La montée de la section paloise en top 14 semble plaire à bon nombre de Palois. Pourtant, le rugby professionnel n’a plus rien à voir avec le rugby de clocher du passé. Les supporters et les élus qui financent ce spectacle l’ont-ils compris ? Et est-ce la bonne voie pour les petits clubs du top 14 ? Pas sûr.
La montée de la Section Paloise s’est accompagnée d’une campagne de recrutement tous azimuts, principalement à l’étranger. Trois néo zélandais, deux fidjiens, deux irlandais, un écossais, un argentin. 9 étrangers pour 4 français. Mais cela pour quel rugby ?
Le sport traditionnel des villages du sud s’est transformé en un barnum comme le foot ou le basket. Le montant du budget fait le classement, et Pau ne sera ni Paris, ni Toulouse ni Clermond Ferrand ni Toulon. Condamné à jouer les faire valoir pour les 5 ou 6 clubs qui se disputent le bouclier et la Coupe d’Europe. Condamné à lutter pour un maintien comme la moitié des clubs. A moins qu’un Quatari fortuné vienne jeter ses pétro-dollars en Béarn, à ce jour bien peu probable.
C’est un choix, vain sans doute, et nos politiques de pacotille font partie de la chorale qui fait semblant avec le peuple, d’y trouver un plaisir immense… En fait, il n’en est rien, et ce divertissement coûteux pour le contribuable procède de la même méthode ancestrale qui vise a endormir le citoyen et a le détourner des vrais problèmes de notre société.
Panem et circenses…
Mais n’y aurait-il pas une autre voie pour des petits clubs comme la Section Paloise, condamnés de toute façon à jouer les seconds rôles ?
Car en effet cette entreprise de spectacle fait la place belle aux étrangers, au détriment des français. Et on voit bien qu’il existe une corrélation avec les pitoyables performances de l’équipe nationale reléguée derrière les clubs de l’hémisphère sud ainsi que l’Angleterre, l’Irlande et le Pays de Galles . Moins de Français dans l’élite, moins de joueurs confrontés au haut niveau, moins de talents à disposition du sélectionneur.
Déjà en 2013 Keith Wood, ancien capitaine de l’équipe d’Irlande déclarait : « le Top 14 va tuer l’équipe de France. Le rugby français devrait s’imposer des limites. Il y a trop d’étrangers. En Irlande, les provinces ont droit à trois joueurs non éligibles pour l’équipe nationale ». Pascal Papé est aussi clair : « Mon club fait confiance à des joueurs français et c’est important. J’espérerais que plus de clubs fassent la même chose. Certains clubs ne le font pas, c’est une honte et ça a des conséquences sur l’équipe nationale. C’est quelque chose qu’il faudrait vraiment changer. »
En 2003/2004 il y avait moins de 20% de joueurs étrangers dans le top 14, il y en avait 42,6 % en 2013/2014 ! Avec le record à Toulon 56,5 % d’étrangers.
Bon, l’évolution a de quoi inquiéter puisque maintenant l’équipe de France recrute …des étrangers ! On pouvait lire dans l’Equipe « avec la réouverture du groupe des Bleus, la possibilité d’une équipe de France à treize étrangers existe. Et fait débat à un an de la Coupe du Monde ». Certes, il existe les JIFF : Jeunes Issus de Formation Française et certains quotas imposés par la Ligue depuis 2011 mais sans grand résultat quand on regarde les effectifs « actifs » des ténors du top 14.
N’y aurait-il pas une autre voie, franco française, mieux, régionale, basée sur les talents des clubs locaux ?
En plus d’être accessible financièrement, elle restituerait un réel esprit de clocher régional susceptible aussi d’élargir la population des spectateurs. En plus, ce serait une démarche originale, vraiment sportive, qui en ferait une équipe dont on parle. Sans compter que le flot de subventions, impôts locaux, vers des vedettes grassement payées (jusqu’à 500 000 euro/an à Pau) est tout simplement scandaleux et devrait être interdit par la loi. On attend d’ailleurs des clarifications sur le total des subventions publiques à la Section Paloise, en commençant par le détail du contrat de location du stade du Hameau, entièrement payé par le contribuable.
A défaut, on continuera de voir des tribunes chanter dans un langage désuet et incompréhensible pour des mercenaires étrangers, certes bien rémunérés, mais plus enclin à assurer la poursuite de leur revenus , dans n’importe quel club, que de défendre les clochers de l’agglomération paloise et donner une image exemplaire et originale du rugby local.
par Daniel Sango
La photo est édifiante de la comédie humaine… Mais que chante donc notre inénarrable et unique député MoDem avec son papier très personnel ?