Après les événements que nous avons subis il y a quelques jours, tout le monde y va de sa petite idée pour faire en sorte que notre sécurité soit garantie. Des mesures qui doivent s’appliquer aujourd’hui pour éduquer et surtout prévenir. Le malheur dans tout cela est que ceux qui parlent n’y connaissent pas grand-chose et que ce sont principalement les politiques qui disent n’importe quoi. Pas facile de s’y retrouver dans ce fatras de lieux communs.
Les premières idées qui nous viennent de ces élus, concernent l’Éducation nationale que chacun en la circonstance, déclare défaillante dans la mission éducative qui lui a été confiée. Alors quoi faire ? Le premier instruit, élu de surcroît, estime qu’il faudrait obliger tous les élèves en primaire, en secondaire et au lycée à porter des tabliers dans le seul but d’uniformiser les tenues vestimentaires. D’autres pas plus malins considèrent que le drapeau français devrait flotter sur tous les établissements scolaires de France et de Navarre. Certains de la même origine disent que l’on devrait chanter la Marseillaise à l’école et que notre hymne national et guerrier devrait être appris par cœur. Il y en a même, figurez-vous, qui dans l’honorable souci de renforcer l’autorité des enseignants prônent certains signes de respect : on ne tutoie plus le maître ou le professeur, on se lève quand il entre dans la classe ; enfin la hiérarchie ne doit pas accepter l’attitude contestataire des parents d’élèves.
Très bien tout ça, c’est beau comme de l’antique. Mais lorsqu’on demande à un enseignant ce qu’il en pense, on s’aperçoit que de la théorie à la pratique il y a comme un vide, un creux qui semble impossible à combler. Ils disent, avec un air contrit : Et si les élèves n’obéissent pas, qu’est-ce que l’on fait ? Pour être pertinente cette question n’en traduit pas moins un grand et significatif désarroi. Les enseignants ne sont plus obéis et ils le confessent. Ils reconnaissent aussi que les cours d’éducation civique auxquels ils sont en principe soumis ne sont que très irrégulièrement assurés.
Alors dans d’autres sphères tout aussi intelligentes, on regrette que le service militaire qui, bien que perfectible, dans bien de ses aspect, possédait un pouvoir éducatif sur le plan civique, ait disparu. Mais les élus oublient soigneusement que, par souci de clientélisme et de démagogie, ils l’ont tué en intervenant pour l’exemption de celui-ci, pour une proche affectation de celui-là. Sans cela il n’aurait pas perdu ce caractère égalitaire qui en faisait sa force et sa raison d’être. Sa suppression, décidée par Chirac, ne s’imposait pas, mais le service national était si vidé de sa substance que cette solution était devenue inéluctable. Qu’on ne nous dise pas que seule l’armée de métier est efficace et que la technicité des armes impose le professionnalisme. On aura toujours besoin de fantassins et les patrouilles de soldats actuellement déployées dans nos rues font ressortir une insuffisance des effectifs.
Il y a d’autres domaines où les politiques auraient été bien avisés de ne rien faire, citons à titre d’exemple la fusion de la DST et des RG *qui n’avait en réalité d’autre objet que d’éloigner un certain directeur central des Renseignements Généraux du nom de Bertrand jugé trop fidèle à Villepin et Chirac. Il fallait le remplacer par Squarcini, loyal lui à l’initiateur de cette réforme. On voit maintenant les conséquences d’une telle unification dans l’enquête judiciaire. Il apparaît en effet comme des insuffisances dans la prise en compte d’individus pourtant répertoriés et signalés. Unir deux cultures professionnelles ne se fait pas par un simple arrêté.
Jusqu’à nos élus locaux qui sentant la période propice pour faire parler d’eux, se prononcent pour ou contre l’armement des policiers municipaux. Il est bien certain que cette jeune policière municipale de Montrouge aurait eu la vie sauve si elle avait porté à la ceinture une arme à feu. Deux autres policiers de la Police nationale, armés eux, ont malheureusement perdu la vie.
Ah si les élus n’avaient que de bonnes idées et s’ils s’éloignaient du clientélisme, de la démagogie et de la politique politicienne… Récemment les Français ont montré leur unité, comptez sur les politiques pour la détruire, c’est déjà engagé.
Pau, le 22 janvier 2015
Par Joël BRAUD
*Il y eut d’abord la DCRI (direction centrale du renseignement intérieur) puis la DGSI (direction générale de la sécurité intérieure).