrêt de l’expérience. Toujours dans notre ville, à cette époque, on voyait dans les rues des patrouilles de policiers à pied, en VTT, en scooter. Il était possible de les aborder et d’échanger avec eux. Une autre philosophie du métier qui cherchait à faire oublier ce « tout répressif » qui leur pendait aux basques.

Il n’y avait pas alors à Pau de police municipale et ne se posait pas la question de la partition des compétences entre police nationale et police municipale. Les choses ont changé, actuellement la police nationale ne se déplace qu’en voiture. Trois fonctionnaires se trouvent à bord, ils en sortent que très rarement et sont occupés à pianoter sur leurs I phones ou autres I pads. Lorsqu’on les appelle, il n’est pas rare qu’ils vous renvoient vers la police municipale. C’est ainsi !

Cette « police de la proximité du quotidien » envisage de s’implanter dans le quartier d’Ousse-des-Bois et dans celui de Saragosse, selon le souhait du maire de Pau. Dès cette annonce, des voix se sont élevées pour se plaindre. Il y aurait, selon eux, par ce moyen, une façon de désigner à la vindicte populaire des quartiers où en réalité règne la sécurité. On ne peut contenter tout le monde.

Mais la principale annonce est la création d’une brigade de police à VTT. On a donc inventé ce qui existait déjà et n’aurait jamais dû disparaître. Effet d’annonce oblige.

Pau, le 21 février 2018

pat Joël BRAUD

Hestiv’Oc camp retranché

Pour cette édition 2017 Hestiv’Oc a été transféré de la place Royale au stade Tissié. Il n’est pas certain que ce transfert ait diminué les nuisances sonores, s’il les a déplacées. Mais ce n’est pas le propos de cet article. On peut tout de même se demander pourquoi le transfert n’a pas eu lieu près de la gare, sur le site de l’ancienne SERNAM, par exemple, ou derrière la ligne de chemin de fer.

Ce qui a pu frapper le visiteur réside dans le dispositif de sécurité mis en place : plots de béton, grillages, inspection des sacs. Dans la situation actuelle, il le faut bien et il est hors de question de critiquer cette mise en place. Mais elle a un coût et elle se répand. J’ai vu ainsi des chicanes mises en place sur la route traversant un village de Bigorre un jour de fête. Ce coût est supporté par les contribuables de ce pays, ainsi que beaucoup d’autres, comme la surveillance dans les aéroports et les gares, les retards qu’infligent de tels contrôles, sans parler des dommages subis par les personnes lors des attentats. Un autre coût provient de la surpopulation carcérale. Sait-on que l’entretien d’un prisonnier coûte à l’Etat près de 40.000 euros par an ? Et que l’on laisse se délabrer des bâtiments publics (les commissariats, par exemple) alors que l’on fait des plans pour multiplier les prisons ? Ne vaudrait-il pas mieux développer les peines de substitution susceptibles de traiter la délinquance, comme l’assistance aux personnes victimes des chauffards, plutôt que de concentrer la population carcérale dans une promiscuité génératrice de frustrations et de radicalisation ? D’autant que les conditions de vie dans les prisons font honte au pays des Droits de l’Homme, à tel point que la France a été condamnée par des instances internationales à ce sujet. Une autre perspective serait de conclure des accords avec des pays acceptant contre rétribution de détenir des prisonniers ? A l’inverse des reconductions à la frontière qui ont cours, l’efficacité serait garantie par la réclusion et ne s’adresserait qu’à des personnes coupables. L’effet dissuasif sur les familles ne serait pas négligeable.

Mais revenons à Hestiv’Oc. Cette manifestation touche peu, on s’en doute, la communauté d’origine étrangère. Ce ne sont pas les « migrants » d’origine parisienne qui pourrait blâmer qui que ce soit à ce sujet. Mais on peut regretter qu’il n’y ait pas plus de mixité et que le communautarisme s’installe durablement en France. Il faut réfléchir aux moyens de susciter des vocations positives pouvant attirer les jeunes, aux moyens de créer plus d’échanges, plus d’intérêt pour les cultures différentes. A ce propos, si le programme d’Hestiv’Oc présentait quelques conférences, la manifestation du stade Tissié ne laissait guère de place à la culture au milieu des buvettes. Et que penser du grandiloquent « festival des enfants » qui ne proposait qu’une ronde pour petits bambins et un essai d’échasses ?

Et si le quartier de l’Ousse des bois faisait mieux et attirait un public ouvert, tolérant et prônant le respect des personnes dans une manifestation festive ? Convaincre jeunes et familles qu’il y a place pour la dignité, l’espoir et la joie dans ce pays serait un investissement qui vaudrait bien les blocs de béton, non ?

Paul Itaulog

Bilan de la sécurité dans le département

Comme tous les ans à la même période, la préfecture communique ce qu’elle appelle cette année le « Bilan de la politique de la sécurité et de la lutte contre la délinquance ». Ce rapport qui comporte pas moins de 17 pages n’apporte pas une réponse à toutes les questions que l’on est en droit de se poser dans ce domaine.

L’an passé d’ailleurs, ce document était intitulé « Bilan de la lutte contre la délinquance et de la sécurité routière dans le département des Pyrénées Atlantiques ». Il faut donc en conclure que cette année 2016 revêt un caractère plus politique. Mais qu’importe.

D’autres questions demeurent, ainsi :
– Ceux qui parce qu’ils sont domiciliés à Pau ou dans une grande ville du département, sont soucieux de savoir quel est le bilan que l’on peut tirer sur l’évolution de la délinquance dans leur commune n’ont qu’à se résigner, c’est circulez, il n’y a rien à voir. Le bilan est départemental, un point c’est tout.
– Ceux qui parce qu’ils sont d’un naturel curieux ou parce qu’ils sont un peu au fait du sujet posent des questions sur l’évolution de l’usage ou du trafic de drogue n’ont qu’à aller se rhabiller. On ne parle pas de la drogue. Là encore circulez, il n’y a rien à voir.
– Ceux qui parce qu’ils sont des contribuables, sont soucieux de connaître l’efficacité des services de l’État payés par leurs impôts, n’auront aucune information sur les résultats. On ne vous parle pas ici du nombre d’individus interpellés ni du taux d’élucidation.
Restons dans le flou et souvenons-nous que « Quand c’est flou c’est qu’il y a un loup ».

Par souci d’une simplification technocratique ont été retenues trois grandes catégories d’infractions :
AVIP : les atteintes volontaires à l’intégrité physique des personnes ;
AAB : les atteintes aux biens ;
EIEF : les escroqueries et infractions économiques et financières.

Et à côté de cela on a choisi de vous exposer des résultats qui sont particulièrement positifs.
– En 2015, les AVIP qui étaient en progression de 7,23% sont en diminution de 2,27% en 2016. Un écart de 9,50% qui traduit un sacré coup de collier.
– En 2015, les AAB qui étaient en baisse de 2,28% sont encore, cette année 2016, en baisse de 4,86%. Bravo mais soulignons tout de même que les cambriolages de résidences secondaires et de locaux industriels et commerciaux sont en hausse respectivement de 8,9% et de 13,5%.
– Enfin en 2015, les EIEF qui étaient en augmentation de 18,77% sont en baisse de 8,95% en 2016. Là encore une magnifique performance qui entraîne un écart de 27,72%. Faut le faire !

Inutile d’ajouter que ces résultats mériteraient quelques précisions qu’on se gardera bien de vous fournir. Circulez…

Cette année 2016 comme le dit son titre, le bilan revêt un caractère politique, c’est ainsi que par certains côtés et au fil des 17 pages qu’il comporte, on pourrait le qualifier de propagandiste. Les plans départementaux sont légions : réseaux de surface (sic) ; lutte contre les cambriolage ; contre l’immigration irrégulière ; en faveur de la sécurité des personnes âgées ; sécurisation des transports ; contre les vols liés aux véhicules. Il n’y manque rien. Ils sont accompagnés d’actions qui se nomment : vigicommerce ; vigicambri64 ; alerte SMS ; proxiprév ; prévention de la radicalisation violente. Autant de brillants dispositifs dont personnellement je n’avais jamais entendu parler mais qu’on se rassure, ils existent. Ah quand les technocrates prennent le pouvoir tout devient beau et rassurant !

Ce document ressemble à un organe de propagande à la gloire de ceux qui sont en charge de notre sécurité. On y trouve également le souci de ne pas trop nous en dire afin de ménager notre inquiétude.

Récemment un article intitulé « Zénith, une file d’attente dangereuse » paru dans Alternatives Pyrénées, observait qu’à l’occasion d’un spectacle, une longue file d’attente s’était formée et qu’on n’y voyait aucun policier. Dans le centre ville de Pau en fin de semaine dernière avait lieu la braderie de printemps. Je n’y ai vu aucun flic, juste une herse en haut de la rue Serviez. Il est certes plus spectaculaire, voire médiatique -et pas forcément inutile- de simuler une hypothétique catastrophe au Zénith que d’assurer une présence constante et effective des forces de l’ordre sur la voie publique.

Pau, le 9 mars 2017
Joël Braud

Crédit photo : Sud Ouest

Zénith, une file d’attente dangereuse

imagesLe courrier des lecteurs dans les journaux locaux, La République et l’Éclair, est, dans certaines circonstances, particulièrement instructif. Ceux qui écrivent font part de leur préoccupations citoyennes parfaitement louables. Ici deux écrits attirent notre attention sur un problème grave celui qui concerne la sécurité. En ce temps d’état d’urgence, il revêt un relief bien particulier.

Le premier document date du 11 janvier 2017. Il est signé de Madame Lucie Abadia et s’intitule : « Fausse note au concert du nouvel an ? ». Elle ne critique pas le concert, lui-même qui, dit-elle, était parfait, mais elle décrit « La fausse note visible avant l’entrée dans l’enceinte sécurisée du Zénith, dans l’interminable queue formée par les milliers de spectateurs qui traversait le parking. Une queue si longue et si dense qu’elle touchait au boulevard du Cami Salié ». C’était le dimanche 8 janvier 2017 à 10 h 30 et cette file d’attente était constituée de familles avec enfants et de personnes âgées. Devant cette description, comme l’a fait l’auteur de ce courrier, on pense à Nice, mais également à Berlin, à Jérusalem et plus récemment à Melbourne.

Les contrôles et les fouilles étaient organisées non pas à l’intérieur de la grille mais à l’entrée de celle-ci. On aurait pu en effet s’organiser autrement surtout à une époque où notre pays a mis en place des dispositifs soi-disant draconiens dictés par l’ « État d’urgence ». C’est vrai qu’on ne peut penser à tout, mais dans ces circonstances particulières et en regard de certains drames, il faut s’obliger à prévoir le pire, savoir s’adapter.

Le second document est un autre courrier des lecteurs dans la publication de Pyrénées Presse datée du 19 janvier 2017. Il est signé par Madame Marie-Anne Michaud, directrice du Zénith de Pau. Elle fait référence à l’écrit de Lucie Abadia et souhaite apporter quelques précisions « à la mise en cause de l’organisation ». Il est important ici d’en citer les termes : « L’ensemble des actions de vigilance, de surveillance et de contrôle est appliqué lors de chaque manifestation pour la sécurité de chacun ». Voilà une phrase d’une portée très générale qui manque de précision. Quelles sont donc ces actions de vigilance, de surveillance et de contrôle ? Obligent-elles ou non, à prendre en considération la constitution d’une file d’attente si importante ? « Que ce soit pour un concert de musique classique ou de variétés, nous adaptons les dispositions en fonction de chaque événement. (…) Nous constatons cependant qu’une grande partie du public rejoint le Zénith très peu de temps avant le début du spectacle. Cela a pour conséquence de créer une file d’attente plus importante voire même un départ retardé du spectacle. Quand les spectateurs échelonnent leur arrivée, la fluidité de contrôle s’opère sans difficulté permettant un début de spectacle conforme à l’horaire indiqué dans le respect des artistes ». Retenons que, selon elle, si les spectateurs étaient plus disciplinés, voire mieux organisés, on ne rencontrerait pas ce genre de problème. Autrement dit : ce n’est pas sa faute, c’est la leur ! Retenons également que l’essentiel des préoccupations de Mme la directrice, se situe dans le respect à la fois des horaires et des artistes. Bon, et les autres !

Alors Madame la directrice, avec tout le respect qui vous est dû, avez-vous imaginé qu’il pouvait s’organiser par vos soins, ou par les soins du service de sécurité, une file d’attente en serpentin à l’intérieur des grilles ? Il semble qu’alors le danger potentiel serait moindre. Vous faites, Madame, par vos propos, un constat qui en aucun cas ne constitue une justification.

Mais il y a plus grave. Lorsque j’ai demandé à plusieurs témoins s’ils avaient observé la présence de la police (nationale ou municipale), ils m’ont répondu par la négative. Sauf à considérer qu’ils sont de mauvaise foi ou qu’ils ont des problèmes visuels, cela paraît inconcevable. On sait que la police nationale se montre dans notre ville de plus en plus discrète. Mais on sait par ailleurs que notre maire à décidé de doter la police municipale d’armes à capacité létale en arguant du fait que ce qui s’était passé à Nice était pour lui la raison incontournable.

Les forces de l’ordre ne doivent-elles pas se trouver là où existe un danger réel ou potentiel ?

Pau, le 25 janvier 2017
Joël Braud

Bataclan, un témoignage qui interpelle

imagesAu gré de mes lectures, je suis tombé sur l’interview d’un commissaire de police qui, avec son équipe, est intervenu le 13 novembre 2015, dans les locaux du Bataclan. Il est 22 h 35, les terroristes sont encore à l’intérieur, la brigade entre et leur fait face. Il est le chef de la BRI et est accompagné de dix hommes. L’horreur oui, mais après viennent les manœuvres politiques…

L’interview du commissaire Christophe Molmy (Marianne-N°1024 du 11 au 17 novembre 2016), chef de la BRI (Brigade de Recherches et d’Intervention) unité d’élite de la préfecture de Police de Paris en dit long sur ce qui a suivi cet épisode héroïque. Il n’est pas question de reprendre ici la description de l’action de ce policier et de son équipe, mais de réfléchir ici sur la signification d’une telle intrusion des politiques.

« Le temps du débriefing est ensuite venu, avec son lot de désillusion.  Le monde entier est venu nous voir. Les Américains nous ont félicités. Là-bas on aurait été des héros. Ici, on a eu droit à une commission d’enquête parlementaire. Je ne suis pas contre le retour d’expérience à haut niveau. Mais, lors de le reconstitution, il a fallu que je mette les points sur les i avec un député qui nous traitait comme des mis en examen… Je ne fais pas de politique, je suis un républicain. J’ai dit que le préfet et le ministre de l’intérieur ont fait admirablement leur travail pendant les attentats. Cela a pu en déranger certains. Mais c’est vrai, donc je le dis… »

Ce fonctionnaire n’a pas utilisé la langue de bois pour exprimer ce qu’il pensait de cette expérience. En présence de politiques, il a ressenti que lui était imposée l’obligation d’avoir à s’expliquer. À partir de là, on peut en effet s’interroger. Dans ces circonstances si tragiques, que recherchent donc ces élus ? Il a été dit que certains agissaient dans le but de mettre en difficulté le préfet de police de Paris et par ce biais le gouvernement. Cela semble curieux. Des questions restent bien sûr en suspens.

On se souvient du climat créé par les politiciens à la suite de ces drames nationaux, c’était à ceux qui allaient pouvoir se valoriser en critiquant le pouvoir en place. N’y avait-il rien de mieux à faire ? Notre pays ne devait-il pas au contraire afficher une solidarité sans failles ? C’est arrivé après, mais le mal était fait et il avait été l’œuvre de ceux qui se croient investis de responsabilités qu’en réalité ils n’ont pas. Il reste une équipe de policiers qui ont pris des risques pour leur vie, dont le courage aurait dû non seulement être reconnu, mais cité en exemple et qui, au lieu de cela, ont le sentiment d’avoir été mis au ban de ceux que l’on contraint à se justifier.

La sécurité, l’honneur et le courage sont une chose bien trop sérieuse pour permettre aux politiques d’y fourrer leur nez. Nous avons besoin de héros. Respect !

Pau, le 16 novembre 2016
par Joël Braud

Jusqu’où et jusqu’à quand ?

imagesA VIRY-CHATILLON, le 8 octobre 2016, quatre policiers sont attaqués par une bande de voyous qui brûlent leurs véhicules. Deux sont gravement blessés et l’un serait encore entre la vie  et la mort. Le fait n’est malheureusement pas banal puisqu’à entendre le maire de la commune et même un ministre, il en serait ainsi depuis une vingtaine d’années. Une vingtaine d’années ! Mais qu’ont donc fait nos gouvernants. Ils ont laissé faire par lâcheté, incompétence, incurie.  » Responsables , mais non coupables « . On connaît la formule.

Pendant le premier semestre 2016, 3267 policiers ont été blessés en service. A travers eux c’est la France qu’on attaque. Les forces du désordre l’emportent sur les forces de l’ordre.

Les meilleures justifications de ces agresseurs, dont certains sont soi-disant francais, serait le manque de considération dont ils sont victimes (contrôle d’identité, discrimination à l’embauche, perquisitions brutales).

Pourquoi pas. Au demeurant comment identifier des citoyens  au visage encagoulé ? Ils savent très bien que la cagoule leur assure une totale impunité. N’est-il pas temps d’imposer de vivre publiquement à visage découvert, sous peine de sanction pénale.

Discrimination ? Comment embaucher des candidats qui ne parlent qu’un salmigondis ?

Et les perquisitions ? Faut-il y procéder en apportant le café et les croissants ?

La France n’est donc pas pour eux une bonne mère. Mais les mêmes phénomènes se produisent en Belgique, en Allemagne et ailleurs en Europe, notamment en Suède où la communauté juive est régulièrement l’objet d’agressions à Malmö, troisième ville du pays dont la population autochtone n’est plus majoritaire.

Partout se sont créées des zones de non-droit quoi qu’en dise notre premier ministre qui ne doit pas le penser.

La solution ? Inutile de multiplier le nombre de policiers qui ont surtout l’ordre de ne pas se servir de leurs armes. Leur multiplication ne sert à rien.

On a tout essayé depuis des décennies et de nombreux coins de France sont colonisés, sont occupés. Les forces de l’ordre n’y sont pas les bienvenues, parce que la France n’y est pas chez elle.

Nos gouvernants ne sentent-ils pas monter comme un vent de révolte? Car au bout du compte, ce sont bien nos impôts qui aident à entretenir cette anti-France !

 

Pierre ESPOSITO

Avocat honoraire.

Crédit photo : Europe 1

Le sentiment d’insécurité

imgresL’actualité immédiate offre des éléments de réflexion. Une starlette américaine, Kim Kardashian, vedette des émissions de télé-réalité, a été victime d’un vol à main armée. En soi cela ne devrait émouvoir que ses fans, mais les conséquences sont plus importantes que ne l’indique cette seule information.

En effet après cet événement dont le préjudice en bijoux est évalué à 9 millions d’euros, le ministre des Affaires Étrangères, excusez du peu, y est allé de son conseil : « Il ne faut pas céder à la panique » a t-il dit. La maire de Paris, de son côté, a voulu rassurer : « Un acte très rare qui ne remet pas en cause la sécurité de la capitale ». Ces politiques, par ces propos, veulent s’attaquer au sentiment d’insécurité qui, après les attentats survenus en France, a provoqué une forte baisse du tourisme. Celui-ci a été en berne durant cette année 2016. Il importe donc de limiter ces conséquences économiques.

Pourtant les statistiques (officielles celles-ci et qui se veulent objectives) démontrent que la délinquance est en baisse à Paris. Mais ces données sont inconnues des potentiels touristes. Le sentiment d’insécurité prédomine. Il ne repose pas sur des données impartiales, mais sur un sentiment diffus qui obnubile les esprits.

Il s’agit d’un ressenti qui a bien d’autres conséquences que la seule diminution du tourisme. Il est exploité par les politiques toujours à l’affût de répondre de façon démagogique aux inquiétudes de leurs électeurs. Le développement des polices municipales en est la démonstration. Leurs effectifs augmentent, il est question, comme à Pau, de les équiper d’armes létales, de leur donner les moyens de contrôler et verbaliser les excès de vitesse. Bientôt leurs compétences judiciaires seront comparables à celles de la police nationale. L’essentiel pour un politique est de prendre une mesure susceptible de rassurer l’électeur, peu importe son efficacité. Le pire serait de ne rien faire.

L’efficacité de toutes ces mesures que sont les caméras dans les lieux publics, l’essor des polices municipales, leur équipement en armement et en moyens de contrôle, n’est que symbolique sur la prévention de la criminalité. Nice par exemple est sans doute la ville de France où la police municipale est la plus nombreuse, la mieux équipée où la vidéo surveillance fleurit à tous les carrefours et pourtant un drame s’y est produit, il a provoqué la mort de 86 personnes. On pourra toujours affirmer que ces événements tragiques auraient été plus nombreux et pires si de telles dispositions n’avaient pas été prises. Il s’agit là d’un argument facile parce qu’indémontrable. Qui peut se vanter de chiffrer la prévention et la dissuasion ?

La police, la sécurité, relève de la mission régalienne de l’État. Force est de reconnaître qu’actuellement celle-ci semble de plus en plus en retrait. Pau en est un exemple. Faudrait-il y voir une conséquence de la place de plus en plus importante prise par les polices municipales ? Auquel cas il s’agirait d’un effet induit qui au départ n’était ni envisagé ni souhaité. Les polices municipales sont présentes et disponibles. Dans le même temps, la police nationale se dégage d’un certain nombre de missions. Une forme de décentralisation qui ne dit pas son nom. Ainsi le pouvoir central réalise des économies.

Pour confirmer ce qui n’est pas qu’une impression, il n’existe plus maintenant un seul centre commercial qui ne soit muni de services de gardiennage. Dans les stades la sécurité est assurée par des stadiers. On pourrait citer d’autres exemples. Les organes privés chargés de la sécurité connaissent une expansion qu’ils n’osaient espérer. Elle est loin l’époque où seule la police nationale assurait ces missions. Il faut admettre que ces entreprises de sécurité sont créatrices d’emplois.

Ces évolutions trouvent leur justification dans ce sentiment d’insécurité. Celui-ci est la conséquence d’une peur face à des événements que même les mesures les plus drastiques ne peuvent permettre d’éviter. Le sentiment d’insécurité réunit ces deux conséquences opposées, d’une part économique par la baisse du tourisme et d’autre part un niveau encore jamais atteint de dispositifs de sécurité.

Mais méfions nous de nos sentiments, ils peuvent être trompeurs ; la plupart du temps ils ne reposent que sur des impressions.

Pau, le 5 octobre 2016
par Joël Braud