Sur le Chemin de Saint-Jacques (II): arrivée à Compostelle

IMG_20190501_121148.jpg« Il n’y a pas de chemin qui mène au bonheur, le bonheur est le chemin. »

Bouddha

 

Cette année ce fut pour moi le tronçon final, celui qui mène du petit village noyé dans la brume du col d’O Cebreiro à Santiago de Compostelle, but de l’itinérance, à travers les vertes collines de la Gallice. C’est une splendeur que cette excroissance celtique dans l’Espagne que l’on imagine uniquement aride voir déserte. Ici tout est douceur et tempérance : une splendeur sous le soleil tiède que ces près d’un vert tendre piquetés de fleurs de champs jaunes, violettes, roses et bleues surtout. Les chemins creusés par une longue cohorte de pèlerins et par le ruissellement de l’eau partout présente, sont bordés de camélias blancs et rouges sang, de genets jaunes et blancs, on y prend à pleine mains des touffes d’aneth et de fenouil parfois aussi d’odorante citronnelle. Pour qui sait entendre c’est une volière : les merles, les grives, les alouettes, les hirondelles, les palombes chantent leurs refrains mais aussi, planant en silence, les autours dessinent leurs cercles dans le ciel.

Bientôt nous entrerons dans de magnifiques forêts de chênes, de pins et surtout d’immenses bois d’eucalyptus bien rangés qui parfument l’air pur. C’est une nature magique, un paysage virgilien que l’homme abandonne progressivement, car les villages traversés sont désertés désormais et les austères et solides églises romanes désormais fermées pour la plupart. Le retour au monde moderne, ne se fera que plus tard dans la vallée, en vue des campaniles de la cathédrale de Saint-Jacques.

Il faudrait être anthropologue pour cerner les motivations du flot toujours plus nombreux de « pèlerins » : à Orzua, deux étapes avant Santiago, on en recense aujourd’hui plus de 3000 par jour. Ils seront plus nombreux encore dans le cours de la saison, nous dit-on… Qui sont-ils, donc ? Ils viennent du monde entier : Brésil, Indonésie, Etats-Unis, Canada, Porto-Rico, Hollande, Italie, lointaines Canaries aussi pour ceux que j’ai pu aborder. Il y a ensuite de nombreux Français et une masse importante d’Espagnols venus de toute la Péninsule. L’ensemble est jeune, parfois très jeune –moins de 18 ans- et s’il fallait donner une moyenne d’âge nous dirions, à vue de nez, entre trente et quarante ans.

Leurs motivations ? Religieuses pour certains mais ils sont peu nombreux. Les messes proposées sur le parcours ont une assistance restreinte si on le compare à la densité des voyageurs. Sportives pour une bonne part d’excellents marcheurs entraînés et équipés et pour les cyclistes qui sont de plus en plus nombreux. La motivation première ? L’amour de la découverte d’un paysage nouveau, d’un autre style de vie –l’itinérance-, la confrontation avec l’effort corporel et le simple goût d’une aventure sans risques majeurs. Il y a une sorte de laïcisation de cette expérience millénaire.

Ainsi de jeunes espagnols, dévalent le chemin en bande joyeuse pour sceller leur amitié à la fin d’un cycle d’études. D’autres le font en solitaire, mais ils ne le restent pas longtemps seuls et les motivations de tous sont réellement altruistes, réconfortantes sur la nature de la jeune génération qui aspire –elle le montre ici- à autre chose qu’à vivre enfermée dans des bureaux où à accumuler richesse et pouvoir. Le téléphone est rare sur le chemin comme le sont les écouteurs. C’est un retour de longue haleine -pour certains deux mois de marche- aux valeurs de la vraie vie.

Mais la vraie vie n’est pas un long fleuve tranquille. Les marchands du temple sont là et bien que discrets encore, ils se positionnent sur les bords de la voie –longtemps sacrée- pour harponner le chaland. On vend de tout. On propose tout type d’hébergements. Comme Barrés le disait de Lourdes c’est « une pluie de richesse » qui s’abat sur cette région isolée. Une aubaine dont on ne saurait se priver.

L’asphalte gagne sur la terre et une grande partie de l’itinéraire emprunte des routes où circulent voitures, camions et tracteurs sans beaucoup d’égards pour les marcheurs. Pas de rails de sécurité ; pas de passerelles piétonnes ni même de feu pour traverser les voies les plus empruntées. Et, surtout, de très nombreux cyclistes qui dévalent les pentes à fond slalomant entre les piétons, groupes compacts quand le chemin devient étroits sans règles ni précautions. A cela s’ajoute des incivilités nouvelles : on signale des vols, du trafic de cannabis. Faudra-t-il instaurer une police du chemin ? La croissance exponentielle des marcheurs depuis que le Chemin a été décrété Patrimoine Mondial de l’Humanité en 2002, obligera à prendre des mesures et le parcours perdra en authenticité. Il a déjà beaucoup perdu selon les plus anciens…

L’arbre ne doit pas cacher la forêt : on est si fier, si heureux d’arriver sur l’esplanade de Saint Jacques après les chutes, les crampes, les ampoules, les envies de tout laisser tomber, que, oui, sans aucun doute cela vaut la peine…

Pierre Michel Vidal

 

Trouver les mots

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« Nous vivons sous la dictature de Twitter et de Marlène Schiappa »
Laurent Ruquier in le JDD du 16 juin.

La polémique autour de la romancière/chroniqueuse de « On n’est pas couché », Christine Angot et de ses propos sur l’esclavage me donne l’occasion de reprendre la plume pour dénoncer (une nouvelle fois) la bien-pensance, version nouvelle mais plus dure de ce que nous appelions, dans un passé récent, le « politiquement correct ». Christine Angot en a fait les frais dans l’émission phare « On n’est pas couché » de Laurent Ruquier pour des propos violemment attaqués sur les réseaux sociaux par ses « confrères », chroniqueurs qui l’ont précédé dans la même émission : Nolleau, Zemmour ou par des stars de la télé comme Audrey Pulvar. Tout cela sent le règlement de compte, la détestation interne liée au système médiatique, les égos froissés et, franchement, cela ne nous concernerait pas si le fond n’avait de l’intérêt.
Voici les faits rapportés par le Huffingthon Post, ils se sont déroulés dans l’émission du 1er juin 2019, lors d’un dialogue avec Franz-Olivier Giesbert. Christine Angot affirme que les souffrances ne se valent pas et que l’on ne peut pas comparer la souffrance des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale à celle des esclaves noirs. Elle déclare alors:
« Le but avec les Juifs pendant la guerre, ça a bien été de les exterminer, de les tuer, et ça introduit une différence fondamentale, alors qu’on veut confondre avec par exemple l’esclavage et l’esclavage des Noirs envoyés aux États-Unis ou ailleurs, et où c’était exactement le contraire. C’est-à-dire l’idée c’était qu’ils soient en pleine forme [« Qu’ils soient en bonne santé, oui », insiste Franz-Olivier Giesbert], en bonne santé pour pouvoir les vendre et pour qu’ils soient commercialisables. Donc non, ce n’est pas vrai que les traumatismes sont les mêmes, que les souffrances infligées aux peuples sont les mêmes. »
Il semble bien que ce soit une précision qui s’impose et que nous soyons là dans une constatation de bon sens. D’ailleurs Franz-Olivier Giesbert, abonde dans ce sens : On le voit hochant la tête pour acquiescer à cette assertion de l’ex-chroniqueuse. Le propos n’est pas d’absoudre les esclavagistes ou de minimiser le monstrueux phénomène de l’esclavage qui a touché tous les continents, le problème est de bien percevoir que tout n’est pas égal et que la pensée moderne doit être en effet « complexe » en matière historique notamment. Ainsi, il ne faut pas confondre camp d’internement, camp de concentration et camp d’extermination, les conditions de vie n’étaient pas les mêmes, l’objet, la fonction, de chacun ces camps non plus.
Sans doute faut-il voir dans la violence des réactions à l’égard de Christine Angot une manifestation supplémentaire de cet antisémitisme radical qui se manifeste de manière de plus en plus violente (cf. l’agression à l’égard de Finkielkraut) très différente de la tradition antisémite portée depuis la fin du XIXème siècle par l’extrême-droite. Le raisonnement en est simple: les juifs sont des oppresseurs, la politique d’Israël en est la manifestation la plus patente, les pays pauvres sont des victimes. Il faut donc défendre ces derniers, aveuglément, quitte à relativiser un passé pourtant récent, un phénomène unique dans l’histoire de l’humanité par ces motivations et son fonctionnement, la mort industrielle, la Shoah. Le comble étant de lui comparer le sort des animaux d’élevage comme nous l’avons lu ici et là.
La philosophe Maryline Maeso répond ainsi à Christine Angot : « Génocide et esclavage ont beau être différents, dans les deux cas, il y a une déshumanisation inacceptable, et la souffrance qui en découle est incommensurable. Que l’autre soit traité comme de la vermine ou comme une marchandise, il n’est plus un être humain. Il est nié ». Bien sûr ! Qui dit le contraire ? Trouve-t-on trace de « négationisme » dans les mots de Christine Angot? Un député veut la poursuivre dans ce cadre ?
Laurent Ruquier intervient dans le débat lors d’une interview récente donnée au Journal du Dimanche où il déclare: « Nous sommes en permanence la proie des lobbies, des associations, de corporatismes catégoriels, du communautarisme… Or, ce qui est grave, c’est que des journalistes eux-mêmes s’y mettent ! ». Il précise : « Qui vient aujourd’hui accuser Christine Angot de racisme ? Eric Naulleau. Lequel travaille toujours avec Eric Zemmour. On est vraiment chez les fous ! (…) Ni l’un ni l’autre ne se sont autocensurés à l’époque, quand Christine Angot et Charles Consigny ont souvent été obligés de mettre le pied sur le frein par peur du ramdam que risquait de provoquer le moindre écart de leur part. »
Il s’y connaît en matière de médias Laurent Ruquier. Faut-il douter de sa sincérité ? Cherche-t-il à faire le buzz avancer de lancer sa nouvelle émission ? Ou au contraire pointe-t-il une dérive réelle, cette autocensure permanente sous la pression des résos sociaux et de ceux qui en abusent comme Marlène Schiappa ? La télévision disposait-elle « d’infiniment » plus de libertés du temps de Michel Polac. J’ajouterai accepterions-nous aujourd’hui la causticité d’humoristes acerbes comme Coluche ou Thierry Le Luron quand il chantait au président de la république impassible « L’emmerdant c’est la rose » ?
Christine Angot s’est excusée le 4 juin dans un communiqué de presse avec élégance : « je n’ai pas su trouver les mots. Je le regrette. Mon travail est de me faire comprendre. Je m’excuse d’y avoir échoué. Il me tenait à cœur d’éloigner la concurrence victimaire dont certains jouent ».
« Trouver les mots » en effet ça n’est pas évident.
Pierre Michel Vidal

La formidable aventure du Lynx (en Espagne) : A quand dans les Pyrénées ?

En 2002, il y avait seulement 94 exemplaires de Lynx, répartis sur deux zones, dans le sud de l’Espagne : une dans le parc national de Doñana (embouchure du Guadalquivir), l’autre à Andújar (province de Jaén). L’animal était donné en voie d’extinction.

En 2018, sa population est évaluée à 686 exemplaires ! Vivant sur 125 km2 en 2002, ils sont maintenant répartis, sur 3064 km2, en Andalousie, Extremadure, Castille et sud du Portugal. Les « miracles » seraient-ils possible en matière de conservation et de reproduction animale ?

C’est en 1998, que Miguel Ángel Simón, biologiste née à Jaen, commence dans le cadre du programme Life, financé par des fonds communautaires et privés, à inventorier, mettre en « conservation » et aider à la reproduction des Lynx ibériques. Il passe 20 ans à cette tâche. Avec méthode et argent, 20 ans plus tard, le résultat est là. La semaine prochaine, à Bruxelles, Miguel Ángel Simón sera honoré pour ce résultat hors-norme. 

Dès le début pour le biologiste, il n’y a qu’une méthode : la reproduction et la réintroduction des animaux en s’assurant d’un « consensus social » des collectivités locales, de l’administration espagnole, des propriétaires des grandes fermes qui caractérisent le sud de l’Espagne, des sociétés de chasses et des citoyens en général.

Miguel Ángel Simón vient de prendre sa retraite. Il peut être fier du travail développé depuis son centre de conservation et de reproduction de “El Acebuche”, situé à Matalascañas dans le parc de Doñana. Un centre qui n’est pas resté seul puisque le zoo botanique de Jerez et les centres de Silves (Portugal), Granadilla (Cáceres), Santa Elena (Jaén) participent maintenant aussi au « repeuplement » des Lynx ibériques. 

L’incroyable succès du programme attire beaucoup de monde. Parmi les derniers hôtes de marque : Angela Merkel et Pedro Sanchez.

A quand des Lynx dans les Pyrénées ?

– par Bernard BOUTIN

Plus sur le programme de reproduction du Lynx ibérique : c’est ICI (en espagnol et anglais). Lire aussi la parution dans El País du 11 mai 2019 (espagnol).
credit photo : https://www.lynxexsitu.es/index.php

« Tous les yeux s’étaient levés vers le haut de l’église».

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« Tous les yeux s’étaient levés vers le haut de l’église. Ce qu’ils voyaient était extraordinaire. Sur le sommet de la galerie la plus élevée, plus haut que la rosace centrale, il y avait une grande flamme qui montait entre les deux clochers avec des tourbillons d’étincelles, une grande flamme désordonnée et furieuse dont le vent emportait par moments un lambeau dans la fumée ».

Victo Hugo « Notre-Dame de Paris »

Le drame que nous venons de vivre, cette catastrophe terrible, touche tous les Français et sans doute tous les Européens, il a des répercussions dans le monde entier et tous s’attristent, quelques soient leur religion ou leur culture, de la perte de Notre Dame. Cette solidarité est émouvante, la France est encore un phare ; Paris est une ville lumière…

Cette tragédie ne touche pas les seuls catholiques. Naturellement ils sont endeuillés, au seuil de cette Semaine Sainte comment de pas entendre leur peine ? Mais beaucoup de ceux qui ne sont pas croyants se retrouvent dans la pensée de Victor Hugo, l’apôtre de la « religion universelle ». Ils ont grandi avec ses personnages et, avec la toiture de Notre Dame c’est Quasimodo, le bossu magnifique, qui disparaît dans les flammes. La cathédrale de Paris, bien sûr c’est un édifice religieux mais c’est aussi un patrimoine commun. Sans doute le monument le plus emblématique de notre pays, tant d’événements se sont déroulés sur son parvis… les scènes de la Révolution et celles de la Commune, le sacre de Napoléon, puis la Libération de Paris ; l’enterrement du Général de Gaule et plus tard les obsèques de François Mitterrand… Quel monument symbolise mieux que ce vaisseau embarqué sur la Seine l’universalité de la France ? Cette « France Éternelle » à laquelle nous sommes fiers, à juste titre, d’appartenir.

Reconstruira-t-on Notre Dame ? N’est-ce pas une illusion bien de notre époque que de croire que l’on peut bâtir deux œuvres d’art à l’identique et qu’il suffit de monter une ou plusieurs cagnottes en ligne pour cela… Pourrait-on repeindre la Joconde si par malheur elle brûlait ? Le sourire de Mona Lisa serait-il le même ? La perte est irrémédiable, définitive. On bâtira autre chose ; une sorte de mémorial, une copie au mieux. Il faut le faire mais il faut avoir conscience qu’on ne vit pas deux fois et qu’il en est de même pour les monuments. Certes on a relevé la cathédrale de Reims détruite par les canons allemands pendant la guerre de 14, mais la nouvelle n’est plus l’ancienne.

Il faut avoir conscience de cela et aussi de l’énormité du chantier car le savoir des bâtisseurs s’est perdu. La cathédrale de Paris ce n’est pas une tour de Manhattan ou d’Abou Dhabi. La générosité des donateurs petits ou grands est louable et bien incompréhensibles sont les fâcheux qui pointent du doigt ces donateurs fortunés qui mettent la main à la poche très largement. N’ont-ils pas une vocation de mécènes et sans eux que seraient devenus tant de tableaux, de sculptures et l’existence de tant d’artistes elle-même ? Ils sont là dans leurs rôles et il est mal venu de critiquer les Pinault, Arnaut et autres milliardaires pour leur générosité. Comme le dit le proverbe populaire : « à cheval donné on ne regarde pas les dents ».

Ces événements tragiques devraient nous faire réfléchir comme français et comme européens. Prendrons-nous du recul sur nos obsessions dérisoires : le matérialisme, la consommation, le confort, l’égoïsme ? Nous détournerons-nous de nos superficielles utopies : l’animalisme, le cosmopolitisme ou le transhumanisme, pour ne citer que celles pointées par le philosophe Francis Wolf dans un ouvrage récent ? Prendrons enfin nous la distance qui s’impose face à la société du spectacle ? A la télé et aux médias en général ? Ce drame nous aura-t-il montré que la spiritualité qu’elle soit laïque ou religieuse est au centre de l’univers.

Une ultime pensée pour ces milliers de bâtisseurs de cathédrales qui se sont sacrifiés, usés à la tâche pour réaliser leur idéal : bâtir un édifice qui soit le temple de la foi et de la beauté… Un ouvrage qui  demanda plusieurs siècles de travail acharné avant de s’achever et qui, on l’a vu hier, s’effondrera, pour partie, en quelques heures…

Pierre Vidal

SOS l’administration ne répond plus.

Voici ici la mésaventure d’un Palois de mes connaissances. Elle illustre, à mon avis, le comportement de l’administration, je devrais dire des administrations, à l’égard de certains citoyens qui entrent pourtant dans la catégorie de ceux qui sont respectueux des lois et des règlements. Alors plusieurs questions : est-ce aussi exceptionnel que ça ? N’y a-t-il pas dans cette façon d’ignorer les administrés une des causes principales du mouvement des gilets jaunes.

Venons en au fait. Il y a maintenant quelques mois, notre homme propriétaire d’une maison individuelle à Pau, envisage des travaux qui déboucheront sur une extension de son habitation. Pour cela et afin de se conformer aux obligations qui lui incombent, il adresse à la mairie de Pau une demande d’autorisation. Son dossier est complet, il a pris au préalable la précaution de le vérifier. Très vite la mairie lui répond en lui précisant que son dossier devant être soumis à une autre réglementation, le délai habituel d’un mois est porté à deux mois pour savoir si l’autorisation lui est accordée ou pas. Il lui est même écrit : « Si passé ce délai vous n’avez pas reçu de réponse de l’administration, vous bénéficierez d’une autorisation tacite et vous pourrez commencer les travaux en affichant la présente lettre sur le terrain pendant la durée du chantier selon les modalités détaillées plus bas. Vous pourrez également par une simple demande obtenir de la mairie un certificat attestant de l’autorisation tacite ».

Eh bien justement, après que le délai est dépassé (de quelques jours, mais dépassé quand même), notre homme reçoit de la mairie de Pau, un refus d’autorisation. L’argument développé est que l’architecte des bâtiments de France a fait savoir que sa maison se situait dans un périmètre protégé. Tiens, tiens, comme c’est bizarre se dit ce Palois. En effet quelque temps auparavant (moins d’un an) pour d’autres travaux sur la même maison située au même endroit, il avait fait une autre demande pour améliorer l’extérieur de son habitat. Et là pas de problème, aucune réticence de l’architecte des bâtiments de France n’avait été formulée. Ce dernier s’était même fendu d’une note où il était précisé que cet immeuble ne se situait pas dans un périmètre protégé. Nous avons tous entendu parler de la dérive des continents, mais nous ne savions pas qu’à Pau, les bâtiments se déplaçaient.

Donc ce brave Palois honnête et sérieux écrit une lettre au maire en lui demandant de bien vouloir lui délivrer, comme cela lui a été proposé, un certificat attestant de l’autorisation tacite. Il argue pour cela d’une part du retard apporté par les services de la mairie, la date est en effet dépassée de plusieurs jours, et d’autre part des avis contradictoires de l’architecte des bâtiments de France. Il va même, car il connaît un peu les règles administratives, jusqu’à écrire au Préfet qui est chargé du contrôle de la légalité des décisions municipales pour lui demander d’annuler l’arrêté du maire, portant refus d’autorisation des travaux. Et puis modestement il demande à l’architecte de bien vouloir, au vu de ses avis divergents, lui dire quel est celui qui doit être pris en considération.

Eh bien savez-vous ce qu’il s’est passé ? Au bout de deux mois, ni le Préfet, ni le maire, ni l’architecte des bâtiments de France n’ont daigné fournir une réponse à sa demande. Ils ont honte ou quoi ? En tout cas pour avoir participé à plusieurs « Grands débats palois » je puis vous dire que plusieurs intervenants ont reproché à François Bayrou de ne pas répondre à leurs courriers.

A force d’ignorer le petit peuple, il finit par descendre dans la rue… avec son gilet jaune !

Pau, le15 avril 2019

par Joël Braud

L’Europe et la pensée complexe

enlèvement-europe-fresque-300x234Valéry Giscard d’Estaing fut certainement, avec François Mitterrand, le plus europhile des présidents de la Vème république. Il le montra lors de son action comme Président de la République qui, dans son ensemble, ne fut pas un succès puisque le suffrage universel lui refusa un second mandat. Il le demeura par la suite, dans sa semi-retraite Auvergnate. Il se situe dans la lignée des fondateurs de la structure européenne, fidèle gardien du temple de l’orthodoxie démocrate-chrétienne sur laquelle repose l’Union depuis sa création. Pour une fois, VGE vient de sortir de son silence et ses dernières déclarations n’en ont que plus de poids. Elles participent d’une large défiance des électeurs face à ce futur rendez-vous électoral puisqu’on nous annonce que près de la moitié des Français iront à la pêche à la ligne le jour du scrutin.

“Cette élection donne lieu à une agitation inutile. Il ne s’agit ni d’un référendum ni d’une élection constituante” vient de déclarer Giscard au « Parisien ». Et il ajoute avec lucidité : “Les médias dépeignent les élections européennes comme un événement politique de nature à régler certains problèmes. Ce n’est malheureusement pas le cas. Si on promet de grands changements, que le Parlement européen n’a pas le pouvoir d’accomplir, il y aura une déception”. La Commission a pris le pas sur le parlement et ainsi le grand rêve européen est en train de se dissoudre lentement.

Déjà les britanniques, contrepoids nécessaire à la puissance allemande, s’en éloignent irrémédiablement malgré leurs atermoiements. Ils ont d’autres horizons plus prometteurs où, à long terme, ils trouveront leur compte. Plus on avance dans le feuilleton du Brexit plus on voit que malgré les conditions délirantes qui leur sont opposées, ils ne reculeront pas. Il serait d’ailleurs bien dangereux de faire élire des brexiteurs au parlement comme le scénario s’en dessine. La souplesse de la Chancelière est plus productive que la dureté du Président Français, retoqué une fois de plus pour son de son inexpérience diplomatique. « Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage » monsieur le Président ! On ne manœuvre  pas un grand pays comme le Royaume Uni comme on prétend le faire d’une opinion publique médusée par un Grand Débat qui ne fut en fait qu’une escroquerie à grande échelle puisqu’on en connaissait les conclusions avant même qu’il ne se déroule.

La création d’une armée européenne est une des idées phares d’Emmanuel Macron. Cela voudrait-il que nous devrions cracher au bassinet une seconde fois et avoir deux armées : une nationale et une autre européenne ? Auront-elles les mêmes chefs, les mêmes uniformes et le même hymne ? Les mêmes causes à défendre ? Les mêmes ennemis ? Les moyens de l’une seront-ils transférés à l’autre ? Il y aurait un terrible doublon, onéreux. N’est-ce pas un abandon de souveraineté que de confier sa force militaire à une sorte de consortium mal accordé, tiraillé par des points de vue contradictoire ?

Pour Valéry Giscard d’Estaing ce n’est : “pas souhaitable et probablement pas réalisable”. Et l’ancien président ajoute : “L’Europe doit être le continent de la paix. (…) Il faut éviter de donner à l’Europe une silhouette guerrière (…) L’Europe veut afficher la paix, être le continent du respect du droit international”, pointant aussi des problèmes plus concrets comme le fait que “seuls quatre États membres sur 28 consacrent à peu près 2% de leur PIB aux dépenses de défense”.

Le Sage a parlé : comment associer le rêve européen à celui d’une armée alors qu’on nous l’a vendu comme un désir de paix et qu’il est né, dans cette perspective, sur les ruines sanglantes d’un continent ravagé par deux guerres ? D’ ailleurs ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain : la structure européenne, et ce n’est pas rien, a largement participé à la stabilité continentale évitant que ne se renouvelle les massacres de masse qui l’avaient souillée. Cette longue période de paix, la lente amélioration du sort de ses populations est à mettre, pour une part, à son crédit.

Mais il faut habiter le rêve. Recréer le récit européen -ou l’inventer- comme le dit en substance fort bien Régis Debray. Comme il ne sera jamais invité « Aux idées mènent le monde » car sa pensée n’est pas conforme -c’est en ce sens pourtant qu’elle nous interpelle- citons un extrait de son dernier livre « L’Europe fantôme » (Gallimard) : « Pour mieux comprendre ce qui lui reste d’emprise sur les esprits, il faut rendre à l’idée sublime d’Union européenne son aura d’origine. Et rappeler à ceux de ses vingt-sept membres qui l’auraient oublié d’où vient la bannière bleue aux seulement douze étoiles d’or – qu’accroche à ses balcons notre République mécréante : du Nouveau Testament, Apocalypse de saint Jean, 12. « Un signe grandiose apparut au ciel : une Femme ! Le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête : elle est enceinte et crie dans les douleurs de l’enfantement. » Douze comme les apôtres, les portes de la Jérusalem céleste et les tribus d’Israël. L’emblème qui flotte au-dessus de nos têtes qui ne croient plus au Ciel remonte à l’an 95 de notre ère, Domitien empereur, et célèbre l’imminent avènement du Royaume. Vision mystique engrisaillée, projet politique encalminé : les deux ne sont pas sans rapport. Ils ont raison, ceux et celles qui décrivent l’excellence du programme Erasmus et des soutiens à notre agriculture, qui vantent les bienfaits ou dénoncent les méfaits de l’euro, mais europhiles ou europhobes, n’auraient-ils pas intérêt à jeter un coup d’œil perspectif sur l’enjeu et l’objet même de leur croisade, pour ou contre ? »

Excusez la longueur de la citation. Elle est à relire. Il y a encore des philosophes qui pensent le monde et l’Europe en particulier, fatalement, c’est une  « pensée complexe ».

Pierre Michel Vidal

 

Illustration : L’enlèvement d’Europe, fresque de la maison de Jason, Pompéi, Musée archéologique de Naples, 15 av JC-15 ap JC.

Européennes, ça approche !

A la date du 5 mai, la possibilité de constituer une liste pour les élections européennes n’existera plus. Celles-ci sont programmées pour le 26 mai. Notez bien cette date. En attendant quatorze listes se sont constituées au plan national et, en Béarn, nous avons notre candidate.

Rappelons quelques règles qui vont présider à cette échéance. Ces élections se feront à la proportionnelle, selon le scrutin de liste. Ces listes, actuellement au nombre de quatorze, seront constituées au niveau national et non plus au niveau des circonscriptions. Elles devront comporter autant de candidats que la France détiendra de sièges au parlement européen, c’est à dire 79. Enfin 79, c’est plutôt théorique car les Anglais qui ne seront pas encore sortis de l’Europe, voteront vraisemblablement eux-aussi. Ce qui risque réduire le nombre des sièges de la France à 74. Ah ce Brexit !

Il se dit que lors de négociations en coulisses, François Bayrou, a réussi à imposer trente candidats issus du parti dont il est président sur la liste : LREM + MoDem + Agir + Mouvement radical. C’est pas mal en reconnaissance des supposés 5% qui auraient permis à Emmanuel Macron d’emporter la présidentielle. Et nous Béarnais avons sur cette liste, à la quinzième place, en rang éligible, une certaine Laurence Farreng née Despaux. Il s’agit de l’actuelle directrice de la communication de la ville de Pau, membre comme il se doit du Modem. Le maire de Pau l’a placée sur la liste de Nathalie Loiseaux, tête de liste issue de LREM.

Actuellement François Bayrou apparaît aux yeux des commentateurs politiques les plus avisés comme celui qui est ou serait très écouté par le Président de la République. Ses conseils se font dans la discrétion de ce qu’il est convenu d’appeler les visiteurs du soir. Alors comme il est personnellement convaincu, il ne s’en cache d’ailleurs pas, que le RIC (Référendum d’initiative citoyenne), le vote blanc, le rétablissement de l’ISF et l’élection des députés à la proportionnelle sont indispensables pour répondre aux revendications des Gilets jaunes, il faut s’attendre à quelques réformes. Enfin, s’il est aussi écouté qu’on le dit…

Les scrutins de listes ont toujours cette part d’inconnu. La liste LREM-MoDem est composée de candidats aux convictions pas toujours très conciliables. Qu’y-a-t-il de commun, en effet, entre Pascal Canfin (2 ème), écologiste convaincu, tenant de la disparition du glyphosate et Jérémy Decercle (4 ème), président des jeunes agriculteurs qui, lui, est plutôt d’un avis contraire ? L’électeur devra admettre que lors d’un vote au scrutin de liste, sans panachage possible, il faut se satisfaire de cette pluralité de doctrines. Alors il faudra oublier ses convictions politiques, vous voyez bien qu’elles ne servent à rien.

Et pendant ce temps-là, notre Jean Lassalle cherche à composer une liste dont il prendrait la tête. Mais y parviendra-t-il ? Le suspense est grand et l’argent lui manque.

Pau, le 10 avril 2019

par Joël Braud

Algérie : Que de contorsions pour rester au pouvoir !

Comment qualifier autrement le spectacle que nous offre la gouvernance algérienne depuis plusieurs semaines. Une élection présidentielle devait avoir lieu le 18 avril 2019, le mandat présidentiel prenant fin le 28 avril, et divers candidats avaient déposé leur candidature.
Mais le FLN et les proches du président BOUTEFLIKA n’en voulaient pas et depuis nous assistons à une suite de comédies orchestrées par les détenteurs du pouvoir dont les intentions secrètes mais trop puériles sont évidentes.
Leur but, gagner du temps pour organiser la continuation. Changer les hommes, et encore pas tous, mais pas le système.
Qu’avons-nous vu ? Un président affaibli depuis des années qui exerçait son mandat par délégation. Tantôt en France, tantôt plus récemment en Suisse, pour se soigner il n’était que le support légitime d’ambitions qui l’étaient moins.
Véritable marionnette, il a déposé sa candidature, assuré qu’il était d’être réélu tout en précisant qu’il n’irait pas au bout du mandat, espérant calmer ainsi les revendications de la rue. L’élection présidentielle pouvait donc se tenir à la date prévue !
Eh bien ! non. Pour enrayer la machine électorale, on va faire signer au président une démission conférant un intérim au président de la haute chambre du parlement qui a 90 jours pour organiser l’élection présidentielle.
Qui ne voit le stratagème ? Pourquoi organiser une consultation déjà organisée, si ce n’est dans le but de rebattre les cartes, de permettre à certains de se faire oublier pour échapper à des poursuites judiciaires demandées par la rue ou tout simplement pour conserver les rênes du pays.
Le pouvoir intérimaire s’appuie sur l’article 102 de la constitution algérienne ainsi rédigé :

«En cas de démission ou de décès du Président de la République, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit et constate la vacance définitive de la Présidence de la République.
Il communique immédiatement l’acte de déclaration de vacance définitive au Parlement qui se réunit de plein droit.
Le Président du Conseil de la Nation assume la charge de Chef de l’État pour une durée de quatre-vingt-dix (90) jours au maximum, au cours de laquelle des élections présidentielles sont organisées ».
Mais ce n’est pas le cas de figure ! Si le président a certes démissionné, le processus d’une élection présidentielle était en marche !
Comment personne ne le rappelle ? Le fait qu’un candidat déclaré se retire de la course n’empêche pas celle-ci de se dérouler.
L’intérim ne devait durer que jusqu’à l’élection programmée !
Comprenne qui pourra même s’il n’y a rien à comprendre hormis la mise en œuvre d’une stratégie propre à endormir le peuple et ramener par la fenêtre ceux qu’il souhaite mettre à la porte .
La démission du président a été bien évidemment orchestrée pour justifier l’application de l’article 102.
Comment comprendre une interruption du processus électoral en cours, dont la liste des candidats était connue, pour en engager un autre ? On ne peut que s’en étonner et ne serait-il pas légitime de craindre que le peuple
algérien ne soit anesthésié pour mieux accepter une intervention chirurgicale qui ne fera pas disparaître les cellules cancéreuses ? Ici, comme ailleurs, les hommes en place usent de stratagèmes pour conserver le pouvoir. Mais on peut s’interroger quand même sur le silence de ceux qui avaient fait acte de candidature à l’élection présidentielle.

Pierre ESPOSITO

Plus vite dans la vie, plus lentement sur les routes ! 

Les choses ne sont jamais simples.

Les problèmes surgissent les uns après les autres, les uns fondamentaux, les autres secondaires ; ils s’atténuent, rebondissent et s’estompent.

Le tiroir se ferme, on ouvre le suivant, sans avoir travaillé le fond mais seulement le buzz qui en résulte.

Depuis des semaines, plus même, nous sommes gâtés !

Le débat sur la vitesse est l’un d’eux. Il est vraiment beaucoup plus une occasion d’extérioriser des critiques accumulées sur les uns ou les autres, ou les politiques des uns ou des autres, locaux de préférence, que d’aborder un problème essentiel, celui de la préservation de la vie des gens.

Dans ce cas, la solution est loin d’être aussi simple que celle de faire payer les responsables «d’excès» de vitesses, arbitraires et évolutives, incontournables car mortelles par définition.

«Les gilets jaunes sont vent debout contre cette mesure( limitation de vitesse à 80 km/h.) au point d’avoir saboté nombre de radars fixes afin de les rendre inopérants» nous dit M.Braud.

Je ne suis pas persuadé que les gilets jaunes ciblaient la baisse de la vitesse supérieure autorisée sur les routes ; je pense plutôt qu’ils voulaient symboliser leur opposition à la façon dont l’État remplissait ses caisses par cette forme d’impôt, en faisant jouer la fibre émotionnelle de la préservation de vies humaines.

Si, sans aucun doute, nos politiques sont très attachés à la vie de leurs électeurs, ils devraient porter alors leurs efforts dans de nombreux autres domaines, causes de bien plus de décès, y compris ceux de la route !!

Les 5 premières causes de mortalité en France : Qu’est ce que c’est ?

Qu’elle est la première cause de mortalité en France ?

1ère cause : les cancers (33% des décès masculins, 24% féminins de 2004 à 2008). Les causes des cancers sont de mieux en mieux connues; c’est la politique économique de création incessante de nouvelles molécules souvent minuscules (nano) libérées dans l’eau, l’air, la terre, sans contrôle de toxicité et utilisées par l’industrie alimentaire, agricole, cosmétique… et la pollution toxique qui en résulte.

« D’après la Mutualité sociale agricole, 79 cas de parkinson, de cancers de la moelle osseuse ou du système lymphatique ont été reconnus en 2016 comme maladies professionnelles liées aux pesticides. La France est le premier de la classe parmi les utilisateurs de ces produits: 100.000 tonnes/an, 12% d’augmentation entre 2009 et 2016!  » Canard du 3/04/2019.

Un article de Sud Ouest du 3 avril 2019 évoquait les dangers pour la santé des contrefaçons, entre autres les faux médicaments ou les médicaments mal dosés, voire dangereux, provenant de l’étranger et présentés sur Internet.

Avec 48 000 morts par an en France, la pollution de l’air tue plus que l …

https://www.lemonde.fr › Les décodeurs › Santé

«le tabac : 73000 morts par an, pollution de l’air : 48000, alcool : 41000, accidents de la route :3300.»

2ème cause : les AVC, favorisés par l’hypertension, le tabagisme, l’obésité, la sédentarité, le stress..; ces retombées de «la vie heureuse» que nous impose la croissance de l’économie libérale individualiste.

3ème cause : les accidents:

+ au domicile: 32 décès/jour (importance des produits toxiques ménagers manipulés par les adultes et, souvent, à portée des enfants, les colles, les produits phytosanitaires pour le jardin…

+ de la circulation 10 décès/jour et 1/5 des automobilistes, en 2014, avaient un taux d’alcoolémie illégal. Ne parlons pas des stupéfiants, du téléphone..Le non-port de la ceinture de sécurité: 20 % des tués n’étaient pas ou mal attachés, la fatigue, l’inattention , la somnolence est la cause d’1 tué sur 3 sur autoroute, la prise de médicaments, l’automédication, le refus de priorité, le non-respect des distances de sécurité, l’entretien des véhicules…

Les principaux facteurs d’accident – Auto-ecole.net
https://www.auto-ecole.net/code/reglementation-et-responsabilite/les-accidents

« les accidents mortels ont plus souvent lieu dans les lignes droites que dans les virages. En cause, la monotonie du trajet: le cerveau se relâche et le conducteur peine à rester concentré tout au long du trajet. Il est également plus sujet aux distractions – lire un SMS, se retourner pour gronder les enfants ou chercher quelque chose dans son sac – que sur un trajet accidenté. « En virage, l’accidentalité traduit la vitesse alors qu’en ligne droite, tant que le conducteur maîtrise le volant, le véhicule ne dévie pas de sa route, même à vitesse élevée »»

4ème cause : Altzeimer, suicides…

Naturellement, toutes ces causes interfèrent: Bougarber : Sud Ouest 3 avril 2019

«Le 9 février, route de Sault de Navailles à Bougarber un conducteur de 33 ans se serait endormi au volant et a percuté un autre véhicule arrivant en face. Le choc a été particulièrement violent. Le trentenaire roulait à 108 km/h au lieu des 80 réglementaires. L’auteur de l’accident a été légèrement blessé, l’autre conducteur est polytraumatisé à l’hôpital de Pau. Les tests toxicologiques étaient positifs à l’alcool. Il avait déjà été condamné pour des conduites en état d’ivresse.»

La vitesse excessive est évidente; est-elle la seule cause de l’accident ?

Coupable peut-être, mais pas responsable ?

Les véritables causes des excès de vitesse sont innombrables; il faut les chercher dans des comportements individuels, familiaux, associés à des comportements sociaux, sociétaux, économiques, politiques.

Comme toujours, le raisonnement linéaire est basé sur le fait que, lorsqu’il y a un problème, on cherche une cause facile à mettre en exergue pour la supprimer, en récupérant au passage, facilement, de l’argent !

Pour réaliser la transition écologique, il n’y a qu’un responsable et il doit payer: l’automobiliste qui ne peut pas faire autrement, pour travailler ou se nourrir, et on exonère les très gros pollueurs.

Pour diminuer le nombre de morts sur les routes il faut faire payer ceux qui dépassent une vitesse déterminée. Plus on la baisse plus cela rapporte.

Dans les deux cas, c’est facile, c’est injuste mais cela rapporte gros.

La destruction des radars a provoqué une hausse rapide de la vitesse; elle peut s’expliquer par un relâchement des comportements, comme c’est le cas quand il est question de libération subite de contraintes. Cela va-il durer ? A vérifier sur plusieurs mois.

En ce qui concerne la relation radars, gilets jaunes et morts sur les route s:

Sécurité routière : le rebond de mortalité sur les routes est-il lié à la …

https://www.lci.fr › Population

«Nous avons commencé par compiler les chiffres nationaux depuis novembre, début du mouvement Gilets Jaunes. Premier constat : impossible de parler d’une tendance uniforme à la hausse des accidents. En novembre 2018, premier mois du mouvement des Gilets jaunes, les accidents avaient diminué de 4,7% et les tués de 1,8% par rapport à novembre 2017. En décembre 2018, les accidents avaient augmenté de 13,8% mais le nombre de tués, était lui en baisse 13% par rapport à décembre 2017. Enfin en janvier 2019, l’ONISR enregistrait une baisse de 4,3% des accidents mais les tués étaient en augmentation de 3,9% par rapport à janvier 2018. Pour rappel, ces hausses et ces baisses sont comparées par rapport au mois de l’année précédente. Les conditions météo ou de circulation peuvent varier, d’où une disparité dans les chiffres.»

Laurent Carnis, spécialiste de l’économie de la sécurité routière et directeur de recherche à l’Ifsttar, précise : « Pour mesurer l’ampleur de cet impact, il faut enquêter et prendre en considération l’ensemble des facteurs qui peuvent influencer la conjoncture de l’accidentalité routière. »

Hausse de la mortalité sur les routes : « La destruction des radars a …

https://www.nouvelobs.com › Société

« La forte augmentation de la mortalité routière enregistrée le mois dernier concerne principalement les piétons, les cyclistes, les jeunes de 18-24 ans et les seniors de 65 ans et plus », souligne la Sécurité routière, qui s’inquiète particulièrement de voir « la mortalité des cyclistes la plus forte relevée pour un mois de février depuis dix ans, avec 18 décès estimés ».

Pour tuer un cycliste, un piéton, une personne âgée, il n’est pas nécessaire de dépasser la vitesse autorisée!

La destruction des radars suffit-elle vraiment à expliquer la hausse de …
https://www.francetvinfo.fr › … › Sécurité routière › Limitation de la vitesse à 80 km/

Prudence avec ces chiffres alarmistes. La seule dégradation des radars ne peut tout expliquer.Les saisons et la météo ont également différentes conséquences positives et négatives. Quand il fait beau, on se déplace plus, y compris à moto, à vélo ou à pied. Le mois de février 2019, en France métropolitaine, a connu un ensoleillement excédentaire, selon Météo France, alors que l’hiver précédent, le soleil avait été « particulièrement absent », relevait Le Monde. « Il faut prendre en compte la météo plus clémente, mais aussi le fait que la pratique du cyclisme se développe », explique la Sécurité routière.

Enfin, comme l’explique Le Monde les données publiées proviennent des « remontées rapides » transmises par les forces de l’ordre au ministère de l’Intérieur. Elles sont extrapolées, par l’application d’un coefficient, car elles ne sont pas complètes. Il peut manquer des données, pour les derniers jours du mois par exemple.

A tout cela, On peut ajouter le nombre de kilomètres parcourus, il est en constante augmentation, surtout dans le monde rural, du fait de la disparition des services publics qui oblige à parcourir de plus en plus de distance pour se rendre à un service préfectoral, un établissement scolaire, un hôpital….; la réalisation des grandes régions comme la Nouvelle Aquitaine engendre des déplacements de plus en plus longs pour les responsables politiques ou administratifs…

J’en arrive à me demander si la pollution et les accidents provoqués par tous les véhicules particuliers, les files continues de camions, les motos, les cars roulant à vitesse dite non excessive, ne tuent pas plus de monde que les quelques uns qui dépassent cette vitesse !

D’autre part, la consultation du milieu médical (cas psychiatriques) et les nombreux comportements irraisonnés, voire agressifs, constatés dans la vie courante, relatés par les médias, laissent présager un % non négligeable et dangereux, au volant, avec des réactions amplifiées par l’impression de  toute puissance. Les radars flashent mais ne sont absolument pas dissuasifs pour ce type de conducteurs souvent sans permis et incapables de payer.

Alors qu’il faut aller toujours plus vite dans la vie personnelle, professionnelle, financière…, il faut ralentir sur les routes !

Bilan :

En fait,  lutter contre la vitesse excessive sur les routes, c’est bien mais lutter contre la vitesse excessive de la toxicité physique, chimique, physiologique et psychologique de notre espace environnemental et culturel, c’est mieux et plus efficace.  Cela fait partie de cette transition économico-écologique qu’impose le monde nouveau.

Signé Georges Vallet

Crédits photos : https://www.rtbf.be/classic21/article/detail_securite-ni-trop-vite-ni-trop-lentement?id.

A Garlin dimanche pour sa journée taurine

Cicatrices, plaies, défaillances et peur,secrets du corps caché, tout se dérobe enfin sous la magnifique armure qui raidit le torero et en fait une statue de héros. Joseph Peyré « De cape et d’épée »; épilogue.

Depuis 32 ans, Garlin, petite cité à la « Porte du Béarn », comme se nomment ses arènes, a relancé la tauromachie espagnole. Elle avait existé dans un passé plus lointain encore puis disparue, la tradition de Course Landaise perdurant. Ce retour à la Course Espagnole s’est fait brillamment d’abord l’été, dans le cadre des fêtes, puis au printemps et l’on célèbre cette année la 18 ème édition de cette novillada de Printemps qui doit beaucoup aux aficionados locaux regroupés au sein de la peña locale.

« Monter » une corrida, ou une novillada cela devient de plus en plus compliqué administrativement et les risques financiers, assumés par des bénévoles, sont de plus en plus lourds. Bravo donc à ces hommes et femmes désintéressées, qui comme les Arzacquois et les Orthéziens font vivre la tradition taurine en Béarn. Chacun dans son créneau : Orthez organisant une corrida avec des toros de quatre ans (et une novillada le matin) dans le cadre de ses fêtes (le 28 juillet, cette année), Garlin une novillada donc avec du bétail de trois ans et Arzacq se dédiant à la jeunesse et au toreo à cheval (rejon) avec un réel succès.

On sait que le grand écrivain Béarnais, Joseph Peyré, qui vient de faire l’objet d’un colloque universitaire international à Paris, Pau et Madrid (les actes vont en être publiés) est originaire du petit village d’Aydie à un jet de pierre de la « placita » Garlinoise. Il repose dans son petit cimetière. Il a beaucoup écrit, de très belles choses, sur la tauromachie et « Sang et lumières » a obtenu un prix Goncourt. C’est ainsi qu’il gagna le surnom de « Hemingway Français ». On peut dire que c’est sous son aile que se réalise chaque année cette journée taurine. Il est en bonne compagnie puisque des écrivains français aussi importants que Georges Bataille, Jean Cocteau, Antoine Blondin ou Henri de Montherlant en ont fait de la corrida un de leur thème favori (comme de nombreux peintres).

Dès ses premiers pas Garlin a joué la crânement la carte de la qualité et présenté des affiches spectaculaires. Les plus grandes stars sont passées sur la piste de la Cité du Nord Béarn : Javier Conde, José Tomas, Morante de la Puebla, Juan Bautista, Sébastien Castella ou le cavalier Pablo Hermoso de Mendoza et plus récemment le landais Julien Lescarret, le salmantino Juan del Alamo, le mexicain Luis David Adame et le péruvien Andrés Roca Rey qui rafle, un peu partout, tous les prix. Du côté des éleveurs c’est la même chose : Juan Pedro Domecq (aux origines Béarnaises) est venu en personne de son extrême sud; en 2004 « Idéalista » est gracié et participe au lancement de la ganaderia de « Fuente Ymbro » actuellement aux avant-postes. Depuis sept ans Garlin fait confiance aux fameux « Pedraza de Yeltes » qui se sont révélés dans ces arènes ; un élevage dont le succès ne s’est pas démenti depuis. C’est ainsi que Garlin est connu dans le monde entier (mais oui !), Europe et Amérique du Sud car les taurins dans leur ensemble suivent avec intérêt le déroulement de cette journée.

Une journée, synonyme de qualité, de convivialité aussi. Un lieu idéal pour découvrir la tauromachie dans son intégrité, son  éthique car tout y est soigné et le respect des règles ancestrales y est scrupuleux. Raison supplémentaire cette année : Garlin accueille pour la seconde fois une nouvelle le jeune prodige Dorian Canton, un béarnais venu d’Asson à l’intrépidité étonnante et une volonté de fer. Triompher. Entrer dans cour des grands : voilà l’objectif d’un jeune homme qui mérite d’être soutenu par son public. Dorian devrait passer à l’étape supérieure rapidement en prenant l’alternative dans une grande arène voisine. Ce sera un des événements majeurs de cette saison tauromachique. Dimanche, ce sera une des dernières occasions de voir Dorian évoluer dans cette catégorie. Face à une opposition très sérieuse, chacun jugera sa capacité à devenir par la suite matador de toros. Destin inattendu, exceptionnel pour cet enfant d’Asson…

« Suerte a todos ».

Pierre Michel Vidal

 


A partir de 9h : Casse-croûte béarnais de bienvenue  –  Salle polyvalente

11h: Fiesta Campera de l’Opportunité

2 Toros-Novillos de PEDRAZA DE YELTES pour : Hector GUTIÉRREZ (Mexique) et Manuel DIOSLEGUARDE (Espagne)

Entrée GRATUITE pour les possesseurs d’un billet pour la Novillada.

A l’issue de la Fiesta Campera, le public sera invité à désigner par bulletin de vote, qui de ces deux toreros complètera le cartel de l’après-midi.

13h: Grand Repas de l’Aficion « Festi’Garbures »

16h30: 18ème Novillada de Printemps

6 Toros-Novillos de PEDRAZA DE YELTES pour :

Hector GUTIÉRREZ (Mexique) ou Manuel DIOSLEGUARDE (Espagne), Dorian CANTON (France), Alejandro MORA (Espagne)

Réservations (sans frais) : de 10h à 12h et de 16h à 19h : Tél. 05 59 04 74 23