La section étrangère

section-montauban-la-ferveur-des-verts-et-blancs_1111777_632x374  La montée de la section paloise en top 14 semble plaire à bon nombre de Palois. Pourtant, le rugby professionnel n’a plus rien à voir avec le rugby de clocher du passé. Les supporters et les élus qui financent ce spectacle l’ont-ils compris ? Et est-ce la bonne voie pour les petits clubs du top 14 ? Pas sûr.
La montée de la Section Paloise s’est accompagnée d’une campagne de recrutement tous azimuts, principalement à l’étranger. Trois néo zélandais, deux fidjiens, deux irlandais, un écossais, un argentin. 9 étrangers pour 4 français. Mais cela pour quel rugby ?

Le sport traditionnel des villages du sud s’est transformé en un barnum comme le foot ou le basket. Le montant du budget fait le classement, et Pau ne sera ni Paris, ni Toulouse ni Clermond Ferrand ni Toulon. Condamné à jouer les faire valoir pour les 5 ou 6 clubs qui se disputent le bouclier et la Coupe d’Europe. Condamné à lutter pour un maintien comme la moitié des clubs. A moins qu’un Quatari fortuné vienne jeter ses pétro-dollars en Béarn, à ce jour bien peu probable.

C’est un choix, vain sans doute, et nos politiques de pacotille font partie de la chorale qui fait semblant avec le peuple, d’y trouver un plaisir immense… En fait, il n’en est rien, et ce divertissement coûteux pour le contribuable procède de la même méthode ancestrale qui vise a endormir le citoyen et a le détourner des vrais problèmes de notre société.

Panem et circenses…

Mais n’y aurait-il pas une autre voie pour des petits clubs comme la Section Paloise, condamnés de toute façon à jouer les seconds rôles ?

Car en effet cette entreprise de spectacle fait la place belle aux étrangers, au détriment des français. Et on voit bien qu’il existe une corrélation avec les pitoyables performances de l’équipe nationale reléguée derrière les clubs de l’hémisphère sud ainsi que l’Angleterre, l’Irlande et le Pays de Galles . Moins de Français dans l’élite, moins de joueurs confrontés au haut niveau, moins de talents à disposition du sélectionneur.

Déjà en 2013 Keith Wood, ancien capitaine de l’équipe d’Irlande déclarait : « le Top 14 va tuer l’équipe de France. Le rugby français devrait s’imposer des limites. Il y a trop d’étrangers. En Irlande, les provinces ont droit à trois joueurs non éligibles pour l’équipe nationale ». Pascal Papé est aussi clair : « Mon club fait confiance à des joueurs français et c’est important. J’espérerais que plus de clubs fassent la même chose. Certains clubs ne le font pas, c’est une honte et ça a des conséquences sur l’équipe nationale. C’est quelque chose qu’il faudrait vraiment changer. »

En 2003/2004 il y avait moins de 20% de joueurs étrangers dans le top 14, il y en avait 42,6 % en 2013/2014 ! Avec le record à Toulon 56,5 % d’étrangers.

Bon, l’évolution a de quoi inquiéter puisque maintenant l’équipe de France recrute …des étrangers ! On pouvait lire dans l’Equipe « avec la réouverture du groupe des Bleus, la possibilité d’une équipe de France à treize étrangers existe. Et fait débat à un an de la Coupe du Monde ». Certes, il existe les JIFF : Jeunes Issus de Formation Française et certains quotas imposés par la Ligue depuis 2011 mais sans grand résultat quand on regarde les effectifs « actifs » des ténors du top 14.

N’y aurait-il pas une autre voie, franco française, mieux, régionale, basée sur les talents des clubs locaux ?

En plus d’être accessible financièrement, elle restituerait un réel esprit de clocher régional susceptible aussi d’élargir la population des spectateurs. En plus, ce serait une démarche originale, vraiment sportive, qui en ferait une équipe dont on parle. Sans compter que le flot de subventions, impôts locaux, vers des vedettes grassement payées (jusqu’à 500 000 euro/an à Pau) est tout simplement scandaleux et devrait être interdit par la loi. On attend d’ailleurs des clarifications sur le total des subventions publiques à la Section Paloise, en commençant par le détail du contrat de location du stade du Hameau, entièrement payé par le contribuable.

A défaut, on continuera de voir des tribunes chanter dans un langage désuet et incompréhensible pour des mercenaires étrangers, certes bien rémunérés, mais plus enclin à assurer la poursuite de leur revenus , dans n’importe quel club, que de défendre les clochers de l’agglomération paloise et donner une image exemplaire et originale du rugby local.

par Daniel Sango

La photo est édifiante de la comédie humaine… Mais que chante donc notre inénarrable et unique député MoDem avec son papier très personnel ?

PAU. Comment la section paloise remercie ses supporters

imagesGrâce à une bonne saison, l’équipe de rugby de Pau, la Section, a quitté la D2 pour accéder au Top 14. De plus elle a gagné le championnat de France. Belle réussite qui, selon ce qui a été dit et entendu ici et là, est à mettre en partie au crédit de supporters totalement dévoués à ce bel engagement sportif. Alors maintenant comment les remercier ?

 Premier point à considérer,  cette accession va coûter cher. Il faut donc trouver des moyens financiers. Et là tous les coups sont permis.  L’agrandissement du stade du Hameau dont les travaux  sont maintenant entamés va être crédité aux contribuables. Il est fort probable en conséquence que le loyer demandé à l’équipe de rugby va augmenter. S’ajoute à cela « l’achat » de joueurs d’un niveau supérieur. C’est ainsi que 12 joueurs de haut niveau seront prochainement recrutés et viendront renforcer l’effectif.

 En quittant la pro D2, pour accéder au Top 14, la section, selon les exigences de la Direction Nationale d’Aide et de Contrôle de Gestion (DNACG), va devoir augmenter son budget de 9,5 millions d’euros à 15 millions. D’autre part les fonds propres qui étaient jusqu’alors de 600.000 euros vont devoir atteindre 1,3 million.

 Le montant des travaux  initialement estimé à12 millions, atteindra en réalité 15 millions d’euros pour agrandir le stade du Hameau qui va passer  de 13.000 places assises à 18.000. Il est vrai que le financement est partagé : 7 millions pour l’agglo, 2 millions pour la ville, 3 millions pour le département et 3 millions pour la région.

 A ce propos justement, on vient d’avoir chaud parce que Jean-Jacques Lassere, nouveau président de ce conseil qui était général et qui est devenu départemental, s’est dit très embarrassé par une promesse seulement verbale de Georges Labazée, son prédécesseur.  Bon, de ce côté les choses semblent s’arranger, François Bayrou, un soir de fête vient d’arrondir les angles entre Lassère et Bernard Pontneau, le président de la Section. La participation du département est maintenant acquise. Il y a eu comme une mise en scène aux arrière-pensées politiciennes.

 Alors comment remplir les caisses ?

Dans un premier temps le parking qui était à la fois gratuit et réservé aux abonnés devient payant. Il leur en coûtera à ces fidèles, la somme de 100 euros pour l’année.

Ensuite le grand public, comme ils disent, est invité à devenir actionnaire de la Section. Ceux qui accepteront de verser  la somme de 50 € bénéficieront en contrepartie, non pas de dividendes, mais mieux que ça, de  la possibilité de donner son nom à une parcelle de terrain (0,50m²) et (ô suprême avantage !) du droit de voter pour choisir le nom du nouveau stade à l’automne 2016. Ya pas mieux ! Cette opération dite « crowfunding », devrait rapporter 700.000 €. On verra !

Mais toujours dans l’espoir d’accroître les rentrées d’argent, à défaut de spectateurs, la section envisage d’augmenter dans des proportions non négligeables, les tarifs des abonnements et des entrées. Une façon très élégante de remercier ceux qui sont considérés comme « le seizième homme ». A ce jour ces tarifs ne sont pas encore affichés.

Et enfin rappelons que la ville de Pau gratifie la section paloise rugby d’une subvention annuelle de 261 500 €. On parie qu’elle va augmenter ?

Cher rugby qui est censé nous rapporter de la notoriété. Et pendant ce temps-là, moi contribuable palois…

 

Pau, le 12 mai 2015

            Par Joël BRAUD

Crédit photo pau.fr

André Bayrou Maire de Pau

stade-jean-bouin-2013-08-29    Décidément Pau est dans le Top 14… des investissements inutiles. André Bayrou est bien l’héritier de Labarrère.
La ville de Pau figure en excellente place pour ses impôts locaux, parmi les plus élevés de France et les contribuables ne voient toujours pas de baisse sur leurs avis d’imposition de la taxe foncière et d’habitation. Et ce n’est pas prêt de baisser !

Après le bus tram dont l’utilité est discutée par beaucoup, (mais il faut bien se souvenir que cette affaire est lancée depuis 2003 ! ) et la réfection des Halles qui semble quand même, si le budget est raisonnable, un investissement souhaitable, on aura droit à une nouvelle foire exposition dont le taux d’utilisation sera, comme la majorité des investissements palois, ridiculement bas, une nouvelle salle de spectacle, …etc. On pouvait penser que la capacité d’investissement de la ville et de l’agglomération était maintenant limitée compte tenu de la conjoncture.

Mais non ! Voilà qu’André Bayrou sort de son chapeau un projet inutile et surtout injustifié : faire du stade du Hameau le Jean Bouin de l’Agglomération ! Pire, totalement payé par le contribuable !

André Bayrou veut son Colisée pour que le peuple puisse oublier les vrais problèmes. Le peuple chantant en béarnais pour soutenir ses gladiateurs venus des Fidji, des Tonga, de Georgie, de Nouvelle Zélande ou d’Afrique du sud qui d’ailleurs n’en entendent pas un mot, alors que quelques privilégiés sableraient le champagne dans des loges à 2,5 millions d’euros, discutant affaire, en pensant …
Martine Lignières Cassou, elle aussi sensible au sirènes du clientélisme et de la démagogie, avait lancé son idée d’un stade aussi grand que celui du voisin Toulousain et plus grand que Mayol…  Au moins il y avait dans son projet une logique financière : les propriétaires des gladiateurs qui assurent le spectacle et engrangent les éventuels bénéfices payaient leur outil de travail.

Là, c’est bayrouesque, c’est le contribuable qui paye les travaux, en totalité !  Plus effarant encore les bonimenteurs de notre millefeuille y vont de leur financement : l’Agglomération où Pau règne en maître, mais aussi le Conseil Général ou la Région Aquitaine dont ce ne sont absolument pas les compétences !  Et pour nous faire rire, enfin, pas vraiment, vous entendrez ces deux dernières strates du mille feuille vous dire que suite aux minuscules restrictions de l’Etat en faillite elles n’ont plus d’argent pour payer ce dont elles ont la charge !  André Bayrou, sans doute enivré par son projet, voudrait en plus que les communes béarnaises mettent la main à la poche pour financer sa folie des grandeurs alors que les contribuables payent déjà comme dit plus haut via le département et la région. Il est pourtant une règle facile à appliquer, et très logique : que ceux qui utilisent le stade payent.

Je ne comprends toujours pas pourquoi les commerçants du centre ville n’exigent pas d’André Bayrou qu’il refasse complètement les rues de Pau qui sont dans un état lamentable et qui font fuir les habitants du centre ville (Montpensier, Foirail, 14 juillet, etc…) cela serait sans doute bien plus utile pour l’attractivité de Pau et surtout pour tous les palois.

Aujourd’hui le stade peut accueillir 13 000 personnes. Combien de fois dans l’année en accueillera-t-il 18 000 ? Quatre ou cinq fois lors de la venue des têtes d’affiche du top 14 ? Et surtout pendant combien d’années ? Sur 20 ans soyons généreux et disons que Pau restera 10 ans en top 14. Mais ce sera plus vraisemblablement beaucoup moins, ou peut être jamais… les gros bras y font la loi, les miséreux font du yo-yo et jouent les faire-valoir. Le top 14 ne laisse pas de place au hasard, l’importance du budget et du bassin de vie font la pérennité (aujourd’hui, les quatre derniers sont Oyonnax, Castres, Bayonne et La Rochelle, édifiant; et Biarritz ou Perpignan évoluent en division inférieure…). On verrait donc un spectateur sur ces places supplémentaires 50 fois en 20 ans, pour un coût estimé aujourd’hui à 12 millions d’euros, qui passera après les appels d’offres à 16 millions d’euros et à la fin des travaux à 20 millions d’euros. Ou plus si André Bayrou, voulant laisser son Colisée à la postérité, fait appel à Zaha Hadid…

Un point important, disons même majeur, est passé sous silence, et cela n’interpelle jamais les media locaux : quel sera le montant de la facturation de l’utilisation de ce stade à la Section Paloise, et pour quelle durée? Car on pourrait à la rigueur comprendre la démarche si, simultanément, le club professionnel palois s’engageait contractuellement sur un loyer pour une durée correspondant à l’amortissement de l’investissement. Quinze millions d’euro sur vingt ans (plus le coût des installations actuelles et les coûts de fonctionnement ), en gros 1 million d’euros de loyer par an. Est ce le cas ? Tout en ne se faisant aucune illusion sur les conséquences d’une faillite, certaine en cas de descente…

Le cas du stade Jean Bouin est édifiant. La ville de Paris a fait la même démarche en termes de financement, et aussi en termes de dépassement du budget… sans régler a priori le problème du coût de la location. Les élus de l’opposition, menés par JF Lamour (et peut être quelques élus MoDem ?) sont scandalisés par le cadeau fait au club professionnel,  qui fait un chantage à la survie pour payer un loyer minimal, sans rapport avec l’investissement.

Palais des sports, Zénith, Jaï Alaï, Foire Exposition, Stade d’eaux vives, Stade André Bayrou, des équipements sous utilisés, Pau est bien dans le Top 14, des villes aux investissements dispendieux. D’autant que le dernier audit des finances paloises par le cabinet Michel Klopfer montre une grave dégradation des finances de l’agglomération, l’épargne brute est nulle en 2020 et au plan comptable l’équilibre budgétaire n’est plus atteint dès 2017….Et l’agglomération c’est avant tout la ville de Pau. Contribuables palois votre calvaire ne fait que commencer !

Il est loin le François Bayrou de la dernière présidentielle qui proclamait que la France était en faillite, qu’il fallait économiser 50 milliards d’euros sur les dépenses publiques et qui affirmait face aux chantres de la relance keynésienne : réduire les coûts de 5% c’est rien du tout. ( « Bayrou apprends l’arithmétique » AP du 23 janvier 2012 )

« il faut redresser les comptes de 100 milliards d’euro, 50 milliards de coupes budgétaires et 50 milliards d’impôts supplémentaires, ceci en deux ans… »

« ce n’est pas avec une diminution de 5% des dépenses que la France va s’arrêter de fonctionner… »

On aura l’occasion de reparler des finances de l’agglomération et de la ville de Pau quand François Bayrou donnera une suite, qu’on ne peut imaginer que positive, à la demande d’Alternatives Pyrénées du 11 décembre 2014 ( « Brouillard sur Pau et son agglomération : lettre à F Bayrou » ) et publiera les divers documents budgétaires indispensables pour comprendre ce qui se passe réellement…

 

 

                                            par Daniel Sango