En direct du barrage

 

-Allo ! Allo ! Pierre Michel vous m’entendez ?

-Oui ! Je suis en direct du barrage des gilets jaunes à la sortie de Pau…

-Quelle est l’ambiance ? Je suppose que cela doit être un peu tendu…

– Je vais vous surprendre Alain, l’ambiance est très calme. S’il y a de la fumée ça ne sont pas les gaz lacrymogènes… Ce sont les saucisses qui grillent sur un barbecue improvisé. Un gilet jaune fait circuler un thermos de café pour réchauffer ceux qui tiennent le barrage et les klaxons que vous entendez derrière moi viennent des automobilistes qui ne paient pas le péage de l’autoroute. Ils ont l’air bien content. Ils ont le pouce en l’air et crient des encouragements. Bref, Alain, tout cela est bon enfant… On a le sourire.

-Pierre Michel, vous avez une invitée à côté de vous.

-Oui, Alain. C’est une jeune femme qui a un gilet jaune et qui s’appelle Cécile. Cécile pourquoi avez-vous mis ce gilet ?

-Et bien figurez-vous que ce matin j’ai entendu le premier ministre. Il nous a dit qu’il n’y aurait pas de coup de pouce pour le smic et qu’il voulait récompenser le travail. Ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Vous savez moi, je suis smicarde. Je fais des ménages. Je travaille dur pour nettoyer les maisons de ceux qui ont tout et souvent ils me parlent mal. J’ai mal au dos à force de me baisser et le soir je suis crevée. Un coup de pouce ça m’aurait rendu la vie plus facile. Et puis, nettoyer les saletés des autres, c’est du travail… ça mérite aussi une récompense…

-Cécile, vous êtes donc en colère…

-En colère non ! Je suis triste, désespérée. Mon mari m’a plaquée et j’ai deux enfants. Ils ont cinq et deux ans. Deux petits garçons adorables… On n’est pas encore divorcé avec mon mari et je ne reçois aucune pension alimentaire. Heureusement mes parents me soutiennent. Ils m’avancent de l’argent. Ils vont chercher les enfants. Sinon je n’y arriverais pas. Mais ils ne sont pas en bonne santé. Je suis très inquiète… je ne dors plus.

Du studio, Alain (bien au chaud) :

– Mais cela ne vous gêne pas Cécile de vous trouver sur un barrage avec des gens d’extrême-droite ou des gauchistes…

-Vous savez moi je ne fais pas de politique. J’ai voté Macron aux dernières élections. Un jeune cela me semblait bien pour le pays. Il fallait du changement et je n’aime pas Marine Le Pen. Mais je suis très déçue. Il n’écoute rien ; Macron n’est pas sensible à nos problèmes. Il vit dans sa bulle…

Alain, toujours :

-Cécile parlez-nous de votre vie. Votre budget par exemple…

-J’habite à Serres-Castets et je dois me déplacer pour faire les ménages. Je vais sur Trespoey le plus souvent. Je fais deux pleins de gazole par mois : 160 euros, je rembourse 300 euros pour ma maison, j’ai les frais de garde, le chauffage au fuel, le gaz, l’eau et l’électricité, les vêtements pour les gosses, la vidange de la voiture… Avec 1188 euros par mois, il ne reste rien. C’est ma mère qui remplit le frigo…

Alain, à nouveau, du studio –toujours bien au chaud :

-Mais vous savez Cécile que la hausse des taxes c’est pour réduire la consommation de gazole. Le gazole c’est nuisible pour la santé…

–  Vous voulez me parler de l’environnement ? Du réchauffement climatique ? Ils en parlent tout le temps à la télé. C’est important, je crois…

Alain –il fait un clin d’œil au technicien hilare derrière la vitre :

 – Exactement, la défense de l’environnement, la transition énergétique tout cela a un coût mais c’est indispensable pour vos enfants…

-Si vous le dites… Mais moi, mes enfants il faut que je les nourrisse chaque jour, que je leur donne ce dont ils ont besoin : une bonne éducation, une bonne santé. Je veux qu’ils soient heureux qu’ils s’amusent comme les autres, qu’ils aient des jouets pour Noël.

Pierre Michel, le reporter sur le barrage qui veut reprendre l’initiative –il ne peut pas encadrer Alain, son rédacteur en chef :

– Comment allez-vous faire Cécile pour ces fêtes de Noël ?

-C’est simple : j’ai supprimé mon seul loisir : le cours de yoga chaque semaine. J’avais beaucoup de copines. Mais ça me coûtait 30 euros par mois. J’ai mis cela dans une cagnotte pour acheter un vélo pour le grand et un ours en peluche pour le petit… Je crois que je vais y arriver. En attendant je suis très en colère et j’espère que le mouvement des gilets jaunes va déboucher sur quelque chose. Car c’est du concret que nous voulons.

– Allo ! Allo ! Alain ! Je vois que la ligne ne fonctionne plus… Alain !!! Du concret, c’est ce que demandent Cécile et les participants au barrage des gilets jaunes, ici à l’entrée de l’autoroute !!!

Apparemment, il y a de la friture sur la ligne…

Pierre Michel enlève son casque. Il est dépité…

-Les vaches, ils m’ont coupé…

Pierre Vidal

 

Photo Ouest France

Transparence dans nos communes : un bilan contrasté

site Internet   Résumé des épisodes précédents : Après avoir obtenu la mises en ligne des informations financières sur la ville et l’agglomération de Pau nous nous intéressons à ce qui se passe dans les différentes communes ( « Transparence dans nos communes : si on allait voir » AP du 25/3/2018)

 Nous avons donc regardé les sites Internet, et ensuite, dans le cas d’absence des documents souhaités ou de difficulté pour y accéder on a demandé par mail ces documents, souvent via la rubrique « contact » comme tout citoyen lambda. On recherche : Les Comptes Administratifs 2015 et 2016 ainsi que les budgets 2017 (2018 si validé) Ces documents en M14 (version standard détaillée).

 Les communes transparentes

 Deux communes donnent clairement accès à ces documents via une rubrique Budget de leur site Internet : Billère et Serres-Castet. Félicitations.

 Les Communes coopératives

 Documents présents mais pas toujours de rubrique « Budget », un accès un peu difficile mais après une demande, la réponse est rapide, les documents soit existaient sur le site, soit ils sont rapidement envoyés :

Lons : les documents sont dans la rubrique « Lons en bref » puis « Chiffres clés » Pas évident à trouver quand même… La création d’une sous rubrique Budget dans la rubrique Conseil Municipal serait souhaitable.

Montardon : les documents ne sont pas sur le site (ce n’est pas une obligation pour les communes de moins de 3500 habitants) mais ils me sont transmis très rapidement.

Gan : Les documents sont joints aux délibérations du Conseil Municipal.

Lescar : Suite à demande, les documents sont envoyés par mail. Je fais remarquer que ces documents devraient être sur le site. Réponse constructive de Caroline Minvielle (Service Finances): « Notre site actuel ne le permet pas mais il est actuellement en pleine refonte et cette anomalie sera résolue. »

Gelos : Les documents ne sont pas sur le site, mais suite à ma demande ils y sont placés, avec les délibérations.

Bizanos : Les documents ne sont pas sur le site, mais réponse quasi immédiate avec envoi des documents. Comme je suggère que le site de Bizanos devrait permettre un accès direct à ces documents, comme Billère, j’ai un échange exemplaire et très rapide avec Pascale Déogratias, DGS (Directrice Générale des Services) :

« Effectivement celui de BILLERE est très bien je vais remonter l’info et je vais faire insérer le diaporama des orientations budgétaires de 2018. »

Puis quelques heures après :

« Merci, un avis extérieur progressiste et non agressif (ce n’est pas toujours le cas) est toujours le bienvenu et je partage votre avis sur la nécessité de rendre la gestion de nos collectivités transparentes. »

Puis le lendemain

« …juste pour vous informer que mes collègues sont réactives …. Le site sous la rubrique « les chiffres clés » a été amélioré, nous avons tenu compte de vos observations …. à juste titre … on construit les choses à plusieurs c’est bcq plus efficient…     Merci « 

Je crois rêver, bravo Pascale !

Les communes peu enclines à la transparence

 Mazères Lezons : Rien sur le site, à la rubrique budget un court article sur le budget 2016…. Demande par mail, pas de réponse. Relance par mail : pas de réponse. Appel téléphonique : le DGS, M. Domenech s’en occupe. Prêt à l’abandon je relance une dernière fois et enfin obtient satisfaction… dur dur.

Lee : Demande par mail pas de réponse, puis suite à relance, mail de la secrétaire de Mairie demandant des renseignements sur ma personne. Visiblement la demande inquiète…

Puis appel du Maire… Soupçonneux, il souhaite savoir qui est cette personne qui veut ces documents. Son passé de militaire lui donne peut être un réflexe de protection de documents qu’il considère secret défense. Il m’indique que personne ne lui a jamais demandé cela…    Finalement je reçois les documents, je n’étais pas fiché…

Les bonnets d’ânes

 Morlaas :

Sur le site de la Mairie on trouve des résumés concernant Budget et Compte Administratif. Suite à ma demande d’obtention des documents complets, mon interlocutrice, Nadège Mahieu, Directrice Adjointe des Services me fait savoir :

« Le budget dématérialisé et transmis à la Préfecture n’est pas communicable en l’état mais je vous invite à venir le consulter en mairie (cf avis n°20073669 de la Cada). Nous demandons à ce que les personnes nous informent lorsqu’elles viennent consulter les documents car nous ne disposons pas de local adapté. Nous souhaitons également qu’un agent municipal soit présent pour des raisons de sécurité que vous comprendrez aisément, et en respect des règles dictées par la Cada. »
(CADA : Commission d’Accès aux Documents Administratifs : sur saisine des citoyens elle contraint les collectivités territoriales et autres administrations à délivrer les documents demandés).

Alors non, je ne comprends pas aisément qu’il faille se rendre en Mairie, qu’un agent municipal soit présent pour des raisons de sécurité. Peut être serai-je menotté pendant que l’agent municipal tournera les pages à ma demande ? Et moi qui ai besoin de trois journées pour étudier les documents, sans compter les revenez-y, quel coût pour la commune !

Les budgets de Morlaas sont donc plus difficiles à consulter que les vieux parchemins du Louvre ?

Devant cette caricature de transparence, j’ai pris ma plume pour écrire au Maire (par courrier). Dino Forté attache sans doute moins d’importance à ces documents vitaux, puisqu’une semaine après je recevais un courriel de la même Nadège Mahieu avec les documents demandés en pièces jointes…

 Jurançon :

La commune de Jurançon propose une rubrique budget où dans le texte des liens devraient arriver sur les Orientations Budgétaires 2017 et un extrait du Budget 2017. En fait cela n’arrive nulle part, mais suite à ma remarque le lien a été rétabli le 21/03. Pas d’OB 2018, pas de Comptes Administratifs, un extrait du BP 2017. Je fais donc ma demande habituelle. Ne recevant pas de réponse, à ma troisième demande je reçois un courriel m’indiquant que ma demande a été transmise. Suite à une nouvelle relance, on me répond :

« Suite à votre demande en date du 20 mars, veuillez trouver ci-joint :

La délibération n°2016-07 relatant l’adoption du CA 2015 par le Conseil Municipal

La délibération n°2017-18 relatant l’adoption du CA 2016 par le Conseil Municipal

Les documents actuellement en ligne sur notre site internet relatifs au BP 2017 : le document de synthèse présentant le Débat d’Orientation Budgétaire (ROB) ainsi que l’extrait du BP 2017

Pour rappel, ces deux document sont téléchargeables depuis la page « Finances-budget » (dernier paragraphe LE BUDGET 2017), accessible depuis la rubrique VIE MUNICIPALE (menu principal).

 Je souhaitais en outre vous indiquer que, conformément à l’art.L2313-1 du Code Général des Collectivités Territoriales, la Commune de Jurançon met à la disposition du public, en Mairie, les budgets adoptés par l’Assemblée délibérante.

Vous pouvez donc, sur les horaires d’ouverture de la Mairie, venir consulter ces archives si vous le souhaitez. Il en est de même pour l’ensemble des actes intégrés au Registre des Actes Administratifs (RAA).

 Il est recommandé, si vous envisagez cette option, de nous indiquer au préalable le jour de votre venue : cela nous permettra en amont d’aller rechercher dans nos archives, le document que vous souhaitez examiner. »

 Aïe, cela part mal … Ma réponse :

« J’ai bien reçu votre mail et vous en remercie. Depuis mon premier mail l’accès aux documents sur le site est correct. Mais je souhaite obtenir le BP 2017 complet (pas un extrait). De même pour les Comptes Administratifs 2015 et 2016 (Pas les délibérations).

Dois-je comprendre que je ne puis obtenir ces documents, que je ne puis en avoir une copie et que je ne puis que les consulter, et ceci sur place ? »

 Et la réponse que j’imaginais :

« Je ne suis malheureusement pas en mesure de vous transmettre ces éléments en version numérique car nous ne disposons que des seuls exemplaires papiers.

Je vous invite donc à venir en Mairie pour la consultation de ces pièces. »

Bien évidement cette dame se moque de moi en affirmant qu’elle ne dispose que d’exemplaires papiers… qu’il faut aller chercher au fin fond des archives… Peut être a-t-elle mal lu et pense-t-elle que je souhaite le budget de 1917 ?

Je suis obligé de conclure cet échange peu constructif :

« Votre réponse me laisse sans voix… d’autant que ces documents sont dans votre ordi et que vous pouvez les joindre à un mail à ma destination en un clic…

Jurançon serait donc la dernière commune de France à écrire ses documents à la plume Sergent Major ?   Sourire. »

On le voit, la transparence c’est pas encore gagné, mais ça progresse. Ce qui reste étonnant c’est l’immense éventail de la façon dont les communes et leurs fonctionnaires appliquent cette transparence. Il y a du travail, mais il dépend aussi des citoyens d’être curieux…

Prochaine étape, les notes de frais des élus sur Internet ?

Daniel Sango

Transparence dans nos communes : si on allait voir ?

site Internet    La transparence est enfin dans l’air du temps une bataille qui est menée par AP depuis des années. Récemment encore il a fallu relancer la CDAPP pour obtenir en ligne les informations financières de base ( « Transparence à Pau, c’est pas clair! » AP du 4 mars 2018) Mais qu’en est-il dans les communes de l’agglomération et autour de Pau ?

Lorsque l’on visite les sites Internet de nos communes, on est impressionné par la foule d’informations. Mais à bien y regarder, certes on y trouve souvent des informations pratiques, administratives, mais c’est surtout un programme d’activités, de sorties culturelles ou sportives, les chroniques des dizaines d’associations, de l’aquarelle aux sorties des aînés, …etc.

Si l’on veut s’informer sur le vrai fonctionnement, là c’est beaucoup plus problématique. Certes toutes les délibérations des Conseils municipaux y sont, c’est obligatoire. Mais si vous voulez des informations précises sur l’évolution des finances durant les 5 dernières années, ou si vous souhaitez savoir quelles sont les économies en personnel qui ont pu être faites grâce à la mutualisation dans l’intercommunalité, là c’est une autre paire de manches… C’est pourtant avec ces informations que l’on peut juger de la qualité de la gestion des élus. Il existe aussi un journal local, mais comme il est réalisé par l’équipe en place on n’y voit que le bon côté de l’action municipale…

Au sujet de ces sites Internet, il est étonnant de voir que chaque commune a un site différent avec une architecture différente, donc commandé a une société informatique différente. Pourquoi nos Maires, par souci d’économies ne proposeraient ils pas à nos 36 000 communes trois sites types suivant la taille de la commune ? Nos Maires sont regroupés dans une Association pour défendre leur communauté, ils pourraient penser d’abord à faire des économies d’échelle…

Mais revenons au fond des choses. Depuis des années la transparence est un sujet sur lequel les Maires freinent, comme si partager l’information revenait à partager le pouvoir… Pourtant, au niveau de l’Etat, les choses ont progressé et la loi NOTRe prend clairement position pour que le citoyen puisse accéder à toute la vérité financière, facilement.

« Le décret précisant les modalités de mise en ligne des documents budgétaires des collectivités vient d’être publié ce samedi et est entré immédiatement en vigueur. L’objectif est de permettre aux citoyens de disposer « d’informations financières claires et lisibles ». Les documents budgétaires « doivent être accessibles, lisibles et conformes aux documents soumis à l’organe délibérant », précise le décret. Ce dernier s’inscrit dans le cadre de l’application de l’article 107 de la loi Notre et de l’article 35 d’actualisation du droit des Outre-mer.
Il précise que les documents d’informations budgétaires et financières des communes doivent dorénavant être mis en ligne sur le site internet de la commune, « lorsqu’il existe », dans des conditions garantissant « leur accessibilité intégrale et sous un format non modifiable », « leur conformité aux documents soumis à l’organe délibérant de cette collectivité » ainsi que « leur bonne conservation et leur intégrité ». Ils doivent être également accessibles « gratuitement » et « facilement » par le public, « pour leur lecture comme pour leur téléchargement », indique le texte du gouvernement. La mise en ligne de ces informations doit, par ailleurs, intervenir « dans un délai d’un mois » à compter de l’adoption par le conseil municipal des délibérations auxquelles elles se rapportent. » (Maire Info 27 Juin 2016)

Quels sont les documents officiels disponibles ?

Au niveau budgétaire on dispose :

– des orientations budgétaires (2018)

– du budget 2018 (M 14) (ou sera voté très vite)

– les budgets antérieurs

– Les Comptes Administratifs qui traduisent ce qui a été réellement réalisé les années précédentes (2017 a été ou sera validé prochainement)

– des délibérations du Conseil municipal (sont sur les sites des Mairies, c’est obligatoire)

Ces documents sont disponibles sous forme numérique et il est très facile en quelque clics de les mettre sur le site de la Mairie.

Quelle est la situation dans l’agglomération paloise ? Nous allons examiner la situation sur les principales communes de l’agglomération : Lescar, Lons, Billère, Jurançon, Gelos, Mazères-Lezons, Idron, Lee, Gan et quelques voisines : Serres-Castet, Montardon, Morlaas.

Mais vous aussi dites nous donc ce qu’il en est dans votre commune !

Résultats dans quelques jours… couronnes de lauriers et bonnets d’ânes…

 Daniel Sango

Cheminement doux, addition salée !

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Depuis plus de trente ans, la route de Bordeaux entre Serres-Castet et l’hippodrome détient le record départemental de la fréquentation, et donc des bouchons avec plus de 30 000 véhicules/jour. Et depuis plus de trente ans, malgré la présence de réservations foncières pour un indispensable doublement, rien n’est fait.

Nos élus du Conseil Départemental étalent tous les jours leur incompétence aux yeux des trente mille usagers (et leurs passagers) qui empruntent tous les jours ce parcours. On peut d’ailleurs se demander jusqu’où on peut aller dans les brimades aux automobilistes et aux contribuables avant que ceux ci se révoltent…

Cette incompétence du Conseil Départemental, en charge de la RD 834 est d’autant plus scandaleuse que pour de basses raisons que j’ai eu l’occasion de dénoncer ils ont lancé le projet du « Hauban de Sauvagnon » totalement inutile et qui porte une très grave et irrémédiable atteinte à l’une des plus riche plaine agricole de France. On espère que la situation financière calamiteuse du Conseil Départemental l’incitera a supprimer ce honteux projet.

En attendant, les automobilistes continueront aux heures de pointe a pratiquer un « cheminement doux », au pas, entre Serres-Castet et Pau.

« Hauban de Sauvagnon : en quête d’inutilité publique » (Alt Paloise du 21/02/2011)

 » En quête d’utilité publique : suite »   (Alt Paloise du 7/03/2011)

Mais ce qui nous occupe aujourd’hui est le giratoire sur cette RD 834, croisement vers l’aéroport, Serres-Castet et Montardon. Ceux qui fréquentent ces voies ont pu apercevoir sur ce giratoire des travaux en vue de réaliser une circulation pour piétons. Personnellement je fréquente ce giratoire quatre fois par jour, je n’y ai jamais vu aucun piéton. On peut dire par contre qu’on y voit des dizaines de milliers de véhicules à l’arrêt en attente de trouver un créneau pour pénétrer sur le giratoire.

Mais la nouvelle et abracadabrantesque Communauté des Communes des Luy en Béarn dispose de moyens financiers considérables puisqu’elle n’hésite pas a aménager ce giratoire pour des piétons inexistants. C’est la « sécurisation des cheminements doux »…

Est-ce que le lieu incite à la promenade et à la rêverie ? On peut en douter, sauf si on aime les particules fines du diesel ou les effluves d’essence imbrûlée, le tout dans le vrombissement des moteurs… Par contre un examen du parcours montre que ce nouveau chemin de promenade relie la maison de l’Intercommunalité des Luys en Béarn aux restaurants proches situés sur le giratoire… (On notera au passage la situation « centrale » du siège de cette intercommunalité, à quelques centaines de mètres de la limite communale paloise…)

Et le panneau des travaux indique un coût exorbitant de plus de 416 000 euros !!! Est ce justifié ?

Une route totalement inutile que veut construire le Conseil Départemental, un cheminement doux pour des piétons absents, par la Communauté de Communes, quand je vous dit qu’il n’y a aucun problème financier dans les collectivités territoriales !

Daniel Sango

Ci dessous : le cheminement autour du giratoire (avec une seule voiture dans le giratoire, exploit un dimanche après midi) et vers le siège de la Communauté des Communes ( photo de droite)

Rêveries d’un pédaleur solitaire.

Serres-Castet 008Jean-Jacques me pardonnera ce plagiat inspiré de son œuvre. Il me le pardonnera d’autant plus facilement que je dois être un des rares à avoir lu la presque intégralité de ses livres.  J’ai choisi cette introduction pour vous dire que, lors d’une de mes pérégrinations vélocipédiques dans la campagne béarnaise, la colère m’a envahi.

 Un de mes parcours favoris, l’un des moins faciles sans doute, est celui qui me conduit à Serres-Castet. Venant de Pau la pente d’une longueur d’un peu plus d’un km est plutôt raide et se termine par une déclivité de 12 à 15 %. Il faut savoir doser son effort, en garder sous la pédale comme ils disent dans le milieu autorisé ; pour être plus clair, mettre tout à gauche. Les praticiens comprendront, surtout ceux qui naviguent sur trois plateaux.

 Une fois arrivé, non pas au sommet mais en haut de la côte le spectacle est formidable. Certainement le plus beau point de vue sur le piedmont et la chaine des Pyrénées. Mieux que le boulevard je vous dis.  D’ailleurs un certain politique ne s’y était pas trompé qui avait choisi d’annoncer une de ses multiples candidatures à la fonction suprême, depuis cet emblématique promontoire.

 Une table d’orientation a très à propos trouvé ici sa place. Elle nous informe sur tous ces sommets pyrénéens qui nourrissent les ambitions des montagnards. Un spectacle qu’à chaque passage je n’hésite pas à honorer d’un arrêt prolongé. Dans le même temps, celui nécessaire à récupérer mes forces, j’exerce ma mémoire en mettant un nom sur chacun des pics.

 Tout cela resterait exceptionnel si certains responsables vraisemblablement de l’organisation du village de Serres-Castet n’avaient cru bon de planter sur la gauche de ce point d’observation,  une rangée de palmiers. Ils bouchent la vue et il devient alors impossible de discerner la Bigorre et de voir son Pic du Midi. Sur la droite se trouve une  salle de fête qui obstrue entièrement une autre partie du paysage. Heureusement, la construction est pourvue d’une sorte de coursive qui permet à celui qui s’y engage de retrouver le visage de la montagne côté occidental.

 La nature est magnifique mais  confiée à des couillons forcément remplis de bonnes intentions, elle est dépossédée d’une partie de son attrait. Si vous les rencontrez ceux-là dites-leur que leur idée de palmiers gâche le paysage et qu’aveuglés par leur sottise ils ne s’en sont même pas aperçus.

 Alors au plus fort de mon courroux, j’enfourchai mon fringant coursier et, pédalant rageusement,  je partis vers de nouveaux sites.

 

                                                                                               Pau, le 14 avril 2015

                                                                                               Par Joël Braud

Lescar et Serres-Castet : Destins parallèles ou divergents ? (*)

SCoTduGrandPauSerres-Castet est devenu une polarité pour la périphérie Nord de Pau. N’est-elle pas dans la situation de Lescar il y a trente ans ? L’agglomération paloise, déjà très étalée, ne va-t-elle pas continuer à s’étaler encore davantage suivant un processus apparemment immuable?

Lescar a fonctionné comme une polarité à l’Ouest de Pau pendant plus d’une génération.
La création et le développement du Centre Commercial  en est l’exemple emblématique (**).
Mais Lescar a été rattrapée par l’urbanisation de la périphérie proche de Pau et s’y trouve noyée. La polarisation n’a pas produit un ensemble cohérent.
Les fonctions urbaines sont complètement séparées. Le centre historique a même laissé filer la mairie. Une urbanisation commerciale type « boîte à chaussures » continue de courir le long de la RD 817 et tend même à s’échapper au-delà d’Euralis.
Lescar n’a-t-elle pas raté, dans les années 90, un destin de porte de l’agglomération paloise et de centralité majeure de toute l’aire d’influence de l’Ouest, voire du Nord de Pau ?
Lescar n’a-t-elle pas utilisé sa situation comme une rente ?

Le centre commercial vieillit et paraît condamné à péricliter. La gestion de son obsolescence sera préférée à sa modernisation. Le développement d’un centre commercial plus « tendance » est d’ailleurs envisagé à l’Est de Pau, soi-disant pour équilibrer l’offre commerciale.
L’expansion urbaine depuis Pau, s’est également accompagnée de la création de voies rapides  tracées au milieu d’un tissu pavillonnaire ou rapidement étouffées par l’urbanisation. Enfin la rocade actuelle enserre une surface presqu’équivalente à celle qu’enserre le périphérique parisien ; à la densité de population près…
L’agglo paloise nage dans un habit bien trop grand.

Ce processus d’expansion périphérique ne pourrait-il pas s’appliquer à Serres-Castet, et plus précisément  à la conurbation qui s’est constituée autour de ce bourg à moins de 10 km au Nord de Pau? La conurbation de Serres-Castet utilise sa situation (proximité de l’aéroport, coteaux remarquables et attrait résidentiel) comme un levier de développement économique et résidentiel dont le point d’appui n’est autre que le cœur d’agglo.
Comme Lescar dans les années 80-90 ou en mieux ?

Malgré cette interdépendance avec Pau, Serres-Castet  a préféré lier son destin à celui du bassin du Luy de France plutôt que de rejoindre l’agglo. Néanmoins, les terres noires du Pont-Long continuent d’être attaquées depuis le Bruscos (***) vers le Sud. La trame des voies rapides qui sillonnent le Pont Long va se prolonger vers le Nord avec le projet de hauban, actuellement déclaré d’utilité publique.
Ce faisant  Serres-Castet ne rééquilibre-t-elle pas, à sa manière, l’activité de l’agglomération paloise ?

Serres-Castet réalise, côté Nord du Pont-Long, ce que d’autres par exemple rêvent pour la zone de l’échangeur, voire Berlanne, Pissard-Santarelli ou Auchan. En plus, la nouvelle ZAC de Thèze qu’il faudra bien remplir,  siphonnera aussi des activités de l’agglo, pourtant bien pourvue en foncier d’entreprise.
Toutes ces extensions continueront à agrandir l’habit de l’agglo. Elle pourra y gigoter encore davantage.

Lescar regrette, peut-être, de n’avoir pas su se forger le destin que Serres-Castet semble forcer. D’ailleurs le Schéma de Cohérence Territoriale du Grand Pau, conforte Serres-Castet comme centralité majeure à la périphérie Nord de d’agglomération Paloise.
Mais si le SCoT avance des principes d’aménagement intéressants (****), il ébauche une organisation territoriale ambiguë. Il mélange les échelles.

Le SCoT ambitionne (considère ou feint de considérer) Pau comme une grande ville au centre d’un archipel de polarités majeures et secondaires. Or Pau est une ville moyenne et les polarités ou centralités du Grand Pau ne constituent, pour l’essentiel, que  des bourgades.
En fait Pau appartient au réseau de villes moyennes du bassin de l’Adour qui sont entourées de petites villes et de petits bourgs.

En attendant de trouver un modèle d’organisation adapté au bassin de vie de Pau, voire au bassin de l’Adour, le centre d’agglomération laisse à penser que la doctrine libérale voire le « laisser-fairisme » ou l’« affairisme », gouvernent l’économie urbaine.

– par Larouture

(*) Cette contribution développe un commentaire sur l’article de Pier U ; L’ingénieux Christian Don Lainotte de Lescar ; AltPy; 5-11-2014

(**)Se souvient-on encore de l’aventure « Squale » ?

(***)Voir Daniel Sango ; Destruction de terres agricoles à Sauvagnon ; AltPy; 15-09-2014.

(****)Voir hommages à Michel Corajoud : « Partir du paysage pour penser la ville me semble une démarche fondatrice extrêmement pertinente. »

Destruction de terres agricoles à Sauvagnon

Bruscos
ZAC du Bruscos (photo La République)

La destruction de terres agricoles se poursuit dans le Nord de Pau. Après le projet de nouvelle route totalement inutile entre Sauvagnon et l’aéroport, c’est la ZAC du Bruscos qui va voir le jour.

La destruction de terres agricoles est pourtant dénoncée par tous les élus de toutes les strates de notre mille feuille, tous les agriculteurs, presque tous les citoyens et pourtant cela continue…

Qui sont donc les coupables? (réponses dans vos commentaires…)

Voilà donc une nouvelle ZAC (Zone d’Aménagement Concerté) de 20 Ha qui va voir le jour. La République du 12/09/2014 nous en informe, mais son article mérite bien un éclairage complémentaire. Cette zone d’activité concerté rassemble toutes les tares possibles et imaginables et pourtant elle est passée au travers du parcours administratif… comment est-ce possible ?

Car cette zone se situe sur des terres agricoles de tout premier plan. La lande du Pont Long qui est une zone où les terres sont parmi les meilleures de France, susceptibles par exemple de produire le maïs sans irrigation. De plus, cette partie de la plaine était (un peu) protégée, réserve de chasse avec sa zone humide du Bruscos. Et ce n’est pas tout, au moment où l’on cherche à protéger la faune locale en créant des trames vertes qui permettront des déplacements, ce projet de ZAC est cité comme exemple de ce qu’il ne faut pas faire par l’AUDAP ( Agence d’Urbanisme Atlantique et Pyrénées) dans son étude fournie au Pays du Grand Pau pour l’élaboration du SCoT (Schéma de Cohérence Territoriale ) En effet elle va fermer le seul passage existant entre la plaine de Sauvagnon et la lande du Pont Long.

Pire encore, le document de l’AUDAP : « Organisation des activités économiques et aménagement du territoire » du 23/3/2010 fait un inventaire de la situation des zones d’activité du Pays du Grand Pau.  Il existe 70 ZAE pour 1025 Ha, 32 projets à court et moyen terme, 150 Ha supplémentaires d’ici 2013, 413 Ha supplémentaires d’ici 2020 soit un rythme de création 2 à 3 fois plus élevé que le rythme de consommation et donc entre 24 et 30 ans d’avance !!!

Et ce n’est pas tout, ces chiffres ne tiennent pas compte des friches disponibles dans les zones d’activité actuelles.

Une étude récente faite par l’agglomération de Pau et dont les résultats ont été publiés dans La République indique qu’il existe sur l’agglomération 174 Ha de disponible ce qui correspond à 30 ans de consommation pour l’agglomération paloise selon Mme Laban Winograd !

Et que disent les agriculteurs concernés ?

« la CCLB a entamé dès 2010 des négociations avec les propriétaires fonciers pour acquérir les terrains. Un quart du périmètre a été acquis à l’amiable. Le reste des acquisitions s’opère actuellement par la voie d’une procédure d’expropriation. » (La République du 12/09/2014)

Vous avez dit Zone d’Aménagement Concerté ?

 par Daniel Sango