Pour y aller encore de temps en temps et de moins en moins souvent, je constate que le centre-ville de Pau a réellement du mal à renaître. Au-delà des déclarations des élus qui s’engagent à tout faire pour apporter un remède à ce déclin, il faut dire que rien n’est fait pour agir dans ce sens. Bien au contraire.
La bagnole est l’ennemi numéro un. « Pas de voiture dans le centre de la ville » est sans aucun doute le mot d’ordre qui prévaut. Alors faisons tout pour y parvenir, réduisons le nombre des stationnements, dans le même temps augmentons les places payantes. La place de Verdun en est le principal exemple mais on peut ajouter que la place Récaborde ne reçoit maintenant, depuis sa rénovation, plus aucun emplacement pour les voitures. Vingt-trois rues qui ne l’étaient pas voient fleurir des parcmètres.
Les transports en commun, Idélis, deviennent de plus en plus chers. Un exemple : il y a peu l’abonnement pour une personne âgée de 65 ans et plus est passé de 55 € à 110 €. Soit 100% d’augmentation, mais ce n’est pas tout, ce même tarif vient de nouveau d’augmenter pour passer à 130 €. On peut encore dans ce domaine citer le fait que la recharge d’une carte ne se fait plus au même prix. Il y a quelque temps le trajet coûtait 0,82€ pour passer à 0,84 € et maintenant à 1,00€. Calculez vous-même le pourcentage d’augmentation.
Les centres commerciaux de la périphérie se développent. L’agrandissement du centre Leclerc avec une galerie marchande nommée Tempo en est le meilleur exemple. Des projets fleurissent pour d’autres enseignes. Pourquoi donc se rendre dans le centre de la ville pour faire ses courses alors que ces galeries marchandes comportent tout ce que le chaland peut souhaiter trouver. Avec des stationnements en nombre et gratuits de surcroît. Les commerçants du centre ne peuvent pas lutter face à cette concurrence à moins de proposer des produits de très haut de gamme et originaux. Même dans ces conditions, il ne feront pas revenir les clients.
Et puis il y a les travaux qui n’ont évidemment qu’un caractère temporaire. Ceux gigantesques du BHNS bloquent nombre de déplacements. Les halles en cette période sont de moins en moins fréquentées. Certain producteurs avouent une baisse de leur chiffre d’affaire de l’ordre de 30%. Ce n’est pas rien. Espérons qu’une fois les travaux terminés leur fréquentation repartira. Ce n’est pas sûr dans la mesure où d’autres habitudes auront été prises.
Alors certains nous diront que toutes les villes de la même importance que Pau connaissent ces mêmes problèmes. Certes mais elles s’organisent autrement. Il est d’usage de dire que le BHNS ne coûte rien au contribuable palois puisque financé (51 millions) par la taxe de transport prélevée sur les entreprises. Cela n’est pas vraiment exact car il existe des villes où cette taxe a permis de rendre les transports gratuits pour tous. C’est le cas par exemple de Compiègne. Il faudra être attentif à l’usage qui sera fait de ce nouveau moyen de transport et souhaiter que pour contraindre à sa fréquentation il ne sera pas nécessaire de supprimer d’autres lignes de Bus.
Le moment n’est pas encore venu de faire un bilan. Cependant il y a loin du discours à la réalité.
Pau, le 12 juillet 2017
Joël Braud
Crédit photo : stephanecompoint.com