La guerre des monnaies a bien commencé

monnaie

Alors que les grands états du monde se trouvent dans une situation financière déséquilibrée, la guerre des monnaies menée par les Etats-Unis et la Chine s’étend et menace la planète d’une guerre bien plus dangereuse qu’une guerre nucléaire. Le problème, c’est qu’on ne voit pas vraiment comment le système monétaire mondial pourrait s’en remettre.

Depuis plusieurs années les Etats-Unis ont appliqué avec cynisme la réponse de J. Connally, alors Secrétaire d’Etat au Trésor, aux européens en 1972 : « le dollar est notre monnaie et votre problème ».

Depuis plus de trois ans la planche à billets fonctionne à fond pour soutenir l’activité domestique et favoriser la baisse du dollar. La dette américaine était à fin 2012 de 56 280 milliards de dollar, soit 355% du PIB… Si on se place au niveau fédéral sa dette est bien sûr moindre, on se rappelle qu’Obama fin 2012 était confronté à la limite maximale constitutionnelle de la dette à 16 400 milliards de dollar.

La Chine quant à elle, maintient artificiellement une valeur du yuan à un niveau bas pour stimuler sa croissance (selon les experts le yuan est sous évalué de 40%) tout en engrangeant du dollar (on cite le chiffre de 3600 milliards de dollar).

Mais cette situation anormale qui favorise américains et chinois ne pouvait durer. Le Japon, autre poids lourd de l’économie mondiale, vivait depuis près de 20 ans une période de « stagflation »: pas de croissance, dette de 200% supprimant toute marge de manœuvre budgétaire. Il a donc décidé de se lancer lui aussi dans ce qui est une dévaluation compétitive. Le yen a donc perdu 20% en six mois face au dollar, rendant ainsi ses entreprises très compétitives.

Evidement, levée de boucliers en Asie et réactions en chaîne. Inde Australie, Corée du sud, …etc, annoncent des mesures pour contrer cette démarche.

Ce genre de politique n’a pas de sens et ne peut s’inscrire dans la durée. Elle a pour conséquence une perte de confiance dans la monnaie, et par conséquence une baisse immédiate des échanges, du commerce international avec pour résultat une récession généralisée et durable.

La confiance dans la monnaie est le seul soutient du système mondial depuis Bretton Wood.

Aujourd’hui, l’Europe, grâce à l’Allemagne, représente l’ultime gardien d’un concept monétaire bafoué.

Il est totalement anomalique que les politiques (et les media) de tous ces pays n’informent pas suffisamment les citoyens sur cette situation, certainement la plus dangereuse de ces cinquante dernières années.

Un nouveau Bretton Wood est indispensable, très vite, d’autant qu’aucune solution ne paraît évidente.

par Daniel Sango