Ou plutôt vous ne l’avez pas dit. Le mot fait peur. Il est vrai qu’il y a des antécédents fâcheux. Mais on ne pouvait rester dans le système d’inscription APB, qui conduisait à bien des aberrations, comme le tirage au sort.
Et si l’on élargissait la vision de la question ? Presque partout dans le monde les universités pratiquent la sélection, retenant ainsi les meilleur.e.s étudiant.e.s pour les études les plus longues. En France, on fait l’inverse : bien des filières courtes sont sélectives, tandis que les filières longues, qui exigent des capacités affirmées, ne le sont pas ! On marche sur la tête !
Il en résulte un gâchis important, même si des étudiants peuvent s’épanouir, se révéler, dans le système universitaire. Les syndicats étudiants et enseignants minimisent ce gâchis (*), mais il existe.
Que se passerait-il si l’on ne faisait pas de sélection pour le XV de France ou pour les jeux olympiques ? Pourquoi la sélection serait-elle bonne quand il s’agit de sport, de musique ou d’arboriculture, mais pas lorsqu’il s’agit d’orienter les étudiants en fonction de leurs capacités et de leur motivation ? Cette dernière doit être certes prise en compte, et mieux que dans le nouveau système « parcoursup ». Mais elle doit s’appuyer sur des évaluations des capacités afin que le taux de réussite soit aussi élevé que possible. Les universitaires le savent bien : ils pratiquent la sélection pour l’entrée en mastère. Et quant à la sélection par l’échec en première année d’université, ce n’est pas la meilleure, loin de là. Il faut en sortir, sortir de l’hypocrisie et faire appel au bon sens.
Jean-Paul Penot