« Tous les yeux s’étaient levés vers le haut de l’église».

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« Tous les yeux s’étaient levés vers le haut de l’église. Ce qu’ils voyaient était extraordinaire. Sur le sommet de la galerie la plus élevée, plus haut que la rosace centrale, il y avait une grande flamme qui montait entre les deux clochers avec des tourbillons d’étincelles, une grande flamme désordonnée et furieuse dont le vent emportait par moments un lambeau dans la fumée ».

Victo Hugo « Notre-Dame de Paris »

Le drame que nous venons de vivre, cette catastrophe terrible, touche tous les Français et sans doute tous les Européens, il a des répercussions dans le monde entier et tous s’attristent, quelques soient leur religion ou leur culture, de la perte de Notre Dame. Cette solidarité est émouvante, la France est encore un phare ; Paris est une ville lumière…

Cette tragédie ne touche pas les seuls catholiques. Naturellement ils sont endeuillés, au seuil de cette Semaine Sainte comment de pas entendre leur peine ? Mais beaucoup de ceux qui ne sont pas croyants se retrouvent dans la pensée de Victor Hugo, l’apôtre de la « religion universelle ». Ils ont grandi avec ses personnages et, avec la toiture de Notre Dame c’est Quasimodo, le bossu magnifique, qui disparaît dans les flammes. La cathédrale de Paris, bien sûr c’est un édifice religieux mais c’est aussi un patrimoine commun. Sans doute le monument le plus emblématique de notre pays, tant d’événements se sont déroulés sur son parvis… les scènes de la Révolution et celles de la Commune, le sacre de Napoléon, puis la Libération de Paris ; l’enterrement du Général de Gaule et plus tard les obsèques de François Mitterrand… Quel monument symbolise mieux que ce vaisseau embarqué sur la Seine l’universalité de la France ? Cette « France Éternelle » à laquelle nous sommes fiers, à juste titre, d’appartenir.

Reconstruira-t-on Notre Dame ? N’est-ce pas une illusion bien de notre époque que de croire que l’on peut bâtir deux œuvres d’art à l’identique et qu’il suffit de monter une ou plusieurs cagnottes en ligne pour cela… Pourrait-on repeindre la Joconde si par malheur elle brûlait ? Le sourire de Mona Lisa serait-il le même ? La perte est irrémédiable, définitive. On bâtira autre chose ; une sorte de mémorial, une copie au mieux. Il faut le faire mais il faut avoir conscience qu’on ne vit pas deux fois et qu’il en est de même pour les monuments. Certes on a relevé la cathédrale de Reims détruite par les canons allemands pendant la guerre de 14, mais la nouvelle n’est plus l’ancienne.

Il faut avoir conscience de cela et aussi de l’énormité du chantier car le savoir des bâtisseurs s’est perdu. La cathédrale de Paris ce n’est pas une tour de Manhattan ou d’Abou Dhabi. La générosité des donateurs petits ou grands est louable et bien incompréhensibles sont les fâcheux qui pointent du doigt ces donateurs fortunés qui mettent la main à la poche très largement. N’ont-ils pas une vocation de mécènes et sans eux que seraient devenus tant de tableaux, de sculptures et l’existence de tant d’artistes elle-même ? Ils sont là dans leurs rôles et il est mal venu de critiquer les Pinault, Arnaut et autres milliardaires pour leur générosité. Comme le dit le proverbe populaire : « à cheval donné on ne regarde pas les dents ».

Ces événements tragiques devraient nous faire réfléchir comme français et comme européens. Prendrons-nous du recul sur nos obsessions dérisoires : le matérialisme, la consommation, le confort, l’égoïsme ? Nous détournerons-nous de nos superficielles utopies : l’animalisme, le cosmopolitisme ou le transhumanisme, pour ne citer que celles pointées par le philosophe Francis Wolf dans un ouvrage récent ? Prendrons enfin nous la distance qui s’impose face à la société du spectacle ? A la télé et aux médias en général ? Ce drame nous aura-t-il montré que la spiritualité qu’elle soit laïque ou religieuse est au centre de l’univers.

Une ultime pensée pour ces milliers de bâtisseurs de cathédrales qui se sont sacrifiés, usés à la tâche pour réaliser leur idéal : bâtir un édifice qui soit le temple de la foi et de la beauté… Un ouvrage qui  demanda plusieurs siècles de travail acharné avant de s’achever et qui, on l’a vu hier, s’effondrera, pour partie, en quelques heures…

Pierre Vidal

SOS l’administration ne répond plus.

Voici ici la mésaventure d’un Palois de mes connaissances. Elle illustre, à mon avis, le comportement de l’administration, je devrais dire des administrations, à l’égard de certains citoyens qui entrent pourtant dans la catégorie de ceux qui sont respectueux des lois et des règlements. Alors plusieurs questions : est-ce aussi exceptionnel que ça ? N’y a-t-il pas dans cette façon d’ignorer les administrés une des causes principales du mouvement des gilets jaunes.

Venons en au fait. Il y a maintenant quelques mois, notre homme propriétaire d’une maison individuelle à Pau, envisage des travaux qui déboucheront sur une extension de son habitation. Pour cela et afin de se conformer aux obligations qui lui incombent, il adresse à la mairie de Pau une demande d’autorisation. Son dossier est complet, il a pris au préalable la précaution de le vérifier. Très vite la mairie lui répond en lui précisant que son dossier devant être soumis à une autre réglementation, le délai habituel d’un mois est porté à deux mois pour savoir si l’autorisation lui est accordée ou pas. Il lui est même écrit : « Si passé ce délai vous n’avez pas reçu de réponse de l’administration, vous bénéficierez d’une autorisation tacite et vous pourrez commencer les travaux en affichant la présente lettre sur le terrain pendant la durée du chantier selon les modalités détaillées plus bas. Vous pourrez également par une simple demande obtenir de la mairie un certificat attestant de l’autorisation tacite ».

Eh bien justement, après que le délai est dépassé (de quelques jours, mais dépassé quand même), notre homme reçoit de la mairie de Pau, un refus d’autorisation. L’argument développé est que l’architecte des bâtiments de France a fait savoir que sa maison se situait dans un périmètre protégé. Tiens, tiens, comme c’est bizarre se dit ce Palois. En effet quelque temps auparavant (moins d’un an) pour d’autres travaux sur la même maison située au même endroit, il avait fait une autre demande pour améliorer l’extérieur de son habitat. Et là pas de problème, aucune réticence de l’architecte des bâtiments de France n’avait été formulée. Ce dernier s’était même fendu d’une note où il était précisé que cet immeuble ne se situait pas dans un périmètre protégé. Nous avons tous entendu parler de la dérive des continents, mais nous ne savions pas qu’à Pau, les bâtiments se déplaçaient.

Donc ce brave Palois honnête et sérieux écrit une lettre au maire en lui demandant de bien vouloir lui délivrer, comme cela lui a été proposé, un certificat attestant de l’autorisation tacite. Il argue pour cela d’une part du retard apporté par les services de la mairie, la date est en effet dépassée de plusieurs jours, et d’autre part des avis contradictoires de l’architecte des bâtiments de France. Il va même, car il connaît un peu les règles administratives, jusqu’à écrire au Préfet qui est chargé du contrôle de la légalité des décisions municipales pour lui demander d’annuler l’arrêté du maire, portant refus d’autorisation des travaux. Et puis modestement il demande à l’architecte de bien vouloir, au vu de ses avis divergents, lui dire quel est celui qui doit être pris en considération.

Eh bien savez-vous ce qu’il s’est passé ? Au bout de deux mois, ni le Préfet, ni le maire, ni l’architecte des bâtiments de France n’ont daigné fournir une réponse à sa demande. Ils ont honte ou quoi ? En tout cas pour avoir participé à plusieurs « Grands débats palois » je puis vous dire que plusieurs intervenants ont reproché à François Bayrou de ne pas répondre à leurs courriers.

A force d’ignorer le petit peuple, il finit par descendre dans la rue… avec son gilet jaune !

Pau, le15 avril 2019

par Joël Braud

Européennes, ça approche !

A la date du 5 mai, la possibilité de constituer une liste pour les élections européennes n’existera plus. Celles-ci sont programmées pour le 26 mai. Notez bien cette date. En attendant quatorze listes se sont constituées au plan national et, en Béarn, nous avons notre candidate.

Rappelons quelques règles qui vont présider à cette échéance. Ces élections se feront à la proportionnelle, selon le scrutin de liste. Ces listes, actuellement au nombre de quatorze, seront constituées au niveau national et non plus au niveau des circonscriptions. Elles devront comporter autant de candidats que la France détiendra de sièges au parlement européen, c’est à dire 79. Enfin 79, c’est plutôt théorique car les Anglais qui ne seront pas encore sortis de l’Europe, voteront vraisemblablement eux-aussi. Ce qui risque réduire le nombre des sièges de la France à 74. Ah ce Brexit !

Il se dit que lors de négociations en coulisses, François Bayrou, a réussi à imposer trente candidats issus du parti dont il est président sur la liste : LREM + MoDem + Agir + Mouvement radical. C’est pas mal en reconnaissance des supposés 5% qui auraient permis à Emmanuel Macron d’emporter la présidentielle. Et nous Béarnais avons sur cette liste, à la quinzième place, en rang éligible, une certaine Laurence Farreng née Despaux. Il s’agit de l’actuelle directrice de la communication de la ville de Pau, membre comme il se doit du Modem. Le maire de Pau l’a placée sur la liste de Nathalie Loiseaux, tête de liste issue de LREM.

Actuellement François Bayrou apparaît aux yeux des commentateurs politiques les plus avisés comme celui qui est ou serait très écouté par le Président de la République. Ses conseils se font dans la discrétion de ce qu’il est convenu d’appeler les visiteurs du soir. Alors comme il est personnellement convaincu, il ne s’en cache d’ailleurs pas, que le RIC (Référendum d’initiative citoyenne), le vote blanc, le rétablissement de l’ISF et l’élection des députés à la proportionnelle sont indispensables pour répondre aux revendications des Gilets jaunes, il faut s’attendre à quelques réformes. Enfin, s’il est aussi écouté qu’on le dit…

Les scrutins de listes ont toujours cette part d’inconnu. La liste LREM-MoDem est composée de candidats aux convictions pas toujours très conciliables. Qu’y-a-t-il de commun, en effet, entre Pascal Canfin (2 ème), écologiste convaincu, tenant de la disparition du glyphosate et Jérémy Decercle (4 ème), président des jeunes agriculteurs qui, lui, est plutôt d’un avis contraire ? L’électeur devra admettre que lors d’un vote au scrutin de liste, sans panachage possible, il faut se satisfaire de cette pluralité de doctrines. Alors il faudra oublier ses convictions politiques, vous voyez bien qu’elles ne servent à rien.

Et pendant ce temps-là, notre Jean Lassalle cherche à composer une liste dont il prendrait la tête. Mais y parviendra-t-il ? Le suspense est grand et l’argent lui manque.

Pau, le 10 avril 2019

par Joël Braud

A Garlin dimanche pour sa journée taurine

Cicatrices, plaies, défaillances et peur,secrets du corps caché, tout se dérobe enfin sous la magnifique armure qui raidit le torero et en fait une statue de héros. Joseph Peyré « De cape et d’épée »; épilogue.

Depuis 32 ans, Garlin, petite cité à la « Porte du Béarn », comme se nomment ses arènes, a relancé la tauromachie espagnole. Elle avait existé dans un passé plus lointain encore puis disparue, la tradition de Course Landaise perdurant. Ce retour à la Course Espagnole s’est fait brillamment d’abord l’été, dans le cadre des fêtes, puis au printemps et l’on célèbre cette année la 18 ème édition de cette novillada de Printemps qui doit beaucoup aux aficionados locaux regroupés au sein de la peña locale.

« Monter » une corrida, ou une novillada cela devient de plus en plus compliqué administrativement et les risques financiers, assumés par des bénévoles, sont de plus en plus lourds. Bravo donc à ces hommes et femmes désintéressées, qui comme les Arzacquois et les Orthéziens font vivre la tradition taurine en Béarn. Chacun dans son créneau : Orthez organisant une corrida avec des toros de quatre ans (et une novillada le matin) dans le cadre de ses fêtes (le 28 juillet, cette année), Garlin une novillada donc avec du bétail de trois ans et Arzacq se dédiant à la jeunesse et au toreo à cheval (rejon) avec un réel succès.

On sait que le grand écrivain Béarnais, Joseph Peyré, qui vient de faire l’objet d’un colloque universitaire international à Paris, Pau et Madrid (les actes vont en être publiés) est originaire du petit village d’Aydie à un jet de pierre de la « placita » Garlinoise. Il repose dans son petit cimetière. Il a beaucoup écrit, de très belles choses, sur la tauromachie et « Sang et lumières » a obtenu un prix Goncourt. C’est ainsi qu’il gagna le surnom de « Hemingway Français ». On peut dire que c’est sous son aile que se réalise chaque année cette journée taurine. Il est en bonne compagnie puisque des écrivains français aussi importants que Georges Bataille, Jean Cocteau, Antoine Blondin ou Henri de Montherlant en ont fait de la corrida un de leur thème favori (comme de nombreux peintres).

Dès ses premiers pas Garlin a joué la crânement la carte de la qualité et présenté des affiches spectaculaires. Les plus grandes stars sont passées sur la piste de la Cité du Nord Béarn : Javier Conde, José Tomas, Morante de la Puebla, Juan Bautista, Sébastien Castella ou le cavalier Pablo Hermoso de Mendoza et plus récemment le landais Julien Lescarret, le salmantino Juan del Alamo, le mexicain Luis David Adame et le péruvien Andrés Roca Rey qui rafle, un peu partout, tous les prix. Du côté des éleveurs c’est la même chose : Juan Pedro Domecq (aux origines Béarnaises) est venu en personne de son extrême sud; en 2004 « Idéalista » est gracié et participe au lancement de la ganaderia de « Fuente Ymbro » actuellement aux avant-postes. Depuis sept ans Garlin fait confiance aux fameux « Pedraza de Yeltes » qui se sont révélés dans ces arènes ; un élevage dont le succès ne s’est pas démenti depuis. C’est ainsi que Garlin est connu dans le monde entier (mais oui !), Europe et Amérique du Sud car les taurins dans leur ensemble suivent avec intérêt le déroulement de cette journée.

Une journée, synonyme de qualité, de convivialité aussi. Un lieu idéal pour découvrir la tauromachie dans son intégrité, son  éthique car tout y est soigné et le respect des règles ancestrales y est scrupuleux. Raison supplémentaire cette année : Garlin accueille pour la seconde fois une nouvelle le jeune prodige Dorian Canton, un béarnais venu d’Asson à l’intrépidité étonnante et une volonté de fer. Triompher. Entrer dans cour des grands : voilà l’objectif d’un jeune homme qui mérite d’être soutenu par son public. Dorian devrait passer à l’étape supérieure rapidement en prenant l’alternative dans une grande arène voisine. Ce sera un des événements majeurs de cette saison tauromachique. Dimanche, ce sera une des dernières occasions de voir Dorian évoluer dans cette catégorie. Face à une opposition très sérieuse, chacun jugera sa capacité à devenir par la suite matador de toros. Destin inattendu, exceptionnel pour cet enfant d’Asson…

« Suerte a todos ».

Pierre Michel Vidal

 


A partir de 9h : Casse-croûte béarnais de bienvenue  –  Salle polyvalente

11h: Fiesta Campera de l’Opportunité

2 Toros-Novillos de PEDRAZA DE YELTES pour : Hector GUTIÉRREZ (Mexique) et Manuel DIOSLEGUARDE (Espagne)

Entrée GRATUITE pour les possesseurs d’un billet pour la Novillada.

A l’issue de la Fiesta Campera, le public sera invité à désigner par bulletin de vote, qui de ces deux toreros complètera le cartel de l’après-midi.

13h: Grand Repas de l’Aficion « Festi’Garbures »

16h30: 18ème Novillada de Printemps

6 Toros-Novillos de PEDRAZA DE YELTES pour :

Hector GUTIÉRREZ (Mexique) ou Manuel DIOSLEGUARDE (Espagne), Dorian CANTON (France), Alejandro MORA (Espagne)

Réservations (sans frais) : de 10h à 12h et de 16h à 19h : Tél. 05 59 04 74 23

 

 

Qui va limiter la vitesse ?

Lors d’une interview récente accordée à France bleu Béarn, le sénateur Max Brisson s’est dit particulièrement réjoui par le projet du Sénat de donner la possibilité aux départements ou aux préfets de relever la vitesse à 90 km/h à la place de l’État. Faut-il partager le même enthousiasme ? Quelles seront les changements que l’on peut espérer ou craindre ?

Nous sommes maintenant en plein débat sur l’opportunité de la limitation de vitesse à 80 km/h. Les gilets jaunes sont vent debout contre cette mesure au point d’avoir saboté nombre de radars fixes afin de les rendre inopérants. La conséquence ne s’est pas faite attendre : les accidents mortels sont en notable augmentation (sauf dans notre département rassurez-vous). L’enjeu semble être politique. En enfonçant un coin entre le premier ministre, initiateur de cette nouvelle limitation à 80 km/h, et le chef de l’État qui est, sur ce sujet, plutôt nuancé, la préoccupation principale n’est pas vraiment sécuritaire.

Mais tout d’abord essayons d’y voir plus clair en listant les différentes limitations de vitesse qui, selon le code de la route, peuvent s’imposer aux conducteurs :

130 km/h est la vitesse maximum autorisée sur autoroute ;

110 km/h est la vitesse maximum autorisée sur autoroute par temps de pluie ;

90 km/h est une limitation autorisée soit sur les routes dont les deux axes de circulation sont séparés par un terre-plein central, soit sur les routes à quatre voies même lorsqu’elles ne sont pas séparées par un terre-plein central. A noter que sur les routes à trois voies sans terre-plein central, le 90 km/h est permis uniquement sur l’axe muni de deux voies (vous suivez ?) ;

80 km/h est la limitation qui s’impose partout ailleurs. Elle remplace la limitation à 90 km/h ;

70 km/h est une limitation qui s’applique sur les voies qui présentent un danger particulier ;

50 km/h est la limitation normale en agglomérations ou quand la visibilité est inférieure à 50 m.

30 km/h est la limitation décidée par les maires dans certains secteurs urbains ;

20 km/h est la limitation destinée à favoriser les rencontres en secteur urbain..

Et tout cela sans tenir compte des conditions particulières qui s’appliquent aux jeunes conducteurs.

Les partisans de ce transfert de responsabilité agitent comme toujours, l’argument de la proximité sur l’air de : nous qui sommes d’ici, nous savons mieux ce qu’il convient de faire. Bon ! on verra bien si toutefois cet amendement du sénat sera également adopté par l’Assemblée nationale. Mais que ces tenants d’une décentralisation à tous crins sachent que la responsabilité de la sécurité routière pèsera alors (lourdement) sur leurs épaules dans les départements. Il ne faut pas exclure également que ces élus locaux, toujours disposés à satisfaire les doléances de leurs électeurs, multiplient les limitations comme c’est actuellement le cas sur la route Pau/Oloron ; on y dénombre pas moins de 32 panneaux de limitation de vitesse (si mes comptes sont exacts). Alors il y aura des commissions et on discutera et débattra à l’envi.

Mais cela n’est-il pas un débat qui porte principalement sur la décentralisation. Notre pays serait selon certains encore trop jacobin. Les élus locaux se disent dépossédés de nombre de leurs responsabilités et on besoin de reconnaissance. Plus qu’une préoccupation sécuritaire, une volonté d’élargir les pouvoirs des élus de terrain, viendrait fausser le débat.

Pau, le 1 avril 2019

par Joël Braud

Crédit photo : Seine-Maritime.gouv.fr

L’Europe un rêve déçu

colère

 

Mes frères, cessons nos plaintes !
Qu’un cri joyeux élève aux cieux nos chants de fêtes et nos accords pieux !

Beethoven (Prélude de « l’Ode à la joie », 4e mouvement de la IXe symphonie).   Hymne Européen.

La campagne pour les élections Européennes va mettre au centre du débat l’avenir d’une « Communauté » en piteux état. Cette Communauté elle est née d’une aspiration généreuse portée par des objectifs d’abord spirituels. Il faut entendre ce mot au sens laïc. C’est Victor Hugo lui-même qui l’évoqua en premier, lors d’une séance de l’assemblée Nationale repliée à Bordeaux : « Le peuple français a taillé dans le granit indestructible et posé au milieu du continent monarchique de l’Europe la première assise de cet immense édifice qui s’appellera un jour les Etats-Unis d’Europe (approbation à gauche- Rires sur les bancs de la majorité). »

La « vision hugolienne » devait avancer portée par les « pères fondateurs » dont le pilier fut Jean Monnet, bête noire du Général car il avait soutenu Giraud, marionnette de Roosevelt, son concurrent pendant la guerre ; De Gaulle incarnant la Résistance réelle comme il le prouvera par la suite. L’alliance des grandes nations européennes, la France et l’Allemagne –la Grande-Bretagne restant sur sa réserve insulaire- se fit malgré les réticences Gaulliennes sur une double nécessité : économique et morale.

C’est cette dernière qui nous intéresse aujourd’ hui. Il fallait, au sortir de la guerre, tirer un trait sur ce qui avait été le plus grand massacre de masse de l’histoire européenne, cette industrialisation de la mort que fut la Shoah ; phénomène unique quantitativement mais aussi dans son fonctionnement. Il était singulier –et horrible- qu’elle fût conçue et élaborée dans le pays de Kant et de Hegel, de « l’Aufklärung » et soutenue par l’Etat Français (celui de Pétain) sur les terres des « Lumières » de Voltaire et de Descartes. C’est donc la volonté de revenir à un humanisme porté par la Raison qui conduit le mouvement Européen à ses débuts. On peut dire que la construction européenne a été élaborée en réaction à cette brutale manifestation d’antisémitisme, vue désormais comme une sorte de parenthèse honteuse dont il fallait tourner la page. Tourner la page ne voulant pas dire oublier, bien sûr. C’est là, dans la prise de conscience de l’horreur de la Shoah, que se trouve le fondement moral de cette union, la base d’une construction commune ; toute construction naissant d’abord d’une idée.

La montée progressive et récente d’un antisémitisme aux arguments nouveaux, largement répandu dans tous les pays européens sans exception, montre que l’édifice n’est pas à la hauteur de cet objectif généreux et nécessaire. Comme l’analyse parfaitement Alain Finkielkraut tirant la leçon de sa récente agression : dans un curieux retournement de situation, l’antisémitisme est devenu une « figure de l’antiracisme ». Paradoxe absurde mais bien réel. L’Europe a donc failli dans son objectif premier : éradiquer cette haine qui mène à des conduites insensées. Pourquoi ? C’est la question principale : on aimerait la voir évoquée dans ce débat électoral dominé jusqu’à maintenant par les tambouilles électorales habituelles qui n’ont pour objet que d’assurer des postes aux uns et aux autres.

On a changé le curseur européen. L’objectif matérialiste a pris le pas sur les autres considérations. Il faut assurer un bien-être collectif optimal -objectif en partie réalisé- en s’appuyant sur des considérations exclusivement économiques et financières, tout cela dans le cadre d’un système qui a fait ses preuves mais dont on sait qu’il doit être amendé, contrôlé : le libéralisme. A cela, s’ajoute une multitude de décisions tatillonnes et autocratiques pondues par une administration qui n’a rien à envier à « l’énarchie » qui sévit en France combattue résolument par Xavier Bertrand.

A-t-on entendu Jean-Claude Junker nous parler de culture ? A-t-on apporté une réponse politique aux pro-Bexit ? Les obstacles technocratiques de Michel Barnier ont-ils fait réellement évoluer les esprits britanniques ? La faible participation annoncée pour ces élections est-elle le signe d’un désamour définitif ? La montée des populismes est-elle une fatalité ? Y aurait-il un langage des chiffres unique, des statistiques  désincarnées et définitives pour évoquer ce grand dessin ? Si oui, alors pourquoi débattre ? Ne pouvons-nous pas trouver, ni même chercher, une réponse commune aux questions essentielles : l’immigration, le terrorisme, la transition énergétique ? Apporter une réplique conjointe à l’antisémitisme et au racisme dans un ensemble qui pourtant s’était promis de les bannir définitivement ?

L’Europe, gouvernée ainsi, ne fait plus rêver. Hélas !

Pierre Michel Vidal

Kafka électrique et autre souci d’assurance

Une ligne électrique qui dessert mon domicile a été changée en juillet dernier. Une kyrielle de sociétés sont intervenues avec au final quelques désordres subis lors de la reconnexion de mon domicile. Je n’ai pas encore saisi qui était maître d’œuvre ; pas davantage qui était maître d’ouvrage.

Intervenants :
Ont participé à ces travaux : Le Syndicat d’Energie des Pyrénées-Atlantiques (SDEPA), deux bureaux d’études (CETELEC et CETRA), les sociétés ENGIE INEO et ENEDIS, un pelliste et j’en oublie peut-être.

Préparation des travaux :
Le CETELEC mandaté par ENGIE INEO pour le compte du SDEPA, m’a d’abord contacté pour convenir du tracé de la nouvelle ligne sur ma propriété. Il m’a ensuite adressé une convention pour les travaux, signée de Mme Denise Saint Pé, Présidente du SDEPA et par ailleurs Sénatrice ; convention que j’ai validé (*).

Travaux de pose et de reconnexion :
Avant le démarrage des travaux une réunion a regroupé divers intervenants dont ENGIE INEO, pour localiser avec précision la pose des poteaux ainsi qu’une zone d’enfouissement.

A la fin de la pause de la nouvelle ligne, la reconnexion au transformateur a été effectuée dans la matinée du 20 juillet. La mairie avait fait suivre préalablement, un avis de coupure d’électricité émis par ENEDIS.

Les reconnexions de la liaison vers mon domicile ainsi que le raccordement du compteur électrique ont été effectuées la semaine suivante. Ils ont nécessité deux interventions sans qu’aucun avis préalable n’ait été émis. Plusieurs petits équipements électriques ont été endommagés à mon domicile (**).

Dépose de réclamations pour les dommages subis :
J’ai signalé les dommages à la mairie sans attendre. Elle a fait suivre mes doléances au Syndicat d’Energie des Pyrénées-Atlantiques ainsi qu’au cabinet CETRA le 30 juillet. Aucun intervenant ne s’est manifesté.

La réception des travaux s’est effectuée à la mairie du village le mercredi 24 octobre à 14h en présence du Syndicat d’Energie des Pyrénées-Atlantiques. Les dommages subis à mon domicile ont été rappelés. A la mi-décembre, personne ne s’était encore manifesté.

J’ai alors déposé par deux fois une réclamation sur le site EDF. La première, déposée le 16/12 a été clôturée le 18/12. EDF n’aurait pu me joindre. J’ai certainement reçu des appels mais sans messages joints qui m’auraient permis d’identifier l’émetteur. Je me demande s’il ne s’agit pas d’une pratique pour éliminer des réclamations.

J’ai déposé une deuxième réclamation le 06/02 et ai été contacté par téléphone. J’ai failli raccrocher croyant qu’il s’agissait du démarchage quasi journalier pour l’installation de panneaux photovoltaïques et autres prestations du même genre, se réclamant d’EDF. La conversation a été très courtoise et c’est déjà une satisfaction.

Suite de mes réclamations :
EDF a alerté le distributeur d’énergie (ENEDIS / GRDF). Le centre d’Orthez m’a contacté mais n’avait noté que le raccordement au transformateur du vendredi 20/07 matin. Le bureau d’ENEDIS d’Anglet a confirmé, par lettre du 08/02, qu’une telle manœuvre de raccordement ne provoque pas de surtension.
Vraisemblablement ENEDIS n’était pas le responsable des dommages subis.

Restait également la possibilité de faire intervenir mon assurance. Malheureusement je ne dispose plus des factures des appareils endommagés. En plus, je suis en froid avec mon assurance (***).

Je me suis, de nouveau, tourné vers le maire qui m’a indiqué les coordonnées de l’intervenant chez ENGIE INEO. Mais je ne pourrais pas davantage fournir de justificatifs.

Conclusion :
J’ai pensé qu’il valait mieux en rester là. Je vais m’en remettre. Je vais essayer de simplifier mon mode de vie afin d’éviter que les ennuis ne se repositionnent en escadrille.
Dans cette mésaventure électrique, j’ai également remarqué l’embarras de la mairie, certainement coincée, vis-à-vis du Syndicat d’Energie des Pyrénées-Atlantiques, dans une posture à la fois de client et d’obligé.
J’ai surtout noté la faiblesse, voire l’absence de maîtrise d’œuvre. Le Syndicat d’Energie des Pyrénées-Atlantiques ne semble avoir aucun rôle opérationnel.
Hormis les maillons EDF et ENEDIS, je n’ai pas vu de démarche Qualité sur le reste de la chaîne des intervenants.

Larouture

Crédit photo : Overview of Apache Kafka.svg

(*) Préparation des travaux :
Le courrier du CETELEC, accompagnant la convention et ayant pour objet « Autorisation de passage », commence par : « Chargés par ENGIE INEO, pour le compte du Syndicat d’Energie des Pyrénées-Atlantiques, de l’étude et de la recherche des conventions de passage pour accord à l’amiable, etc… etc… »

Lors de ce premier contact j’ai demandé à mon interlocuteur ce qu’était le CENELEC et s’il s’agissait d’un bureau d’EDF. « Je voudrais bien », m’a glissé mon interlocuteur…

Lors de cette phase j’avais essayé de contacter EDF, pensant qu’il pouvait être maître d’œuvre mais également qu’il y aurait, peut-être, une opportunité de coupler ces travaux avec un déplacement du compteur en limite de propriété.
Je voulais des conseils, j’ai reçu un devis forfaitaire de l’ordre de 2.000 Euros, avec actualisation après acceptation. Je n’ai pas donné suite pensant confusément qu’EDF viendra bien m’apporter un « linky » un jour prochain. Il faudra alors refaire la liaison qui alimente mon domicile.

(**) Reconnexions de mon domicile : Les reconnexions de la dérivation vers mon domicile ainsi que du câble vers mon compteur ont nécessité deux interventions, sans qu’il soit demandé de couper quoique ce soit à mon domicile.
La première intervention n’a pas pu être terminée car située en fin de journée. Dans la soirée des incidents électriques se sont manifestés et un robot ménager a été endommagé.
La deuxième intervention est intervenue en fin de matinée du 26/07. Cette intervention a occasionné le déclenchement du disjoncteur, certainement à cause d’un courant de surcharge. Les équipes en place sont alors intervenues sur le compteur de mon domicile. Des enceintes PC, un robot ménager et divers relais wifi ont été endommagés.

(***) Une histoire similaire de démêlés avec mon assurance (Rappel avec corrections d’un commentaire déjà déposé sur ce site) :
Un mur de clôture de mon domicile s’est effondré à la suite des intempéries du 12/06. Mon assurance mutuelle a qualifié le mur comme étant de soutènement ; ce que les conditions particulières excluent d’un dédommagement (réponse de mon assurance du 13/06).

Ma commune ayant été classée en zone de « catastrophes naturelles », j’ai relancé mon assurance.
Elle a mandaté un expert puis m’a invité à assister à une réunion à Salies le 17/07.
Des élus étaient présents à cette réunion, comme les maires de Salies (personnalité intéressante) et de Sauveterre (aspect plus jeune que sur des photos). Le Président du Conseil Départemental s’était excusé le matin même.
Le personnel régional de l’assurance mutuelle, identifiable par leur tenue vestimentaire notablement soignée, était venu en nombre (venant du et sur leur… 31).
Dans la salle les représentants locaux élus de l’assurance, majoritairement liés au monde agricole et qui accréditent l’ancrage territorial, occupaient les premiers rangs. A l’arrière, quelques assurés davantage préoccupés par leurs dommages que par la situation de l’agriculture.

La séance a été ouverte par M. Saint Jean (administrateur de la mutuelle locale et également co-gérant de l’EARL LANDALDEA à Ustaritz), flanqué de plusieurs syndicalistes du milieu agricole.
Après des discours de Directeurs divers qui ressemblaient à des sermons est venu le temps des questions. Des assurés ont exposé leurs situations et pratiquement chaque fois, des réponses convaincantes ont été apportées par des membres de l’assurance mutuelle. Visiblement, les dossiers des assurés étaient bien étudiés.

Pour clôturer la séance, les administrateurs et quelques élus (M. Labour par exemple) sont partis sur l’incompétence des pouvoirs publics qui n’écoutent pas les élus locaux en ce qui concerne la prévention des catastrophes naturelles. Je ne suis pas sûr que les assurés présents aient été très réceptifs à ces considérations.
Peut-être qu’à la place de M. Lasserre, M. Saint-Jean aurait dû inviter M. Lassalle. Il serait surement venu… et en aurait rajouté.

Le buffet qui a clôturé la réunion était magnifique. J’ai pu m’entretenir avec un agent de la mutuelle qui connaissait très bien mon dossier. J’ai pris un encas et puis la route.

Au final, l’expert mandaté par l’assurance est venu sur le site le 10/08. Il m’a ensuite adressé un mèl confirmant la première conclusion de mon assureur. J’ai donc constaté que l’assurance a sous-traité à un cabinet extérieur, non seulement l’expertise mais également la décision de ne pas indemniser les dommages ainsi que mon information.

GURS

«Gurs, une drôle de syllabe, comme un sanglot qui ne sort pas de la gorge »

Louis Aragon

Les deux et trois avril, l’Amicale du Camp de Gurs célébrera le 80ème anniversaire du Camp de Gurs. Ce sera un colloque qui se tiendra à Pau et à Oloron, une visite du camp et un concert qui réunira le chanteur basque Beñat Acharry et le musicien gascon Bernard Lubat le 2 avril à l’atelier du Neez à Jurançon (renseignements http://www.campgurs.com/). Il convient avant tout de saluer le travail des bénévoles de l’Amicale qui maintiennent la flamme du souvenir. Parmi eux, Claude Laharie historien Palois, l’Oloronais Emile Vallés enfant du camp comme Raymond Villalba qui présidèrent aux destinées de cette association et l’actuel président André Laufer. Appuyés par une poignée d’hommes et de femmes dévouées, ils ont évité que l’infamie ne tombe dans l’oubli et que la souffrance et les morts ne disparaissent de la mémoire collective comme en avait été fait le projet. Mais, posons-nous la question qui connaît, en France et même en Béarn, l’existence de cet immense camp où furent enfermés des dizaines de milliers d’innocents dans des conditions atroces avant, qu’ils ne soient, pour une bonne partie d’entre eux, envoyés dans les camps d’extermination ? Peut-on oublier que cela s’est déroulé sous l’administration française, dans une indifférence quasi générale malgré quelques exceptions isolées et remarquables ?

Nous avons, avant tout, un devoir de mémoire devant tant de souffrance, face à cette accumulation de mort innocente. Nous devons nous poser la question aussi au regard des événements qui se déroulent dans notre pays : l’histoire se répète-t-elle ? A cela il convient de répondre clairement : non l’histoire ne se répète pas. L’Etat Français dirigé par Pétain était viscéralement –structurellement même- antisémite ce n’est pas le cas du pouvoir actuel. On peut même dire que c’est le contraire même si on peut critiquer des maladresses graves comme la tentative de réhabilitation de Pétain. Une faute qui, -est-ce un hasard ?-, aura coïncidé avec le début des désordres que l’on connaît.

Alors l’antisémitisme est mort ? Non, on le voit bien, et les terribles images de l’agression d’Alain Finkielkraut, la multiplication des inscriptions nazies sur les bâtiments publics, les apostrophes sur les ronds-points et les lâches destructions de cimetières Israélites nous le rappelle : un fantôme hante les populations européennes même si sa nature, ses vecteurs ont évolué, celui de l’antisémitisme. Il faut en analyser les causes pour en comprendre les effets même si elles ne font pas plaisir. C’est un autre débat. Essentiel.

Les 80 ans du camp de Gurs évoquent d’abord la grande vague d’immigration des républicains espagnols défaits par le Franquisme –le camp fut créé à cet effet- qui provoqua un spasme terrible dans la majorité de la population qui déjà avait refusé une intervention qui pourtant aurait pu être salvatrice. La Retirada : 500 000 personnes qui passent la frontière catalane en trois jours ; les restes de ce qui fut la grande utopie Espagnole et peut européenne écrasée par le fascisme avec l’appui nazi, dans l’indifférence européenne (déjà!). Après beaucoup de difficultés l’intégration d’une grande partie de cette immigration s’est réalisée -dans la douleur sans doute- pour aboutir à une osmose, une harmonie nouvelle qui caractérise la Nation française, creuset commun où se mêle des origines diverses.

Cela devrait nous faire réfléchir sur notre hostilité à l’égard de ces populations qui frappent à notre porte, qui enjambent les barbelées et sautent les murs qu’on leur oppose. Elles sont, elles aussi, victimes de régimes brutaux et inhumains. Ces noyés dans des conditions atroces, au cœur de la Méditerranée, dont nous détournons les yeux devraient nous interpeller. Ils ont touché la chancelière Angela Merckel qui, courageusement, les a accueillis en grand nombre, assumant les critiques. Car n’avons-nous pas de quoi partager ?  Faire de la place à ceux-là qui n’ont rien ? Ne serait-ce pas être fidèle à une longue tradition nationale, républicaine ?

Surtout l’exemple espagnol donne à penser sur ce qu’un apport de population extérieur a de positif. En définitive, la France a intégré une part importante de ce qui avait été vu dans un premier temps comme un déferlement de va-nus pieds. Combien de nos voisins venus désespérés, dans le fleuve de la Retirada sont devenus depuis des chefs d’entreprise efficaces, de brillants intellectuels, des artistes renommés, des citoyens modèles ?

Pierre Michel Vidal

 

Réflexions

L’actualité immédiate conduit à s’interroger sur l’évolution de notre société parce qu’il s’agit bien de cela. Des événements divers se produisent devant nos yeux et chacun, comme moi, n’est pas certain d’en comprendre le sens. Alors les réflexions et interrogations sont ouvertes.

Le bilans des grands débats. A Pau, il faut le reconnaître, les différents actes du grand débat national se sont déroulés dans de bonnes conditions. Même si quelques questions se posent sur la place de François Bayrou qui, en réalité, a été plus un débatteur qu’un simple animateur. Il a le mérite d’avoir été très présent. Cependant, même si l’idée était bonne d’inviter ceux qui ont été appelés les « grand témoins », il eût été plus valable de les solliciter davantage. Ils étaient là pour apporter des éclairages sur la pertinence de certaines revendications des gilets jaunes. Maintenant, sur le plan national, il faut laisser la place au bilan. On se demande comment toutes ces idées, toutes ces propositions pourront être analysées. Déjà se font entendre des critiques sur la réelle objectivité des algorithmes qui serviront à ce dépouillement inédit.

Les manifs. Samedi 16 mars ont été organisées (ou inorganisées) plusieurs types de manifestations. D’abord celle des gilets jaunes qui a entraîné des violences et dégradations graves. Il faut rappeler que ce mouvement a débuté le 17 novembre 2018. Ce qui s’est passé ne peut être admis plus longtemps. Les forces de l’ordre font l’objet de critiques, et leur efficacité est mise en doute. On s’interroge : manque de moyens ou manque de coordination. Les politiques sont à la recherche d’un fusible.

Ce même samedi, des jeunes étaient descendus dans la rue. Leur manifestation se nomme « la marche du siècle pour le climat ». Ils ont été un modèle de calme et de modération. Il n’y a pas eu d’incidents. Ces collégiens ou lycéens ont manié l’humour pour alerter l’opinion. L’humour, oui à en juger par cette pancarte sur laquelle était inscrit : « Les calottes sont cuites ». Sans doute la meilleure manière d’être entendu.

Un autre modèle, s’est aussi déroulé en Algérie. La population est dans la rue pour sauver la démocratie qui pourrait bien être confisquée. Ils ne cassent rien, agissent dans la dignité et avec beaucoup d’humour, eux aussi.

Collapsologie. Voilà un néologisme qui va faire les beaux jours des penseurs ou de ceux qui se classent dans cette catégorie. Une autre fin du monde est possible nous disent-ils. Ce serait l’effondrement de la civilisation industrielle telle que nous la connaissons depuis deux siècles. Il faut se préparer à un grand changement, comme une sorte de révolution de notre manière de vivre. Mais pourquoi être pessimiste ? A quoi ça sert sinon à décourager les gens ?

Que l’on se place du côté des gilets jaunes, du côté des jeunes qui nous alertent sur l’évolution du climat ou enfin du côté de ceux qui prônent un changement pour les générations à venir, le point commun tient dans le mot révolution. Alors en guise de conclusion, ce dialogue entre Raymond Aron et Charles de Gaulle :

R. Aron : « Les Français font de temps en temps une révolution, mais jamais de réformes. »

C. de Gaulle : « Il ne font des réformes qu’à l’occasion d’une révolution ».*

Pau, le 18 mars 2019

par Joël Braud

 

* In De Gaulle, le politique de Jean Lacouture. Édition du Seuil.

Piétons, cyclistes et police municipale

Police municipale                           Passage Loup               Potelets Tourasse

 

Bonjour Alternatives-Pyrénées.

On sait qu’à Pau les rares pistes cyclables et les passages piétons sont
à l’abandon, la plupart effacés. Heureusement la police municipale est
là et veille pour les faire respecter.

Michel Barrère

Pau à Vélo. Ville Partagée.