Kafka électrique et autre souci d’assurance


Une ligne électrique qui dessert mon domicile a été changée en juillet dernier. Une kyrielle de sociétés sont intervenues avec au final quelques désordres subis lors de la reconnexion de mon domicile. Je n’ai pas encore saisi qui était maître d’œuvre ; pas davantage qui était maître d’ouvrage.

Intervenants :
Ont participé à ces travaux : Le Syndicat d’Energie des Pyrénées-Atlantiques (SDEPA), deux bureaux d’études (CETELEC et CETRA), les sociétés ENGIE INEO et ENEDIS, un pelliste et j’en oublie peut-être.

Préparation des travaux :
Le CETELEC mandaté par ENGIE INEO pour le compte du SDEPA, m’a d’abord contacté pour convenir du tracé de la nouvelle ligne sur ma propriété. Il m’a ensuite adressé une convention pour les travaux, signée de Mme Denise Saint Pé, Présidente du SDEPA et par ailleurs Sénatrice ; convention que j’ai validé (*).

Travaux de pose et de reconnexion :
Avant le démarrage des travaux une réunion a regroupé divers intervenants dont ENGIE INEO, pour localiser avec précision la pose des poteaux ainsi qu’une zone d’enfouissement.

A la fin de la pause de la nouvelle ligne, la reconnexion au transformateur a été effectuée dans la matinée du 20 juillet. La mairie avait fait suivre préalablement, un avis de coupure d’électricité émis par ENEDIS.

Les reconnexions de la liaison vers mon domicile ainsi que le raccordement du compteur électrique ont été effectuées la semaine suivante. Ils ont nécessité deux interventions sans qu’aucun avis préalable n’ait été émis. Plusieurs petits équipements électriques ont été endommagés à mon domicile (**).

Dépose de réclamations pour les dommages subis :
J’ai signalé les dommages à la mairie sans attendre. Elle a fait suivre mes doléances au Syndicat d’Energie des Pyrénées-Atlantiques ainsi qu’au cabinet CETRA le 30 juillet. Aucun intervenant ne s’est manifesté.

La réception des travaux s’est effectuée à la mairie du village le mercredi 24 octobre à 14h en présence du Syndicat d’Energie des Pyrénées-Atlantiques. Les dommages subis à mon domicile ont été rappelés. A la mi-décembre, personne ne s’était encore manifesté.

J’ai alors déposé par deux fois une réclamation sur le site EDF. La première, déposée le 16/12 a été clôturée le 18/12. EDF n’aurait pu me joindre. J’ai certainement reçu des appels mais sans messages joints qui m’auraient permis d’identifier l’émetteur. Je me demande s’il ne s’agit pas d’une pratique pour éliminer des réclamations.

J’ai déposé une deuxième réclamation le 06/02 et ai été contacté par téléphone. J’ai failli raccrocher croyant qu’il s’agissait du démarchage quasi journalier pour l’installation de panneaux photovoltaïques et autres prestations du même genre, se réclamant d’EDF. La conversation a été très courtoise et c’est déjà une satisfaction.

Suite de mes réclamations :
EDF a alerté le distributeur d’énergie (ENEDIS / GRDF). Le centre d’Orthez m’a contacté mais n’avait noté que le raccordement au transformateur du vendredi 20/07 matin. Le bureau d’ENEDIS d’Anglet a confirmé, par lettre du 08/02, qu’une telle manœuvre de raccordement ne provoque pas de surtension.
Vraisemblablement ENEDIS n’était pas le responsable des dommages subis.

Restait également la possibilité de faire intervenir mon assurance. Malheureusement je ne dispose plus des factures des appareils endommagés. En plus, je suis en froid avec mon assurance (***).

Je me suis, de nouveau, tourné vers le maire qui m’a indiqué les coordonnées de l’intervenant chez ENGIE INEO. Mais je ne pourrais pas davantage fournir de justificatifs.

Conclusion :
J’ai pensé qu’il valait mieux en rester là. Je vais m’en remettre. Je vais essayer de simplifier mon mode de vie afin d’éviter que les ennuis ne se repositionnent en escadrille.
Dans cette mésaventure électrique, j’ai également remarqué l’embarras de la mairie, certainement coincée, vis-à-vis du Syndicat d’Energie des Pyrénées-Atlantiques, dans une posture à la fois de client et d’obligé.
J’ai surtout noté la faiblesse, voire l’absence de maîtrise d’œuvre. Le Syndicat d’Energie des Pyrénées-Atlantiques ne semble avoir aucun rôle opérationnel.
Hormis les maillons EDF et ENEDIS, je n’ai pas vu de démarche Qualité sur le reste de la chaîne des intervenants.

Larouture

Crédit photo : Overview of Apache Kafka.svg

(*) Préparation des travaux :
Le courrier du CETELEC, accompagnant la convention et ayant pour objet « Autorisation de passage », commence par : « Chargés par ENGIE INEO, pour le compte du Syndicat d’Energie des Pyrénées-Atlantiques, de l’étude et de la recherche des conventions de passage pour accord à l’amiable, etc… etc… »

Lors de ce premier contact j’ai demandé à mon interlocuteur ce qu’était le CENELEC et s’il s’agissait d’un bureau d’EDF. « Je voudrais bien », m’a glissé mon interlocuteur…

Lors de cette phase j’avais essayé de contacter EDF, pensant qu’il pouvait être maître d’œuvre mais également qu’il y aurait, peut-être, une opportunité de coupler ces travaux avec un déplacement du compteur en limite de propriété.
Je voulais des conseils, j’ai reçu un devis forfaitaire de l’ordre de 2.000 Euros, avec actualisation après acceptation. Je n’ai pas donné suite pensant confusément qu’EDF viendra bien m’apporter un « linky » un jour prochain. Il faudra alors refaire la liaison qui alimente mon domicile.

(**) Reconnexions de mon domicile : Les reconnexions de la dérivation vers mon domicile ainsi que du câble vers mon compteur ont nécessité deux interventions, sans qu’il soit demandé de couper quoique ce soit à mon domicile.
La première intervention n’a pas pu être terminée car située en fin de journée. Dans la soirée des incidents électriques se sont manifestés et un robot ménager a été endommagé.
La deuxième intervention est intervenue en fin de matinée du 26/07. Cette intervention a occasionné le déclenchement du disjoncteur, certainement à cause d’un courant de surcharge. Les équipes en place sont alors intervenues sur le compteur de mon domicile. Des enceintes PC, un robot ménager et divers relais wifi ont été endommagés.

(***) Une histoire similaire de démêlés avec mon assurance (Rappel avec corrections d’un commentaire déjà déposé sur ce site) :
Un mur de clôture de mon domicile s’est effondré à la suite des intempéries du 12/06. Mon assurance mutuelle a qualifié le mur comme étant de soutènement ; ce que les conditions particulières excluent d’un dédommagement (réponse de mon assurance du 13/06).

Ma commune ayant été classée en zone de « catastrophes naturelles », j’ai relancé mon assurance.
Elle a mandaté un expert puis m’a invité à assister à une réunion à Salies le 17/07.
Des élus étaient présents à cette réunion, comme les maires de Salies (personnalité intéressante) et de Sauveterre (aspect plus jeune que sur des photos). Le Président du Conseil Départemental s’était excusé le matin même.
Le personnel régional de l’assurance mutuelle, identifiable par leur tenue vestimentaire notablement soignée, était venu en nombre (venant du et sur leur… 31).
Dans la salle les représentants locaux élus de l’assurance, majoritairement liés au monde agricole et qui accréditent l’ancrage territorial, occupaient les premiers rangs. A l’arrière, quelques assurés davantage préoccupés par leurs dommages que par la situation de l’agriculture.

La séance a été ouverte par M. Saint Jean (administrateur de la mutuelle locale et également co-gérant de l’EARL LANDALDEA à Ustaritz), flanqué de plusieurs syndicalistes du milieu agricole.
Après des discours de Directeurs divers qui ressemblaient à des sermons est venu le temps des questions. Des assurés ont exposé leurs situations et pratiquement chaque fois, des réponses convaincantes ont été apportées par des membres de l’assurance mutuelle. Visiblement, les dossiers des assurés étaient bien étudiés.

Pour clôturer la séance, les administrateurs et quelques élus (M. Labour par exemple) sont partis sur l’incompétence des pouvoirs publics qui n’écoutent pas les élus locaux en ce qui concerne la prévention des catastrophes naturelles. Je ne suis pas sûr que les assurés présents aient été très réceptifs à ces considérations.
Peut-être qu’à la place de M. Lasserre, M. Saint-Jean aurait dû inviter M. Lassalle. Il serait surement venu… et en aurait rajouté.

Le buffet qui a clôturé la réunion était magnifique. J’ai pu m’entretenir avec un agent de la mutuelle qui connaissait très bien mon dossier. J’ai pris un encas et puis la route.

Au final, l’expert mandaté par l’assurance est venu sur le site le 10/08. Il m’a ensuite adressé un mèl confirmant la première conclusion de mon assureur. J’ai donc constaté que l’assurance a sous-traité à un cabinet extérieur, non seulement l’expertise mais également la décision de ne pas indemniser les dommages ainsi que mon information.

3 commentaires sur « Kafka électrique et autre souci d’assurance »

  1. Curieux cet article! A quand remonte cette affaire ?
    – Madame Sempé n’est plus presidente du Sdepa depuis les sénatoriales.
    – Les mairies ne sont plus compétentes (ni « embarassées ») en matière de réseau électrique, compétence déléguée au SDEPA, qui est censé assurer le contrôle (bof bof!!!!)
    – EDF n’est que fournisseur et non maître d’oeuvre du transport et de l’acheminement ou du renforcement du réseau (c’est Enedis qui est maître d’oeuvre sur le réseau concédé et qui délègue certains travaux )
    -les techniciens d’enedis ne sont pas des manches comme les pseudos techniciens de Solutions 30, une maladresse de leur part…. pas très probable

    « l’arrivée d’un linky en lieu et place », vous n’avez peut-être pas vous encore le linky…. mais c’est peut-être le courant « Linky » qui est arrivé chez vous brutalement ….

    1. Cette affaire remonte à 2016 avec une convention pour réseau de distribution aérien signé par Mme Saint Pé datée du 13/10/2016. Cette convention m’a été adressée par CETELEC, « Chargés par l’entreprise Engie Ineo, pour le compte du Syndicat des Pyrénées-Atlantiques de l’étude et de la recherche des conventions de passage pour accords à l’amiable… ».

      Dans le même temps, un riverain avait demandé à ce que la ligne soit enterrée devant sa résidence, ce qui nécessitait mon accord. Une deuxième convention pour réseau de distribution souterraine, toujours signée de Mme Sempé, m’a été adressée le 18/04/2017, effectivement toujours avant les sénatoriales.

      Les travaux ont été réalisés en juillet 2018.
      Je pense que les dommages sont intervenus lors d’une intervention pilotée par Engie Ineo.

      Les mairies sont embarrassées parce que l’électeur pense toujours que la mairie a le contrôle de ce type de travaux. C’est la même chose avec la voirie qui dépend de la Communauté de Communes.

  2. « l’assurance a sous-traité à un cabinet extérieur, non seulement l’expertise mais également la décision… » . Une procédure normale et usuelle, avec passage par un expert indépendant .
    (ainsi vous ne pouvez reprocher à l’assurance d’être juge et partie au moment où vous lui demandez une indemnisation).

Laisser un commentaire