Kafka électrique et autre souci d’assurance

Une ligne électrique qui dessert mon domicile a été changée en juillet dernier. Une kyrielle de sociétés sont intervenues avec au final quelques désordres subis lors de la reconnexion de mon domicile. Je n’ai pas encore saisi qui était maître d’œuvre ; pas davantage qui était maître d’ouvrage.

Intervenants :
Ont participé à ces travaux : Le Syndicat d’Energie des Pyrénées-Atlantiques (SDEPA), deux bureaux d’études (CETELEC et CETRA), les sociétés ENGIE INEO et ENEDIS, un pelliste et j’en oublie peut-être.

Préparation des travaux :
Le CETELEC mandaté par ENGIE INEO pour le compte du SDEPA, m’a d’abord contacté pour convenir du tracé de la nouvelle ligne sur ma propriété. Il m’a ensuite adressé une convention pour les travaux, signée de Mme Denise Saint Pé, Présidente du SDEPA et par ailleurs Sénatrice ; convention que j’ai validé (*).

Travaux de pose et de reconnexion :
Avant le démarrage des travaux une réunion a regroupé divers intervenants dont ENGIE INEO, pour localiser avec précision la pose des poteaux ainsi qu’une zone d’enfouissement.

A la fin de la pause de la nouvelle ligne, la reconnexion au transformateur a été effectuée dans la matinée du 20 juillet. La mairie avait fait suivre préalablement, un avis de coupure d’électricité émis par ENEDIS.

Les reconnexions de la liaison vers mon domicile ainsi que le raccordement du compteur électrique ont été effectuées la semaine suivante. Ils ont nécessité deux interventions sans qu’aucun avis préalable n’ait été émis. Plusieurs petits équipements électriques ont été endommagés à mon domicile (**).

Dépose de réclamations pour les dommages subis :
J’ai signalé les dommages à la mairie sans attendre. Elle a fait suivre mes doléances au Syndicat d’Energie des Pyrénées-Atlantiques ainsi qu’au cabinet CETRA le 30 juillet. Aucun intervenant ne s’est manifesté.

La réception des travaux s’est effectuée à la mairie du village le mercredi 24 octobre à 14h en présence du Syndicat d’Energie des Pyrénées-Atlantiques. Les dommages subis à mon domicile ont été rappelés. A la mi-décembre, personne ne s’était encore manifesté.

J’ai alors déposé par deux fois une réclamation sur le site EDF. La première, déposée le 16/12 a été clôturée le 18/12. EDF n’aurait pu me joindre. J’ai certainement reçu des appels mais sans messages joints qui m’auraient permis d’identifier l’émetteur. Je me demande s’il ne s’agit pas d’une pratique pour éliminer des réclamations.

J’ai déposé une deuxième réclamation le 06/02 et ai été contacté par téléphone. J’ai failli raccrocher croyant qu’il s’agissait du démarchage quasi journalier pour l’installation de panneaux photovoltaïques et autres prestations du même genre, se réclamant d’EDF. La conversation a été très courtoise et c’est déjà une satisfaction.

Suite de mes réclamations :
EDF a alerté le distributeur d’énergie (ENEDIS / GRDF). Le centre d’Orthez m’a contacté mais n’avait noté que le raccordement au transformateur du vendredi 20/07 matin. Le bureau d’ENEDIS d’Anglet a confirmé, par lettre du 08/02, qu’une telle manœuvre de raccordement ne provoque pas de surtension.
Vraisemblablement ENEDIS n’était pas le responsable des dommages subis.

Restait également la possibilité de faire intervenir mon assurance. Malheureusement je ne dispose plus des factures des appareils endommagés. En plus, je suis en froid avec mon assurance (***).

Je me suis, de nouveau, tourné vers le maire qui m’a indiqué les coordonnées de l’intervenant chez ENGIE INEO. Mais je ne pourrais pas davantage fournir de justificatifs.

Conclusion :
J’ai pensé qu’il valait mieux en rester là. Je vais m’en remettre. Je vais essayer de simplifier mon mode de vie afin d’éviter que les ennuis ne se repositionnent en escadrille.
Dans cette mésaventure électrique, j’ai également remarqué l’embarras de la mairie, certainement coincée, vis-à-vis du Syndicat d’Energie des Pyrénées-Atlantiques, dans une posture à la fois de client et d’obligé.
J’ai surtout noté la faiblesse, voire l’absence de maîtrise d’œuvre. Le Syndicat d’Energie des Pyrénées-Atlantiques ne semble avoir aucun rôle opérationnel.
Hormis les maillons EDF et ENEDIS, je n’ai pas vu de démarche Qualité sur le reste de la chaîne des intervenants.

Larouture

Crédit photo : Overview of Apache Kafka.svg

(*) Préparation des travaux :
Le courrier du CETELEC, accompagnant la convention et ayant pour objet « Autorisation de passage », commence par : « Chargés par ENGIE INEO, pour le compte du Syndicat d’Energie des Pyrénées-Atlantiques, de l’étude et de la recherche des conventions de passage pour accord à l’amiable, etc… etc… »

Lors de ce premier contact j’ai demandé à mon interlocuteur ce qu’était le CENELEC et s’il s’agissait d’un bureau d’EDF. « Je voudrais bien », m’a glissé mon interlocuteur…

Lors de cette phase j’avais essayé de contacter EDF, pensant qu’il pouvait être maître d’œuvre mais également qu’il y aurait, peut-être, une opportunité de coupler ces travaux avec un déplacement du compteur en limite de propriété.
Je voulais des conseils, j’ai reçu un devis forfaitaire de l’ordre de 2.000 Euros, avec actualisation après acceptation. Je n’ai pas donné suite pensant confusément qu’EDF viendra bien m’apporter un « linky » un jour prochain. Il faudra alors refaire la liaison qui alimente mon domicile.

(**) Reconnexions de mon domicile : Les reconnexions de la dérivation vers mon domicile ainsi que du câble vers mon compteur ont nécessité deux interventions, sans qu’il soit demandé de couper quoique ce soit à mon domicile.
La première intervention n’a pas pu être terminée car située en fin de journée. Dans la soirée des incidents électriques se sont manifestés et un robot ménager a été endommagé.
La deuxième intervention est intervenue en fin de matinée du 26/07. Cette intervention a occasionné le déclenchement du disjoncteur, certainement à cause d’un courant de surcharge. Les équipes en place sont alors intervenues sur le compteur de mon domicile. Des enceintes PC, un robot ménager et divers relais wifi ont été endommagés.

(***) Une histoire similaire de démêlés avec mon assurance (Rappel avec corrections d’un commentaire déjà déposé sur ce site) :
Un mur de clôture de mon domicile s’est effondré à la suite des intempéries du 12/06. Mon assurance mutuelle a qualifié le mur comme étant de soutènement ; ce que les conditions particulières excluent d’un dédommagement (réponse de mon assurance du 13/06).

Ma commune ayant été classée en zone de « catastrophes naturelles », j’ai relancé mon assurance.
Elle a mandaté un expert puis m’a invité à assister à une réunion à Salies le 17/07.
Des élus étaient présents à cette réunion, comme les maires de Salies (personnalité intéressante) et de Sauveterre (aspect plus jeune que sur des photos). Le Président du Conseil Départemental s’était excusé le matin même.
Le personnel régional de l’assurance mutuelle, identifiable par leur tenue vestimentaire notablement soignée, était venu en nombre (venant du et sur leur… 31).
Dans la salle les représentants locaux élus de l’assurance, majoritairement liés au monde agricole et qui accréditent l’ancrage territorial, occupaient les premiers rangs. A l’arrière, quelques assurés davantage préoccupés par leurs dommages que par la situation de l’agriculture.

La séance a été ouverte par M. Saint Jean (administrateur de la mutuelle locale et également co-gérant de l’EARL LANDALDEA à Ustaritz), flanqué de plusieurs syndicalistes du milieu agricole.
Après des discours de Directeurs divers qui ressemblaient à des sermons est venu le temps des questions. Des assurés ont exposé leurs situations et pratiquement chaque fois, des réponses convaincantes ont été apportées par des membres de l’assurance mutuelle. Visiblement, les dossiers des assurés étaient bien étudiés.

Pour clôturer la séance, les administrateurs et quelques élus (M. Labour par exemple) sont partis sur l’incompétence des pouvoirs publics qui n’écoutent pas les élus locaux en ce qui concerne la prévention des catastrophes naturelles. Je ne suis pas sûr que les assurés présents aient été très réceptifs à ces considérations.
Peut-être qu’à la place de M. Lasserre, M. Saint-Jean aurait dû inviter M. Lassalle. Il serait surement venu… et en aurait rajouté.

Le buffet qui a clôturé la réunion était magnifique. J’ai pu m’entretenir avec un agent de la mutuelle qui connaissait très bien mon dossier. J’ai pris un encas et puis la route.

Au final, l’expert mandaté par l’assurance est venu sur le site le 10/08. Il m’a ensuite adressé un mèl confirmant la première conclusion de mon assureur. J’ai donc constaté que l’assurance a sous-traité à un cabinet extérieur, non seulement l’expertise mais également la décision de ne pas indemniser les dommages ainsi que mon information.

Fébus

Encore une année à attendre Fébus le bus qui illuminera notre belle ville de Pau … en attendant son arrivée, nombreuses sont les rues et ruelles, tout comme les artères principales à subir les embouteillages dus aux travaux de démolissage supportés par les automobilistes palois, la plupart énervés alors qu’ils ont du mal à circuler, une vraie galère !

Le Bus à Haut Niveau de Service, BHNS renommé brillamment Fébus sera-t-il plus utile et non une gêne tandis que des voies souveraines lui sont dédiées, garantissant aux usagers et dans un proche avenir une régularité ainsi qu’une ponctualité assurée. Circulant sur des voies protégées, Fébus sera spacieux, confortable, accessible aux personnes à mobilité réduite « garantissant là encore un service rapide et régulier à l’abri des aléas de la circulation ». Ainsi pour les Palois pressés ou ceux râleurs, telle est la promesse faite afin que tous retrouvent le goût de vivre en milieu urbain sans se coltiner les encombrements qui durent sans fin, aux heures de pointe ou durant la journée pour ceux dont la voiture est la seule alternative, eux qui esquivent le moindre transport en commun, engorgeant de surcroît les rues et les parkings bien qu’ils soient devenus (chèrement) payants !

Ainsi, après maints travaux de démolition, d’arrachages de beaux arbres et des tonnes de macadam revêtant les nouveaux tracés afin de permettre au bus sa circulation, après avoir redonné à notre agglomération ce look nouvelle génération, souhaitant préserver notre environnement et appelé à durer, Fébus sera enfin prêt à faire la joie des curieux dans un premier temps, des impatients ne désirant plus être bousculés, des vieux comme des impotents n’ayant plus de marches à gravir, des visiteurs qui goûteront au plaisir de visiter Pau comme dans le petit train de la vieille ville mais plus moelleusement installés … quant aux amoureux de leurs voitures eux, ils ne rompront pas avec leurs habitudes mais ronchonneront aux feux installés sur leur passage afin de laisser la priorité à Fébus le bien-nommé, empruntant sa voie royale sereinement !

Bien à vous.

Samie Louve.

Ezkilaxoxo

Pardon aux bascophones de traduire ainsi Clochemerle. Nous sommes à mi-mandat de la dernière municipalité élue dans notre village de 4.000 habitants, et, comme chez nos grands cousins américains, il est temps d’établir un historique et un pré-bilan.

Notre maire est un médecin généraliste encore jamais impliqué dans la vie locale, dont c’est le premier mandat électif. Lors de la première réunion du nouveau conseil, est décidée une importante augmentation des indemnités des élus. Puis, peu de temps après, l’adjoint à l’urbanisme démissionne, sitôt remplacé par un urbaniste expert qui fait actuellement l’objet d’une enquête du parquet pour prise illégale d’intérêts dans la vente de terrains de sa belle famille rendus grandement constructibles.

Deux projets pharaoniques – à notre échelle – sont lancés, la construction d’une nouvelle école, et l’aménagement du centre bourg, de quoi faire exploser la dette de la commune.

Pour le premier, un terrain de centre ville a été réservé au PLU, estimé par les Domaines au prix du terrain agricole, et froidement exproprié au grand dam de la famille qui en réservait l’usage pour ses enfants.

Le second projet, établi sans analyse des flux d’automobiles qui nous envahissent périodiquement, impose un schéma irréaliste de circulation, fait l’objet d’une information publique du bout des lèvres, ne tient pas compte des critiques et observations les plus sensées, au point que, grande première, une association de défense s’est créée pour tenter d’infléchir les choix pris dans le secret des cabinets.

Dans le même temps, une alerte est donnée : un sentier d’accès à la Rhune est élargi à au moins 6 mètres, on y travaille au bulldozer de jour et de nuit, sans que l’on sache qui a ordonné de tels travaux. La municipalité ignore que le site est classé et dans la zone Natura 2000. Les amoureux de la montagne se mobilisent, le chantier est arrêté, la commission des sites, saisie, impose de ramener à une voie unique, de constituer des bas-côtés, organiser l’évacuation des eaux et replanter ce qui a été sauvagement arraché.

Apparaît soudain une passerelle sur un ruisseau affluent de la Nivelle. L’ouvrage en bois est massif, laid, posé de travers, inondable. Il se trouve malencontreusement à moins de 500m d’un pont moyenâgeux, dit « romain », classé, et l’architecte des bâtiments de France (ABF) n’a pas été consulté. Il ordonne donc l’arrêt des travaux, et nous en sommes là aujourd’hui. Personne n’a officiellement ordonné ces travaux….

Je cite en passant les 300 ou 400 logements sociaux qu’une loi parisienne contraint le village à construire – il y a 5 demandes en cours – , notant au passage que les terrains retenus pour cela appartiennent pour la plupart à des élus.

Et nous arrivons enfin au clocher. La grande manifestation culturelle de notre village est une exposition de photos en plein air. Ces photos grand format sont tirées sur des calicots accrochés ça et là par des ficelles. L’année dernière, un de ces calicots très grand format aux couleurs criardes a été accroché sur une face du clocher, sans demander ni l’avis de l’ABF – le monument est classé , ni l’avis du curé qui a l’exclusivité de l’usage du bâtiment. Cela a soulevé un tollé, toutes opinions et religions confondues, et les deux autorités concernées ont refusé de donner leur accord cette année. Et les organisateurs de se plaindre amèrement des calotins rétrogrades, et de s’interroger gravement : « peut on toucher aux symboles religieux au nom de la liberté de créer »(sic).

Ne croyez pas toutefois que tout soit tranquille du côté des collectivités de rang supérieur. Notre EPCI, plus grande communauté de communes de France avec environ 135 communes intégrées, lève, contre toutes promesses, une « taxe de transport » qui fait hurler les entreprises, mais est sans risques pour les ordonnateurs qui ne sont pas soumis au suffrage, mais cooptés.

De son côté, le département lance un grand projet d’aménagement de la Rhune. Il faut savoir que les somptueux bénéfices du petit train servent à éponger le déficit chronique des stations de sport d’hiver. A nouveau, les amoureux de la montagne sont mobilisés contre la surfréquentation que cela va induire, et le bétonnage du sommet déjà bien défiguré.

Et c’est ainsi que nous approchons de la trêve estivale pour mieux reprendre les affaires à la rentrée.

Signé : Berriemaile

La ville de Pau s’endette

Un document publié par l’opposition municipale de la ville de Pau déclare que l’endettement de la ville va être multiplié. Il s’agit d’une projection entre 2016, et 2020 année de la fin du mandat de l’équipe municipale actuellement en exercice. Quelques réflexions.

Que dit ce document ? « Un endettement de la Ville de Pau multiplié. En quatre ans, de 2016 à 2020, la dette de la ville aura presque doublé (de 700 € à 1200 € par Palois) ». Retenons pour raisonner sur l’ensemble du mandat – 2014 à 2020 – que l’endettement par habitant de la ville qui était de 760 € en 2014, passerait à 1200 €, selon l’opposition paloise. Ce serait donc un coefficient multiplicateur de 1,58.

Ainsi l’encours de la dette qui était de 60 248 000 € en 2014 serait en 2020 de 95 191 840 € (ou de 93 400 000 selon une trajectoire anticipée – orientation budgétaire).

La dette par habitant atteindrait donc 1200 €. Elle doit être comparée à la moyenne nationale qui est de 947 €.

L’annuité (remboursement capital et intérêt) de la dette de la ville de Pau qui était de 8 136 000 € serait en 2020 de 12 854 880 €. Répartie par habitant cette annuité passerait de 103 € à 163 €. La moyenne nationale étant de 123 €.

Enfin la capacité de désendettement ou ratio de désendettement en années, qui était de 3,4 ans serait en 2017 de 4,55 ans, en 2018 de 6 ans, en 2019 de 6,6 ans et en 2020 de 7 ans.

Quant aux dépenses réelles de fonctionnement, elles évolueraient de la manière suivante : 2017 = 94,9M€ – 2018 = 95M€ – 2019 = 96,7M€ – 2020 = 97,6M€

Bien sûr, ces chiffres doivent être pondérés parce qu’entre temps des remboursements partiels auront été réalisés mais a contrario, il convient aussi de considérer que d’autres dépenses auront été engagées.

Si l’on veut faire la liste des réalisations dépensières de l’équipe municipale au pouvoir, on n’est pas certain d’en dresser une liste exhaustive.

Les réalisations terminées à ce jour : Le Hédas, la place de Verdun, le boulevard des Pyrénées, le stade du Hameau.

Les réalisations en cours : le BHNS, le stade de foot, les halles, le musée des Beaux-Arts, l’École supérieures des Arts des Pyrénées,

Les réalisation projetées : Le foirail, la friche industrielle du stade d’eaux-vives, le quartier Saragosse.

Cet inventaire donne le tournis, il est sans doute significatif de la tendance dépensière des politiques en général. Tandis que les prélèvements obligatoires augmentent, les dépenses ne sont pas maîtrisées. Ainsi sur le plan national, en 2017, les prélèvements obligatoires ont progressé de 1%, ils atteignent 45,4 % du PIB (INSEE). Cette donnée fait de la France, le pays où la fiscalité est la plus élevée d’Europe. La dette publique a progressé de 2%. Il devient donc impératif de baisser les dépenses. Mais cela, nos politiques ne savent pas faire.

Il faut reconnaître à l’équipe actuelle de la ville de Pau, le mérite d’avoir choisi de ne pas augmenter le taux des impôts locaux. Dont acte ! Mais ce sera au prix d’un endettement qui deviendra vite insupportable. Il ne restera d’autre choix à la prochaine équipe que de limiter de façon drastique les investissements.

Pau, le 4 avril 2018

par Joël Braud

http://www.journaldunet.com/business/budget-ville/pau/ville-64445

Crédit image : leconomistemaghrebin.com

La réforme

La réforme c’est désormais le mot magique que tous les politiques ont à la bouche chaque instant. La réforme est nécessaire certes mais pour beaucoup elle tourne au cauchemar –pour les plus anciens notamment- car ils ne s’y retrouvent plus. Personne ne conteste la nécessité de réformer tel ou tel aspect de notre société il y a un rythme indispensable dans sa mise en œuvre. C’est de ce rythme dont il est question ici. Les Palois vivent doublement sous cette contrainte à la fois nationale : non seulement c’est le mot magique de la « macronie » -et de ses alliés- mais c’est aussi, localement, une sorte de viatique que l’on impose aux citadins. Nous avions eu pourtant un édile réformateur qui a laissé sa trace avec le zénith, le palais des sports, l’hôpital, le Jaï Alaï, le stade d’Eaux Vives, toutes réalisations dont on peut contester la nécessité et qui ont radicalement changé le visage et la vie de notre ville. En douceur…

Après une période d’inertie, voilà qu’une nouvelle équipe est saisie d’une frénésie de bouleversements, de réalisations qui donnent le tournis. Comme si elle craignait de ne pas durer et qu’elle voulait laissait une trace à tout crin. C’est en avant tout le tram bus, le fameux Fébus, dont la construction traumatise la cité sans que l’utilité en soit encore prouvée : on a le sentiment d’un quitte ou double chèrement payé. Voici que l’on nous annonce de grands travaux place du Foirail, le Mélies, comme « l’orchestre » étaient dans des locaux trop étroits. Mais quid du marché Bio qui attirait de plus en plus de clients ? Il faut ajouter les travaux des Halles poumon du centre-ville qui n’en finissent pas, les abords du stade d’Eaux Vives, le musée qui avait bien besoin, etc. Tout cela s’ajoute à la rénovation très réussie du quartier du Hédas, à la transformation de la place de Verdun, aux aménagements du Hameau. C’est vrai la physionomie de la ville est transformée

Cela fait beaucoup et bien vite pour le citadin de « base ». On voit bien qu’il y a une volonté de s’inscrire dans l’histoire de la ville. Nous ne discuterons pas le poids économique de ces investissements : plaie d’argent n’ait pas mortelle… On espère seulement qu’ils seront financés sans augmentation exagérée des impôts et tout simplement provisionnés. Une telle avalanche de changements, si vite, donne le tournis, il en est de même au plan national et cela explique pour une bonne part les récents sondages.

Sommes-nous prêts à vivre dans une société chamboulée même si on considère que des changements sont nécessaires ? Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation comme nous le dit le proverbe populaire assez censé. Nous vivons dans un pays conservateur et il n’et pas bon d’y brusquer les mentalités. Il faut savoir prendre son temps : informer, entamer une démarche participative, pédagogique et on ne peut pas dire que cela soit véritablement le cas. Les citoyens subissent et acceptent le changement pour l’instant à défaut d’alternatives crédibles. Elles viendront en leur temps alors les généraux jupitériens et leurs émules pourraient être à des déboires qui n’étaient pas inscrits dans leurs plans de bataille.

La nostalgie n’est jamais une bonne solution. Ce n’est donc pas un retour à une « vie pépère » qui est préconisée ici mais un éloge du pragmatisme : nos élus connaissent-ils les conséquences d’une voirie ruinée ? Le transport dans une ambulance en direction de l’hôpital de Pau est un véritable cauchemar et les bouchons dans une ville moyenne comme la nôtre s’accumulent. N’y avait-il pas d’autres choix que celui du Foirail ? La halle de la Sernam, véritable cathédrale de béton, n’offrait-elle pas une possibilité alternative avec, à proximité, de nombreux parkings sans aucune nuisance pour le voisinage ? Prend on assez en compte le problème des deux roues qui se font justement entendre, la passerelle de Mazères étant l’ultime témoignage du mépris à leur égard ? Et la pollution du Gave ? La réduction de l’aide aux associations ? Le déclin du centre-ville ? L’hypertrophie de la périphérie qui menace dangereusement ce cœur historique qui fait notre fierté ?

La réforme comme la modernité ce sont des mots vides de sens en soi. Des concepts à la mode. Ils n’ont de valeur que si on les inscrit dans une perspective. Et surtout lorsqu’ils s’inscrivent dans un rythme en adéquation avec les souhaits du public. Nul ne détient la vérité. Nul ne peut se poser en guide. En démocratie, il faut savoir écouter, parfois réduire la voilure et changer le cap.

Pierre Vidal

Image : Rembrandt, le repas à Emmaüs. vers 1629, musée Jacquemart-André. Paris

La situation des commerçants des Halles de Pau.

Pourquoi personne ne parle de la situation des commerçants des Halles de Pau ?

L’un d’eux m’a dit quitter les Halles en raison de la baisse dramatique de ses ventes depuis le début des travaux, et surtout de l’augmentation importante à l’avenir du prix des étals, avec apparemment une obligation d’ouvrir certains week-end (la mairie demanderait un certificat médical en cas d’absence, comme à un salarié !). Lorsque ce point a été évoqué avec le représentant de la mairie, sa réponse a été de montrer où se trouvait la porte de sortie !

Au moment où j’ai parlé avec ce commerçant (fin juin), la moitié des commerçants auxquels les Palois sont habitués avaient déjà pris la décision de partir.

Au final, les habitants vont perdre les petits commerçants qu’ils connaissent depuis des années, et vont forcément subir une augmentation des prix de la part de ceux qui prendront leur place (et je passe sur le coût du stationnement).

Je ne vois rien dans les journaux au sujet de cette façon scandaleuse de mettre en place un projet sans concertation avec les personnes concernées. Et comme m’a dit le commerçant en conclusion : « Pau va devenir une ville pour les riches ». C’est ce qu’il me semble également.

Nathalie Roux

Une municipalité imprudente ?

En ce dimanche 6 mars je passais à bicyclette avenue des Lauriers à Pau. Au rond-point avec l’avenue Guillemin elle était obstruée par une grande grille sur laquelle était placardé un avertissement que la voie serait barrée 400 m plus loin. La tempête l’avait renversée ainsi que les pieux en acier, les plots en ciments et les bacs en plastique (qui étaient vides, donc peu susceptibles d’offrir un appui stable). Je relevai la grille, l’orientai en un angle offrant moins de prise au vent. Mais je ne pouvais pas remplir les bacs.

Songeant que le renversement de cette grille et ces pieux pouvaient faire des victimes, en particulier parmi les enfants fréquentant l’école voisine, je téléphonai le lundi au service compétent de la mairie. On me répondit que l’on me rappellerait. Mais je ne reçus pas d’appel. Je repris contact et j’indiquai que j’écrirai un article mais que je ne voulais pas mettre en cause la municipalité si la négligence provenait de l’entreprise de travaux publics. On me promit de nouveau une réponse.

Mais elle ne vint pas.

Ne voulant pas faire une mise en cause infondée, je renonçai à l’article. En cette période électorale il aurait pu être interprété comme une seconde vengeance sur ce site à l’égard de François Bayrou pour s’être allié à Emmanuel Macron. La partialité, la virulence de ce premier article ne me paraissait pas être un modèle à suivre. D’autant que la grille avait été attachée à un panneau de signalisation par une petite ficelle. Piètre précaution ! D’autant que les bacs n’avaient pas été remplis de sable ou d’eau pour les lester et que les deux parpaings servant de pieds ne pouvaient visiblement pas assurer une stabilité à une surface de cette envergure.

Ce dimanche 30 avril la grille, son panneau et ses pieux furent de nouveau emportés par une bourrasque, là encore clairement annoncée par la météo.  Aussi je pense qu’il n’est peut-être pas inutile d’attirer l’attention sur une négligence répétée qui pouvait avoir des conséquences graves.

La négligence peut aussi concerner les particuliers et les entreprises. Aussi ne jetons pas la pierre sans nous assurer que de telles négligences pourraient aussi être de notre fait. Jetons un coup d’œil à nos antennes, nos cheminées et nos arbres. L’absence habituelle de vent peut les rendre d’autant plus vulnérables. Et nos enfants et concitoyens aussi.

Jean-Paul Penot

L’anaphore d’un contribuable palois

imagesTout le monde a constaté que les travaux les plus divers sont en cours dans Pau. Cela évidemment a un coût et ne peut laisser indifférent le moindre contribuable de la ville. Cette inquiétude peut se formuler par une anaphore, formule de rhétorique dans l’air du temps depuis que…

Commençons à énumérer ces travaux, sans d’ailleurs être certain d’en dresser une liste exhaustive.
Le Hédas ;
Les Halles ;
La place de Verdun ;
Le bus à haut niveau de service ;
Le stade du Hameau ;
Le stade de football ;
L’auditorium de 1000 places ;
Laherrère ;
La nouvelle base de kayak au stade d’eau vive ;
La halle du SERNAM (Service national de marchandises) ;
Le parc des expositions.

Dans ces réalisation en cours ou en projet, tout n’est pas inutile de même que tout n’est pas réellement indispensable, mais ces dépenses conduisent le contribuable palois que je suis à s’inquiéter, car après tout c’est son fric. Alors :

– Moi contribuable palois admets bien volontiers que les impôts sont nécessaires et que leur vocation est de permettre une solidarité entre citoyens.
– Moi contribuable palois estime que selon ce qui ressort du premier des principes issus de la nuit du 4 août 1789, tous les citoyens doivent être égaux devant l’impôt.
– Moi contribuable palois souhaite qu’il ne soit pas laissé aux élus des collectivités locales la possibilité de fixer le barème des impôts locaux, mais que cela soit décidé au plan national.
– Moi contribuable palois constate que les taux d’imposition des villes de l’agglomération paloise ne sont pas identiques.
– Moi contribuable palois sais que, de ces villes, Pau est celle qui est le plus lourdement imposée.
– Moi contribuable palois s’interroge sur la solidarité quand il s’agit d’agrandir le stade du Hameau ou de construire un stade de foot.
– Moi contribuable palois donne acte à la municipalité de Pau d’avoir (très légèrement) baissé les taux des impôts locaux tandis que d’autres communes, arguant de la baisse de dotation de l’État, les ont augmentés.
– Moi contribuable palois avoue ne pas comprendre qu’alors que ces taux ont (très légèrement ) baissé, certains contribuables, comme les copropriétaires du Gassion (Sud Ouest 8/10/2016), constatent que leur taxe foncière a augmenté de 34,68 %.
– Moi contribuable palois ai appris, à cette occasion, les pouvoirs attribués à la commission communale des impôts directs.
– Moi contribuable palois suis bien conscient qu’il faudra payer ces dépenses et ne sais pas la façon dont la municipalité s’y prendra.
– Moi contribuable palois ignore à qui certaines dépenses de prestige profitent.

En conclusion, être contribuable ne veut pas dire s’opposer par principe à l’impôt mais donne droit, à celui qui y est soumis, à être informé et à pouvoir librement s’exprimer sur le sujet.

Pau, le 19 octobre 2016
par Joël Braud

Image : poire juteuse, emblème du contribuable.

Creuser des trous

avenue de Montardon 005Si l’on en juge par la célérité avec laquelle les agents  de Gaz de France chargés d’entretenir les réseaux, se mettent tout à coup à creuser des tranchées, on comprend que certains éprouvent une véritable jouissance à détruire ce que d’autres avaient patiemment construit.

 Il en est ainsi pour l’avenue de Montardon dans sa portion comprise entre le boulevard de la Paix et la rue Jean Genèse. Celle-ci magnifiquement rénovée il y a maintenant un peu plus d’un an, fait l’objet  aujourd’hui de travaux de remise en état des raccordements de conduites de gaz destinées aux particuliers. Les travaux doivent durer du 12 mai au 30 juin. Comme toujours, ils dépasseront  ce délai.

 Le revêtement lisse et sans aspérité jusqu’alors devra s’orner de traces de tranchées sommairement rebouchées. Et pas qu’un peu puisqu’elles sont au  nombre de dix-huit sur une distance de 300 mètres, à ce jour alors que les travaux sont loin d’être terminés. A terme celles-ci constitueront de doux mouvements de cahots pour les automobilistes et les cyclistes.

 Oui parce qu’il faut rappeler que tout avait été fait dans les normes, les trottoirs avaient entièrement été rénovés, des bandes cyclables de chaque côté avaient été matérialisées. Que du neuf que du beau, on vous dit.

 C’était sans compter sur ces employés de Gaz de France, sans doute à l’affût depuis longtemps qui ont eu la patience d’attendre que tout soit terminé pour venir avec leurs pelles et leurs marteaux-piqueurs  signer de leur empreinte le macadam ou l’enrobé si vous préférez.

 Dans ces conditions où la coordination entre ces différents services, voirie, service des eaux, électricité, gaz, n’existe pas il ne faut pas s’étonner qu’à Pau la voirie en général soit dans l’état que l’on connaît.

 Et aux beaux esprits qui considèrent que ce serait mieux si toutes ces  entreprises s’entendaient pour que l’une ne vienne pas détruire et contrefaire ce que l’autre a réalisé avec l’argent du contribuable ; il faut répondre que cela serait bien trop simple !

                                                                                           Pau, le 26 mai 2014

                                                                                              par Joël BRAUD

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