Moins de trésoreries, pour plus de trésor

monein-la-rep    L’année 2018 a mis sur le devant de la scène l’organisation archaïque de la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP) et les Béarnais, comme souvent, se montrent réfractaires à toute évolution, fut elle une évidence.

C’est la Cour des Comptes qui a analysé la situation de cette administration tentaculaire avec ses 110 000 agents répartis dans une multitude d’implantations (4000, le réseau le plus dense après celui des écoles…) qui datent de l’époque où n’existait ni le téléphone ni l’informatique. Son rapport de juin 2018, « La DGFiP, dix ans après la fusion. Une transformation à accélérer (Juin 2018) » propose des solutions, à commencer par un nombre et une répartition des Trésoreries adaptée aux évolutions technologiques.

« Avec plus de 4 000 implantations, la DGFiP s’appuie sur un maillage territorial parmi les plus denses de la sphère publique. Le réseau emploie plus de 85 % des agents et compte de très nombreuses petites unités : plus de 1 600 trésoreries comptent moins de 10 agents .Compte tenu des congés et de l’absentéisme, ce type d’unités ne peut délivrer des services avec une amplitude et une qualité suffisantes. »

Avec un problème de gestion du personnel tout aussi archaïque lié au statut de la fonction publique : « Enfin, malgré les efforts engagés, la polyvalence des agents et leur mobilité entre les fonctions comptables et fiscales demeurent limitées. Seuls 1 % des agents ont ainsi changé de filière. Pourtant les agents ont largement bénéficié de la fusion : de nombreux avantages et primes ont été accordés dans les années post-fusion, générant une hausse de la masse salariale de près de 300 M€ sur la période 2009-2012. »

L’outil informatique doit être lui aussi modernisé : « De plus, la DGFiP fait face aujourd’hui au vieillissement avancé de plusieurs pans de son architecture informatique, construite par sédimentation de couches applicatives dont certaines remontent aux années 1970 .La résorption de cette « dette technique, qui freine les évolutions de la DGFiP, constitue un enjeu majeur »

C’est ainsi que deux trésoreries béarnaises se sont assez logiquement trouvées sur la liste des fermetures : Monein et Bedous. Il y en aura sans doute bien d’autres, la dématérialisation est inéluctable.

Evidemment comme chaque fois que l’on veut changer quelque chose, les Maires, dont l’existence est encore plus archaïque et dépassée (oui, il faudrait commencer par diviser par deux le nombre de communes, issues elles de l’époque où on se déplaçait à cheval et pour la majorité des habitants, à pied en sabots…) la suite serait plus simple.

Le cas de Monein est assez caractéristique de l’impuissance française car outre le fait qu’il n’y a quasiment plus d’employés à Monein, il existe à moins de 8 km la trésorerie de Mourenx …

Mais le Préfet a temporairement cédé et souhaité une période de « concertation » qui concerne aussi les autres Trésoreries (Hendaye, Saint-Jean-Pied-de-Port, Tardets )

Bedous se trouve dans le cas d’une activité trop faible et il est désolant de voir nos élus nationaux, y compris les soutiens de Macron s’opposer à des économies dont la France a pourtant grand besoin.

J’ai compté 30 Trésoreries dans les Pyrénées Atlantiques dont 17 en Béarn : c’est bien une dizaine qu’il faut supprimer en Béarn…

Pour Bedous et Monein, ce ne sera que reculer l’échéance, et contribuer ainsi à l’indispensable diminution d’une dépense publique beaucoup trop importante.

Daniel Sango

Photo : Trésorerie Monein (La République)