Subventions entre amis ?

argent-cadeau-noel    La France possède l’organisation territoriale la plus stupide et la plus dépensière possible. Tout le monde se moque avec raison de notre invraisemblable mille feuille où cinq étages s’empilent (Communes, Intercommunalités, Départements, Régions, État ) Ceci sans compter les lieux de folie où on rajoute une tranche en plus comme… le Pays de Béarn.

J’ai eu l’occasion de montrer la gabegie incroyable où chacun peut presque tout faire sans se préoccuper de ce qui se passe à l’étage inférieur ou supérieur ( « Le tourisme, l’activité préférée de nos élus » AP du 20 mai 2018, cliquez sur le titre)

En ce qui concerne le Département, ses compétences sont connues, avec la plus importante d’entre elle : le social, mais aussi collèges, routes, et l’aménagement territorial rural.

« La loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (MAPTAM) du 27 janvier 2014 a désigné le département comme « chef de file » en matière d’aide sociale, d’autonomie des personnes et de solidarité des territoires. » On retrouvera le détail des compétences du Département :

http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/collectivites-territoriales/competences-collectivites-territoriales/quelles-sont-competences-exercees-par-departements.html

Dans le domaine du social, budget majoritaire du Département, on connaît les besoins, ne serait-ce qu’en matière de maisons de retraite. Or on ne peut qu’être étonné par la façon dont le Conseil Départemental arrose de subventions la ville de Pau, dans des domaines hors de ses compétences :

– Subvention de 3 millions € pour la rénovation du stade du Hameau, alors que la Section Paloise qui l’utilise est une entreprise privée (décision qui aurait été initiée par le prédécesseur de JJ Lasserre)

– Subvention de 2 millions € pour la rénovation de la tour des Halles

– Subvention de 3 millions € pour la rénovation du quartier Saragosse

Il faut rajouter que le Conseil Départemental a pour philosophie de base de financer d’une manière égalitaire Béarn et Pays Basque, on peut donc affirmer que les villes de Bayonne et/ou Biarritz bénéficieront aussi de 8 millions d’euros de subventions diverses d’autant que là aussi on est entre amis du MoDem. « Les Basques estiment en effet que leurs stades respectifs méritent également une aide de la collectivité départementale. » (La République)

Voilà donc 16 millions d’euros distribués en dehors du cœur des compétences du Conseil Départemental. On peut se demander pourquoi cette grande générosité envers la ville de Pau ? Les mauvaises langues penseront que Bayrou et Lasserre, tous deux figures historiques du MoDem régional, sont amis depuis très longtemps, la fille de ce dernier ayant d’ailleurs bénéficié d’un soutient décisif pour l’obtention de sa rente à l’Assemblée Nationale… Au delà de ces hypothèses totalement invraisemblables (comme d’ailleurs cette histoire liée à Sophie Borotra) il n’est pas normal que le Conseil Départemental dilapide des sommes aussi considérables. On n’arrête pourtant pas de clamer qu’il manque de maisons de retraites, dont leur coût est d’ailleurs très élevé, que les aides sociales ne cessent d’augmenter, … Et les responsables des collectivités territoriales se lamentent à qui mieux mieux d’un manque de ressources, mais ils dépensent sans compter pour un clientélisme coupable.

Il faut dire que de son côté Bayrou use de tous les stratagèmes pour camoufler sa gestion dépensière. Les impôts sont toujours au plus haut, il fait payer une partie de ses dépenses par les contribuables du Département (et de la Région ) mais aussi par les naïfs de l’agglomération. Et, en prime, il augmente considérablement la dette, ce dont ne se rendent pas compte aujourd’hui les Palois endormis ou obnubilés par les gladiateurs du Hameau.

Quand les Palois s’éveilleront …

Daniel Sango

Grève des bénévoles

La rumeur se confirme, elle se vérifie même, les associations paloises voient toutes… enfin la plupart, des réductions drastiques de leurs subventions. Le « ministère » local de la culture serait particulièrement en pointe dans les annonces faites pour la plupart sans y mettre de pincettes qu’il juge inutiles. Il faut bien financer la politique de prestige tous azimuts engagée directement par le « boss » : bus-tram, musée, halles, venant après les travaux du Hameau, l’aménagement de l’accès au stade d’Eaux Vives, du Hédas. Bien sûr on en oublie… et pourquoi pas, demain, la reconstruction du Château puisque les travaux de Viollet-le-Duc ont été contestés… On pensait avoir élu Henri IV, le roi tolérant et sensible aux souhaits des modestes, c’est en fait Louis XIV qui nous dirige, le « Roi Soleil »… on sait comment cela s’est terminé…

C’est bien joli de se poser en bâtisseur mais il faut bien que quelqu’un paye et il faut aussi trouver des économies par ailleurs… Donc les associations trinquent. Les plus fragiles auront du mal à se maintenir –déjà des « historiques » ont fermé boutique. Même celles qui ont des budgets dérisoires mais nécessaires à leur survie ne sont pas épargnées. Parfois même elles vont perdre jusqu’à 50% de l’aide municipale.

Les premières visées sont celles qui s’affichent comme laïque car il ne vaut mieux pas se réclamer de la laïcité dans une ville où le maire a soutenu de manière vigoureuse la sortie du Président à la conférence épiscopale. Pour Emmanuel il s’agit au mieux d’une interrogation personnelle et profonde qui, cependant, met en jeu la fonction présidentielle –ça c’est un problème-, pour François ça n’est pas une surprise : cela correspond à un engagement invariable et vérifié lors de son passage au ministère de l’Education Nationale. Ses déclarations postérieures sur la laïcité ne seraient que propos de circonstances ?

Donc, les associations réputées, à tort ou à raison, peu favorables à celui qui, en Béarn, cumule de très nombreuses responsabilités et qui pratique une sorte de démocratie directe en tentant de tisser un lien personnel avec les habitants –il les reçoit individuellement et anime des réunions de quartier-sont mises à la diète. Le tissu associatif souffre. Les associations qui viennent en aide aux plus démunis, aide matérielle ou soutien moral, sont en pleine crise ; celles qui s’adressent aux retraités désargentés en organisant leurs loisirs, ou plus simplement qui portent des projets culturels sont touchées sévèrement. Priorité aux « Idées mènent le monde », à l’orchestre, à la saison théâtrale, au Grand Prix (scandale environnemental !) toutes ces manifestations qui s’adressent prioritairement à ceux qui en ont le moins besoin. Pour faire place et survivre malgré tout, les associations doivent donc réduire la voilure : baisser les objectifs, réduire les propositions, licencier les permanents et faire faire le boulot par des bénévoles.

Ainsi envisageons une grève des bénévoles : de ceux (ou celles) qui collectent les produits de premières nécessités à la sortie des supers-marchés et qui les redistribuent aux plus démunis, de ces accompagnants des retraités lors de promenades en montagne, qui apprennent les premiers gestes du rugby les mercredis sur les stades avant de laver les maillots, qui initient les rudiments de peinture ou de dessin aux plus pauvres, ceux qui prennent de leur temps pour faire tourner un garage coopératif où de jeunes gens s’éclatent, ceux qui font marcher les Maisons Pour Tous et qui parfois mettent de leur poche pour combler les trous, ces organisateurs de course à pied ou de randonnées en vélo (mais le vélo a mauvaise presse auprès de nos édiles), etc, etc… Souvent, pour ceux-là, l’association c’est un second foyer où l’on retrouve les copains et où on dépense son énergie pour les autres, avec passion.

Si les bénévoles faisaient grève devant cette attitude méprisante ? Que deviendrait Pau, cette ville en chantier permanent ? Au centre-ville déserté ? Nous aurions une multiplication des comportements erratiques dans les rues, une jeunesse délaissée et peu attirée par notre cité et un troisième âge vécu dans l’isolement et l’ennui. Avec la fragilisation du tissu associatif, le lien social se déliterait lentement dans une sorte de silence passif et c’est toute une cité qui serait touchée.

Un peu de sensibilité tout de même. Merci d’avance…

Pierre Vidal

Crédit photo : Philippe Abril

A l’EPSA, les subventions du Conseil Général fondent comme neige au soleil

station sans neige  Les années se suivent et se ressemblent à l’EPSA (Etablissement Public des Stations d’Altitude) l’argent du contribuable y fond chaque année, et chaque année le Conseil Général répète les mêmes sornettes.

2,14 millions d’euro, c’est le montant de la subvention d’équilibre que le Conseil Général va verser pour l’année 2011 à l’EPSA, « annexe » du Conseil Général.

Comme chaque année, l’EPSA n’arrive pas a équilibrer son budget, et c’est le contribuable qui paye. On pourra relire les épisodes précédents : « Le gouffre de Gourette et de la Pierre Saint Martin » AP du 23/11/2009 et sa suite du 30/11/2009, « Chère blanche neige » AP du 5/12/2011.

Les causes sont toujours les mêmes, mais hélas ce ne sont pas les bonnes.

« Mauvaise année et manque de neige », comme si nos élus allaient par autosuggestion arrêter le réchauffement climatique… « 

Manque de logements en altitude ». Incroyable ! La saison se limite à deux semaines à Noël et deux semaines en février, et il faudrait continuer à bétonner la montagne pour construire des appartements occupé 4 semaines par an ?

Gourette et la Pierre Saint Martin ne seront jamais Tignes-Val d’Isère ou les Trois Vallées. Et nos voisins espagnols sont en train de pratiquer un sport de glisse bien plus périlleux qui ne profitera pas à nos stations.

Mais nos Conseillers Généraux, sont encore plus inconsistants, car, non content d’être propriétaire de ces deux stations de ski, ils le sont aussi du nouveau restaurant d’altitude du Bezou ! On sait qu’ils sont de piètres gestionnaires et ont réalisé l’exploit de faire un déficit de 176 000 euro en une saison d’activité (3 ou 4 mois…) Les repas devaient être gratuits…où les cuisiniers avaient des salaires de sénateurs…allez savoir…

Et le déficit affiché par l’EPSA devrait être beaucoup plus important, car depuis des années le Conseil Général ne donne pas une comptabilité complète du fonctionnement, c’est une cuisine où ils sont plus habiles :
- La facturation des investissements réalisés à l’EPSA a été allégée par augmentation de la durée d’amortissement passée de 15 à 25 ans.
- Le télésiège du Lhey n’a pas été construit sur le compte de la station de Gourette, mais sur celui des routes. Son amortissement n’est donc pas re facturé à l’EPSA.
- Et bien d’autres postes qu’il faut aller chercher dans la complexité du budget du CG des PA comme les coûts de communication touristique, les parkings ou autres fonctionnements des offices de tourisme.

Malgré cela, l’EPSA ne peut payer la redevance annuelle de 1,6 millions d’euro.

Le nouveau Président de l’EPSA Jean Claude Coste, Conseiller Général d’Aramits fait semblant de se fâcher : « Je tiens d’abord à redire que l’état de dépendance de l’Epsa vis-à-vis du conseil général a atteint un niveau inacceptable. Il s’agit tout de même des deniers publics… Ceci dit, nos stations en valent la peine et je suis persuadé que, d’ici 3 ans, on arrivera à des résultats. Il faut maintenir ces outils, mais pas à n’importe quel prix ! » (La République du 27/06)

Pourtant les choses sont simples, les stations doivent s’adapter à une inéluctable décroissance :
- Tout d’abord une optimisation drastique de la masse salariale est indispensable.
- Puis un début de saison placé au premier jour des vacances de Noël, pas avant, permettant de mobiliser le plus tard possible tous les moyens et donc les coûts (chaque année au premier flocon de novembre on imagine une ouverture toujours trop précoce, le personnel est payé, mais les skieurs sont absents)
- Une gestion de la décroissance par arrêt de tout nouvel investissement non indispensable à la sécurité.
- Il faut rajouter que ces stations de ski sont particulièrement énergivores, une tare pas vraiment durable, et dont le coût va continuer à augmenter.

Et si M Coste est quelqu’un de sérieux, qu’il mandate un cabinet d’audit sur ces stations de ski, les citoyens, et les Conseillers Généraux découvriront de très nombreuses sources d’économie…

Chiche !

Allons messieurs les Conseillers Généraux, un peu de réalisme, construisez plutôt des maisons de retraite pleines toute l’année et pour longtemps, plutôt que des appartements occupés au plus quatre semaines dans l’année !

par Daniel Sango