Haro sur le baudet ?

Gribouille2-1Il s’agit, pour une fois de discourir à contre-emploi.

Non pas en défendant la classes politique française mais juste dire qu’elle n’est sans doute pas pire que les précédentes, pas plus mauvaise que celles de nos voisins . Avec cette particularité remarquable de s’être fortement féminisée. Ce qui est pire c’est la crise qui partout frappe et balaie, immanquablement, les sortants. Avec cette particularité française qu’on est vraiment jamais mort en politique et que, plus qu’ailleurs, la politique est un métier dont on ne sort que mort ou détruit. Y compris au niveau local.

Une sagesse certaine prétend que les politiques doivent être juste un peu meilleurs que la moyenne de la société. Trop vertueux ils ne seraient pas représentatifs et, sûrement, pas élus. Il n’est pas exclu que l’on soit, pour partie au moins, dans cette configuration. Des corrompus et des profiteurs ceux-la existent, aussi, évidemment, des médiocres aussi. Mais, nous semble-t-il, pas plus que dans l’ensemble de la société.

Singulièrement au niveau du Béarn chacun, et PYC le premier, n’est jamais avare d’un bon mot ou d’un reproche à l’encontre, par exemple, de l’archange de Bordères, le nouveau roi de Navarre. Le représentant de la démocratie chrétienne à la française quelque part entre Raymond Barre et Jacques Delors. Avec une trilogie qui peut différentiellement heurter, l’Europe, le social et un libéralisme pas trop échevelé. Et, semble-t-il, une attention assez soutenue aux questions environnementales (au moins au niveau du discours) dans la version MODEM. Cela ne fait pas forcément lever les foules ni tourner la tête mais ce côté un peu terne et sérieux du centrisme semble consubstantiel à sa nature. Et la politique comme la religion c’est beaucoup une affaire de style sinon de culture.

Et les trop brillants (ou vendus comme tels) comme DSK, se transforment en Depardieu de la politique ce qu’on admet d’un acteur au demeurant génial ne peut évidemment pas s’accepter d’un politique de rang international.

D’autres, effectivement comme Jérôme Cahuzac, ancien maire de cette très belle ville qu’est Villeneuve-sur-Lot (un des fiefs centraux de Jeanne d’Albret) plein de talents de sérieux et d’orgueil se sont enfermés pour ne pas les avoir soldées dans des pratiques largement partagées dans les milieux argentés auxquels ils appartenaient. Ce qu’on doit condamner mais qu’on peut comprendre sans évidemment l’excuser.

D’autres comme l’ineffable Thomas Thévenoud sont frappés d’amnésie dès lors qu’ils ont des impôts ou des loyers à acquitter… sûrement un cas rarissime et sélectif d’Alzheimer précoce et mystérieux, infiniment. Nous n’insisterons pas sur l’insensée affaire Bygmalion qui pourrait être fatale au petit Nicolas dans sa quête d’un éternel retour.

A titre personnel la trilogie sus-évoquée nous convient assez même si nous venons d’une culture plus marquée à gauche et si les questions environnementales (la lutte contre réchauffement climatique et la gestion raisonnée et négociée de la population mondiale) nous paraissent premières même avant les questions économiques. Plus précisément il nous paraît qu’une bonne économie ne peut durablement exister que dans un environnement préservé et sans doute pas dans une planète (sur)chargée de 9 000 000 000 d’humains.

Au niveau national entre les écologistes raisonnables sortis de leur culture gauchiste (si, si il y en a) qui emporte leur parti (la charmante Barbara Pompili, le très classieux François de Rugy) en passant par beaucoup de socialistes jusqu’à François Bayrou et Alain Juppé s’ouvre un vaste champ politique qui, sans doute, mérite moins d’opprobre… à notre très humble avis.

Alors haro sur le baudet sûrement. Mais comme Francis Jammes qui avait beaucoup de tendresse pour la gent asinienne, il convient sans doute de gourmander certains d’entre eux avec moins d’énergie sûrement avec plus de circonspection. Sans trop se laisser aller au bon mot facile ou au tacle assassin.

– par PYC
Oloron le 20/12/2014

Monsieur le député Thévenoud au champ …du déshonneur

ThévenoudAprès son départ du gouvernement, qu’est donc devenu Monsieur le Député Thomas Thevenoud ? Pointerait-il au chômage ? La réponse est dans Sud Ouest du 10 octobre*, sous la plume de Pierre-Yves Crochet.

Le titre et l’introduction :

Thomas Thévenoud : député absent mais toujours bien payé

Plus d’un mois après sa démission forcée du gouvernement pour non-paiement de ses impôts, le député de Saône-et-Loire n’a été présent qu’une seule fois à l’Assemblée nationale ». (…)

Et encore explique SO dans l’article, il est venu saluer des entrepreneurs de sa circonscription en visite au Palais Bourbon ! Envisagerait-t-il de se représenter ? Les entrepreneurs ont-ils eu le courage de lui tourner le dos ? Ceux d’entre eux qu’un contrôleur du fisc titille à tort ou à raison lui ont-ils remis un dossier pour être conseillés et soutenus ?

Plus loin l’article précise :

Invirable de l’Hémicycle
Un mandat de député dure cinq ans. Thomas Thévenoud dispose donc de deux ans et demi devant lui. Ni son parti ni le gouvernement ne peuvent le forcer à démissionner. Du fait de la séparation des pouvoirs, l’exécutif ne peut interférer avec le législatif. À moins d’être déclaré inéligible par la justice, le député peut continuer à exercer ses fonctions de député. (…)

Donc, la constitution de la France permet à un citoyen élu député de passer de l’exécutif au législatif et réciproquement par la volonté du chef de l’exécutif… Bizarre dans un pays si attaché à la séparation des pouvoirs ! Ne serait-il pas logique que, puisque il a choisi d’abandonner à son (sa) suppléant(e) sa fonction de député pour devenir ministre, il soit dans l’obligation de repasser devant les électeurs pour revenir siéger à l’assemblée nationale. Jusqu’à la Présidence de Nicolas Sarkozy, c’était d’ailleurs la règle mais elle a été modifiée et dorénavant, les anciens ministres retrouvent leur mandat de député lors d’un remaniement ministériel. Alors à quoi sert le (la) suppléant(e) si ce n’est à remplacer les morts ?

Et pour finir :

Des indemnités qui continuent à lui être versées.

(…) Seule l’indemnité de fonction (les 1 420,03 euros) peut pâtir du manque d’assiduité d’un député à l’Assemblée nationale. L’article 159 du règlement de celle-ci prévoit une retenue sur indemnité pour les députés qui ne prennent pas suffisamment part aux scrutins solennels. Selon un calcul effectué par Europe 1, la pénalité serait de 940 euros maximum chaque mois (…)

SO nous livre son calcul et au total, annonce : 9 138 euros bruts par mois.
Une honte… alors que les parents qui n’envoient pas régulièrement leurs enfants à l’école peuvent se voir supprimer les Allocations Familiales !

Et pour conclure :
Tous ceux qui ont démissionné pour avoir plus ou moins bafoué leur fonction représentative et la République doivent en faire des cauchemars la nuit. Et la plupart de ceux qui siègent doivent rêver nuit et jour que, quasiment impunément, ils « oublient » de payer loyer et impôts !
Mais laissons à tous le bénéfice du doute, une hirondelle ne fait pas le printemps…

– par Hélène Lafon
Pau, le 11 octobre 2014

* Pour lire l’article, c’est ICI

Crédit photos : http://www.huffingtonpost.fr/2014/09/09