L’archange de Bordères booste Pau dans le top 10

LolitaEn ce samedi orageux et lourd monsieur Pyc, comme Perrine et son pot au lait, assez peu palois au demeurant, s’en est allé à la capitale pour remplir quelques démarches via le petit train enfin remis en marche. Il s’agissait de ces journées très courantes en ces mauvais étés béarnais, orageuses et très chaudes, où les mouches bourdonnent dans l’atmosphère poisseuse saturée d’humidité et d’électricité. Et où les vêtements et sous-vêtements collent à la peau.

Un peu comme les étés new-yorkais (où Pyc, qui passe rarement l’Adour, n’est jamais allé) mais dont il a entendu causer notamment dans les romans policiers américains dans « west side story » et sur radio Oloron. C’est vous dire s’il lit et s’il est cultivé.

Et là, déjà un peu énervé par cette atmosphère urbaine, il a pu de ses yeux, de ses oreilles et de son nez apprécier les dégâts occasionnés par la politique volontariste de retour à la voiture initiée par l’archange de Bordères. L’ouverture de quelques rue adjacentes (rue Samonzet, rue Taylor etc.) ont eu l’effet escompté : aspirer vers l’hyper centre des flots de voitures bruyantes et polluantes dans un centre ville jusqu’alors apaisé et retourné aux piétons en suivant le sens de l’histoire.

Un retour au Pompidolisme des années 70 où les villes devaient s’adapter à la bagnole et non l’inverse. Des années où l’essence coûtait quelques centimes (de francs presque encore germinal) et où l’asthme et les allergies n’étaient pas encore à la mode.

Dans cette funeste politique Pau s’aligne sur certaines villes parmi les plus réactionnaires de France comme le souligne un article très remarqué du monde. Ces villes ont encouragé ce retour à la voiture largement poussées par les commerçants d’un autre âge et contre « la dictature » des piétons et des cyclistes (incidemment celle des femmes avec enfants et poussettes et celle des personnes âgées). Certainement pas un bonus en termes d’attractivité soit d’être englobée dans les villes les plus ringardes (Béthune (la ville du bourreau) Auray (la ville de sainte Anne) Thionville (la ville des hauts fourneaux) et La Roche-sur-Yon (capitale des chouans et des bonnets rouges) pour figurer dans le top 10 des villes résolument tournées vers le passé, la réaction : les particules cancérigènes et le monoxyde de carbone.

On était en droit d’attendre beaucoup mieux du président du MoDem avec, soi-disant, une sensibilité écologique. Par cette action très regrettable il s’en prend à une des réussites de la municipalité de MLC qui avait très bien mis en valeur le centre ville en le dégageant de son rôle d’aspirateur à voitures pour lequel la gestion Labarrère n’avait pas été très heureuse. En ce mouvement il se démarque, de mauvaise manière, de son nouveau mentor Alain Juppé qui, sans le dire, et au prix de travaux titanesques, a presque évacué la voiture de Bordeaux. A l’évidence le futur de toutes les grandes villes de par le vaste monde.

Certes le pire n’est jamais sûr et on nous dit que le plan est réversible mais on est en droit de craindre avec les concepts avancés fortement millésimés années 70 (l’influence, funeste, du préfet Cabanes ?) comme l’anneau de circulation autour du centre le rôle essentiel des voies urbaines dans la circulation régionale.

Cela dit il semble que le retour de tram bus soit dans les tuyaux sous un autre nom. De fait la politique des déplacements est un tout dont la piétonnisation n’est qu’un maillon. Qui plus est un maillon à traiter à l’échelle de l’agglo.

Même si le précédent plan manquait de cohérence, cette première action est vraiment un mauvais point pour le petit François qui, il est vrai, est plus présent sur les antennes nationales que sur FR3 Pau sud aquitaine, le programme préféré de PYC…Une fois à Pau, une fois à Orthez et, quand il reste des sous ou quand le rédacteur en chef doit aller voir sa bonne amie à Eysus, une fois à Oloron insurpassable capitale du haut-Béarn.

Alors le boulevard des Pyrénées aux piétons ? Dans une autre vie au 22ème siècle quand l’archange de Bordères sera remonté au ciel parmi les elfes et séraphins.

A Pau plus qu’ailleurs, il y a du boulot. Mais Pau et le Béarn valent bien une messe, même pour le biographe du beau Ricou tout de blanc empanaché. Un blanc de plumes d’autruche (de paon de Bordères ?) pas de fumées nauséabondes..

Pour cela il est vrai il faut du courage et de la vision.

 

Oloron/ Pau le 26 juillet 2014

Par Pierre-Yves Couderc