Cette place, proche du lycée Louis Barthou, devait être un modèle de place(tte) Florentine… et pour le mobilier un modèle de modernité.
Que reste-t-il de cet ambitieux projet ?
L’esthétique.
Le revêtement des voies de circulation automobile était en enrobé pour permettre le passage des bus scolaires et inter-régionaux de la « gare routière »qu’est presque entièrement devenu le Boulevard Barbanègre. Mais de larges espaces en pierres des Pyrénées avaient été réservés sur le pourtour. Comme le revêtement en enrobé était d’une couleur s’harmonisant avec les pierres du pays, le résultat était agréable au regard.
Les affreuses jardinières en cailloutis mises en place dès la fin du chantier pour peut-être, protéger les piétons et très certainement, empêcher le stationnement, ont été rapidement remplacées par de hautes poteries accueillant des buis taillés en boule, des bancs avec et sans dosseret placés de façon à faciliter la conversation ou tout au moins le bavardage de ceux qui venaient s’y asseoir.
L’ensemble était un peu nu mais sobre et assez réussi.
Malheureusement, les poteries même hautes, les bancs mêmes en cercles, étaient moins dissuasifs que les énormes bacs. Les automobilistes ont trouvé là un stationnement gratuit et tout près de Clémenceau, de Valéry Meunier et de Lamothe, voies strictement piétonnes. Bien sûr, ils n’ont pas volontairement heurté le mobilier urbain mais, un petit coup par-ci, un petit coup par-là… et les quatre bancs sans dosseret à hauteur de la fontaine ont disparu. Plus d’une jardinières sur deux sont de guingois et certaines ont dû être déplacées contre les murs du lycée et de la chapelle Saint Louis de Gonzague. Pire, certaines dont les buis ont « crevé » sont devenues corbeilles et pas seulement à papiers et/ou cendriers ! Très dernièrement, ce sont les deux bancs à dosseret qui de face à face se sont retrouvés côte à côte, contre le mur de la chapelle ! La ville aurait-elle baissé les bras face à l’incivisme de trop nombreux automobilistes palois ?
Les piétons.
Le piéton devait y être plus que protégé et ce, malgré l’absence de trottoir et de caniveau. Malheureusement, placée entre la rue Latapie et le boulevard Barbanègre, la place saint Louis de Gonzague est avec la rue Léon Daran, le principal échappatoire depuis le parking Clémenceau et la rue Louis Barthou. La circulation des voitures y est plus dense que jamais et ni les piétons ni les cyclistes ne s’y sentent en sécurité. Et ce d’autant que des voitures sont stationnées de jour comme de nuit sur la zone strictement réservée aux piétons.
Alors que reste-t-il de notre placette Florentine ?
Malheureusement le pire ! Comme on peut le lire dans La République du 4 juin : « Pau : un élève du lycée Barthou blessé d’un coup de couteau.
Une violente altercation s’est produite hier matin aux abords du lycée Louis-Barthou à Pau entre un élève et un jeune homme qui serait extérieur à l’établissement. La victime, élève de terminale âgé de 17 ans, a été blessée avec un couteau. »
L’article est illustré d’une photo de la place saint Louis de Gonzague peu de temps après sa rénovation avec pour légende : Les faits se seraient déroulés à proximité de la place Saint-Louis de Gonzague à Pau.
Heureusement, l’élève est sorti le soir même de l’hôpital. La police n’a pas encore déterminé les circonstances de l’agression.
Pour rendre sécurité, calme et agrément à cette petite place, faut-il envisager d’y mettre une caméra de surveillance* ?
– par Hélène Lafon, le 4 juin 2013
* Rectificatif : une caméra est déjà en place ; voir La République du 5 juin : « La scène aurait été filmée par une caméra installée au niveau de la borne escamotable. »