Pau, nostalgie quand tu me tiens !


Ces jours-ci, dans ma boîte aux lettres se trouvait une carte postale à but publicitaire. Une agence immobilière, bien connue sur la plan national, avait choisi une photo de la place Clemenceau datant vraisemblablement des années 1950. Alors, je me suis pris à rêver.

L’objectif poursuivi par le commercial de cette agence était vraisemblablement de donner une image de notre ville plus sympathique, à dimension encore humaine. Et c’est vrai que lorsqu’on regarde attentivement la disposition des lieux on ne peut être que convaincu par leur côté convivial. Une place de forme circulaire avec un nombre important d’arbres, des magnolias, et surtout des bancs tout autour. Comme si les Palois avaient l’habitude de s’y retrouver pour échanger.

Mais, parce que bien évidemment il y a un mais, quelques rares voitures ainsi que des bus sont stationnés autour de la place. Alors ce seul élément de l’envahissement automobile doit nous faire relativiser cette époque et nous conduire à limiter la comparaison. Le calme qui se dégage de cette photo ne serait certes plus possible aujourd’hui.

Pourtant au delà de l’aspect chaleureux et attirant de ce quartier à l’époque, il faut regarder ce qu’est aujourd’hui devenu la place Clemenceau. Un espace vide et froid où pour donner un semblant d’activité on a laissé s’implanter un manège ou plus exactement un carrousel. Il n’y a que de rares bancs publics, plus d’arbres et de verdure en son centre. Les piétons passent sans réellement s’y arrêter. Ce ne sont pas les quelques commerces ambulants qui attirent les chalands.

Alors fallait-il transformer cette place de cette manière ? Les politiques à l’origine de ce choix ont-ils agi dans l’esprit d’une ville où les habitants doivent pouvoir se rencontrer, se retrouver ? N’ont-ils pas été trop influencés par des promoteurs qui ont une idée froide et mercantile de l’urbanisme ? Tout indique que leur principal objectif a été de rénover avec tout ce que ce mot comporte de convenu et d’impersonnel. Le pratique l’emportant sur l’humain. L’autre objectif et pas le moindre que recherchent ces décideurs a été de de pouvoir dire : « J’ai laissé mon nom. C’est moi qui ai réalisé ces transformations. » C’est ainsi, les acteurs de la vie politique possède un ego démesuré.

Au moment où on s’interroge sur une nécessaire « redynamisation » du centre ville de Pau, il n’est pas hors sujet de réfléchir à l’utilité de ces novations. Au moment où le gouvernement incite avec fermeté les collectivités territoriales à faire des économies, on s’interroge sur la réelle opportunité de tous ces changements. La nostalgie est-elle bonne conseillère ?

Pau, le 27 juin 2018

par Joël Braud

Crédit photo : celtaquatre.fre.fr   –   fr.wikipedia.org

10 commentaires sur « Pau, nostalgie quand tu me tiens ! »

  1. Il existe depuis de nombreuses années deux panneaux interdisant la pratique de skate , ce qui n’empêche pas certains jeunes à pratiquer ce sport en toute impunité. Il existe deux solutions soit on supprime ces panneaux soit on sanctionne mais on ne veut stigmatiser ces jeunes qui ont pourtant un parcours dédié en face du magasin Leclerc.

  2. « Une place de forme circulaire avec un nombre important d’arbres, des magnolias, et surtout des bancs tout autour. Comme si les Palois avaient l’habitude de s’y retrouver pour échanger. »

    Effectivement, l’arbre en ville s’associe aussi à une ombre sur un banc … Cette fonction me semble mésestimée.

    Pau met en avant ses jardins et se définie comme ville verte. Or, lorsque je me dirige vers la place Clémenceau, que ce soit depuis le cours Bosquet, depuis la place de La République ou celle de Verdun, je perçois surtout du minéral.
    Arriver sur une place arborée, à l’allure d’oasis, aurait été plus satisfaisant. C’est ce que m’inspire la photo.
    Mais des arbres étaient-ils vraiment compatibles avec un parking en dessous ?

  3. Bayrou nous inflige la peine capitale, mais c’est lui qui perd la tête. C’est vrai que vue de Bordères ou de Garlin, Pau peut être une petite capitale.

  4. Cette place est devenu un véritable marronnier…

    La place Clemenceau des années 50 était peut-être très bien dans le contexte de l’époque, mais le souvenir que j’ai de celle des années 90/début 2000 est assez différent : ressemblant à une gare routière (ce qu’elle était devenue de fait), bruyante, polluée, il fallait passer rapidement sous les magnolias pour éviter les déjections d’étourneaux (au point que si vous vous souvenez bien il avait fallu abattre tous les arbres du milieu tellement le problème devenait insoluble)… La place actuelle n’est peut-être pas une grande réussite, mais c’est toujours mieux que ce qu’il y avait avant.

    Soit-dit en passant (mais je me répète, je l’avais déjà écrit ici-même) si cette place n’est pas une grande réussite ce n’est pas à cause d’une quelconque mode urbanistique, mais au contraire parce que la ville n’a pas voulu faire appel à l’époque à un architecte-urbaniste, qui aurait sûrement été plus inspiré : ce sont les services qui ont conçu cette place, et ils ont fait un truc quelconque.

    Pour autant, vous noircissez le tableau : non cette place n’est pas spécialement vide et froide, et quand elle l’est c’est tout bêtement parce que la ville dans son ensemble n’est pas très animée bien souvent. Mais allez-y un samedi après-midi par beau temps, il y a plein de monde en général, des gens assis partout et à défaut de bancs ils s’assoient sur les nombreuses jardinières, sur la fontaine, sur les mar.ches, il y a des jeunes qui font du skate, d’autres qui jouent dans les jets d’eau, bref ça vit. Et quel est le problème avec le manège ? Vous préféreriez sans ?

    Quant à l’espace central dégagé et nu, c’est un choix assumé pour pouvoir organiser facilement diverses manifestations comme des concerts.

    1. Obnubilé que vous êtes par ce besoin de donner des leçons à tout le monde, vous en venez à faire un contresens.
      En réalité qu’est-ce que je dis et cherche à démontrer. Une carte postale éditée par une agence immobilière se trouve dans ma boîte aux lettres. C’est la première fois que cette agence envoie une carte postale de cette nature, donc ce n’est pas un marronnier. Que recherche le publicitaire de cette agence : sans aucun doute à donner aux éventuels acquéreurs d’un bien immobilier à Pau, une image attirante. Il aurait pu choisir une photo de la place Clemenceau aujourd’hui, mais il ne l’a pas fait. Il a considéré que cette photo ancienne était plus incitative sur un plan commercial. C’est son choix et il a une signification. J’interroge pour dire que les décideurs ont peut-être engagé des dépenses inutiles du moins aux yeux du promoteur.Je conclue d’ailleurs, mais vous ne l’avez sans doute pas lu, en m’interrogeant pour savoir si la nostalgie est une bonne conseillère. La réponse est incluse dans la question.
      Maintenant parmi les phrases inutiles de votre part : Quel problème avec le manège. Je n’ai aucun problème sinon que je laisse entendre qu’il occupe un espace et c’est sans doute là son principal objet. D’autre part je souligne, mais comme vous ne lisez que ce qui vous sert à donner des leçons, que maintenant en raison du nombre croissant de voitures automobiles il ne serait pas possible que cet espace ait le même visage. Je fais preuve là d’honnéteté
      Etait-ce si difficile à comprendre ?

      1. Je parle de « marronnier » parce qu’il est de bon ton de régulièrement critiquer la place Clemenceau sur l’air du « c’était mieux avant », et c’est loin d’être la première fois dans ces colonnes.

        Concernant l’intention de l’agence immobilière avec cette carte postale publicitaire, vous l’interprétez à l’aune de votre à priori sur le sujet. C’est une carte distribuée aux Palois, qui connaissent donc la ville telle qu’elle est actuellement. Par contre ils ne la connaissent pas forcément telle qu’elle était, et pour ceux qu’ils l’ont connue tout le monde aime revoir les anciennes photos. Donc une carte avec une photo ancienne de la ville a beaucoup plus de chances d’attirer l’attention qu’une carte avec une photo actuelle. Et d’ailleurs ça mar.che, parce que quand j’ai ce genre ce pub dans ma boîte je garde la carte pour son intérêt historique, qui sinon passe direct à la poubelle. Rien à voir avec le fait que la ville était (ou pas) plus attirante dans le passé que maintenant (d’ailleurs si c’était l’intention du publicitaire il aurait un peu tout faux : « Achetez à Pau, qui est vachement moins attirante aujourd’hui qu’avant ! »).

        Concernant le manège je soulignais juste votre raisonnement là aussi biaisé par votre à priori : « L’espace était tellement vide et froid qu’il a fallu mettre un manège pour l’occuper ». Alors qu’on pourrait tout aussi bien dire : « Avoir prévu un espace central dégagé a permis d’y mettre un manège ».

        Voilà pour ma leçon du jour, puisque c’est ainsi que vous recevez la contradiction.

  5. quand celui qui gouverne la ville se prend pour un souverain éclairée….la ville ne peut être que capitale….refuser ce qualificatif c’est porter atteinte à la grandeur du monarque…qui ne manque pas de chambellans…

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