Pau, Municipales 2014 : la Chronique 9 – Le vent du changement

2014-03-15 15.55.17Les résultats du premier tour à Pau donnent une avance importante à François Bayrou (41,85%). David Habib (25,77%) et Yves Urieta (13,21%) sont qualifiés comme prévu, ce dernier faisant la preuve d’un socle électoral solide. La semaine entre les deux tours va consister pour David Habib à obtenir les accords de soutien du front de gauche et des verts. Les inconnues restent donc les reports des voix des électeurs du front national et des verts, une part non négligeable de ces derniers pouvant se reporter vers le centriste, ainsi que la capacité de résilience d’Yves Urieta.

Ces résultats confirment les impressions et sondages des deux dernières semaines, qui ont vu d’une part un François Bayrou prenant le large dans une campagne dynamique et à l’ambiance joviale, d’autre part un David Habib et son équipe conscients de leur retard, et engagés dans un dernier sprint final marqué par les visites de Manuel Valls et Philippe Martin et par une agressivité croissante à l’égard de F. Bayrou et de ses colistiers à l’approche de l’échéance ; enfin un Yves Urieta en manque de souffle, contraint d’en appeler aux pétro-dollars.

Auto-hypnose

David Habib et son équipe avaient beaucoup misé sur la visite de Manuel Valls, censée représenter un contrepoids au moins équivalent à la venue d’Alain Juppé pour François Bayrou. Cette visite sans doute trop tardive pour avoir une chance de redresser la tendance laisse, en outre, une impression mitigée, tant les discours se sont résumés à une longue litanie anti-Bayrou ponctuée des acclamations et huées des militants. Face à l’évidence du besoin de changement réclamé par les Palois, on a donc fait appel, dans un palais Beaumont sécurisé par 18 cars de CRS, à la mythologie paloise et à la méthode Coué, qui André Labarrère, qui « pourquoi nous allons gagner », Manuel Valls appelant lui de ses vœux à ce que la ville reste « à gauche, à gauche, à gauche ». Un discours plus de nature à galvaniser des troupes abattues par une campagne minée par les divisions internes. Un meeting dont les organisateurs se félicitaient avec, disaient-ils 1200 à 1400 personnes. Un chiffre repris religieusement par la République des Pyrénées tandis que Libération, quotidien pourtant classé à gauche, en comptait lui 750…
Peu de temps avant, c’était le ministre de l’Ecologie, Philippe Martin qui était venu soutenir David Habib. Mais il n’est pas certain que la visite d’un ministre inconnu du grand public, qui plus est remplaçant au pied levé de la très médiatique Delphine Batho, soit de nature à améliorer substantiellement le report des voix des verts au second tour au profit du socialiste. Il faut dire qu’entre ce dernier et la liste d’Eurydice Bled, les rapports ne sont pas au beau fixe. Les négociations s’annoncent âpres.

L’ombre (de) Duchateau

David Habib ne s’est pas arrêté là dans cette dernière ligne droite. Il a aussi abordé le sujet de la communauté d’agglomération, sujet d’ailleurs bien absent du discours de l’ensemble des candidats. C’est donc le potentiel futur Président de la communauté d’Agglo, André Duchateau qui s’est exprimé, dans un discours dont on a retenu deux choses. D’abord que « les petites communes seront bien traitées » ; Est-ce que ça veut dire qu’elles ne l’étaient pas jusqu’à présent ? Ensuite qu’il n’y aurait pas de « régressions des ressources », ce qui confirme si besoin en était, que la maîtrise des dépenses publiques ne sera pas la priorité de la mandature Habib. Au final, on a la confirmation que M. Duchateau, l’héritier naturel de Martine Lignières-Cassou abandonné au front par sa Maîtresse, est bien le talon d’Achille de David Habib.

Affairisme et réseaux

Yves Urieta lui, a bien résisté, diront certains, en atteignant 13%. Ceux qui l’ont rencontré aux halles il y a deux mois se rappellent peut-être qu’il estimait pouvoir arriver premier. On en est loin. Pourtant, à l’approche finale de l’élection, il a sorti l’artillerie lourde, ou plutôt dans le cas présent s’agit-il d’un feu d’artifice, un fond de pension irakien présidé par une mystérieuse Béatrice Ararat. Ce fonds de pension qui financerait sans contrepartie connue une banque d’investissements et le stade du hameau à PAU, serait attiré à Pau par la personnalité hors norme de M. Urieta. Une bien piètre tentative en vérité de brader Pau aux pétro-dollars du golfe persique. Affairisme et réseaux clientélistes sont tout ce qui se dégage de cette gesticulation désespérée. S’agit-il d’un jugement trop sévère ? Peut-être, mais ce que je sais, c’est que ce Pau là, je n’en veux pas.

Et derrière..

Les autres candidats sont loin derrière. On remarque que le front national a quand même réussi à obtenir la 4è place (6,74%), tandis qu’Eurydice Bled double sur le fil un Olivier Dartigolles en perte de vitesse depuis un mois. Si ce dernier n’a guère le choix quant à son alliance pour le deuxième tour, les choses sont plus compliquées pour les verts, dont la base est très rétive à faire alliance avec l’homme fort de Mourenx, car les valeurs de ce dernier, autoritarisme et industrialisme ne font pas franchement rêver les premiers.

Bravo Mehdi

Cette campagne s’achevant bientôt, je voudrais rendre ici un hommage à la liste de Mehdi Jabrane, Pau’pulaire. Une liste qui n’a sans doute pas obtenu un grand score, mais qui a apporté une fraîcheur démocratique à des années lumières des appareils politiques ou des réseaux de notables. Qu’il lui en soit rendu grâce..

Dans une semaine, nous connaîtrons donc le prochain Maire de Pau. Un Maire qui sera, espérons-le, un signal fort de changement et de renouvellement. Vous aurez compris de qui je parle…

Adixat ! A la semaine prochaine

par Emmanuel Pène

Twitter @epene64

Pau Municipales 2014 – David Habib signe le deuxième « Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales »

DSCF1503La signature était prévue depuis longtemps. David Habib a finalement validé, mercredi 19 mars, 8 des 9 engagements du « Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales ». Tout comme François Bayrou, mais pour des motifs différents, il ne cautionne pas la notion de référendum d’initiative populaire pour les projets supérieurs à 10 millions d’euros tels que prévu dans le Pacte.

Reste maintenant aux Palois à élire leur maire et, ensuite s’assurer, avec l’aide d’Alternatives Pyrénées, que l’élu de leur choix respecte ce à quoi il s’est engagé au niveau des « Pratiques ».

Souhaitons que dès le 30 mars au soir, ce ne soit pas un long combat qui démarre mais un travail s’inscrivant dans la continuité et sur le fond pour permette à notre ville et son agglomération de devenir une démocratie locale de référence dans la région. Pour y arriver, ce travail devra sans faute être partagé d’un commun accord entre les Palois, les services et les élus (majorité et opposition inclus).

– par Bernard Boutin

Ci-dessous, le communiqué de Presse remis aux médias présents lors de la signature du « Pacte des NPM » par David Habib :

Communiqué de Presse
Le deuxième «Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales »

Le premier «Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales » a été mis en place partiellement à partir de 2008, par Martine Lignières-Cassou, avec le lancement des conseils de quartier, la publication de documents budgétaires sur le site pau.fr, la retransmission des réunions des conseils municipaux, la création d’adjoints de quartiers etc. Autant de « pratiques » qui n’existaient pas sous les mandatures précédentes.

Le deuxième «Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales » permettra d’approfondir le travail initié sur les « pratiques », terme générique pour la Transparence, l’Ethique, la lutte contre la Corruption et le Clientélisme. Il est consultable dans son intégralité sur le site : www.alternatives-pyrenees.com.

A Pau, trois candidats à l’élection municipale ont signé le nouveau Pacte dans son intégralité : Olivier Dartigolles pour le Front de Gauche, Mehdi Jabrane pour la liste Pau’pulaire et Georges de Patchère pour le Front National. David Habib de son côté a signé le Pacte en émettant une réserve sur un seul point : le référendum d’initiative locale concernant les projets supérieurs à 10 M€. en arguant du fait que la procédure proposée par AltPy interfère avec les règles très strictes du déroulement des concours (article 70 du Code des Marchés Publics).

La signature du Pacte, par les 4 candidats mentionnés, permettra la mise en ligne sur le site de la ville pau.fr de nombreux documents concernant la Transparence tels que : les comptes administratifs, budgets complets, procès-verbaux intégraux des conseils municipaux, bilan annuel du fonctionnement des grands équipements (Zénith, Palais des Sports, Complexe de Pelote, Stade d’Eaux-Vives), conventions avec les associations et comptes rendus de l’utilisation des subventions, organigramme de la ville, tableau des effectifs etc. Le Pacte permettra aussi de voir d’intégralité des offres municipales d’emploi et communautaires publiées sur le site pau.fr. Les conseils de quartier auront un budget et pourront élire leur exécutif.

Une charte Ethique sera proposée aux élus et une commission municipale chargée d’en suivre son respect sera mise en place. Importante nouveauté : La présidence de la commission sera proposée à un membre de l’opposition.

Afin de s’assurer de la mise en place du deuxième «Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales », une commission extra-municipale regroupera des élus de la majorité et de l’opposition, des représentants des conseils de quartier et d’associations citoyennes pour que le Pacte ne reste pas un engagement de campagne de plus sans suite.

François Bayrou, s’il n’a pas signé concrètement le Pacte, (ce n’est pas dans son habitude de signer des engagements rédigés par des tiers) s’est engagé, par écrit dans une longue lettre adressée à Alternatives Pyrénées, sur bon nombre de propositions faites dans le Pacte et concernant la Transparence et la publication des offres municipales d’emploi (en dehors du cabinet de M. le Maire). Les conseils de quartiers n’éliront donc pas leur exécutif ou du moins partiellement et, leur budget devront rester « sous contrôle ».
François Bayrou proposera aussi une charte Ethique aux élus mais ne s’engage pas sur la Commission Ethique et la Commission de suivi de la mise en place du «Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales ».

François Bayrou est opposé, comme David Habib, à la demande de référendum d’initiative locale mais pour des motifs différents. Il argue du fait que ni Beaubourg, ni la Pyramide Peï n’auraient vu le jour si le politique avait délégué le choix aux électeurs. David Habib évoque le motif évoqué plus haut sur l’encadrement par la loi des concours.

Yves Urieta n’a pas répondu aux demandes d’Alternatives Pyrénées tandis que Eurydice Bled préférait en rester au pacte d’ANTICOR qui pourtant n’avait pas l’avantage d’être basé sur la situation réelle des pratiques paloises et par conséquent était plus conceptuel.

Alternatives Pyrénées avait mis à la disposition de candidats du Bassin de l’Adour son Pacte pour qu’ils y puisent des réflexions pour leur propre programme. Des candidats de Tarbes (Pierre Lagonelle), Mont-de-Marsan (Céline Piot), Biarritz (Jean-Benoît Saint-Cricq), Orthez (Yves Darrigrand) ont à divers titre commenté, intégré, voire validé le Pacte dans leur propre programme. Un Pacte qui a même été relayé, au-delà de l’Adour, dans le Comminges sur un site dédié à la « res-publica » : www.lecomminges.com

A Pau, dès le lendemain du 30 mars, le deuxième «Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales » aura besoin de l’énergie des palois pour s’assurer que les engagements signés ne restent pas lettre morte, quel que soit le candidat élu.

AltPy le 19 mars 2014

le deuxième « Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales » : http://alternatives-pyrenees.com/2014/02/21/le-pacte-des-nouvelles-pratiques-municipales-nouvelle-version/

la réponse de François Bayrou au projet de Pacte : http://alternatives-pyrenees.com/2014/03/06/francois-bayrou-ne-signera-pas/

en pièce jointe : Le « Pacte des NPM » signé par David Habib

DH1 DH2

DSCF1497

Elections municipales : les palois veulent le changement

2014-02-12 10.32.41Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas. Alors que la semaine dernière l’équipe de David Habib donnait l’impression de pouvoir prendre le dessus, cette semaine s’achève sur un temps fort pour François Bayrou, conforté par un sondage favorable, et par la venue ce samedi d’Alain Juppé, une des personnalités politiques les plus populaires en France, pour le soutenir. Un retournement de situation brutal, tant la semaine précédente a vu probablement le plus grand nombre de propositions effectuées par le candidat Habib ; 28 pour le logement, 14 pour le sport, pour ne citer que celles-ci. Une inflation sans doute sensée donner aux palois l’impression d’une équipe omniprésente qui travaille, qui surclasse les concurrentes dans tous les domaines. A ce torrent de propositions, s’ajoutait une apparente dynamique positive, laissant penser à ce que le prochain sondage confirmât le croisement des courbes au profit du socialiste.  Pourtant, il n’en fut rien. Pourquoi ?

La réponse tient en un mot : changement, ou plutôt demande de changement, comme le laissait déjà apparaître l’enquête CSA de février, qui soulignait que 67% des palois souhaitaient un changement profond, sur fond d’un jugement sévère de la municipalité sortante de Martine Lignières Cassou. Or, le sondage Sud-Ouest, France Bleu et France 3 du jeudi 6 mars vient confirmer deux choses : la sanction pour ceux qui incarnent peu ou prou l’actuelle municipalité, et la récompense pour ceux qui incarnent le changement.

Du côté des sanctionnés, il y a d’abord Yves Urieta, dont le score continue à s’effriter, sondage après sondage, et qui a sans doute fait l’élection de trop. Bien que très actif durant cette campagne, il est en effet difficile pour lui de faire oublier qu’il est ancien Maire, et qu’il a longtemps fait partie du système Labarrère, qui est pour les palois ce qu’est l’ancien régime pour les français.

Il y aussi Olivier Dartigolles, qui, malgré une campagne qui n’est pas mauvaise,  a du mal à faire oublier qu’il a fait pleinement partie de l’exécutif sortant.

Il y a enfin David Habib, qui a cru un moment que le rythme soutenu qu’il imprimait à la campagne allait faire oublier les 12 élus sortants sur sa liste, dont les principaux collaborateurs de Martine Lignières Cassou, leur soutien au bus tram et à la politique idéologique inefficace des dernières années qui a conduit Pau à accélérer son déclassement. Mais ce rythme était un faux rythme, les divisions étant encore profondes entre les « anciens » et les « modernes » ; une impression renforcée par la salve quasi-quotidienne de dizaines de propositions dont la complexité et le caractère parfois technocratique ont empêché les palois de retenir les messages principaux.

Du côté des récompensés, Eurydice Bled, bien qu’élue sortante, a su capitaliser sur des colistiers sans expérience en politique, et sur une ligne assumée en opposition avec les deux écologistes alimentaires restés dans l’équipe Habib. La simplicité de sa campagne, sa jeunesse, et ses prises de positions courageuses, par exemple sur la dénonciation des emplois publics promis par David Habib, ont permis à cette candidate de doubler ses intentions de vote, et de pouvoir prétendre à peser sur le second tour.

François Bayrou, enfin, capitalise sur son slogan « Pau a besoin du changement ». Un changement qu’il incarne grâce à un discours en rupture sur les principaux sujets (circulation, bus-tram, baisse des impôts, commerce, les halles, ..), et à une équipe ne comportant que 3 élus de la majorité sortante socialiste tous en rupture avec la Maire actuelle. Un changement aussi incarné par l’espoir de mettre fin à 43 ans d’une municipalité socialiste, qui n’a pas connu que des mauvais moments, mais dont les politiques hésitantes des quinze dernières années n’ont pas permis à Pau de se projeter dans le XXIè siècle.

Il reste 15 jours de campagne, c’est-à-dire très peu, et à ce stade, rien n’est encore joué. Toutefois, en incarnant de manière plus évidente le changement aux yeux des palois, il est probable que François Bayrou ait pris un avantage décisif. L’impossibilité de David Habib de se détacher pleinement de l’équipe sortante, malgré un projet novateur sur bien des points, l’a empêché de prétendre à ce statut.

par Emmanuel Pène

Suivre @epene64 sur twitter

 

Pau, Municipales 2014 : la chronique 8 – Habib n’a plus le monopole de l’économie

2014-01-11 11.32.13La fin d’une mandature médiocre – Les caciques du PS – Rififi à l’UMP national -Urieta résiste – Bayrou met fin au monopole Habib sur l’économie – Dartigolles peut-il créer la surprise ? – Le Front national sort du bosquet. La campagne municipale paloise vue et analysée par Emmanuel Pène dans une chronique sans langue de bois.

La fin d’une mandature médiocre

Alors qu’un nouveau sondage vient confirmer une légère avance pour François Bayrou, mais aussi une élection très serrée, on a vu jeudi se tenir le dernier conseil municipal de Mme la Maire Martine Lignières-Cassou. Un conseil municipal « teinté d’émotion » pour l’équipe sortante, mais qui apparaît aussi aux yeux de beaucoup de Palois comme la fin d’un chapitre médiocre pour la ville, ce qu’a confirmé d’ailleurs le même sondage CSA en décernant à la mandature sortante la pire note des villes sondées.

Les caciques du PS

Entre les deux candidats favoris, la compétition est féroce et s’intensifie mais elle ne reste pas circonscrite à Pau et à son agglomération ; on l’a vu la semaine dernière avec le rassemblement de plusieurs dizaines de têtes de listes et d’élus socialistes du bassin de l’Adour, venus soutenir David Habib. Un rassemblement sensé donner un poids politique aux projets du candidat socialiste, mais il n’est pas certain qu’un attroupement bigarré de caciques dont beaucoup sont adeptes du cumul des mandats soit de nature à apporter une quelconque dynamique à sa campagne.

Rififi à l’UMP national

François Bayrou, lui, a fait l’objet d’une « motion de méfiance »  de la part de jean-François Copé, celui-ci répondant à une question d’un journaliste qu’il ne soutenait « pas vraiment » le centriste. Une déclaration qui a fait son effet dans le Landerneau politicien palois, mais qui a été assez vite contrée par un franc support de plusieurs personnalités UMP, Jean-Claude Gaudin, Jean-Pierre Raffarin, et surtout Alain Juppé qui sera présent à Pau le 8 mars pour soutenir le Béarnais. Il est vrai, il ne faut pas le nier, qu’une partie des sympathisants UMP a du mal à accepter le ralliement de leur parti à François Bayrou. Iront-ils pour autant voter pour un candidat produit du même appareil politique que le Président qu’ils abhorrent ? On a du mal à le croire, mais après tout, ne dit-on pas qu’on a la droite la plus bête du monde ?

La résistance d’Urieta

Une partie de la réponse est peut-être contenue dans le dernier sondage CSA dont un des faits marquants est la résistance d’Yves Urieta qui, avec 14% d’intentions de vote au premier tour, met fin à l’érosion que les précédents sondages ont mis en évidence. Une partie de la droite se reporterait vers l’ancien Maire, sans doute par reconnaissance de son engagement passé auprès de Nicolas Sarkozy, ou par rancune à l’égard de François Bayrou. Le score d’Yves Urieta, et sa capacité de résistance au second tour constituent toujours l’inconnue et peut-être la clé de ce scrutin. Un Yves Urieta dont les propositions manquent pourtant singulièrement d’ambition et d’originalité.

Ainsi, à la lecture de ses propositions pour « redynamiser l’économie », on pouvait s’attendre à quelques mesures exceptionnelles. Au lieu de cela, il s’agit « d’amener du monde en ville pour faire marcher l’économie »,  la « gratuité du parking le mercredi après-midi et le samedi» ou encore de « revoir tout le plan de circulation à l’échelle de l’Agglo ». Quand la banalité concourt avec les déclarations de bonnes intentions…

Les enjeux économiques et la contre-offensive de Bayrou

L’économie semble être le sujet du moment, d’abord largement exploitée par David Habib qui s’est positionné très tôt sur ce créneau sur lequel il pense avoir quelque atout. Un David Habib, aux propositions économiques nombreuses et ambitieuses en apparence, mais aussi marquées par une complexité et une inspiration technocratique qui font douter de l’efficacité de mesures à l’allure « d’usines à gaz ». En tout cas, ce monopole de l’initiative et du management économique auquel le candidat socialiste voulait prétendre a été cette fin de semaine battu en brêche par les propositions du candidat Bayrou en la matière ; des propositions dont l’ambition est au moins aussi grande que celles de David Habib, mais qui paraissent aussi plus concrètes dans leur application et plus modernes dans leur contenu. C’est un sujet qui sera largement développé dans un prochain article.

En tout cas, il semblerait que David Habib soit gagné par la folie des grandeurs, comme en témoignent ses « 28 propositions pour le logement». On espère qu’en cas d’élection, il sera bien secondé, car on imagine l’armée de collaborateurs, fonctionnaires et missionnés nécessaires pour mener à bien autant de projets. On est bien là dans l’habitude socialiste marquée par l’omniprésence de la puissance publique qui veut tout faire, et par le manque de confiance dans l’initiative privée.

Olivier Dartigolles peut-il créer la surprise ?

A gauche, le patron de Mourenx a un concurrent dont on parle peu, mais qui fait une bonne campagne, Olivier Dartigolles. Idées simples, humilité, contact quotidien avec le « peuple de gauche » ; en somme en opposition de style par rapport au manager économique Habib et à ses collaborateurs plus « bobos » que « prolos ». Bien que la présence au second tour n’ait pas été abordée par les instituts de sondage (et on se demande pourquoi ?), Olivier Dartigolles et son front de gauche pourrait constituer la surprise inattendue de ce scrutin en dépassant les 10% ; ce qui laisse augurer de discussions intéressantes pour le deuxième tour, et surtout d’un virage forcé très à gauche qui sera sans doute moins du goût des méchants patrons spoliateurs séduits par David Habib.

Le Front national se dévoile mais ne s’assume pas

De même, le Front national a commencé à faire parler de lui – il était temps -, ne brillant pas par sa présence aux halles et dans les rues paloises, mais par presse interposée. Les propositions du Front national pour la ville sont toutefois décevantes pour un parti qui nous avait plus habitués à des positions plus iconoclastes et parfois même à des bonnes idées. Le programme de Georges de Pachtère est marqué par une prudence, voire un malthusianisme assumés. On est étonné au passage que les thématiques traditionnelles du Front national (immigration, sécurité, patriotisme, ..) ne soient pas plus mises en avant. Enfin, que dire d’une liste qui n’ose pas dévoiler les noms de ses colistiers ?

Bayrou en biarnés

On terminera cette chronique par un sujet qui me tient à cœur : la langue béarnaise. Après un carnaval biarnés réussi qui a dignement animé les rues paloises, on ne peut s’empêcher de penser à l’identité béarnaise de Pau. On sait que le sujet tient à cœur de François Bayrou, ce qu’il nous confirme dans une interview où non content de parler béarnais, il en récite même quelques vers. Un peu de poésie dans ce monde de brutes… Pau en a bien besoin..

Adixat !

IMPORTANT : Cette chronique est écrite par son auteur en son nom et n’engage nullement l’association Alternatives-paloises.com

– Par Emmanuel Pène
(2 mars 2014)

 

Retrouvez les précédentes chroniques :

http://alternatives-pyrenees.com/2014/02/16/pau-municipales-2014-la-chronique-7-cohesion-et-leadership/

http://alternatives-pyrenees.com/2014/02/08/pau-municipales-2014-la-chronique-6-la-ville-la-plus-pauvre-daquitaine/

http://alternatives-pyrenees.com/2014/02/01/pau-municipales-2014-la-chronique-vers-la-fin-du-bus-tram/

Yves Urieta répond aux questions d’Alternatives Pyrénées.

imagesAlternatives Pyrénées a souhaité poser un certain nombre de questions – vingt exactement- aux candidats au prochain scrutin municipal. L’objectif est double, d’une part aborder des sujets inédits et d’autre part éviter la « langue de bois ». Yves URIETA répond à nos questions de façon concise et précise. A vous de juger.

Finances

– Les impôts locaux. Pensez-vous pouvoir  faire baisser la taxe foncière et la taxe d’habitation et dans quels domaines la ville peut-elle  réduire ses dépenses ?
Nous prenons l’engagement de baisser les impôts. Nous réduirons les dépenses de fonctionnement, et feront en sorte de limiter drastiquement les études trop nombreuses et trop onéreuses.

 La démocratie participative

– Envisagez-vous que les membres des conseils de quartiers soient élus ?

 Non. Nous dialoguerons directement avec les Palois et les Paloises dans un souci de proximité au quotidien.

– Souhaiterez-vous organiser un référendum d’initiative populaire et sur quel sujet ?

Non, les élus doivent prendre et assurer leurs responsabilités.

 – Connaissez-vous les termes de la charte de bonnes pratiques des élus et comptez-vous l’appliquer ?

L’équipe municipale précédente ne l’a pas appliquée. Mais il n’est pas besoin d’avoir une charte de bonnes pratiques mise en place, je l’ai prouvé dans ma vie politique.

Grands projets

– Le Bus-Tram. Avez-vous l’intention de réaliser le projet de l’équipe précédente ?

Non puisque je stoppe ce projet.

Les transports urbains peuvent-ils être gratuits ?                                                                          

 Oui, ils le seront, et j’ai expliqué à de nombreuses reprises comment je ferai lors de mes multiples rencontres avec les Palois ou lors de mes conférences de presse.

– Le Grand Prix automobile de Pau. La ville de Pau et la CDAPP doivent-elles  subventionner cette manifestation ?

 Oui car il s’agit de maintenir et même de conforter l’image de la ville grâce aux retombées médiatiques et économiques.

 – Les halles. Comment et quand les rénover, les réhabiliter ou les rhabiller ?

 Ce projet fait partie de nos priorités. Nous les rénoverons en tout début de mandat.

 – La caserne Pissard-Santarelli. Depuis 1999, la ville est propriétaire de cet espace de 22 hectares, que faut-il en faire et quand ?

Nous avons en projet d’y créer de l’habitat à HQE (Haute Qualité Ecologique) et réaliser un bel aménagement urbain dans cet espace. Il sera parmi nos priorités.

 – La friche industrielle du quartier de la gare. Comment aménager cet espace afin qu’il ne continue pas à polluer la plus belle vue de terre ?

J’avais résolu le problème lorsque j’étais maire durant 20 mois. Je reprendrai évidemment ce projet d’un quartier HQE avec de l’habitat et des bureaux.

 – La réfection des voies de circulation. Un grand retard a été pris en ce domaine, pensez-vous pouvoir le combler ?

Oui avec un plan triennal sur la voirie et les trottoirs, car nombre de voies ne possèdent pas de trottoirs à Pau !


Economie

– Le déménagement du Parc des Expositions. Pensez-vous que cela est nécessaire et où situer le nouvel emplacement ?

Non il n’est pas dans mon projet de le déplacer mais engager une rénovation urgente car il reste un des éléments majeurs de la vie paloise.

 – Le centre-ville. Comment dynamiser son activité économique et commerciale ?

En mettant entre autres choses en place la gratuité des transports et des parkings le mercredi après midi et le samedi prévue dans mon programme. Nous mettrons également en place des parkings relais avec des navettes à Gan, Serres-Castets, au Hameau et à Coarraze. Ce dispositif permettra de faire revenir une importante clientèle au centre ville pour redynamiser économiquement le commerce  palois.

 Quel est votre projet concernant le plan de circulation et le stationnement pour accéder au centre-ville ?

– Le palais Beaumont et le centre de congrès. Quel est votre projet les concernant ?

Revoir la tarification afin de donner plus de dynamisme et donc d’intéresser et d’amener des organisateurs nationaux et internationaux à y organiser des congrès et des manifestations aux retombées économiques significatives.

Social.

– Les gens du voyage. Quelles dispositions comptez-vous prendre pour être en conformité avec le schéma départemental ?

 Oui. Nous sommes dans l’obligation de nous mettre en conformité.

 – Maintiendrez-vous au même niveau les aides aux associations ?

Oui, mais en traitant et améliorant le niveau des contrats d’objectifs.  

CDAPP.

Si vous êtes élu postulerez-vous pour la présidence de la CDAPP ?
Oui.

 – Comment vous situerez-vous par rapport à la LGV et la Pau-Oloron ?

La LGV est indispensable pour envisager l’avenir du Béarn qui sera au centre d’une Euro région comportant l’Aragon, Midi Pyrénées et l’Aquitaine. La Pau Oloron  il faudra voir et regarder le sujet pour le développement du Haut Béarn.

 – Pensez-vous que le nombre de grandes surfaces à la périphérie ne peut être augmenté ?

Nous possédons déjà un pourcentage très élevé en m2 de magasins grande surface.  Il faudra se pencher et regarder sur l’avenir global de l’agglo.

 

Ce qu’en pense Alternatives Pyrénées :

Sans conteste, Yves URIETA a joué le jeu des réponses courtes et sans langue de bois. Une seule d’entre elles n’a pas eu de réponse, celle concernant le plan de circulation. C’est vrai que le sujet est technique et nécessite un long développement.

Quatre sujets sont inédits, ils concernent la caserne Pissard-Santarelli, le schéma départemental des gens du voyage, la friche industrielle et le pacte des nouvelles pratiques. Nous obtenons des réponses en forme de programme pour l’ancienne caserne et la friche industrielle. L’accueil des gens du voyage rappelons-le, est un vieux sujet qui ne trouvera que difficilement une solution. Il y faudra sans doute toute l’autorité de l’Etat pour que l’agglomération de Pau finisse par se soumettre à une obligation légale. Enfin sur le pacte des nouvelles pratiques proposé par Alternatives Pyrénées, Yves Urieta reste prudent et vraisemblablement, ne le signera pas.

                                                                                               Pau, le 24 février 2014

                                                                                               Par Joël BRAUD

Pau, municipales 2014. Yves Urieta présente sa liste.

!cid_951B0FD4-B6BF-4240-BF3A-E5CBC5FBC696Ainsi qu’un autre candidat quelques jours auparavant, le lundi 17 février,* Yves Urieta a choisi la MJC du Laü pour présenter sa liste baptisée « Pau avant tout ». Une présentation simple, courte dans un climat détendu. Ambiance.

 On y retrouve la garde rapprochée des fidèles de l’ancien maire de Pau : Gérard Pierrou, Gilbert Voiement, Alain Arraou, Albert Begue, Gérard Bouscarel. Ces membres tous palois constituent le ciment de la liste. Ils connaissent bien la ville et ont su tisser un relationnel important. Ils ne sont pas placés dans les premiers rangs mais occupent des places dites éligibles.

 A noter la présence, en numéro deux, de Nicole Bensoussan, ancien recteur d’académie et ancienne conseillère municipale  venant de l’équipe Bayrou. Lorsqu’elle se livre, elle dit sur le ton de la confidence qu’elle n’a jamais pris autant de plaisir à participer à une campagne électorale et qu’elle a le sentiment de se trouver dans une équipe. Alors propos de circonstance ou intime conviction, considérons que le doute doit lui profiter.

 Autre point qu’il convient de noter : il y a peu de membres qui affichent une appartenance  à un parti politique défini. Yves Urieta lors d’une rapide présentation, affirme haut et fort : « Nous n’avons qu’un seul parti politique, c’est celui de la ville de Pau ».

 Soyons réalistes, ce n’est pas lors de ce genre de présentation que l’on aborde les sujets de fond et les projets, la langue de bois est dans ces circonstances, un point de passage obligé. Mais elle n’évite pas les coups de griffe. « Il n’y a pas que deux listes à Pau, notre liste gagnera ! ». Egalement : « Qu’on ne me dise pas que les deux autres ne sont pas là pour se servir de la ville, nous, nous sommes là pour servir notre ville ».

 On pourrait citer de nombreuses formules encore utilisées où il est question de compétence, de l’ambition qu’il faut donner à Pau, du fait que lorsqu’on se bat pour un parti on perd de sa liberté, du fait également qu’ici les engagements prennent la place des promesses.

 Mais il est toujours plus enrichissant de traîner et de tenter de surprendre des conversations ou des indiscrétions. Et là il faut le reconnaître, l’ambiance est simple, chaleureuse et les candidats semblent bien se connaître.

 Une équipe soudée fait-elle une équipe compétente ?  Nous le verrons, nous à Alternatives Pyrénées, lorsque les candidats auront répondu au questionnaire portant sur des choix parfois originaux, que nous leur avons adressé.

                                                                                               Pau, le 19 février 2014

                                                                                               Par Joël BRAUD

*Les listes doivent être déposées en préfecture ou sous-préfecture entre le 17 février et le 6 mars.

Pau Municipales 2014 – Le pire est à craindre

Mairie transparenteDavid Habib, François Bayrou et Yves Urieta ont maintenant présenté leurs listes. Pour occuper les médias, les programmes sont distillés au compte goutte et rien n’est dit sur leur méthode de travail.

Que retenir de ces longues listes de 49 citoyens prêts à en découdre pour leur tête de liste ?

Le candidat à la mairie le plus jeune
David Habib : 52 ans,
François Bayrou 62 ans
Yves Urieta 67 ans

Le premier adjoint le plus jeune
Liste Habib : Nathalie Larradet 49
Liste Bayrou : Josy Poeyto 60 ans
Liste Urieta : Nicole Bensoussan 70 ans

La liste la plus jeune
Liste Habib : moyenne supérieure à 46 ans
Liste Bayrou : moyenne supérieure à 47 ans
Liste Urieta : moyenne supérieure à 49 ans

La liste la plus au fait des dossier municipaux actuels
Liste Habib avec 12 conseillers sortants
Liste Bayrou avec 11 conseillers sortants
Liste Urieta avec 4 conseillers sortants

Les listes les plus politiques
La liste Bayrou avec son lot d’adhérent MoDem, UMP, UDI, PS ou ex-PS non identifiés lors de la présentation de liste : Transparence chérie, qu’ont-ils fait de toi ?
La liste Habib avec ses 24 membres du Parti Socialiste, identifiés ceux-là…

La liste la plus « famille » et société civile
Celle de Yves Urieta composée de nombreux vieux compagnons de route qui ont souvent partagés ensemble les bancs des écoles paloises.

Assistance à la présentation de la liste : (de la plus forte à la plus faible)
Liste Bayrou
Liste Habib
Liste Urieta

Le slogan
Liste Bayrou : Aimons Pau
Liste Habib : Pau, le Mouvement
Liste Urieta : Pau, avant tout

Le cumul des mandats : S’ils sont élus, cumuleront à moins de démission d’une fonction élective…
Liste Habib : David Habib (député), André Duchateau (conseiller général), Frédérique Espagnac (sénatrice), Anne Bernard (conseiller régional), Jean-François Maison (conseiller général)
Liste Bayrou : Josy Poeyto (Conseillère régionale, Conseillère générale), Véronique Lipsos-Sallenave (Conseillère régionale)
Liste Urieta : Aucun

Les Programmes : « les promesses n’engagent que les gens qui les écoutent »
A ce jour, les programmes disent peu ou prou la même chose : revitaliser le centre-ville, le rendre plus accessible, refaire les Halles, déplacer la Foire-Expo, une salle de spectacle ici, une réfection de la Croix du Prince là etc. Beaucoup de très belles propositions chez les 3 candidats « majors ». Bravo à tous !

L’argent, nerf de la guerre
De très belles propositions chez les 3 candidats « majors » sauf que nulle part, une seule chiffrée (source les sites des candidats). Pourtant, tous les élus le savent bien, l’argent devient rare, très rare au niveau des collectivités. Comment feront-ils ?

Pour voir le volet « Propositions » du site de François Bayrou : C’est ici
Pour voir le volet « Notre projet » du site de David Habib : C’est ici
Pour voir le volet « Municipales 2014 » du site de Yves Urieta : C’est ici
Exception à la règle, Yves Urieta explique ce qui est possible en matière de baisse d’impôts, chiffre à l’appui.

Rien sur la communauté d’agglomération – dont la compétence économique est obligatoire – et sur notre bassin de vie, comme si ces territoires n’existaient pas.

Le phasage des mesures proposées et les investissements ne sont jamais annoncés. L’électeur peut écouter ce qui lui est annoncé. Il ne doit surtout pas y croire.

Que reste-t-il pour faire son choix à ce jour ? La méthode de travail annoncée ?

A ce niveau, grand silence polaire. Le temps des « maires de droit divin » semble approcher. En effet, strictement rien n’est dit par Habib, Bayrou ou Urieta :
– sur les « Pratiques » avec lesquelles l’équipe qui sera élu, réalisera le programme qu’elle aura soutenu,
– sur « l’Ethique » qui rassura le citoyen sur les risques permanents de corruption, de déviance ou de clientélisme,
– sur la « Transparence » qui permettra au citoyen de s’informer facilement (principalement sur le site pau.fr) quand il le désire et sur les sujets qu’il désire.

A ce niveau de la campagne, il est extrêmement inquiétant de voir que rien ne puisse nous rassurer sur la menace d’une gestion de cabinet opaque, autocratique, secrète, « copier-coller » des pires années Labarrère. A quand l’ambition d’ouvrir en grand les portes et les fenêtres de la Mairie de Pau ?

A ce niveau de la campagne, l’action d’Alternatives Pyrénées se voit confortée, pour les lendemains de l’élection, dans son rôle d’observateur critique, sans concession sur la gestion de la « chose publique ».

Alternatives Pyrénées se voit confortée dans sa quête sans fin de plus « d’Ethique », de plus de « Transparence » et d’une « Pratique » digne d’une démocratie locale moderne faisant de Pau, une ville exemplaire dans sa gestion. (A lire demain, mes propositions sur le sujet)

Une mission dont nous nous passerions bien. Un échec en quelque sorte que ce constat, après 11 ans de présence sur la ville.

– par Bernard Boutin

Pau, Municipales 2014 : La chronique 7 – Cohésion et leadership

David Habib sur la défensive ? – Les enseignements de la liste Bayrou – Listes : la cohésion fera la victoire – Yves Urieta et les Halles – David Habib et l’emploi. La campagne municipale paloise vue et analysée par Emmanuel Pène dans une chronique sans langue de bois.

La campagne s’est nettement accélérée avec l’annonce de la composition de la liste Bayrou. Avec celle d’Yves Urieta, on connaîtra donc semaine prochaine la composition des 3 listes favorites ; Pourquoi est-ce important ? Car au-delà des noms et compétences individuels, cela renseigne sur la volonté de renouvellement, l’ouverture et la capacité de rassembler, et sur la méthode de management, préludes à ce que sera la gestion de la Mairie et de l’agglomération pendant les 5 prochaines années.

Un David Habib sur la défensive ?

Peu avant le dévoilement de la liste Bayrou, David Habib insistait sur le fait qu’il amenait avec lui du « sang neuf », contrairement à François Bayrou, qui lui était «entouré depuis trente ans des mêmes têtes ». un argument qui, depuis vendredi, ne peut plus être utilisé, et qui risque même de se retourner contre lui, dans une liste socialiste qui s’est créée dans la douleur et où les fractures sont encore vives. De fait, depuis le dernier sondage, l’équipe socialiste semble être sur la défensive ; on l’a vu lors de la passe d’armes sur les halles semaine dernière, où une version précoce du projet Habib a été précipitamment rendue publique et a servi d’angle d’attaque à un François Bayrou qui n’en demandait pas tant. Sur la défensive, comme en témoigne sa demande d’un débat avec François Bayrou sur « le développement économique et l’emploi » dont il fait une « question d’honneur pour la ville » – on sait que les débats sont demandés généralement par le challenger – un débat refusé par le candidat centriste qui n’entend pas se laisser imposer le thème, et qui renvoie les hostilités au deuxième tour. Les débats cependant auront bien lieu, mais via médias interposés.

La liste Bayrou : les enseignements

Ce fut le grand moment de la semaine, assez peu d’informations ayant filtré auparavant sur la composition de la liste, en dehors d’une vingtaine de noms incontournables, mais dont on ne savait quelle serait leur place. S’il n’est pas utile ici d’en dresser la liste détaillée – ceci étant disponible sur le site de LA REP – on peut néanmoins en tirer quelques enseignements.

D’abord c’est que le renouvellement politique est au rendez-vous, la grande majorité des candidats n’ayant pas d’expérience politique, le candidat ayant largement puisé dans un vivier de citoyens. Ce renouvellement est aussi générationnel, avec une moyenne d’âge de 47 ans légèrement supérieure à celle de la liste Habib, mais bien inférieure à celle d’Eurydice Bled ou d’Olivier Dartigolles.

Deuxième enseignement, c’est qu’il y a une forte volonté de représentativité et de diversité, ce qui se retrouve dans les nombreuses catégories socio-professionnelles, de l’étudiant au chef d’entreprise, en passant par le fonctionnaire ou le retraité, mais aussi dans la géographie des colistiers, chaque quartier étant représenté.  Le candidat au aussi pu trouver des personnes aux histoires et aux origines diverses, ce qui est incontestablement un élément original de sa liste. On notera au passage que Josy Poueyto, à laquelle M. Bayrou a rendu hommage vendredi, a été très active dans la recherche de colistier, s’appuyant pour cela sur ses nombreux réseaux.

Le troisième fait notable est l’œcuménisme politique de cette liste, où l’on retrouve, autour d’un noyau dur de colistiers Modem, des UMP, des UDI, et des (ex ?) PS. C’est indéniablement une réussite, là où beaucoup prédisaient de nombreuses difficultés ; on notera au passage deux faits marquants. D’abord que l’accord Bayrou – Saubatte s’est traduit par un apport net de 10 colistiers de  la liste UMP, dont 9 éligibles, Eric Saubatte décrochant une 5è place. Ensuite, l’absence remarquée et remarquable de Patrick de Stampa. A ce dernier sujet, tout le monde comprend que l’excuse officielle pour justifier son absence, à savoir un possible risque d’inéligibilité, n’est qu’un artifice peu élaboré pour lui permettre de sauver un minimum la face. La réalité se trouve ailleurs, et probablement dans cette volonté affichée de renouvellement qui aurait été atténuée par la présence de M. de Stampa – un homme aux multiples mandats socio-économiques, et présent depuis de nombreuses années dans le paysage des élites béarnaises. Sans doute pourra-t-il ainsi se consacrer pleinement à la CCI, un pilier essentiel de notre territoire et qui a besoin d’un président à temps plein.

Le renouvellement se traduira-t-il dans les responsabilités ?

A ce stade, aucune responsabilité n’est définie, et le code électoral ne prévoyant pas de définir celles-ci avant l’élection, on en est réduit aux hypothèses et à l’étude des CV des colistiers. La vraie question de fond est en fait de savoir si le renouvellement visible sur la liste se retrouvera aussi dans les faits au jour de distribuer les responsabilités, si l’équipe gagne bien entendu..

Bayrou – Habib – La cohésion fera la victoire

David Habib et François Bayrou ont donc suivi des chemins différents jusqu’à aujourd’hui. Du côté du socialiste, la liste s’est faite dans la douleur et on peut supposer que derrière l’unité de façade, les rancunes et les arrières-pensées sont encore nombreuses. Du côté de François Bayrou, la liste s’est faite par compromis et adhésion à un projet mais surtout à un personnage. Toutefois, cet assemblage hétéroclite a aussi ses faiblesses que seul un esprit de groupe fort peut juguler.

Il est donc probable que la cohésion dans les équipes et entre ses membres sera un facteur essentiel conditionnant la victoire. Car pour entrer en résonance avec les palois, il faut d’abord être soi-même en harmonie.

Yves Urieta tacle Eric Saubatte

Yves Urieta, qui présentera sa liste cette semaine, semble s’être fait une cible de la droite, et en particulier d’Eric Saubatte, qu’il traite de « rallié peu fiable ». Faut-il voir derrière ces attaques une volonté du candidat sans étiquette d’améliorer son image auprès d’EELV et du front de gauche qui excluent pour le moment catégoriquement tout rapprochement incluant l’ancien Maire ? Cela semble en tout cas indiquer qu’il semble faire le deuil d’un rapprochement avec la liste Bayrou.

Eurydice Bled : une jeune dans une équipe de vieux ?

La liste d’Eurydice Bled a été rendue publique. Elle indique une moyenne d’âge assez élevée à 52 ans, ce qui est un paradoxe alors qu’elle est elle-même la plus jeune candidate. La liste est clairement positionnée à gauche, avec de nombreux socialistes ou anciens socialistes ; elle comporte aussi des catégories socio-professionnelles variées.

Olivier Dartigolles et la lutte des classes

Olivier Dartigolles a lui aussi présenté la liste « une ville pour nos vies », qui, comme celle d’EELV, a 52 ans d’âge moyen. On y retrouve Hélène Lérou-Pourqué, actuelle adjointe à la culture, et une forte proportions d’encartés, ce qui n’est pas une surprise pour une extrême gauche qui a une tradition de militantisme. Aucune surprise non plus sur la composition des catégories socio-économiques, puisque outre la sur-représentation d’enseignants ou retraités de l’enseignement, on remarque l’absence de tout commerçant ou chef d’entreprise. Il est vrai qu’on ne fait pas disparaître d’un coup de baguette magique une mentalité de lutte des classes bien ancrée.

Le questionnement occitan

On terminera ce chapitre des listes par des questions lancées depuis par certains occitanistes sur l’absence visible de « délégué à l’occitan » dans la liste Bayrou. Cette question est intéressante, car elle marque l’obsession de certains pour une politique linguistique en tant que telle, qui consiste à ce que des militants mettent en œuvre une politique à destination d’autres militants. Or, ce dont Pau a besoin est surtout d’affermir son identité, la langue béarnaise en faisant partie mais n’en étant pas le seul élément. Une politique culturelle plus globale est donc nécessaire, et elle doit se faire non pas à destination d’une petite partie de la population, mais de tous les citoyens.

Yves Urieta et les Halles

Sur le fond, Yves Urieta a précisé ses propositions sur le dossier des Halles, qui sont au final assez proches de celles de François Bayrou (il accuse d’ailleurs ce dernier d’avoir copié ses idées). Les lignes directrices sont le maintien de l’activité pendant les travaux, un étage supplémentaire pour accueillir les bureaux des services municipaux, et un toit végétalisé accessible aux promeneurs. Enfin, le projet se veut écologique, l’habillage extérieur des halles serait en bardage de bois ajouré, et les halles fonctionneraient de manière autonome du point de vue énergétique. Pour le candidat, le projet serait « le seul des trois à avoir une forte constante écologique ». Un projet chiffré entre 10 et 12 millions.

David Habib et l’emploi

Pour David Habib, « l’emploi, c’est capital ». Il veut ainsi s’engager dans une politique active pour l’emploi. Pour cela, il annonce « un effort massif » sous la forme de contrats d’avenir, contrats d’apprentissage et contrats d’accompagnement à l’emploi, qui seraient signés… par la mairie, bref financés par le contribuable. David Habib nous avait habitué à mieux en matière d’économie, mais il est vrai qu’il faut séduire les potentiels alliés du deuxième tour, et quelques emplois publics en plus ne font pas de mal !

En outre, il annonce un « label Pau » pour mobiliser les entreprises ; en fait un système de bons points pour les entreprises qui s’engageront dans le parrainage de demandeurs d’emploi de longue durée. Il n’est pas certain que cette mesure, qui ressemble à une contrainte administrative supplémentaire, plaira à des employeurs déjà touchés par la crise et par une pression fiscale et administrative très fortes.

En attendant bon carnaval et surtout bonne campagne à tous ceux qui s’engagent !

Adixat ! A la semaine prochaine

– Par Emmanuel Pène
(16 février 2014)

Retrouvez les précédentes chroniques :

http://alternatives-pyrenees.com/2014/02/08/pau-municipales-2014-la-chronique-6-la-ville-la-plus-pauvre-daquitaine/

http://alternatives-pyrenees.com/2014/02/01/pau-municipales-2014-la-chronique-vers-la-fin-du-bus-tram/

http://alternatives-pyrenees.com/2014/01/26/pau-municipales-2014-la-chronique-4-sous-les-projecteurs-nationaux/

Pau, Municipales 2014 : La chronique 6 – la ville la plus pauvre d’Aquitaine

conservatoire pau
Le couvent des réparatrices

La ville la plus pauvre d’Aquitaine – l’aveuglement de Lignières-Cassou – Une nouvelle liste citoyenne – Bayrou, Habib et la bataille des Halles – Urieta, Bayrou et Dartigolles et la Culture.

La campagne municipale paloise vue et analysée par Emmanuel Pène dans une chronique sans langue de bois.

La ville la plus pauvre d’Aquitaine

La réalité du déclassement de Pau se confirme. On apprend ainsi, dans une étude du  Centre d’observation et de mesure des politiques d’action sociale (Compas) que Pau est la ville qui compte proportionnellement le plus de pauvres en Aquitaine, 19% de ses habitants vivant avec moins de 977 € par mois. Cette piètre performance résulte probablement moins d’une situation socio-économique difficile, que du départ constaté de la ville de près de 5000 personnes ces dernières années. La perte de couches de la population majoritairement classes moyennes ou supérieures n’a pu que contribuer mécaniquement à l’augmentation du pourcentage de pauvres. C’est le symptôme criant du manque d’attractivité de notre ville.

C’est ce que n’a visiblement pas compris Martine Lignières-Cassou dans une vidéo enregistrée plus tôt dans la semaine pour la République (http://bit.ly/1ecgkkG), pour qui François Bayrou et Yves Urieta n’ont « vraiment rien compris », accusés de vouloir faire revenir les voitures en centre-ville. Il est vrai que la politique de Madame la Maire est une réussite spectaculaire : un centre piétonnier inaccessible et déserté, des centaines de commerçants qui ont mis la clef sous la porte ces dernières années, la baisse de la population, l’insalubrité, les SDF, les tags, etc..

sondage la rep
Source : http://www.larepubliquedespyrenees.fr/

Martine Lignières-Cassou devrait lire le résultat de l’enquête de la République des Pyrénées (http://bit.ly/1eHqVIY) qui a demandé à ses lecteurs quels seraient les trois chantiers prioritaires pour Pau. Plus qu’une longue analyse, l’image ci-contre (où les mots apparaissent proportionnellement au nombre de fois qu’ils ont été cités) parle d’elle-même : Circulation, Routes, Centre-ville, Proprété, Parkings. Ce n’est donc pas MM. Urieta et Bayrou qui n’ont « rien compris » pour Mme Lignières Cassou, mais bien les palois..

La nouvelle liste « Citoyenne »

L’actualité des listes a été moins fournie après les présentations largement commentées des listes de David Habib, et en moindre mesure, d’Yves Urieta. On attend le prochain gros chapitre, à savoir l’annonce de la liste Bayrou, laquelle devrait d’autant plus faire couler d’encre, que peu d’informations ont fuité jusqu’à aujourd’hui.

arton5907
Mehdi Jabrane

L’information importante est donc l’arrivée d’une nouvelle liste « Pau’pulaire », conduite par Mehdi Jabrane, un entrepreneur de 35 ans. Nous annoncions cette liste déjà la semaine dernière dans la chronique. Que sait-on de cette liste ? D’abord qu’elle est 100% citoyenne, c’est-à-dire sans politiques de carrière ou encartés. On apprend aussi que leur but est de « remettre le bien commun et le citoyen  au centre des décisions politiques », et que leurs valeurs sont « justice, solidarité, sincérité ». Très bien, on peut dire que ce sont de bonnes bases, mais avec lesquelles finalement tout le monde est d’accord. On attend donc des positions plus concrètes sur les sujets qui intéressent les palois. Qui se retrouve sur cette liste ? D’abord on peut citer Gregory Ortega, Rachid Qasbaoui, Yannick Labannère, qui ont co-signé quelques articles sur Alternatives Pyrénées. On remarque aussi une forte présence de personnes « issues de la diversité ».

L’ancien bâtonnier de Pau avec Pau Bleu Marinepierre-esposito-est-avocat-ancien-batonnier-de-pau_1006014

Enfin, pour clôturer le chapitre des listes, on observe un peu de mouvement sur la liste « Pau Bleu Marine », puisque Pierre Esposito, ancien bâtonnier de Pau, a rejoint la liste de Georges de Pachtère et devrait occuper le rôle de « Porte-Parole ». Il n’est pas certain toutefois que ceci suffise à compenser le manque de présence sur le terrain du FN, sa principale faiblesse.

La bataille des Halles

2014-02-01 11.23.49Sur le fond, l’affrontement s’est fait cette semaine sur le thème de la rénovation des Halles entre un François Bayrou offensif et un David Habib montrant qu’il ne s’en laisserait pas compter.

David habib a ouvert les hostilités en présentant, lundi 3 février, sont projet de réhabilitation des halles. Les idées principales sont la réalisation d’une esplanade près du complexe de la République, qui ferait que les halles ne couperaient plus en deux le quartier, et la construction d’une nouvelle halle sur deux niveaux de l’autre côté de l’esplanade. Le dessin illustrant « l’esprit » du projet a été aussi publié.

La riposte ne s’est pas fait attendre, François Bayrou critiquant des Halles à « l’architecture de supermarché des années 60 », et surtout le fait que les producteurs étaient rétrogradés au sous-sol du nouveau bâtiment. Il chiffre aussi à 25 millions d’euro le cout du projet au lieu des 12 millions annoncés par le candidat socialiste.

Mis sur la défensive, David Habib a d’abord essayé de se justifier, en rappelant que l’image publiée était uniquement un concept en attendant le concours d’architectes. De fait, il revenait en fin de semaine avec quatre nouvelles ébauches visuelles, sensées désamorcer le problème de l’architecture « stalinienne », et une maquette de l’intérieur des halles, pour rassurer les producteurs du sous-sol..

Bf4_4oyIMAAOLXY
Les 4 « ébauches ». La première présentée lundi est en bas à gauche
Bf5AScfIAAAgXLo
Ebauche de l’intérieur des halles sur le projet Habib

 

Cette vive passe d’armes montre que le sujet des halles, et du commerce, est au centre des préoccupations. Elle montre aussi, ce qui est plus étonnant, que David Habib fait preuve d’un peu de précipitation, en laissant sortir des projets pas assez ficelés. Il faut sans doute y voir le fait que, légèrement distancé dans les sondages, il doit maintenant prendre l’initiative et occuper le terrain, ce qui, immanquablement, l’expose aux tirs de l’artillerie ennemie.

Pour Bayrou, faire de Pau une capitale culturelle

La Culture est un thème qui a fait fureur ces derniers jours, largement au cœur des préoccupations et des propositions des candidats. François Bayrou souhaite faire de Pau une capitale culturelle. Il a ainsi souhaité que Pau organise un évènement à portée « nationale » (pourquoi d’ailleurs se limiter au « national » ?) sur l’histoire des idées, avec invitation de nombreuses personnalités. Pour cela, le candidat met en avant sa notoriété nationale, à même de faire venir de prestigieux invités. Sur le principe, c’est une bonne proposition, et l’on ne pourrait que se réjouir que ce type d’évènement fût organisé à Pau ; toutefois, il n’est pas certain que ce thème, bien qu’intéressant, soit très mobilisateur. Il faudrait aussi éviter d’organiser un évènement trop « parisien», ce qui implique un recrutement plus international des intervenants.

Cette proposition vient donc s’ajouter, pour le candidat, à celles d’un auditorium palais Beaumont, et d’un nouveau lieu festif du côté des hangars du Sernam.

Yves Urieta veut redonner à Pau son « dynamisme culturel »

Yves Urieta annonce la création de pas moins de trois festivals nationaux ou internationaux dans le domaine de la danse, de la musique et du théâtre, qu’il ne budgétise pas pour le moment. Il veut aussi transformer le musée des beaux arts en musée arts déco, avec extension (4 millions euros), ou encore la création d’un « espace d’art et d’histoire » dans l’ancien couvent de la rue Lamothe, estimé à 1,5 millions d’euros. On retient aussi une mesure certainement très attendue, à savoir l’extension des horaires de la médiathèque.

Pour Olivier Dartigolles, une salle de spectacles démontable

Olivier Dartigolles n’est pas en reste sur la Culture, et il innove si on peut dire en proposant une salle de spectacles de 500 à 600 personnes, démontable. Cette structure serait utilisée pour le spectacle vivant, le théâtre, la danse et les concerts à Pau. D’un coût de 2 millions d’euro, il aurait une durée de vie de 10 ans. Ce n’est certes pas aussi « sexy » que ce que proposent d’autres candidats, mais cette proposition a le mérite d’être économe avec l’argent public ce qui, pour une proposition communiste, est déjà un grand bond en avant..

Drin de tout

Yves Urieta confirme en vidéo son opposition au bus-tram

Georges de Pachtère interviewé sur France Bleu http://fn64.fr/2014/02/interview-du-0402-de-georges-de-pachtere-a-france-bleu-bearn/

France 3 et « la bataille de Pau » http://aquitaine.france3.fr/2014/01/31/la-bataille-de-pau-diumanche-2-fevrier-19h-406547.html

Adixat ! A la semaine prochaine

– Par Emmanuel Pène
(8 février 2014)

 

Retrouvez les précédentes chroniques :

http://alternatives-pyrenees.com/2014/02/01/pau-municipales-2014-la-chronique-vers-la-fin-du-bus-tram/

http://alternatives-pyrenees.com/2014/01/26/pau-municipales-2014-la-chronique-4-sous-les-projecteurs-nationaux/

http://alternatives-pyrenees.com/2014/01/19/pau-municipales-2014-la-chronique-3/

http://alternatives-pyrenees.com/2014/01/12/pau-municipales-2014-la-chronique-2/

http://alternatives-pyrenees.com/2014/01/04/pau-municipales-2014-la-chronique/

Pau, Municipales 2014 : la chronique (5) – vers la fin du bus-tram ?

2014-02-01 11.23.41Bayrou en tête dans un sondage – Habib ne veut-il plus du bus-tram ? – Bayrou et son plan de circulation – Urieta et les bus électriques – Dartigolles et l’école.  les listes d’Habib et Urieta. La campagne municipale paloise vue et analysée par Emmanuel Pène dans une chronique sans langue de bois.

 

Le sondage qui donne Bayrou en tête

sondage pau jan 2014
Crédit Pau Municipales Asnaro https://www.facebook.com/xavier.asnaro

Le sondage Ifop paru en début de semaine a été largement commenté dans les locaux de campagnes palois. Il faut dire que c’est le premier qui donne François Bayrou en tête, au premier, et au second tour, que ce soit en situation de duel ou de triangulaire. De ce sondage, qui n’est, rappelons-le, qu’une photo à un instant t de l’opinion avec une marge d’erreur, donne toutefois quelques enseignements.

D’abord, il confirme que le duel Bayrou – Habib a tendance à éclipser les autres candidats. On le voit clairement avec Yves Urieta, dont les intentions de vote semblent se tasser, distancé de plus de 14 points par David Habib. Il nous apprend aussi que la stratégie de François Bayrou de rapprochement avec la liste UMP d’Eric Saubatte semble porter ses fruits, et mobiliser relativement bien une opposition de droite qui est pourtant toujours méfiante à son égard. Au niveau des autres candidats, on remarque le score relativement élevé d’Olivier Dartigolles, qui fait une bonne campagne, et le score moyen du Front national de Georges de Pachtère, qui paie là certainement son manque d’ancrage local et surtout la quasi inexistence d’une campagne de terrain.

Au second tour, il est notable que François Bayrou l’emporterait largement en cas de duel (53% contre 47% à David Habib), tandis qu’en cas de triangulaire avec Yves Urieta, les scores seraient beaucoup plus serrés (42% contre 40%). De ceci, on peut en déduire que ceux qui votent Urieta au premier tour, voteraient majoritairement en faveur de François Bayrou, en cas d’absence de leur champion au second tour.

Mais une hypothèse non testée nous parait aussi plausible, c’est celle du maintien au second tour de Georges de Pachtère, si tant est que celui-ci arrive à un score suffisant. Dans ce cas, et si Yves Urieta est lui aussi qualifié, la quadrangulaire qui en résulterait serait certainement une configuration beaucoup moins favorable au responsable du Modem.

David Habib présente l’intégralité de sa liste

On connait donc désormais l’intégralité de la liste de David Habib. Celle-ci a déjà été largement décrite et commentée (voir site infographie la Rep). Quelle est l’impression générale ? D’abord celle d’un renouvellement confirmé, avec seulement 12 sortants qui sont repris dans la liste, et pas obligatoirement aux meilleures places ; Il y a certes des fidèles de David Habib, comme Patrice Manuel (5è) ou Jérôme Marbot (13è), mais aussi des citoyennes non encartés comme Nathalie Larradet (2è) ou encore Charline Claveau-Abbadie (6è) 28 ans, qui apporteront sans doute en plus de leur fraîcheur une fidélité sans faille à celui qui les a promues.

Une belle liste de 46 ans de moyenne, certes, mais qui est largement composée de personnes payées par l’Etat, les collectivités locales ou les organismes para-publics, ou retraités de ces institutions, soit 18 sur 49 ; avec une hyper-représentation des fonctionnaires ou retraités de l’éducation nationale qui comptent à eux seuls 7 représentants.

Eurydice Bled ne veut pas d’Yves Urieta

La candidate écologiste, qui a un peu de mal à exister entre Olivier Dartigolles et David Habib, a posé les « bases d’un dialogue avec le parti socialiste palois ». outre un discours sans surprise malthusien visant par exemple à critiquer les infrastructures de transport ou les grands investissements publics, on apprend surtout qu’une éventuelle alliance de David Habib avec Yves Urieta ne serait pas du goût des militants écologistes. Olivier Dartigolles ayant lui aussi agité ce chiffon rouge, David Habib risque d’avoir bien du mal à rassembler sur ses deux ailes en cas de duel avec François Bayrou au second tour.

Yves Urieta et les commerçants

Yves Urieta a dévoilé 15 nouveaux colistiers, et on remarque la proportion importante de chefs d’entreprises, commerçants ou anciens commerçants, ce qui dénote une volonté du candidat de se positionner sur cet électorat réputé influent. Mais on attend ses propositions pour redynamiser le commerce, qu’on espère plus ambitieuses que la création d’un abonnement stationnement pour les commerçants.

Une nouvelle liste 100% citoyenne

La chronique a eu la confirmation qu’une liste 100% citoyenne, c’est-à-dire sans professionnels de la politique ni encartés à un parti politique, était en cours de constitution et bien avancée. On leur souhaite bonne chance et bienvenue dans cet univers impitoyable de la politique…

Bayrou : un plan de circulation ambitieux

Sur le fond, François Bayrou a annoncé ses propositions en matière de plan de circulation, et celles-ci sont intéressantes. Il fait d’abord le constat, largement partagé par la population, que les aberrations du plan actuel n’aboutissaient qu’à une désertion du centre-ville par tous ses usagers.

La proposition la plus emblématique est sans doute la création d’un « ring » (anneau), autour de l’hyper-centre, permettant la circulation facilitée des véhicules, et l’accès aux parkings. Par des aménagements, il serait possible de faire le tour de ce ring en 10-12 minutes. A l’intérieur de ce ring, les transports en commun seraient gratuits.

Le point le plus intéressant du programme se situe au niveau des parkings, avec la création de 3 emplacements supplémentaire, deux le long du ring, un de 500 à 600 places autour de la gare, avec un accès par ascenseur au boulevard des Pyrénées ; un deuxième de 1000 places place de Verdun, avec un projet très intéressant d’aménagement souterrain avec mise en valeur de la surface par des jardins et autres équipements ; et un troisième au niveau de la sortie de l’autoroute.

Voilà enfin des propositions concrètes et efficaces pour résoudre ce problème majeur, et on ne peut qu’espérer que les autres candidats fassent preuve d’autant d’imagination sur ce sujet. La revitalisation du centre-ville ne passera que par une bonne irrigation de la circulation, et une amélioration tangible du stationnement.

David Habib prône la création d’un pôle métropolitain Béarn – Bigorre

David Habib pense, comme beaucoup d’acteurs socio-économiques de la région, d’ailleurs, qu’un rapprochement Béarn-Bigorre est nécessaire. Pour lui, il prendrait la forme d’un « pôle métropolitain » rassemblant les deux zones géographiques. L’objectif est d’attirer les investisseurs en mettant en valeur le potentiel et les acteurs de cette nouvelle entité. On sait que David Habib dispose d’une expérience économique réussie à Lacq, mais ce nouveau « pôle » pose tout de même la question d’ajouter encore une couche administrative supplémentaire. Toutefois, ce dossier Béarn-Bigorre étant à notre avis vital pour le futur de notre région, nous ne pouvons que soutenir toute initiative dans ce domaine pour lequel de nombreux articles ont déjà été écrits sur ce site.

Il se démarque du bilan de Martine Lignières-cassou

Pour le candidat PS, le bilan de l’équipe sortante semble être de plus en plus persona non grata. Il déclare ainsi : « Sur la vidéosurveillance, la propreté, la proximité, je suis en décalage avec ce qui a été fait durant le dernier mandat. » On ne peut pas faire plus clair…

Et essaie de se débarrasser du « boulet » Bus-Tram

Quant à l’emblématique Bus-Tram, qui devait être pour Martine Lignières-Cassou ce que le palais des sports était à André Labarrère, il devient de plus en plus un « boulet électoral », confirmé par un récent sondage qui montre que 58% des palois y sont défavorables. David Habib propose donc qu’un référendum, après l’élection, scelle définitivement le sort du projet controversé. Est-ce une façon de ménager la chèvre (MLC) et le chou (AD) ? Il est en fait assez peu compréhensible de ne pas proposer une position claire aux palois sur ce sujet. Il y a une élection municipale pour trancher cette question, alors pourquoi refaire un référendum après ? Du courage M. Habib, et annoncez l’abandon définitif de ce projet qui n’est que le champ du cygne d’une mairie en perdition !

Même au front de gauche, le bus-tram prend l’eau (et c’est peu dire en ce moment), Olivier Dartigolles prenant ses distances avec le projet. Il ne l’enterre pas, mais il déclare que « le projet n’est pas inscrit dans le marbre », rappelant que pour le front de gauche, la priorité était sur la gratuité des bus et l’aménagement de parking relais.

Yves Urieta veut passer au bus électrique et à la gratuité

Yves Urieta, qui est résolument contre ce projet de bus tram, trop cher à ses yeux, propose de passer les bus palois progressivement à l’électrique, et confirme le principe de gratuité pour les bus en site propre, pour des véhicules de 35 places, plus intéressants économiquement parlant. La gratuité serait financé par la taxe sur les transport (le versement transport ?), mais l’incongruité est qu’il annonce en même temps que cette taxe pourrait baisser plus tard pour alléger les charges. Financer une mesure par une baisse des impôts est une méthode incongrue qui intéressera certainement beaucoup de monde. On attend donc des éclaircissements sur ce sujet.

Quant au stationnement, c’est un plan de 10000 places supplémentaires, que le candidat sans étiquette veut réaliser, généralement en bordure de la ville (stade du hameau, près de l’hippodrome, ..).

Dartigolles et l’école

Olivier Dartigolles a présenté ses propositions pour l’école. Il s’agit de remettre à plat la réforme des rythmes scolaires car « la configuration paloise est la pire » déclare-t-il. Il se garde toutefois de demander le retour à la semaine de 4 jours.

Les autres points défendus concernent le rôle de l’activité périscolaire, où il appelle à moins de clientélisme, l’amélioration des conditions de travail, et la redéfinition de la carte scolaire pour une meilleure mixité sociale.

On notera tout de même qu’avec la paupérisation croissante de Pau, il va devenir de plus en plus difficile de faire de la mixité sociale..

La bataille de Pau sur France 3

On peut enfin signaler que France 3 fait une émission sur les municipales à Pau, ce dimanche à 19h

http://aquitaine.france3.fr/2014/01/31/la-bataille-de-pau-diumanche-2-fevrier-19h-406547.html

Adixat ! A la semaine prochaine

– Par Emmanuel Pène

Retrouvez les précédentes chroniques :

http://alternatives-pyrenees.com/2014/01/26/pau-municipales-2014-la-chronique-4-sous-les-projecteurs-nationaux/

http://alternatives-pyrenees.com/2014/01/19/pau-municipales-2014-la-chronique-3/

http://alternatives-pyrenees.com/2014/01/12/pau-municipales-2014-la-chronique-2/

http://alternatives-pyrenees.com/2014/01/04/pau-municipales-2014-la-chronique/